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Critique de horline


La soustraction des possibles ne pouvait se dérouler ailleurs qu'à Genève, vitrine de la finance internationale et des grosses fortunes. Au coeur de ce roman gorgé de noirceur : le pognon, l'oseille, les flux d'argent opaques qui attirent au bord du lac Léman de futurs oligarques russes à la veille de l'effondrement du bloc de l'Est, des bandits corses soucieux du blanchiment de leurs capitaux, des hommes d'affaires et des banquiers qui accueillent à bras ouverts la perspective de la mondialisation.

Avec une plume tranchante qui ôte toute part d'empathie au récit, Joseph Incardona met en scène une réalité invisible où se dissimulent des puissances féroces. En araignée inspirée, il tisse une histoire qui piège ceux qui tentent d'interférer dans ce monde sans concession où la violence tient lieu de monnaie d'échange.
Pas de longues descriptions, des personnages pathétiques, des scènes glaçantes, une écriture qui ne s'attarde guère sur les détails, l'auteur a composé une matière romanesque qui entretient avec le thriller une proximité évidente. On peut se retrouver étourdi par ce monde de la finance totalement clos qui obéit à une mécanique qui lui est propre et par la vulnérabilité des personnes qui l'utilisent qui en sont autant de talons d'Achille.
Ce livre est même assez effrayant, mais retient la plupart du temps le lecteur ou la lectrice. Peut-être parce que Joseph Incardona n'hésite pas à délaisser sa table d'écrivain pour le siège de scénariste. Il a su trouver un rythme séduisant pour déployer son histoire riche en rebondissements.
Sans réelle finesse de narration, criard à certains endroits, notamment lorsque les ambitions s'entrechoquent, il n'en reste pas moins un livre qui se lit facilement.

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