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3,8

sur 1589 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est toujours un plaisir de retrouver certains «  héros «  particulierement attachants . Erlendur en fait assurément partie ! le temps d'enfiler moon boots , gants et bonnet ( qui a dit d'ane! ) et voilà que sonne l'heure - ou le glas , on est pas à l'abri - de se plonger dans le dernier Indridason au titre si énigmatique : Hypothermie .

Indridason , ce sont , bien sur , des enquetes au cordeau , mais pas que ! L'auteur , sous couvert de polars rondement menés , fustige régulierement une Islande qui se délite quand il ne traite pas , avec brio , des tourments inhérents à la condition humaine ! Une femme , Maria , retrouvée pendue dans son chalet d'été . Tout semblait limpide , facile . Suicide et basta ! Affaire suivante ! Oui mais non , ce serait oublier l'incroyable flair assorti de la non moins renversante ténacité de l'ami Erlendur . Lorsqu'une amie de la défunte lui avoue son scepticisme quand à son geste définitif , le doute s'immisce . Lorsque cette meme amie lui fait écouter une cassette présentant Maria narrant sa triste histoire à un pseudo-médium , Erlendur le sait , il le sent , l'affaire ne fait que commencer , il se met en chasse...

Certainement son roman le plus touchant ! L'auteur traite , ici , des affres de l'absence . de cette douleur sourde qui vous taraude , tapie dans l'ombre, toujours prete à vous assaillir , vous terrasser pour peu que vous ne baissiez la garde . Maria , ravagée par la perte d'une mere à l'amour fusionnel et réciproque , est prete à tout pour renouer le contact ! Indridason fait dans le polar médical , mystique et spirituel . Ceux qui se souviennent de ce petit film L'Expérience Interdite , qui , contrairement à un Pere Benoit millésimé, vieillit tres mal , en comprendront le sens . Une enquete originale de tres bonne facture avec toutefois certains bémols . Tout d'abord , Indridason aborde la médecine et le spiritisme sans jamais faire dans le rébarbatif . Cette enquete tient particulierement à coeur à notre commissaire mal dans sa peau car l'histoire de Maria semble faire écho à son propre vécu ! La disparition de son frere qui chaque jour le ronge un peu plus et dont il ne peut en faire le deuil ! Dans ce récit , la famille apparaît comme la pierre angulaire . Celle de Maria , tout d'abord , avec ce pere trop tot disparu et ce , dans des conditions pour le moins étranges puis cette mere vampirisante l'abandonnant alors à son couple de façade . L'auteur humanise un Erlendur que l'on avait l'habitude de retrouver desabusé , froid et distant . Ses tourments familiaux sont toujours présents mais il semble désormais vouloir les partager dans une envie de sérénité retrouvée à défaut d'oubli . Questionnement interessant sur un passé qu'il semble analyser froidement mais tres justement . Gachis familial , tant au niveau de l'éducation de ses enfants que celui de son lamentable mariage . Ses enfants , Eva et Sindri , y prennent une part beaucoup plus importante en venant lui réserver une- mauvaise- surprise par le biais d'une demande sacrificielle .
L'enquete est prenante, cohérente , rien à redire . Comme d'habitude , l'auteur entremele habilement flash-back et investigation tout en nous dépeignant amoureusement une Islande sauvage dont il a le secret . Non , ce qui m'a le plus géné , ce sont ces deux enquetes paralleles qu'Erlendur poursuit à son compte , enquetes qui ne manqueront pas d'etre résolues en recoupant des indices et des infos récoltés de la façon la plus banale et tristement facile qui soit . Indridason , pour le coup , fait dans la complaisance en laissant le hasard les démeler plutot que sa perspicacité coutumiere ! Petit goût d'inachevé au final...Ce qui n'enleve absolument rien au nouveau plaisir de lecture ressenti au travers ce roman douloureux et atypique .

Hypothermie : froidement réaliste !
3.5 / 5
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Crimes sanglants et tueurs en série ne font pas partie des ingrédients de "Hypothermie". On parlera plutôt d'un polar soft dans ce pays où la criminalité est quasi inexistante. Il est vrai qu'en Islande, les classes sociales sont peu marquées et ce serait un vecteur de paix intérieure. J'ai lu aussi que la rareté des délits graves entraîne que la communauté ne sait pas toujours comment les traiter. Il n'empêche, cet auteur islandais connaît aussi bien le succès dans son pays qu'à l'étranger où il est largement traduit.

Roman gris comme un lumière polaire(1), il relate une affaire policière sur fond de peinture sociologique. Arnaldur Indridason(2) offre un regard sur la société islandaise qui n'est pas aussi sereine que l'eau de ses lacs, avec des bas-fonds, des gens à la dérive et des convoitises matérialistes. Loin des scénarios émaciés d'une efficacité aiguë, celui-ci suit un cours plus tranquille en donnant une consistance psychologique aux personnages et n'hésite pas à impliquer la vie privée du commissaire Erlendur, un bonhomme attachant(3).

J'ai employé le qualificatif gris à dessein, car il est très significatif du contexte, du climat de neige et de brume, de la progression laborieuse de l'enquête informelle, à l'image du probe Erlendur, solitaire et apathique, hanté perpétuellement par la disparition de son jeune frère. Tout semble aller très lentement car l'affaire offre peu de prise. D'ailleurs il n'y a pas de crime, juste un suicide ordinaire qui n'appelle aucun soupçon au départ. Erlendur va aux limites de son intuition et finit par déterrer une vérité machiavélique grâce à sa persévérance et le hasard d'enquêtes liées à des disparitions. En égratignant implicitement au passage fantômes et mediums, qui n'ont pas les faveurs du policier cartésien.

Le suivi de l'investigation est vraisemblable. Pas de recours ostensible à un deus ex machina maladroit. Erlendur est justicier mais pas du tout un super-héros, même s'il fait preuve d'un stoïcisme opiniâtre aux prises avec des collègues peu coopératifs et des témoins pas forcément décidés à lui faciliter la vie. Un bon roman policier, propre et humain, qui délivre tranquillement ses vérités avec un dosage bien calculé. Un bon moment de lecture.

(1) Situé juste sous le cercle polaire arctique, l'Islande est baignée d'une lumière étrange sans nuit en juin et juillet mais connaît la nuit quasi perpétuelle de novembre à février.

(2) le deuxième nom des Islandais n'est pas un nom de famille. Il s'agit du prénom du père auquel on accole le suffixe -son pour les hommes ou -dóttir pour les femmes. Ainsi Erlendur Sveinsson est Erlendur le fils de Sveinn et Eva Erlendsdóttir est Eva la fille d'Erlendur. C'est toujours par le prénom qu'on réfère à l'individu, le deuxième nom ne servant que de précision destinée à éviter les confusions. (Note du traducteur Eric Boury)

(3) Erlendur Sveinsson apparaît dans une dizaine de romans de Indridason parus entre 1997 et 2011 (dont plusieurs non traduits en français).

Lu sur Sony PRS-T1
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Ce n'est pas d'effroi mais de froid que nous fait trembler Indridasson au cours de ce récit islandais. le gel est partout sauf dans le cerveau d'Erlendur, dont l'intuition le pousse à s'interroger sur d'anciennes disparitions non élucidées, avant que les affaires ne soient classées, ainsi que sur le décès d'une jeune femme tourmentée, dont l'histoire familiale complexe lui laisse entrevoir une autre éventualité que le suicide. Dans ce cas notre enquêteur se met en mode «acharnement» jusqu'à ce que la vérité se fasse jour.

Les difficultés personnelles du commissaire nous le rendent proche, car humain, que ce soit du fait de ses relations avec sa famille, assez proches du zéro sur l'échelle thermométrique de la bonne entente (quand les enfants se mêlent de rabibocher leurs parents....), ou de la perte accidentelle de son petit frère, lors d'une tempête de neige (encore le froid!).

Le froid est donc le fil rouge qui donne une cohérence au roman, qui se lit bien, hormis les noms de lieux dont on n'imagine même pas que l'on puisse les prononcer; heureusement les noms des personnages sont plus abordables bien qu'également très exotiques. C'était pour moi une découverte, mais je rejoindrais volontiers le commissaire pour suivre son cheminement obstiné vers la résolution d'autres énigmes.

A noter une petite fatigue du traducteur ou du typographiste, qui associe dans un même cabinet médical des cardiologues, des ORL et des ....phrénologues (p211 de l'édition Points poche). Il y a longtemps que la médecine a renoncé à identifier les criminels sur l'aspect des bosses de leur crâne, par contre les néphrologues ont sûrement pignon sur rue en Islande.

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Plusieurs histoires s'entremêlent dans ce récit mais toutes ont en commun l'hypothermie.
Mis à part quelques répétitions plutôt désagréables, c'est un plaisir de retrouver le commissaire Erlendur, sa nostalgie pour une Islande qui n'existe plus et cette mélancolie qui remonte à son enfance, à la disparition de son frère et qui le hante sans répit.

Alors que l'enquête conclut au suicide d'une femme retrouvée pendu et que le dossier est classé, Erlendur poursuit officieusement l'enquête ; tout comme il enquête sur ces disparitions qui datent de plusieurs dizaines d'années, jamais élucidées.
Les thèmes de prédilection de l'auteur sont là : les relations parents-enfants, la solitude, la part d'humanité mais aussi de faiblesse en chacun de nous, les amours déçues ou trahies, la culpabilité et puis bien sûr la mort.
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Hypothermie est mon premier roman scandinave. Probablement influencé par la nationalité de l'auteur et le déroulement de l'enquête en Islande, je pensais découvrir un récit vif, acéré, froid, direct. Il n'en fut rien. Ah ! Les a priori.

Au contraire, Arneldur Indridason a donné de l'importance à ses personnages en travaillant finement leur profil psychologique. En façonnant leur état d'esprit, notamment celui de Maria, la pendue, que nous découvrons par intermèdes avec des retours en arrière, et, surtout, celui de l'inspecteur de police, Eneldur, Indridason a voulu que cette enquête progresse grâce à l'intuition du policier et par connexions entre les vécus des personnages, alors que rien ne prédisposait au départ à ces liens. Là est l'une des originalités de ce roman.

Le rythme du livre paraît parfois assez lent, et pourtant je ne suis pas tombé en hypothermie (je sais, il fallait que je la fasse). Pour faire un parallèle avec le cinéma, c'est un polar psychologique. J'avoue avoir été surpris. Je ne suis pas un spécialiste du roman noir, mais jusqu'à présent, je n'ai lu que des histoires au rythme effréné, qui tiennent en haleine le lecteur. Je pensais que les polars étaient tous faits du même bois. Je me suis trompé.

Finalement, ce que j'ai trouvé intéressant dans ce livre, c'est l'originalité du récit par son enquête. Si je reconnais le travail de l'auteur, j'avoue, à chaud, être dubitatif sur mon sentiment à l'issue de cette lecture. Je vais donc laisser le temps passer, et peut-être qu'un jour je rouvrirai un roman d'Indridason.
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Un meurtre, commis en huis clos. L'enquêteur se trouve coincé sur une île avec la famille du défunt. Seules personnes extérieures à cette famille, en plus du policier : les gérants de l'hôtel où résident la victime et ses proches.

Le coupable est donc presque à coup sûr quelqu'un de cette famille. Notre policier est peu aguerri, de son propre aveu. Il fera avancer l'enquête à coup de discussions pour lesquelles les membres de la famille sont réunis, en plus ou moins grand nombre, dans la bibliothèque ou le salon.

Un type d'enquête à la Agatha Christie, ou à la Colombo, dans un style sans prétention mais qui ne démérite pas.
Un bon divertissement, pour une ou deux soirées.
Au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Hypothermie...

Ce titre prend vraiment son sens à la fin du livre.
Une jeune femme,maria, retrouvée pendue dans son chalet d'été.
Un mari au passé étrange.
Deux affaires de disparition qui refont surface et que Erlendur s'obstine à vouloir résoudre.

Le livre se lit mais n'est pas non plus sensationnel.
Beaucoup de villes et de noms qu'on a bien dû mal à lire et à retenir😉
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Aujourd'hui, je démarre par un coup de gueule ! Coup de gueule contre ces éditeurs à la noix (en l'espèce Métaillé) qui, incidemment et avec l'air de ne pas y toucher, balancent froidement le nom du coupable en quatrième de couverture. Oh, les gars, et le suspens, alors ? Vous n'avez pas compris que c'est une des raisons d'être du polar, ou quoi ?
Bon, fin du coup de gueule.
Comme je le disais pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, un peu déçu par la lecture de « La rivière noire », j'attendais beaucoup de celle d' « Hypothermie ». Autant dire que j'en sors assez circonspect. Si le côté falot d'Erlinborg, la mère de famille / enquêtrice, pouvait expliquer mes réserves d'alors, qui dire du commissaire Erlendur, de retour aux affaires dans cet épisode mais largement aussi terne que son adjointe, pour le coup redevenue invisible ? Hanté par ses vieux démons, plombé par ses rapports conflictuels avec son ex-femme et ceux compliqués avec sa fille immature à tendance suicidaire, il ne respire ni la sérénité ni la joie de vivre, c'est le moins qu'on puisse dire. Il est à ce titre à rapprocher du commissaire Wallander, l'anti-héros dépressif d'Enning Mankell, lui aussi peu enclin à la gaudriole. Mais, là où l'intrigue se révèle de haute volée chez Mankell, elle tourne péniblement au ralenti chez Indridason, terne comme son enquêteur vedette. Juxtaposition de trois enquêtes qui n'en sont pas vraiment, sans lien entre elles, effleurées du bout des doigts par Erlendur qui enquête mollement hors de tout cadre légal… Cela manque décidément de conviction et de cohérence.
Dernière tentative prochaine, prévue dans ma PAL : « La femme en vert ». Affaire à suivre…
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Dans la série des enquêtes d'Erlendur, entre la Femme en vert et l'Homme du Lac, j'ai dévoré cette histoire, avec la surprise en moins ; il faut que je freine sur les séries, l'intérêt finit par s'émousser.

Pour illustrer le voyage, pour animer des personnages dans les paysages trop vite visités : l'action se situe à Reykjavík et dans la ville toute proche de Kopavogur mais aussi sur les bords du lac de Thingvellir dans un de ces chalets d'été que nous avons entrevus.

Erlendur,  enquête seul sur des affaires non résolues oubliées parfois vieilles de 30 ans. Cette fois-ci, il a la chance de résoudre 4 énigmes pour une seule enquête. Je ne veux pas spoiler, je ne vous raconterai rien!

Les thèmes abordés ne m'ont pas trop accrochée, la vie après la mort, les fantômes, les médiums sont bien loin de mes intérêts. J'ai mis un certain temps à entrer dans le roman, mais l'auteur sait trousser une énigme et je me suis laissée embarquer.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Au coeur de ce doux automne du sud, me voici avec des envies d'hiver, de vrai froid, de dépouillement et de ciel limpide et glacé. C'est tout naturellement donc que j'ai choisi de partir en Islande pour suivre l'enquête d'Erlendur Sveinsson et plonger avec lui au fond des lacs gelés des environs de Reykjavik. J'ai enfilé mon bonnet, mes gants, et me suis entraînée à la prononciation délicate des noms islandais, aussi douce qu'une gorgée de vin chaud épicé : le lac de Thingvellir, celui de Sandkluftavatn, la montagne de Skalafell, le champ de lave de Kerlingarhraun, la vallée de Lundarreykdalur ou encore le fjord de Borgarfjördur…
Rien que ces noms me font rêver et c'est déjà tout un voyage… Au-delà de ça, je suis fan du personnage d'Erlendur, j'aime sa manière de mener les enquêtes, de remuer inlassablement le passé et de mêler ses obsessions personnelles à son travail. Son humanité aussi, ainsi que sa réserve et son côté asocial. Bref, quand j'ai envie d'un bon polar et d'un bon bol d'air froid, je sais où me tourner.
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