Troisième tome après «
Ce que savait la nuit « et «
Les Fantômes de Reykjavik », «
La pierre du remords » (aux éditions Métaillé), fait partie d'une série policière organisée autour du personnage de Konrad, un policier à la retraite.
On pourrait dire : Un roman policier écrit pour nous « scotcher. »
On sait que l'Islande est un petit pays mais où se trouvent de belles plumes comme, par exemple,
Arnaldur Indriðason (mais ce n'est qu'un exemple car je pense aussi au sympathique Árni
Thórarinsson : ouf, je ne l'ai pas oublié).
Ce roman policier réserve quelques surprises que je ne vais pas dévoiler, car la fin en est une, ce que l'on découvrira.
L'histoire : “Une femme est assassinée chez elle. Sur son bureau, on retrouve le numéro de téléphone de Konrad, ancien policier. L'enquête révèle rapidement qu'elle l'a contacté récemment pour lui demander de retrouver l'enfant qu'elle avait mis au monde puis abandonné à la naissance cinquante ans plus tôt. Maintenant désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s'emploie à réparer son erreur. Il retrouve les membres d'un mouvement religieux contre l'avortement et reconstruit l'histoire d'une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait. Il retrouve aussi un clochard équivoque, des trafiquants de drogue et même des fragments de l'histoire de la mort violente de son père.”
Donc, Valborg, une femme relativement âgée, retrouvée morte, assassinée dans sa maison et qui s'en est pris à elle et pourquoi ?
Si l'auteur a bien diversifié les personnages, les enquêteurs ou Erlendur (Erlendur Sveinsson), son héros le plus récurrent, à diverses périodes de sa vie, il n'a plus atteint ses grandes réussites de début de carrière comme “
La cité des jarres”, “
La femme en vert” ou “
La voix”. Et alors ?
Comme d'habitude, chez l'auteur islandais, il y a deux axes narratifs : un cold case et une nouvelle intrigue. le cold case est le fil conducteur des tomes consacrés à Konrad.
Son père était un sale type qui escroquait des gens en se faisant passer pour un médium, et qui a été retrouvé assassiné dans une rue de Reykjavik dans les années 60. Konrad cherche des informations qui lui permettrait de faire toute la lumière sur cette affaire non résolue qui le hante.
En parallèle, Konrad apprend le meurtre d'une femme âgée qu'il avait rencontrée quelques mois plus tôt et qui lui avait demandé de retrouver son enfant, qu'elle avait abandonné à la naissance cinquante ans auparavant. Choqué, il décide de se lancer à la recherche de l'enfant, et de trouver qui a pu assassiner cette femme.
Rien n'est facile, surtout cette quête, d'autant plus que Konrad mène une autre enquête depuis très longtemps sur un autre crime, celui contre son père, un homme peu recommandable, mais il lui faut savoir.
Avec son art maîtrisé de la construction d'un roman policier, l'auteur réussit à nous passionner sans jamais essayer de nous perdre le fil.
Il nous plonge, grâce à des "retours en arrière", dans l'histoire « sociétale » ainsi que l'on dit aujourd'hui.
Comme souvent avec
Arnaldur Indriðason , le rythme est assez lent, mais le récit est très plaisant à lire. J'aime particulièrement le duo Konrad-Eyglo, fille de l'ancien associé du père de Konrad, qui, elle, a de véritables dons qu'elle ne souhaite pas exploiter et qui reste profondément marquée par des visions qu'elle a pu avoir dans le passé.
Ce roman policier est triste – on y trouve de la maltraitance - des drames - des traumatismes - des deuils, mais l'enquête est bien menée et les passages sur le passé des pères de Konrad et Eyglo nous tiennent en haleine.
C'est donc à la fin que la lumière arrive et l'énigme finit par être révélée.
Une lecture agréable avec «
La pierre du remords » de
Arnaldur Indriðason.
« Un véritable conteur. » (
The Guardian).
« L'étoile polar de la littérature islandaise. » (
La Croix)