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Les enquêtes d'Erlendur Sveinsson tome 13 sur 14
EAN : 9782356415066
635 pages
Audiolib (10/10/2012)
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3.66/5   936 notes
Résumé :
Arnaldur INDRIDASON

La muraille de lave

Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance, il ne donne aucune nouvelle, on a retrouvé sa voiture abandonnée en rase campagne. Mais son équipe continue à travailler. Tandis qu'Elinborg, la fine cuisinière, s'occupe d'une affaire de viol, Sigurdur Oli, le jeune homme moderne formé aux Etats-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l'un des témoins d'une affaire de pédo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 936 notes
Pour qu'Erlendur dure et dans le but peut-être non avoué de lancer une nouvelle franchise , Indridason décide , ici , de laisser son héros emblématique sur la touche au prétexte de vacances réparatrices sur les lieux de son enfance – et lorsque l'on connait un tant soit peu l'histoire tragique liant à jamais Erlendur à son frère , pour le séjour rassérénant , on repassera – et de mettre l'accent sur l'un de ses fidèles lieutenants . Ellinborg étant déjà montée au filet – 15 / 30 balles neuves – dans La Rivière Noire , ce coup-ci , pouf – pouf - , c'est le sémillant , le pétulant , le frétillant Sigurdur Oli – coeurs – qui s'y colle ! Attachez vos ceintures , grosse marrade à l'horizon...

Si Erlendur avait pour habitude d'investiguer pour exhumer de douloureux dossiers poussiéreux , l'enquête de Sigurdur , elle , s'ancre dans la triste et désastreuse actualité Islandaise .
Comme à son habitude , Indridason multiplie les affaires concomitantes , certaines se heurtant et se recoupant frontalement , d'autres pas . Pourquoi faire simple...
Beuaaaar , la guerre fait rage de toute part colonel ! Une sombre histoire de chantage photo lors de parties fines et de meurtre inhérent sur le front Nord – qui n'abrite pas en son sein que des chorons visiblement ; une mystérieuse disparition à élucider sur le front Sud ; l'Est n'est pas en reste en ébauchant une lamentable histoire de pédophilie . Par contre à l'Ouest , rien de nouveau...

Sur fonds de crise économique et financière , Indridason brode ici un bien joli canevas – en demi-point , crois-je – et délivre , comme à son habitude , un constat plus qu'amer sur le modèle Islandais qui se délite et son fameux miracle économique que l'on évoque désormais comme un âge d'or révolu . Monde de la finance véreux , échangisme , pédophilie , vénalité , l'on retrouve agréablement l'univers si euphorisant de l'auteur . L'enquête déroule son lot de surprises et se tient magistralement , rien à redire...
Nan , là où je peste méchamment en tapotant de mon petit point tout serré sur ma nouvelle table Ikéa en bois de cagette – ah merde , cassée – c'est au sujet du sieur Sigurdur ! Et là , Sigurdur , sache qu'il n'y a absolument rien de personnel . Si Erlendur était un personnage charismatique avéré , Sigurdur , lui , me fit autant d'effet qu'un appart' relooké par la papesse de la déco officiant sur M6 ! Rien , nib , zéro ! Aucune empathie , ni sympathie pour ce personnage présentant toutes les caractéristiques d'un croisement entre Derrick et Droopy ! N'étant pourtant pas un grand fan de la varappe , j'eus aimé y découvrir quelques aspérités autres que son sempiternel atermoiement sur son récent divorce qu'il ne parvient pas à surmonter . Après le comique de répétition , Indridason invente le questionnement de répétition , lassant...
Ni torturé , ni drôle , ni alcoolique , ni cynique , ni bernatus...Sigurdur est un mec moyen , gris , anti-héros naturel parfait qui aurait mérité un peu plus d'attentions de la part de son géniteur ...

De là à se demander pour qui – Indrida – sonne le glas , il y a encore de la marge . Cependant , si l'actualité de cette Muraille de Lave fut bouillante , la découverte de son personnage principal , à défaut de me laisser de glace , ne m'occasionna point de brulure à quelque degré que ce fut !
Un p'tit élan de nostalgie à l'égard d'Erlendur ? Fort possible...

La Muraille de Lave , même Haroun Tazieff aurait pu la gravir en tongs...
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Je ne connaissais pas Arnaldur Indridason, la fête des pères a comblé cette lacune !

Les écrivains nordiques ont le vent en poupe ces dernières années et cet auteur islandais est visiblement une grosse pointure.

Le déroulement de « La muraille de lave » pourrait se situer en 2007 alors que la crise des subprimes se propage à l'échelle mondiale. Les dérives du système financier ont probablement interpellé Indridason qui est aussi journaliste, lui donnant matière à la construction de ce roman policier dans lequel « les nouveaux vikings de la finance » se croient tout permis : paradis fiscaux, sociétés-écran, blanchiment de capitaux, spéculation à outrance…

C'est dans un contexte économique et financier où les limites du raisonnable sont depuis longtemps dépassées (à l'époque le niveau d'endettement extérieur des 4 principales banques islandaises était de l'ordre de 300 000 US dollars/habitant) que l'inspecteur en second Sigurdur Oli mène de front plusieurs enquêtes criminelles qui à priori n'ont pas de lien entre elles : pédophilie, meurtre, disparition suspecte.
L'empathie n'est pas le fort de Sigurdur Oli, il serait plutôt condescendant voire manichéen. Il faut néanmoins lui reconnaître une témérité dans l'action et une efficacité à conduire les investigations malgré une façon de procéder en solitaire pas toujours académique.
Les fervents lecteurs d'Indridason regrettent l'absence du commissaire Erlendur, injoignable en vacances. La personnalité de ce dernier est sans doute plus consensuelle que celle de son subalterne et je suis impatient de découvrir ce personnage lors d'une prochaine lecture.

Indridason dépeint une société islandaise désabusée, aucun des nombreux protagonistes ne dégage une joie de vivre, les comportements déviants parsèment constamment l'intrigue, vraiment un tableau bien sombre.
Le rythme du polar est par contre haletant, les rebondissements incessants et l'épilogue dans le milieu opaque de la haute finance ne déçoit pas.

« La muraille de lave », un cadeau islandais empreint d'une chaleur ô combien appréciable !


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2h du mat', le silence, la nuit, le noir. Histoire d'un soir, je sors un polar. Pas un bruit, seulement le bruissement des pages qui se tournent et se retournent. Elles défilent devant mes yeux rougies par des crises d'insomnie ou de questionnements sur ma vie. Envie de me sortir une bouteille de Skoll et devenir un Viking. Yeah, je suis un viking, de cette race barbare qui chevauche les flots et les côtes pour ramasser toutes les pièces d'or trouvées sur la plage abandonnée, pour violer toutes les femmes abandonnées sur le sable. Oh, oui j'aurais aimé être un Viking. Seule sur la plage, les yeux dans l'eau. Elle me regarde avec mon casque en pointe, et mon envie qui pointe de tourner frénétiquement les pages de mon bouquin. Une éternité que je n'avais pas battu la campagne islandaise, l'air abattue, l'air distillé d'un mélange de souffre volcanique et d'iode maritime. A cette époque, il faisait même encore jour, c'est dire le temps qui s'est écoulé sur cette île, qui compte plus d'alcooliques que de footballeurs.

3h du mat', même une éruption volcanique ne serait perturber ma lecture. Je suis islandais, Erlendur a disparu, parti en vadrouille, en vacances, qu'en sais-je, personne ne sait d'ailleurs. Je ne suis pas inspecteur, juste lecteur, et pourtant je m'interroge sur sa disparition. Cependant, tu t'en fous, à cette heure-ci, tu ne penses qu'à boire ta bière de viking, d'ailleurs, il y a cette femme qui a sauvagement été agressée. Sauvageons islandais, un encaisseur probable avec sa batte de base-ball. Et dire que je n'ai pas de batte de base-ball chez moi, tout juste un marteau en tant que digne descendant de Thor. Mais pourquoi un encaisseur, dette de jeu, dette de drogue, dette de sexe. Les trois, peut-être. le monde dans lequel j'appartiens est si pourri. Sigurlur mène l'enquête.

4h du mat', la bouteille de Skoll est vide, Sigur Ros plane sur la platine, mon esprit patine sur la lave. Les yeux rougis par les vapeurs d'alcool, ou les fumerolles du volcan. le sommeil me guette, enivré par la musique éthérée de Sigur Ros devant l'apathique Sigurlur. Et puis, il y a ce gars mi-sdf mi-fou, les deux en même temps si ça se trouve. Dans le genre alcoolique en plus, le genre à boire une Skoll en pleine nuit ou en plein match de foot. Il cherche lui aussi Erlendur… Mais puisque je te dis qu'il a disparu ! Disparu… Il a l'air dérangé, un truc qui le tracasse, un truc de pédophile. le monde dans lequel j'appartiens est vraiment pourri. Et pendant ce temps les banques empruntent à d'autres banques, des crédits, des emprunts, et le miracle économique islandais. Je comprends rien à ces trucs de la finance. Il parait que les marchés financiers sont de plus en plus tendus, que la bourse est à cran. Moi, tout ce qui m'intéresse c'est que le string soit bien tendu et que je puisse délester mes bourses de son flux aussi millésimé qu'un vin de Toscane. Quelque chose m'échappe, alors je continue de boire ma bière, seul dans le noir, en pensant à cet encaisseur, ces requins de la finance, cette pornographie pédophile. le monde dans lequel j'appartiens est définitivement pourri.

5h du mat', j'aime la nuit, j'aime le silence et me baigner nu dans une source volcanique. Alors, escalader la muraille de lave en planant sur Sigur Ros ne me fait pas peur.

« La muraille de Lave », la ballade islandaise.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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On reprend les mêmes éléments et on recommence...
Comme dans « La rivière noire », Arnaldur Indridason adopte le même schéma dans la construction de son enquête policière. le commissaire Erlendur est toujours en vacances, voir même porté disparu car des personnes proches de son entourage demandent de ses nouvelles, tout comme le lecteur. Cette fois-ci ce n'est pas l'enquêtrice Elinborg qui mène les investigations, mais son collègue un peu rigide dans le précédent polar, Sigurdur Oli. Et toujours au départ plusieurs histoires qui ne semblent pas avoir de points communs entre elles, et pas mal de digressions sur la biographie du personnage principal, ce qui remplit des pages mais ne rassasie pas notre appétit pour une intrigue palpitante et nous désoriente.
Le roman démarre sur une scène prometteuse : il l'a attaché à sa chaise dans le sous-sol insalubre dans lequel sa victime vit. Il lui a confectionné un masque en cuir doté d'un orifice entre les deux yeux pour laisser passer un poinçon. C'est la méthode qu'utilisent les éleveurs de bétail pour abattre les veaux. Il s'en souvient car dans son enfance il a vécu dans une ferme. Mais ça c'était avant que sa mère alcoolique et droguée ainsi que son beau-père, un être pervers et pédophile, ne le reprennent avec eux. Et maintenant il va falloir qu'il parle...
Malheureusement l'histoire d'Arnaldur Indridason se perd vite dans des banalités, des réflexions sans importance. Ça n'en fait pas pour autant une lecture ennuyeuse mais on aurait pu s'attendre à mieux venant de l'un des maîtres du polar nordique. Les dialogues sont faibles. Certains interrogatoires sont lassants.
Heureusement, il y a de bonnes surprises au niveau de l'intrigue, des rebondissements qui permettent à cette lecture de ne pas être complètement fade et le final est intéressant.
C'est une lecture qui ne donne pas mal à la tête, pas forcément désagréable, mais pas non plus incontournable. Il y a le fastfood, Arnaldur Indridason nous fait du fastwriting !
Traduction d'Eric Boury.
Editions Métailié, Points policier, 402 pages.
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J'aime beaucoup me plonger de temps en temps dans un livre d'Arnaldur Indridasson. C'est grâce à cet auteur que j'ai commencé à avoir envie de visiter un jour l'Islande et à apprécier les polars s'y déroulant.
Alors que dans le tome précédent, c'est Elinborg qui tenait le devant de la scène, vu qu'Erlendur est en congés, cette fois ci, c'est Sigurdur Oli qui est le personnage principal de « La muraille de lave «.
Oui, Erlendur n'a toujours pas refait surface, et si certaines personnes commencent à se poser des questions comme la fille de ce dernier ou Elinborg, ce n'est surement pas Sigurdur qui va s'en préoccuper…

Je n'appréciais déjà que moyennement ce personnage dans les tomes précédents, et à l'issue de la lecture de celui-ci, je ne peux que être confortée dans mes impressions négatives. Sigurdur est décidemment un policier peu empathique, froid, qui n'hésite pas si besoin à user de violences verbales. Même si je ne remets pas ses compétences policières en doute, non, décidemment, je ne l'apprécie pas…
Il est donc sollicité par un de ses anciens amis pour mener une enquête ( discrète bien sûr ) sur un couple qui semble être versé dans l'art du chantage…Cependant, tout va déraper , car l'épouse de ce couple va être assassinée… Sigurdur n'aura pas d'autre choix que de rêveler les éléments en sa possession à ses collègues….
En parallèle, régulièrement, un clochard qu'il connait vient l'interpeller pour une ancienne affaire…Cependant, ses souvenirs embrumés par l'alcool ne permettent pas à Sigurdur d'y prêter plus d'attention que nécessaire, même s'il pressent que quelque chose ne va pas….
La première enquête de Sigurdur va l'emmener dans les milieux de la haute finance, qui est un domaine où je ne comprends jamais rien, principalement car cela ne m'intéresse absolument pas…
En conclusion, pas la meilleure enquête de cet auteur, car en plus, moi, ce qui m'importe, c'est de savoir ce qu'il est advenu de Erlendur….

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Challenge ABC 2019/2020
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critiques presse (6)
Actualitte
13 août 2012
L'empreinte particulière de ce pays, toujours palpable, finement détaillée à travers notamment des paysages grandioses fait de ce récit, un texte toujours attirant pour le lecteur français et ajoute incontestablement une touche supplémentaire de mystère et de fascination.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
15 juin 2012
L'adjoint d'Erlendur prend du service et est confronté à une sombre histoire de chantage. Le modèle islandais avec ses failles et ses faillites est pointé du doigt.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
13 juin 2012
A travers ces destins, ces bribes de vie fortement incarnées, Indridason poursuit son portrait d'une Islande perturbée, enrichie en quelques décennies au prix d'un exode rural massif et d'un éclatement brutal des communautés traditionnelles.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
21 mai 2012
Reconnaissons qu'[Arnaldur Indridason] retrouve ici une belle inspiration: sa façon d'entremêler plusieurs intrigues, tout en continuant à s'intéresser aux états d'âme de ses personnages, s'avère très convaincante. Sa dénonciation de l'argent-roi l'est tout autant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
15 mai 2012
Avec « La Muraille de lave », Arnaldur Indridason nous offre son roman le plus subversif : une dénonciation féroce des dérives folles qui ont conduit le pays à la faillite.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Liberation
07 mai 2012
Comme toujours chez Indridason, il est question dans la Muraille de lave de présent vampirisé par le passé, de douleurs jamais digérées, d’idéaux piétinés, et de péché.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Il grimaça. Cet examen de la prostate ne serait pas une partie de plaisir. Il n'avait pas oublié ces trajets déplaisants où il portait à l'hôpital de petites éprouvettes en plastique à l'époque où, avec Bergthora, ils avaient essayé de faire un enfant par procréation médicalement assistée. Il devait chaque fois éjaculer dans un petit récipient tôt le matin, maintenir le liquide à la température adéquate avant d'aller le remettre aux jeunes femmes de l'accueil, accompagné de ses renseignements personnels, tout en s'efforçant de faire un peu d'humour. Il allait maintenant devoir consulter un spécialiste qui lui demanderait de s'allonger sur le côté, de lever le genou tandis qu'il enfilerait un gant en latex, lui parlerait de la pluie et du beau temps et explorerait son intimité à la recherche d'une tumeur.
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Ils se turent un long moment. Le vin italien venu de Toscane avait un goût aussi doux que fruité sur leurs papilles. La musique qui tombait de plafond était italienne, tout comme le plat qu'ils attendaient qu'on leur serve. Seul ce silence entre eux était islandais.
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Il avait attrapé au fond du sac en plastique le masque de confection grossière et imparfaite. Ce n'était pas un chef-d'oeuvre, mais il ferait l'affaire.
Bien que redoutant de croiser un flic en chemin, il était passé inaperçu. Le sac qu'il portait à la main contenait également deux bouteilles provenant du Rikid, la boutique d'alcools, ainsi qu'un gros marteau et un poinçon d'acier, achetés dans un magasin de bricolage.
La veille, il s'était procuré tout le matériel nécessaire à la confection du masque chez un importateur de cuir et peaux, et s'était soigneusement rasé avant d'enfiler sa tenue la plus convenable. Sachant ce qu'il lui fallait, il avait tout trouvé sans difficulté, le cuir, le fil ou l'alêne de cordonnier.
Personne ne risquait de le remarquer. A cette heure matinale, la ville était encore presque déserte. Il s'était soigneusement abstenu de regarder les rares personnes qu'il avait croisées, marchant d'un pas résolu, tête baissée, vers la maison en bois couverte de tôle ondulée dans la rue Grettisgata. Il avait descendu les marches en vitesse, ouvert la porte, puis il s'était précipité à l'intérieur avant de refermer soigneusement derrière lui.
Ensuite, il était resté posté dans l'ombre. Il connaissait désormais si bien ce petit appartement en sous-sol qu'il était capable de s'y repérer, même dans le noir complet. La salle de bains et les toilettes se trouvaient à droite au fond du couloir, la cuisine, du même côté, avec une grande fenêtre fermée par d'épais rideaux, donnait sur l'arrière-cour. De l'autre côté du couloir, le salon, puis la chambre à coucher où il n'avait pénétré qu'une seule fois. D'épais rideaux étaient également tirés devant la fenêtre du salon qui donnait sur Grettisgata. Quant à celle de la chambre, placée en hauteur, elle était occultée par une bâche de plastique noir.
Au lieu d'allumer la lumière, il avait pris le morceau de bougie qu'il conservait sur l'étagère du couloir puis, guidé par sa clarté vacillante, presque fantomatique, il était entré dans le salon. Il entendait les gémissements étouffés du salaud bâillonné, attaché sur sa chaise, les mains derrière le dos, et s'employait à ne pas l'observer avec trop d'attention, évitant surtout de croiser son regard. Il avait posé le sac en plastique sur la table pour en sortir le marteau, le masque, le poinçon et les bouteilles. Puis, il avait ouvert le Brennivin et avalé goulûment une grande lampée d'alcool tiède. Ce liquide fort au goût âpre ne lui brûlait plus la gorge depuis des années.
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Ensuite, il était resté posté dans l'ombre. Il connaissait désormais si bien ce petit appartement en sous-sol qu'il était capable de s'y repérer, même dans le noir complet. La salle de bains et les toilettes se trouvaient à droite au fond du couloir, la cuisine, du même côté, avec une grande fenêtre fermée par d'épais rideaux, donnait sur l'arrière-cour. De l'autre côté du couloir, le salon, puis la chambre à coucher où il n'avait pénétré qu'une seule fois. D'épais rideaux étaient également tirés devant la fenêtre du salon qui donnait sur Grettisgata. Quant à celle de la chambre, placée en hauteur, elle était occultée par une bâche de plastique noir.
Au lieu d'allumer la lumière, il avait pris le morceau de bougie qu'il conservait sur l'étagère du couloir puis, guidé par sa clarté vacillante, presque fantomatique, il était entré dans le salon. Il entendait les gémissements étouffés du salaud bâillonné, attaché sur sa chaise, les mains derrière le dos, et s'employait à ne pas l'observer avec trop d'attention, évitant surtout de croiser son regard. Il avait posé le sac en plastique sur la table pour en sortir le marteau, le masque, le poinçon et les bouteilles. Puis, il avait ouvert le Brennivin et avalé goulûment une grande lampée d'alcool tiède. Ce liquide fort au goût âpre ne lui brûlait plus la gorge depuis des années.
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Menotté au banc, les épaules tombantes, la tête baissée sur sa poitrine, les yeux rivés au sol, le jeune homme espérait qu'on ne tarderait plus à le conduire dans la salle d'interrogatoire afin de pouvoir repartir. Les policiers comme Sigurdur Oli savaient qu'il n'était pas le seul à se jouer d'un système qui remettait en liberté ceux qui enfreignaient la loi dès qu'une affaire était éclaircie. Cela signifiait qu'il allait avouer, qu'il serait relâché et qu'il pourrait reprendre ses activités. Ensuite, il écoperait sans doute d'une petite condamnation avec sursis et, s'il cumulait un nombre suffisant d'effractions sur une période donnée, il finirait par passer quelques malheureux mois à la prison de Litla-Hraun où il purgerait la moitié de la peine prononcée car les autorités pénitentiaires participaient à ce que Sigurdur Oli appelait le chouchoutage des criminels.
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Vidéo de Arnaldur Indriðason
Extrait du livre audio « le Roi et l'Horloger » d'Arnaldur Indridason, traduit par Éric Boury, lu par Jérémy Bardeau. Parution numérique le 15 mars et CD le 12 avril 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-roi-et-lhorloger-9791035413408/
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