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sur 1001 notes
D'anciennes tourbières comme terrain de jeu pour les enfants. Mais aussi le lieu d'une macabre découverte, celui du corps d'un SDF, Hannibal. Une noyade, voilà ce que diront les inspecteurs une fois sur place. Et, pourtant, cela ne semble guère convenir au jeune policier Erlendur Sveinsson qui déplore le manque de zèle de ses collègues pour enquêter sur ce décès. Pour avoir côtoyé l'homme plusieurs fois dans les rues sombres de Reykjavik, lors de ses rondes de nuit, le clochard lui avait confié que quelqu'un avait tenté d'incendier la cave dans laquelle il habitait. Erlendur ne cesse d'y repenser et décide alors de mener sa propre enquête...

Arnaldur Indriðason revient, dans ce polar, sur les premiers pas dans la police de son inspecteur fétiche, Erlendur. Alors âgé d'une vingtaine d'années, le jeune policier travaille dans la police de proximité, pendant la nuit. Au cours de ses rondes, accompagné de deux collègues, il devra faire face au quotidien parfois violent de la population. Des braquages de bijouterie aux disparitions irrésolues en passant par la violence conjugale, des bas-fonds aux banlieues chic, les nuits de Reykjavik sont plus que jamais sombres. Au delà de l'enquête sur le décès de ce clochard, l'auteur dépeint avec force et une certaine noirceur cette société en proie aux doutes qui semble noyer son chagrin dans l'alcool. Pas de course-poursuite infernale mais une atmosphère dans laquelle Indriðason sait si bien nous envelopper. C'est toujours avec plaisir que l'on retrouve ce cher Erlendur, soucieux et taciturne, hanté par les fantômes de son enfance et déjà passionné par tout ce qui touche aux disparitions inexpliquées.

Les nuits de Reykjavik... sombres et froides...
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Un préquel (encore un !). J'admets d'emblée ne pas être un fan des préquels. Quand l'action est bien enclanchée dans une série, je désire connaître la suite, aller de l'avant et pas à reculons. Surtout que « le Duel » ne m'avait pas vraiment plu. Mais j'adore tellement les enquêtes d'Erlendur Sveinsson alors je me suis lancé dans « Les nuits de Reykjavik » qui m'a tout de suite enchanté. Pourtant, l'intrigue – la première enquête d'Erlendur – n'est pas époustouflante. Mais elle a un je-ne-sais-quoi de plaisant. Comme dans chacun de ses romans, Arnaldur Indridason offre davantage qu'un roman policier. le mot critique sociale est un peu fort mais l'auteur dresse un portrait d'une situation, d'un pan de la société qui n'est pas celui véhiculé dans les infos touristiques. Dans cas-ci, le sort réservé aux clochards, aux sans domicile fixe.

Dans ce roman, situé au milieu des années 1970, Erlendur est un jeune policier, affecté à la surveillance de nuit. La police de proximité. D'ailleurs, on le suit dans quelques unes de ses tournées nocturnes (appels pour tapage et violence conjugale, entrée par effraction, conduites en état d'ébriété, petit trafic de drogue, rien de très glorieux). Lors d'une de ces tournées, il croise le chemin de Hannibal, un SDF. Il a su voir la souffrance chez cet homme et quelques échanges auront été suffisants pour qu'il laisse une marque chez lui. Ce même homme est repêché d'une tourbière quelques jours plus tard. Si la police classe rapidement cette affaire, Erlendur s'y intéresse davantage. Et à un titre personnel. Son acharnement lui donnera raison et le fera connaître au service de la Criminelle. C'est le point tournant dans sa carrière de jeune flic.

« Les nuits de Reykjavik », en plus d'offrir une enquête intéressante, en dévoile un peu plus sur l'histoire d'Erlendur, son parcours en tant que jeune policier, ses motivations, sa relation avec Halldora, celle qui deviendra sa femme et la mère de ses enfants. Mais ce tome permet surtout de comprendre davantage ce personnage troublé, sa fascination vis-à-vis les disparitions, sa compassion envers les autres. Une histoire de destin. Il faut le croire, car Erlendur réussit à régler deux crimes d'un coup. Seules sa détermiantion et son empathie pour les causes perdues et les laissés pour compte dont tout le monde se moque saura faire la différence.

Et que dire de l'écriture d'Indridason. Comme je l'ai écrit plus haut, pas de grands faits d'armes, d'actions enlevantes. Non. La force du récit se trouve dans Erlendur lui-même, d'abord. Un brin nostalgique (un enfant de l'est qui se retrouve dans la capitale). Solitaire. Mais Erlendur n'est pas un type très extraverti et l'auteur le respecte. Tout est livré petit à petit. L'autre grande force est l'évocation de l'Islande des années 1970. Un monde dans lequel les femmes ne jouent pas un grand rôle à l'extérieur de la maison, où on ferme bien souvent les yeux sur la violence conjugale mais aussi sur d'autres enjeux sociaux, comme l'itinérance. La boxe est interdite, les pizzérias n'ont pas encore fait leur apparition. C'est comme un mini-voyage dans le temps. Finalement, j'ai autant hâte à remplir le gap entre ce tome et « La cité des jarres » qu'à connaître la suite à « Hypothermie ».
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C'est un plaisir de retrouver ce cher Erlendur, d'autant plus qu'il s'agit d'un retour aux sources, car on remonte des années en arrière et on le suit en patrouille avec deux coéquipiers arpentant Reykjavík la nuit sur les traces de petits actes délictueux.

Mais, la mort tragique d'un clochard qu'il a un peu connu titille ses neurones et il pressent qu'il s'agit probablement d'un meurtre, d'autant plus qu'une autre mort suspecte pointe le bout de son nez.

On retrouve la recherche méticuleuse des faits, le regroupement des témoignages que l'on connaît et qui fait la spécificité de l'inspecteur talentueux qu'il va devenir.

J'ai bien aimé ce polar, les balades dans cette ville la nuit, dans ce pays où le soleil ne se couche jamais -ou l'inverse selon la saison) et le regard que Arnaldur Indridason porte sur la détresse des clochards, la tentation de l'alcool, dans la quasi-indifférence des habitants. J'apprécie toujours la manière dont l'auteur argumente au fil des récits, en ayant toujours un phénomène de société ou un moment de l'Histoire du pays pour lui servir de trame.

Il me reste encore une ou deux aventures d'Erlendur et d'autres romans de l'auteur à découvrir….
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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J'ai posé mes valises en Islande et plus précisément à Reykjavik, le temps d'une lecture. J'y ai fait la connaissance de Erlendur, un policier attachant qui vient d'entrer dans la policier de proximité et qui patrouille chaque nuit :

"Sentant le sommeil le gagner, il reposa son livre. Il pensait aux nuits de Reykjavik, si étrangement limpides, si étrangement claires, si étrangement sombres et glaciales. nuit après nuit, ils sillonnaient la ville à bord d'une voiture de police et voyaient ce qui était caché aux autres: ils voyaient ceux que la nuit agitait et attirait, ceux qu'elle blessait et terrifiait. Lui-même n'était pas un oiseau nocturne, il lui avait fallu du temps pour consentir à quitter le jour et à entrer dans la nuit, mais maintenant qu'il avait franchi cette frontière, il ne s'en trouvait pas plus mal. C'était plutôt la nuit que la ville lui plaisait. Quand, dans les rues enfin désertes et silencieuses, on n'entendait plus que le vent et le moteur de leur voiture."

En parallèle et dans le dos de sa hiérarchie, il va enquêter sur la mort d'un SDF qu'il connaissait un peu et qui a été retrouvé noyé. Il va vite comprendre que sa mort et lié a une autre disparition.

J'ai beaucoup apprécié le rythme du récit assez lent et puis Erlendur est un policier charismatique. Solitaire, peu bavard, mais très attaché à son métier, on prend beaucoup de plaisir à le suivre. J'ai apprécier également le dépaysement, l'Islande est un pays que je rêve de découvrir et Arnaldur Indridason m'a fait voyager.

Bref c'est une belle découverte et une première rencontre avec l'auteur et son célèbre personnage que je vous recommande.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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C'est mon second roman estival de l'enquêteur (pas encore d'ailleurs) islandais emblématique de l'oeuvre policière d'Indridason.
Il se trouve donc en position deux de l'intégrale qui vient d'être publiée dont je faisais le commentaire dans ma critique précédente (lien au dessous).
Alors que le premier roman était centré sur Marion Briem, ici on découvre réellement les débuts, en tant que simple agent de police, d'Erlendur Sveinsson.
En fin d'ouvrage semble avoir lieu la rencontre que l'on avait entrevue en fin de premier opus.
Ce tome 2 de l'intégrale a donc lieu en parallèle du tome 1 et ils convergent vers le tome 3 qui sera (sans doute) la première véritable enquête d'Erlendur. On devine par de petites phrases que cela concernera l'occupation étasunienne de l'île post seconde guerre mondiale.
L'intérêt de ce volume tient en la description de la mentalité du héros. de son travail de simple policier également. C'est presque un roman ethnographique de l'Islande des laissés pour compte, clochards et autres, du temps jadis.
On retrouve aussi un peu de nostalgie de la ville à la dimension encore humaine qui explose démographiquement, les aspirations de certains autochtones pour une vie "moderne" faite de pizzas et de hamburgers en rupture avec une certaine tradition.
Côté négatif, j'ai toujours beaucoup de mal avec le déroulement de l'enquête, et surtout les dialogues, que je trouve "forcés" et peu crédibles, voire (désolé, c'est mon ressenti) mal écrits/traduits.
Mais ces deux premiers volumes sont à mon avis une bonne entrée en matière dans l'univers islandais de l'enquêteur Erlendur.
https://www.babelio.com/livres/Indriason-Les-enquetes-dErlendur-Sveinsson-Integrale/1440419/critiques/3122581
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Arnaldur Indridason fait un retour en arrière sur les débuts de son célèbre héros, le commissaire Erlendur Sveinsson.
Nous sommes en 1974, il est alors débutant dans la police en tant que flic de proximité à Reykjavic.
Souvent de service de nuit, il doit intervenir avec ses jeunes collègues lors d'accidents, de bagarres, de scènes avec des clochards ivres.
Hannibal, un clochard avec qui il avait déjà discuté est retrouvé mort noyé dans un étang glauque.
Erlendur s'étonne de la vitesse avec laquelle l'affaire a été bouclée. Il effectue sa propre enquête sur la vie d'Hannibal avant qu'il ne devienne un sans-abri et les circonstances de sa mort.
L'auteur fait le parallèle entre l'attachement de son héros pour les morts obscures des laissés-pour-compte de la société et la disparition de son frère dans une tempête de neige.
Il culpabilise à propos de sa mort.
Le roman est très bien construit sans style accrocheur et nous décrit réalistement les côtés noirs de la vie dans la ville de Reykjavik à cette époque.
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Ma joie de retrouver Erlendur n'a duré que peu de temps pour se transformer en un plaisir plus banal. Alors que je gardais en mémoire le flic rompu, taciturne, secrètement torturé, profondément humain, je n'ai trouvé qu'un succédané décevant.
Certes ce roman est un antépisode et je pouvais m'attendre à un personnage, jeune recrue de la police, à l'épaisseur encore peu signifiante. Un caractère déjà frappé par son traumatisme de perte d'un être cher, d'autant plus fort que le temps n'avait pas encore fait son ouvrage résilient.
Or il m'apparaît que l'auteur a négligé ce détail pourtant fondateur d'Erlendur.
C'est comme si Arnaldur Indridason avait remonté linéairement, mathématiquement, le temps sans tenir compte de la lourdeur du passé bouleversant du jeune policier pour nous présenter un homme, bien sûr intrigué par les disparitions inexpliquées, mais comme si c'était un simple aiguillon le poussant à outrepasser ses droits alors que cela eu du être un torrent tonitruant et torturant en quête d'apaisement.
De plus l'intrigue est bien banale et sans grand mystère.
Quant à l'Islande, sa force, sa sauvagerie…Et bien rien !
Voilà ce que je m'attendais à trouver, voilà mon ressenti…
Mais je reste confiant en cet auteur et ne peux oublier la profondeur de ses "Étranges rivages".
Finalement le seul intérêt que j'aurais trouvé à lire « les nuits de Reykjavik » aura été l'exotisme de ses noms propres.
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Toutes les victimes ne se valent pas. L'intérêt de la police dépend du statut social du disparu. Par exemple, l'enquête sur la mort d'Hannibal, un sans-abri de Reykjavik, a vite été classée. Les policiers sont certains du caractère accidentel du décès : il s'est noyé dans les anciennes tourbières, point final. Cette conclusion ne satisfait pas Erlendur qui avait croisé plusieurs fois la route de ce marginal. Il prend l'initiative d'enquêter sur sa mort pendant son temps libre. Nous sommes en 1974 et l'Islande s'apprête à fêter le 1100ème anniversaire de sa colonisation par les vikings. le jeune Erlendur débute sa carrière dans les forces de l'ordre. C'est un agent en uniforme qui patrouille principalement la nuit. Ses missions sont classiques : accidents de la circulation, bagarres à la sortie des clubs, violences conjugales, petite délinquance. Ce roman est un « préquel » par lequel on peut donc débuter pour se lancer dans la série consacrée au commissaire Erlendur Sveinsson(à noter que le premier volume vient d'être publié en France). Arnaldur Indriðason y ébauche le portrait du policier. le traumatisme qu'il a vécu dans son enfance le conduit à s'intéresser aux cas de disparitions. Il fait preuve d'empathie et d'une détermination qui l'aideront à mener à bout son enquête personnelle. Ce solitaire semble se lancer dans la vie conjugale à reculons. C'est un conservateur attaché aux traditions de son île et qui observe le début de l'américanisation de la société islandaise avec amertume. le rythme est lent, l'affaire est ordinaire, le héros est taciturne, les toponymes sont indéchiffrables et pourtant… je me suis attaché au personnage d'Erlendur et je compte à nouveau le suivre dans ses en/quêtes rédemptrices.
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Pas réussi à rentrer dans le livre.

J'avais le sentiment qu'Arnaldur peinait à construire son intrigue, ne consacrant qu'une petite moitié à l'enquête poussive du flic Erlendur, pendant son temps libre, sur la noyade un an auparavant du clochard Hannibal, et remplissant le reste avec les petites interventions lors de son service de nuit et autres considérations musicales ou littéraires.

Dommage pour une première découverte de l'auteur.

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L' inspecteur Erlendur s'est il engagé dans la police par gout des destins tragiques?

Affecté aux patrouilles nocturnes, son quotidien de jeune flic est fait d'accidents de circulation, conduites en état d'ivresse, violences conjugales et bagarres: la routine des nuits de Reykjavik.
Jeune trentenaire célibataire, il vit comme un moine, aime le jazz, la sérénité des cimetières et l'apaisement du sommeil de la ville quand il travaille.

Erlendur, taiseux, vingt ans avant Erlendur...le même déjà.
Avec le passé de perte que les lecteurs inconditionnels connaissent et qui le prédispose à l'écoute du tragique chez ses contemporains. Comme une rémission des péchés.

La mort d'un clochard turlupine le jeune policier de terrain. Noyade accidentelle, témoin involontaire de trafics entrainant homicide? Une affaire classée qui l'intrigue et le conduit en solo dans les milieux interlopes des drogués et des éthyliques de tout poil, suivant son instinct, entre compassion et introspection personnelle. Il y fait ses premiers pas d'enquêteur prêt à enfreindre quelques règles pour arriver à ses fins.

En creux de la fiction, une patrouille de nuit qui met l'accent sur une cause de santé publique. Il semblerait que l'attitude islandaise face à la consommation d'alcool soit plutôt névrosée: un pays qui a connu une prohibition dans le passé et dont la législation sur les alcools est restée illogique. C'est un peu du tout ou rien, et les beuveries de fin de semaine sont récurrentes, portées sur les alcools forts ( la Brennivin coule à flot, surnommée Mort noire, c'est tout dire !), l'achat de bière et de vins étant plus compliqué.

Une lecture plaisir, comme toujours avec les enquêtes d'Erlendur. Plus que la résolution de l'énigme policière, c'est le contexte social, le dépaysement islandais et la mélancolie qui y sont essentiels.
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