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Les enquêtes d'Erlendur Sveinsson tome 4 sur 14
EAN : 9781022608252
Editions Métailié (04/10/2018)
  Existe en édition audio
3.7/5   631 notes
Résumé :
Paru en 1997, Les Fils de la poussière, premier roman d’Arnaldur Indridason, a ouvert la voie au polar islandais en permettant à ce genre littéraire d’accéder enfin à la reconnaissance et d’acquérir ses lettres de noblesse en Islande.

Le récit s’ouvre sur le suicide de Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans un incendie. Le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (141) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un polar noir plutôt bien ficelé que j'ai globalement aimé avec une intrigue assez originale avec une dose de fantastique qui n'écrase pas l'histoire mais lui donne une dimension encore plus forte, donc un intérêt de lecture réel.

L'intrigue met toutefois assez longtemps à se mettre en place et le rythme de la première partie m'a paru assez lent sans devenir vraiment ennuyeux. La fin m'a semblé bien plus trépidante, avec un dénouement insolite, même si certains aspects de celui-ci sont dévoilés à mesure des avancées de l'enquête.

Un intérêt particulier dans la structure de cette enquête : elle est conduite à la fois par la police et par un particulier, Palmi, frère d'un personnage clé, qui désire mener lui-même toutes les investigations possibles sur le suicide de son frère qui survient dès les premières pages du livre. Et Palmi m'a semblé meilleur limier que les policiers, obtenant le maximum des résultats, sans doute par l'opiniâtreté qu'il met dans sa démarche, car il se reproche son incompréhension des souffrances de son frère.

Le style est aisé, le contexte islandais bien installé, même si j'aurais apprécié personnellement plus de descriptions des villes, quartiers, campagne de l'Islande.

C'est un peu long dans l'ensemble avec, comme très souvent, un final paraissant abrégé, celui-ci laissant toutefois une ouverture quant à une éventuelle suite. Je ne connais pas suffisamment cet auteur pour savoir si elle a été écrite.
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Polar ou science -fiction? On dirait ici que l'auteur , pour son premier roman, ne savait pas très bien vers quel côté pencher. de toute façon, disons qu'il a quand même très bien réussi son coup.
Première rencontre avec Erlandur et Sigourdur Oli et où l'on voit naître les principaux traits de caractère de ces policiers que nous prendrons plaisir à suivre par la suite. On les découvrira bien sûr, plus nuancés car là disons que nos deux policiers sont coupés au couteau à gros traits. Dans "Les fils de la poussière" nous assistons, le même soir, à la defenestration d'un malade dans un hopital psychiatrique et à la mort atroce d'un vieil enseignant retraité brûlé vif, attaché à une chaise, dans sa maison. Ces deux événements sont-ils reliés ? C'est ce que devront découvrir nos deux policiers ainsi que Palmi, le frère du suicidé. Il participera de façon active à l'enquête car la mort de son frère s'explique mal. Palmi, libraire , amoureux des livres comme beaucoup de ses compatriotes, historien, est presque le personnnage principal de ce premir roman d'Arnaldur Indridason. Comme si l'auteur n'était pas certain de vouloir contnuer la route avec Erlandur et Sigourdur Oli.
L'Islande m'étonne toujours. C'est comme un très gros village . De par sa situation ce pays peut être le théâtre de bien belles choses comme des plus épouvantables. Mais comme ailleurs et partout, l'argent, l'horreur et la cupidité touchent tout le monde, même ceux que l'on pourrait croire à l'abri car loin de tout !
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Je ne lis plus que rarement des romans policiers, ayant saturé après une longue période pendant laquelle j'en lisais beaucoup trop - et pas forcément les meilleurs. Et c'était mal parti pour que je me mette à Arnaldur Indriðason, étant donné que j'avais vu en 2018 le film Jar City / Mýrin , dont j'avais trouvé le scénario assez mal fichu. Plus tard, je découvrais que ce film était adapté d'un roman, et la question se posait : est-ce que le défaut de scénario était inhérent au roman, ou était-ce un problème lié à un choix du réalisateur ? Je craignais aussi de retrouver le sempiternel héros-policier-malheureux-dans-la-vie-avec-des-tas-de-problèmes auxquels j'avais déjà eu affaire dans les romans policiers suédois, entre autres, et le film me confortait allègrement dans cette conviction. Malgré tout, poussée par un membre enthousiaste de SensCritique, j'ai tenté l'aventure avec ce roman d'Indriðason, qui fait partie de la série des enquêtes d'Erlendur et de son acolyte Sigirdur Oli.


L'enquête est bien menée, et si je le dis alors que ça semble être la base de tout roman policier, c'est que j'ai lu je ne sais combien de romans dans lesquels l'enquête passait à la trappe - c'est trop souvent le cas des romans policiers historiques. Tout débute avec le suicide d'un quinquagénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, qui a lieu en même temps que le meurtre d'un vieil homme dans un autre quartier. Pas de suspens inutile du genre "Découvrira-t-on à la fin qu'il existe un lien entre les deux événements ?". La réponse est oui après deux courts chapitres seulement, et nous voilà débarrassés d'un encombrant procédé qui, souvent, ne mène pas à grand-chose - dans le genre "Oh, ça alors, les deux affaires étaient liées" alors que tout le monde s'y attendait, ou encore "Il n'y avait absolument aucun rapport entre ces deux affaires", ce qui est très très souvent source de frustration. le suspens porte donc sur la découverte des dessous des deux cas, à travers une histoire dont Indriðason va littéralement soulever les couches l'une après l'autre. Pas de temps mort, pas de chichis ici ou là.


Le procédé narratif est des plus usités : l'auteur alterne le point de vue des policiers avec celui de Palmi, le frère de l'homme qui s'est suicidé, avec des croisements de temps à autre. C'est peut-être pas ce qu'il y a de plus réaliste, Palmi n'étant pas la personne la plus à même de mener des investigations ; la fin, surtout, est un chouïa gentillette, voire d'un optimisme fantasque, et ce d'autant plus que le gros de l'histoire est vue d'un oeil déprimé. L'intérêt du roman tient d'ailleurs en bonne partie à la critique sociale qui touche l'Islande de la fin des années 1990 (le roman a été publié en 1997), mais aussi et surtout l'Islande des années soixante, via le prisme du développement urbain de Reykjavík, de la marginalisation de la classe pauvre et de certains choix en matière d'éducation (à savoir mettre de côté les "cancres" à l'école pour ne pas déranger les autres, et les ostraciser sans vergogne). Choix qui ne sont pas sans rapport avec ce que la France a pu connaître : je me souviens très bien des classes de CPPN que tout le monde montrait du doigt dans les années 80... Mais il s'agit aussi de pointer les dérives de l'industrie pharmaceutique, et de la science en général, peut-être avec un léger manque de finesse. Mais après tout, ça passe quand même. Indriðason s'est intéressé par la suite avec Mýrin (du moins d'après ce que je sais du film) à un sujet proche, mais bien plus spécifiquement islandais.


Pour ce qui est des défauts les plus flagrants, ils tiennent en partie à l'auteur, mais aussi et surtout à l'éditeur français. Donc, d'une part, on peut déplorer que les personnages d'Erlendur et de Sigurdur Oli soient trop caricaturaux. Mais, comme je le disais plus haut, on nous a évité de longues pages consacrées au mal-être d'Erlendur - même si j'ai cru comprendre que ça n'allait pas durer bien longtemps et que la série allait faire son beurre de ce mal-être. D'autre part, il y a quelques soucis dans la traduction française qui se remarquent même quand on n'a pas le texte islandais en face de soi, et, pire, même quand on ne parle pas islandais. Un exemple : les personnages vouvoient les personnes qu'elles ne connaissent pas et auprès desquelles elles enquêtent, et ce pendant à peu près la moitié du roman. Sauf que le tutoiement est de rigueur en Islande (depuis les années 80, il me semble). le vouvoiement à la française ne serait pas plus embêtant que ça si ce n'était pas justement une cause de discorde entre deux personnages à un moment donné. Et donc, à partir de là, les personnages vont se tutoyer, ou éventuellement se vouvoyer quand quelqu'un ne supporte pas le tutoiement. Mais le traducteur ne s'est dit à aucun moment : "Mince, les personnages se vouvoient, et puis soudain ils sont obligés de se tutoyer, donc il faut que je revoie ma traduction depuis le début". Mais passons. Ajoutons à cela des phrases comme "Il habitait rue Vesturgata" ; "gata" signifiant "rue", c'est donc en gros comme si on écrivait "Il habitait rue rue de l'Ouest" (oui, avec deux fois "rue"). Bref, l'islandais est une langue exotique, faisons donc n'importe quoi dans nos traductions, alors qu'il suffirait d'une simple note en bas de page indiquant la signification de "gata". À côté de ça, on a la phrase (sic) "Du bist nicht abnormal *, se disait-il dans la langue de ses ancêtres", où la partie en allemand n'est pas même pas traduite dans une note de bas de page (oui, j'aime les notes en bas de page !) Que je sache, les lecteurs français, contrairement à d'autres lecteurs francophones, ne sont pas spécialement réputés pour leur maîtrise des langues étrangères (il n'y a que Donald Trump pour penser que les Français sont bons en allemand), donc même la phrase la plus simple en allemand - ou en anglais, ou en espagnol, ou en italien, ou en n'importe quelle langue, de toute façon - se doit d'être traduite. Cela dit, j'ai lu il y a peu un bouquin avec des phrases en latin non traduites, donc allons-y gaiement. Et je passe vite fait sur les bizarreries question concordance des temps ou sur les passages du "il" au "nous" dans la narration. Suis-je donc la seule à vouloir que les maisons d'édition fassent correctement leur travail ? Bin ich abnormal ??? **


Bon, tout ça n'est pas de la faute d'Arnaldur Indriðason, qui a commis un roman policier qui n'a finalement pas grand-chose à se reprocher, et qui se lit très bien d'une traite.


* Tu n'es pas anormal
** Suis-je anormale ???
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La magie, l'excitation que j'ai toujours éprouvées (ou presque) à lire les enquêtes du célèbre détective créé par Arnaldur Indridason sont-elles en train de s'évanouir ? Les fils de la poussière n'est pas un mauvais roman policier mais il n'a pas réussi à soulever mon enthousiasme. Au moins, il se lit très bien. Je trouvais l'histoire inutilement compliquée, voire tordue. Un patient d'un hôpital psychiatrique se suicide, un autre meurt brûlé, OK, c'est une bonne idée de départ. On y ajoute des gélules de foie de morue distribuées quelques décennies plus tôt dans les écoles primaire par une compagnie phramaceutique. Étrange, mais passable. le reste… Ouf ! Disons que j'ai trouvé la pilule dure à avaler. C'est ce qui parfois avec les auteurs de romans policiers : après plusieurs tomes, ils ne sont plus satisfaits de crimes ordinaires à raconter, ils recherchent des intrigues extraordinaires mais, pour y arriver, ils en mettent trop. C'est un peu le cas ici, selon moi. D'autant que, pendant ma lecture, j'avais l'impression que le focus de l'histoire tournait vers Palmi, le frère du suicidé, puis Kiddi, un ancien écolier. Ils tiennent une place si prépondérante dans l'enquête qu'ils faisaient de l'ombre aux policiers officiels. Peut-on me rappeler qui est le protagoniste de la série ? Erlendur, bien sûr. J'ai beaucoup aimé la dynamique entre lui et Sigurdur Oli. Ce dernier revient des États-Unis, y a pris quelques habitudes et les autres s'en moquent un peu, quand ils ne pensent pas qu'il les prend de haut. Dans les enquêtes suivantes, on remarque parfois quelques traces de cette relation tendue mais elle est très bien expliquée et exploitée dans ce roman (quoique, parfois, elle semble un peu exagérée). Il faut dire que c'est un des premiers romans de la série, même s'il vient tout juste d'être traduit et publié en français. On comprend alors un peu mieux les maladresses dans l'écriture, entre autre, des personnages pas autant étoffés que dans les autres enquêtes d'Erlendur. Je me pose de sérieuses questions quant aux choix des éditeurs, pourquoi avoir attendu si longtemps avant de traduire ce roman ? Quoiqu'il en soit, qui dit Arnaldur Indridason dit aussi enjeu social. Les fils de la poussière ne fait pas exception. À part traiter d'un sujet scientifique d'actualité (à la fin des années 1990) et des coupures dans les budgets des services psychiatriques, il décrit le sort peu enviable réservé aux élèves cancres ou provenant des milieux défavorisés dans le système scolaire islandais. Pas ce qu'on imagine de ces pays nordiques si parfaits ! Je dois terminer sur une note positive. Palmi, le frère du suicidé, est un libraire, un amoureux des livres, et cela parait beaucoup. J'ai apprécié les mentions et les références de plusieurs auteurs islandais. Ça donne quelques idées de lecture, bien que je doute toutes les trouver à la bibliothèque.
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Avez-vous déjà observé un bébé de près ? Moi oui, souvent. Je suis toujours fascinée par la perfection de ce petit être. Déjà si petit, il est complet dans les moindres détails : les mains, les doigts, les ongles, les orteils, les oreilles, les yeux, les sourcils. Tous les organes sont là, déjà parfaitement formés mais en miniature. Sa longue vie en devenir lui permettra de développer et d'affirmer ce qu'il porte déjà en lui.

Les fils de la poussière, c'est le bébé d'Arnaldur Indridason, son premier, celui dans lequel apparaissent pour la première fois l'inspecteur Erlendur, Sigurdur Oli et Elinborg. Ce bébé est né il y a 21 ans mais il vient seulement d'être traduit et édité en France.

Et comme pour un bébé, tout est déjà là : la trame policière est bien maîtrisée, les paysages d'Islande nous font déjà rêver, Erlendur est déjà un vieux baroudeur bougon et solitaire en mal de ses enfants. Sigurdur Oli est un jeune con prétentieux frais émoulu de l'université.
Ce livre respire déjà le talent et est annonciateur d'avenir prometteur et de succès.

Mais comme tout bébé, il n'est pas encore mature, il est un peu timide, pas encore tout à fait affirmé, Erlendur n'est pas omniprésent. On lui pardonne.

Je suis une fan de la première heure d'Arnaldur Indridason, je pense avoir lu à peu près toutes les enquêtes d'Erlendur. Alors forcément, j'ai développé une affection particulière pour cet auteur et son personnage aux multiples déboires et failles personnelles.
J'ai vu le bébé grandir d'année en année, de polar en polar, je l'ai vu devenir mature, acquérir bien des qualités littéraires et recevoir des récompenses. Pour moi, lire cet opus vieux de 21 ans, c'est un peu comme remonter le temps et parcourir les premières pages d'un album photo familial. C'est surprenant et attendrissant.

Cependant, que ma chronique rose bonbon ne vous induise pas en erreur sur le contenu de ce roman car de bébé heureux il n'en est point question ici. Il serait plutôt question d'enfance sacrifiée mais c'est à vous de découvrir ce que la folie et la cupidité sont capables d'engendrer. Avec Erlendur, le sordide est souvent au rendez-vous. Avec Indridason, les travers et les maux de la société islandaise sont toujours au premier plan. On est bien dans du noir de noir, de celui si caractéristique des champs de lave en Islande.


Merci aux éditions Metailié et à BePolar pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'escape game Bepolar.

Lien : https://belettedusud.wixsite..
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critiques presse (1)
LeDevoir
19 novembre 2018
C’est néanmoins, malgré sa finale un peu science-fiction, une oeuvre à découvrir pour les amateurs d’Indridason et pour tous ceux qui ont développé des affinités particulières avec le commissaire Erlendur.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Les traitements dénaturent le caractère des malades …. le Danny que j’ai fréquenté pendant toutes ces années était en réalité une création chimique, un individu castré par l’industrie pharmaceutique. Je crains de n’avoir jamais connu sa personnalité … c’est affreusement douloureux …
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Je ne crois pas à la médication et je me fichais qu’il refuse d’ingérer ses pilules. C’est toujours ça de moins dans la poche de l’industrie pharmaceutique. … En tout cas c’est incroyable de voir toutes les drogues qu’on peut administrer à ces patients, et ce n’est pas nouveau. On les gave de pilules de toutes les couleurs, de toutes les tailles et de tous les genres. Et tu sais pourquoi ? Parce que les hôpitaux n’ont pas les moyens de proposer d’autres traitements que ceux-là. On a procédé à des réductions de personnel et, pour empêcher que ce soit le chaos, il faut assommer les malades. Ces sales types sont incapables de payer un salaire convenable aux employés, par contre ils donnent des centaines de millions chaque année à l’industrie pharmaceutique.
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- Il ne supportait plus le fonctionnement de cet hôpital, répondit Andrea en regardant ses collègues.
- Personne ne nous a rien dit, reprit Gudbjörn. Ce n'était pas la première fois que Johann allait se plaindre auprès de la direction, il est allé donner un dernier coup de gueule, puis il est parti. Je suppose qu'il en a eu marre de toutes ces conneries. Le suivi médical est réduit au minimum, il n'y a pas assez d'infirmiers et l'hôpital a du mal à garder son personnel. La solution adoptée est de bourrer les patients de médicaments pour les assommer. C'est tout le traitement dont ils bénéficient. C'était nettement mieux avant, à l'époque où on ne parlait pas de réductions budgétaires. Johann était outré par ces économies. La manière dont on traite les patients l'atteignait plus que nous. On ne garde ici que les cas les plus lourds, les autres ont été renvoyés chez eux où ils posent évidemment de gros problèmes.
- C'est possible de diriger un hôpital psychiatrique de cette manière ? s'offusqua Palmi.
- Ici, tout est possible, résuma Elli.
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Ce que l’on peut être aveugle aux autres et égoïste ! Je comprends maintenant que c’est moi qui avais besoin de lui, et non l’inverse. Je ne l’ai vu qu’en le perdant. Je me suis toujours considéré comme un bon samaritain qui s’acquittait de son devoir et souvent plus que ça. De son devoir ! Mon frère était un devoir dont je devais m’acquitter. En fait, j’attendais seulement qu’il meure.
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- Et vous pensez que c'est pour ça que j'ai passé toute ma vie internée dans cet hôpital sous camisole chimique ?
Comme une épave plus ou moins inconsciente. Quelle délicieuse idée ! Vous venez me voir après toutes ces années pour me dire que je ne serais sans doute pas schizophrène si je n'avais pas pris ces petites gélules sucrées. Je me souviens que j'en raffolai, comme tous les autres, d'ailleurs.
Vous savez ce que c'est de vivre rongé par l'angoisse sans savoir si les voix que vous entendez sont réelles ou imaginaires, d'avoir des hallucinations qui vous conduisent à essayer de tuer votre frère et votre mère et à tenter de mettre fin à vos jours sans avoir le courage d'en finir vraiment ? D'avaler des tonnes de pilules qui vous assomment tellement que vous avez l'impression d'être un poisson rouge condamné à tourner en rond dans son bocal sans oxygène jusqu'au moment où il se retrouvera le ventre à l'air, raide.
Je préfèrerai que l'on me coupe les jambes à la scie tous les jours plutôt que d'endurer ce que j'ai enduré.

Vous dites que j'aurai pu avoir une vie normale. Vous imaginez combien j'ai pu désirer ça ? Vous imaginez ce que je donnerais pour vivre ne serait ce qu'une journée normale où je serai en pleine santé? Cette journée, je la vois si souvent dans mes rêves.
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Extrait du livre audio « le Roi et l'Horloger » d'Arnaldur Indridason, traduit par Éric Boury, lu par Jérémy Bardeau. Parution numérique le 15 mars et CD le 12 avril 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-roi-et-lhorloger-9791035413408/
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