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sur 801 notes
Indridason est indissociable d'Erlendur.
Que je croyais-je, tendre naïveté.
Alors que ce futur commissaire emblématique n'était encore qu'un agent de la circulation en culotte courte, son mentor officiait déjà et de fort belle manière.
Marion Briem, qu'elle s'appelle, et le moins qu'on puisse dire, c'est que dans son taf, elle...briem de mille feux. Désolé...

Contexte, été 72, Islande, la guerre froide bat son plein.
Reykjavik allait être le terrain de jeu de deux superpuissances qui s'affronteraient par échiquier interposé.
A ma gauche, Fisher, l'américain arrogant sacré roi de la déstabilisation.
A ma droite, Spassky, le russe flegmatique sûr de sa force et donc de l'issue de ce match.
Quel rapport avec le meurtre de ce gamin légèrement attardé retrouvé sans vie lors d'une séance de cinoche mémorable, de par le triste fait.
Aucun, m'arguerez-vous, et pourtant...

Point d'Erlendur, soit, mais un duel au sommet.
Celui, neuronal, de tous ces flics à la ramasse vs une réflexion paroxystique de nos deux joueurs d'échec, emblèmes assumés de tout un peuple.
L'un des deux récits aurait facilement pu phagocyter l'autre.
Il n'en est rien.
Ils apparaissent tous deux comme le parfait complément d'une histoire habilement maîtrisée décrivant la réalité d'une époque aujourd'hui révolue, encore que.
Celle d'une Islande en pleine mutation sociétale et d'un monde, de façon plus globale, au bord d'un possible chaos.
Que tous ceux que les échecs gonflent au plus haut point se rassurent, ici point de cours magistral mais l'illustration symbolique d'un antagonisme incroyablement conflictuel.

Thriller racé sur fond d'échiquier politique, ce Duel fait mat en trois coups.
En même temps, avec une ouverture en défense Sicilienne et un gambit du roi en e4 e5, difficile de couler une partie, enfin crois-je...
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Arnaldur Indridason nous sert toujours des histoires profondément ancrées dans la mentalité et les coutumes de sa chère île perdue dans la mer, loin au Nord.
Dans ce roman, sur fond de guerre froide, un duel aux échecs et un meurtre mettent le pays en émoi.

L'inspecteur Marion Briem est aux aguets face à des complots, coups bas et suspicions d'espionnage. Elle devra faire preuve de patience et de perspicacité afin de faire avancer les bons pions.
L'auteur donne de l'épaisseur au personnage de Marion en nous racontant un pan important de sa vie.

Arnaldur Indridason coche bien toutes les cases du roman noir, tout en le pervertissant avec une bonne dose de vice et de politique et nous fait voir la noirceur d'un monde sans concession.


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Fort heureusement, je n'ai pas lu la quatrième de couverture avant d'entamer ma lecture car elle donne trop de renseignements et c'est dommage. (Un conseil : ne la lisez surtout pas avant de lire le roman !)

Ce roman m'a plu, car nous faisons enfin la connaissance de Marion Briem, qui fait souvent partie des enquêtes d'Erlendur, de façon discrète et on en apprend enfin davantage sur son histoire.

Le récit raconte, en alternance, la progression de l'enquête et l'enfance difficile de Marion, née d'une union illégitime, donc un père qui ne l'a pas reconnue, une mère qui disparaît très vite. Heureusement, Athanasius, un vieil homme, force de la nature veille sur elle. Arnaldur Indridason nous parle aussi de la tuberculose dont Marion est atteinte, adolescente, maladie qui faisait beaucoup de ravages à l'époque, ainsi que les traitements agressifs : insufflations, ablation des côtes… les séjours en sanatoriums et les nombreux enfants qui en mourraient…

« Marion avait lu quelque part qu'en Islande, le pourcentage de décès dus à la tuberculose était l'un des plus élevés au monde : presque un cinquième. » P 73

Tout démarre avec le meurtre brutal et gratuit d'un adolescent dans une salle de cinéma : il était au mauvais endroit au mauvais moment, et personne n'a rien vu, ce qui conduit Marion et son adjoint Albert à retrouver des témoins et envisager plusieurs hypothèses…

L'enquête en elle-même, n'est pas d'un suspense haletant, mais elle est intéressante, car on est en 1972, avec en toile de fond une partie d'échecs entre le champion américain, Bobby Fischer et le joueur russe (pardon soviétique !) : Spassky, ce duel reflète bien le duel auquel se livre les deux nations, dans un pays qui est surveillé étroitement par les deux. On est davantage dans l'espionnage, les enjeux dépassent le simple meurtre.

L'auteur décrit très bien l'atmosphère paranoïaque régnant autour ce match, comme si l'honneur du pays était en jeu, ce qui n'est pas sans rappeler le climat régnant à Sotchi autour des prestations des hockeyeurs russes…

Bien-sûr, comme toujours chez Arnaldur Indridason, on retrouve la petite histoire dans la grande, l'auteur profitant de son roman pour faire un rappel sur le passé de son pays : les problèmes de pêche dans les eaux internationales, la surveillance et l'embrigadement de l'URSS, la manipulation des agents, l'utilisation d'un simple duel aux échecs pour montrer à l'autre qui est le plus fort.

« le pays était depuis peu sous les feux de l'actualité internationale. Des dissensions étaient nées avec la Grande-Bretagne à la suite de la décision prise par l'Islande d'étendre la limite de ses eaux territoriales. Les Britanniques avaient menacé d'envoyer des navires militaires pour escorter leurs chalutiers dans les zones de pêche. La tension grandissante avec les garde-côtes islandais avait trouvé écho dans la presse internationale et la Coupe du monde d'échecs qui approchait contribuait à alimenter l'intérêt pour l'Islande. » P 18

J'ai apprécié ce roman, car j'ai retrouvé la patte Indridason, qui durant les derniers romans que j'ai lus, nous a présenté toute son équipe mais il me tarde de retrouver Erlendur… la police progresse lentement, mais sûrement et les héros ont une vie personnelle intéressante qui tient autant de place que l'enquête elle-même, et j'apprends de plus en plus de choses sur l'Histoire de l'Islande. En plus, j'adore les noms des villes, des lieux imprononçables et qui font rêver.

Je vais donc continuer l'aventure avec cet auteur qui pour l'instant ne me déçoit pas
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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C'est la première fois que je m'ennuie (un peu) avec Arnaldur Indridason.
Que je l'ai trouvée paresseuse et longuette cette enquête!

L'auteur a remonté le temps en plantant le décor d'une scène de crime dans les années 70, époque de guerre froide entre Etats Unis et URSS.
La confrontation larvée se nichait alors partout, jusqu'en Islande dans le championnat du monde d'échecs de 1972, où l'américain Bobby Fisher l'emporta sur le russe Boris Spassky.

Un crime sanglant dans un cinéma, le travail de terrain pour en retrouver les témoins à défaut des coupables, des investigations avec les moyens rudimentaires de la police scientifique de l'époque. Ca fait très polar à la Maigret, un peu planplan (en fait, c'était peut- être le but recherché pour coller à l'époque), d'autant que s'intercale entre les chapitres policiers, la biographie de Marion Breim, l'énigmatique future patronne d'Erlendur.

On apprend bien des choses sur les traitements de la tuberculose, sur le mode de vie de la société islandaise, sur la géopolitique de l'après guerre et sur les intérêts économiques des grandes puissances autour de la "Terre de glace".
Le climat est à l'espionnite, dans une atmosphère paranoïaque de suspicion, sur fond d'écoutes téléphoniques et de barbouzes à mégots et imperméables.

Il n'empêche, je me suis ennuyée (un peu) ! Elle est pourtant pas mal cette enquête, bien ancrée dans son contexte politique mais la chute était prévisible.
En revanche, sympa, le clin d'oeil final pour un petit nouveau qui s'incruste à la Criminelle...

Et j'ai toujours autant envie d'une escapade islandaise!
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Connaissez-vous les noms des actuels champions mondiaux des échecs? Moi, pas du tout. Pourtant, en 1972, le monde entier avait entendu parler de Bobby Fischer* et Boris Spassky.

À travers son enquête policière, le roman parle du duel entre ces deux joueurs d'échecs, mais aussi des duels de la guerre froide entre les grandes puissances et en flashback, le duel d'une petite fille contre la tuberculose, maladie souvent mortelle jusque dans les années 50, alors qu'on plaçait les tuberculeux dans des sanatoriums.

Au final, on a un polar avec une intrigue complexe et un mélange d'enquête policière et de dimensions politiques et historiques. C'est aussi en quelque sorte un antépisode, puis qu'on y présente tout début d'Erlendur, le policier fétiche d'Arnaldur Indridason. On ne rencontrera d'ailleurs Erlendur qu'à la toute fin, il ne participera pas à l'enquête.

(*Pour la suite de l'histoire, Fisher est mort en Islande en 2008.)
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Un des rares livres d' Arnaldur Indridason qui m'avait échappé ! Comme pour " La muraille de lave", qui mettait en jeu un autre enquêteur de l'équipe d'Erlendur, ici, c'est son mentor, Marion Briem, qui occupe le devant de la scène. Erlendur, tout jeune, encore à la circulation , ne sera évoqué qu'une seule fois...

1972. Un contexte bien particulier à Reykjavik: celui du championnat du monde d'échecs opposant très symboliquement l'Américain Fischer et le Russe Spassky. Et voilà qu'un jeune homme est froidement assassiné à l'arme blanche dans un cinéma. Il aimait enregister la bande-son avec son magnétophone , hélas pour lui...

Enjeux politiques, économiques, espionnage sont, on s'en doute, au centre de cette histoire, et Marion Briem a bien du mal à dénouer les entrelacs complexes d'une enquête sous tension. L'auteur utilise scrupuleusement la réalité de ce duel entre les deux joueus d'échecs. Mais j'ai trouvé le déroulement des faits un peu longuet. Par contre, l'évocation de la jeunesse douloureuse de Marion, fille non reconnue, touchée , comme de nombreux enfants à l'époque, par la tuberculose, ayant dû sejourner dans un sanatorium danois, m'a beaucoup émue.

A ce jour, ce sont La femme en vert", " L'homme du lac" et " Etranges rivages" qui constituent mon podium personnel, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à lire cet opus.
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Un policier sommes toutes très classique.
Un jeune garçon est tué de deux coups de couteau dans un cinéma.
L'action se déroule en 1972 lors de la rencontre, en pleine guerre froide, entre l'américain Bobby Fischer et le russe Boris Spassky à Reykjavik en Islande.
Le principal des forces de police se retrouve concentré sur la sécurité du tournoi et Marion Briem est bien seule pour mener l'enquête.
Un brin ennuyeux … pour rester dans des termes corrects.
Tour à tour les spectateurs du film sont retrouvés et deviennent de potentiels suspects.
Pas très passionnant tout ça, L'enfance de Marion est presque le seul élément intéressant de ce roman.
A réserver aux inconditionnels de l'auteur.
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Eté 1972, Reykjavik se retrouve au centre d'un enjeu géopolitique majeur, le championnat du monde d'échec. En pleine guerre froide le challenger Américain, Bobby Fischer affronte le tenant du titre, le Russe Boris Spassky. L'URSS contre le reste du monde. Les Américains et les Russes sont prêts à tout pour assurer la victoire de leurs champions. Il y a aussi les Anglais qui viennent pêcher la morue de plus en plus près des eaux territoriales Islandaises. Eté 1972Marion Briem commissaire à la Criminelle de Reykjavik, se fiche complètement de la guerre froide, des Russes, des Américains, des anglais et de la morue, un jeune homme de 17 ans, sans histoire, a été poignardé dans un cinéma et l'enquête s'annonce difficile dans l'ambiance survoltée qui règne en ville.

Marion Briem,tous les amateurs d'Arnaldur l'on reconnue, c'est la commissaire à la retraite qu'Erlendur va consulter parfois lorsqu'une enquête piétine. Apparue dans « L'homme du lac » elle méritait bien un polar pour elle toute seule. C'est chose faite et bien faite dans cette préquelle des aventures d'Erlendur.

Magistralement, Indridason, tricote trois histoires dans son récit,l'enquête, le championnat d'échec et ses conséquences sur la petite ile perdue dans les eaux froides, bien sûr, mais il a aussi la bonne idée de raconter l'enfance de Marion dans l'Islande de l'entre-deux guerres.

Marion a 10 ans, elle soigne un début de tuberculose, maladie endémique à cette époque dans l'ile. Dans le sanatorium, petite fille solitaire, frêle et fragile, elle fait l'apprentissage de la mort en voyant partir Anton, 14 ans, dévoré par la maladie, elle découvrira aussi que l'amour peut avoir les beaux cheveux roux et la peau claire de Katrin.

Indridason n'est jamais aussi bon que lorsqu'il digresse dans ses polars, lorsqu'il prend le temps de donner de l'épaisseur à ses personnages, de les rendre présents et attachants. L'histoire de son pays et de ses habitants le passionne et il sait formidablement utiliser cette toile de fond pour rendre ses polars réalistes et mélancoliques. A la dernière page, Marion accueillera une nouvel recrue dans son service, un jeune homme au visage triste : « comment vous appelez-vous », « Erlandur, je m'appelle Erlandur Sveinsson » répond le jeune homme.

On est fan ou on ne l'est pas mais je me permets de relever un petit anachronisme dans l'oeuvre d'Indridason : « le duel » se passe l'été 1972 et Marion fait la connaissance d'Erlandur à la fin du livre. Seulement voilà dans « L'homme du lac » page 70, Point poche, Erlandur rappelle à Marion qu'il a commencé dans son service en 1977.. Va, Arnaldur, je te pardonne. On est fan ou on ne l'est pas….
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Finalement, pour un polar, j'ai surtout apprécié la description de l'enfance de l'enquêtrice faite par l'auteur. Ses difficiles relations avec sa famille, sa maladie avec ses séjours dans un sanatorium (les rencontres d'amitié qui s'y nouent au travers des épreuves) et le lien qui l'unit au vieil homme qui lui sert de père de substitution. Leur relation est empreinte d'amour et belle dans les petits détails, notamment dans leur plaisir à partager des moments de pêche à la truite.
Certes l'enquête sert de fil conducteur, mais je n'ai pas été prise par l'émotion, ni l'action. La guerre froide, le duel d'échecs entre champions soviétique et américain, l'espionnage ou les relations entre les enquêteurs n'ont pas eu énormément d'intérêt à côté des jolies descriptions des bords de plage, du vent qui souffle et des poumons qui s'emplissent d'air frais.
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Cet été 1972, en pleine guerre froide, Reykjavik accueille le championnat du monde d'échecs entre l'Américain Fischer et le Russe Spassky, considéré comme le match du siècle par les spécialistes.
Parallèlement un jeune homme est retrouvé poignardé dans un cinéma.
Qui est ce jeune homme apparemment sans histoire, menant une vie rangée dont la seule passion semble être le septième art ?
Où est passé le magnétophone que le jeune homme avait toujours avec lui ?
Ce meurtre est-il lié au tournoi d'échec ?
Autant de questions que devra résoudre Marion Briem chargée de l'enquête dans une ville en effervescence.
J'ai aimé la lenteur de cette enquête qui prend son temps J'y ai retrouvé un peu de l'atmosphère bien particulière qui imprégnait les romans d'espionnage de Virgil Gheorghiu que je dévorais lorsque j'étais ado.

Une fois de plus je suis séduite par la virtuosité d'Arnaldur Indridason et vais poursuivre ma découverte de son oeuvre.
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