trilogie des ombres - tome 1
Après la série très réussie des enquêtes d'Erlendur Sveinsson qui l'a fait mondialement connaître, A.
Indridason nous concocte "la trilogie des ombres", trois romans policiers qui nous transporte dans l'Islande de la guerre 39-45.
Dans ce premier tome de la trilogie, sur l'Islande occupée par les Anglais puis les americains, on est plutôt dans le roman d'espionnage (thème déjà évoqué dans "
l'homme du lac"), et un thème cher a
Indridason : la génétique (thématique développée dans "
la cité des jarres" et d'une certaine façon dans "
les fils de la poussière").
Un représentant est retrouvé mort, assassiné d'une balle dans la tête avec une croix gammée dessinée sur le front,dans la maison d'un autre représentant Félix Lunden.
Comme Félix est le fils du docteur Rudolph Lunden, membre repenti du parti nazi islandais , les recherches s'oriente sur lui : Vengeance, affaire d'espionnage ? On est un peu entre la sociologie d'une île (isolée du monde pendant mille ans et laboratoire génétique pour les fanatiques nazis et leur idée de pseudo pureté de la race) et la grande Histoire des forces en conflit sur ce petit territoire.
Félix est donc le suspect numéro un. On le sait tout de suite. Mais il est introuvable...
L'enquête est confiée à Flovent de la police de Reykjavik et Thomson de la police militaire americaine. Ce tandem mène l'enquête avec détermination et l'énergie de la jeunesse, on est loin du vieil Erlendur déprimé qu'on aime aussi....
L'enquête prend son temps.
Indridason place ses pions au fur et à mesure, en ajoutant des personnages troubles (Vera, une femme fatale qui manipule son monde et Brynhildur Holm gouvernante intrigante de Rudolph Lunden). Il nous raconte aussi les rapports tendus de ces islandais avec les occupants, et puis les expériences sur les enfants des quartiers pauvres, l'alcoolisme rampant et la violence sociale des bas fonds, l'eugénisme des nazis.
Si dans la première partie on se demande qui manipule qui, le rythme du roman accélère dans la deuxième partie, et tout se recoupe, la mise en place ayant été savamment distillée.
Ce premier tome, dans le style reconnaissable d'Indridasson, garde une part de mystère. Mais, c'est une trilogie, on s'attend donc a trouver dans "
la femme de l'ombre" certaines réponses qu'on a pas eu dans ce premier tome ?
A suivre !