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sur 75 notes
Ce roman policier islandais nous emmène sur une minuscule île d'à peine 2 km de long où vivent une cinquantaine de personnes.Un cadavre vient d'y être découvert et personne ne semble savoir qui était cette personne, aucun des habitants ne manquant à l'appel.
L'histoire se déroule en 1960 et c'est un jeune sous-préfêt sans expérience qui est envoyé sur place pour enquêter au milieu d'une population chaleureuse mais secrète.
J'ai adoré passer quelques heures sur cette île isolée, où les rêves prémonitoires des uns semblent avoir autant d'importance que les divagations d'un vieil homme sénile, où les repas sont composés de viande de phoques, d'oeufs de mouettes ou de soupe de macareux, où la confection des duvets d'eider occupent la moitié des habitants pendant que les autres travaillent à la conserverie de poissons ou chassent le phoque et où les froides soirées sont consacrées aux récits des sagas islandaises légendaires.
Un roman très dépaysant et à l'intrigue vraiment bien ficelée.
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Une visite dans une île de l'île car dans ce lieu, on ne parle pas de continent. Une rencontre qui semble si "vraie" de l'Islande, d'hommes et de femmes enracinés dans leurs terres.... Surprenant !
C'est un vrai livre sur l'Islande, écrit par un vrai islandais, qui nous offre la découverte d'une civilisation méconnue, à la fois par les chemins de l'Histoire, des légendes mais aussi par la description de la vie quotidienne dans les années 60 sur ces chapelets d'îles perdues dans l'océan plutôt hostile.
Nous suivons la narration de deux histoires adroitement mêlées, la première, celle d'un meurtre que l'on cherchera à élucider, la seconde par la découverte du Flateyjarbók (le plus long des manuscrits islandais rédigé de 1387 à 1394, le plus richement décoré et l'un des plus intéressants. Il se compose de plusieurs sagas qui contiennent elles-mêmes un grand nombre de þættir, de poèmes et de courts textes historiques).
Première difficulté, celle des noms, pas facile de s'y retrouver, s'appeler gudvaldur gudvaldsson, aller à Brjánslækur ou à Stykkishólmur, mais la lecture est un sport intellectuel parfois exigeant.
Après, l'Histoire de l'Islande toujours surprenante (état libre de 930 à 1264, puis allégeance au roi de Norvège et en 1380 annexion par le Danemark jusqu'en 1944). Une réalité dont il faut tenir compte pour comprendre les implications entre ces pays nordiques.
J'ai complété ma culture politique avec l'affairisme (merci Wikipedia ! "L'agrarisme n'est ni du libéralisme ni du socialisme. En effet, il s'est construit en réaction à une double conjoncture de modernisation de l'agriculture et d'affaissement des prix agricoles (entre 1873 et 1895). Mais l'agrarisme est aussi tombé dans un anticapitalisme parfois primaire, notamment à cause de son mépris pour la ville, et dans un antisémitisme parfois explicite et virulent, jouant un rôle dans la diffusion du cliché du Juif comme homme d'argent et ennemi des campagnes. Il prône aussi le « retour à la terre » pour lutter contre les débuts de l'exode rural et favoriser le retour aux "vraies valeurs" traditionnelles").
Enfin beaucoup plus léger, les curiosités culinaires islandaises : manger des ris de macareux aux pommes de terre avec du beurre fondu, ou des oeufs de mouette tridactyle au plat, boire du bouillon de ces malheureux goélands à manteau noir, goûter aux oeufs de sternes tout juste pondus, de curieuses recettes d'accompagnement des restes car avec, par exemple, un agneau retrouvé noyé, on fait un pâté maritime : faire bouillir du pâtée de viande et de graisse. Quand il a été bien salé et ramolli après lui avoir fait rendre son eau, c'est un mets délicat. Très appétissant n'est ce pas ?
Pour finir, je ne risquerai pas ma vie en vous dévoilant ou en recopiant la clé de résolution du poème :
U T S E ....
E N I U ...
..... T S I D, il faut lire ce livre car c'est une belle rencontre avec un monde attachant et la résolution des meurtres est, elle aussi, surprenante.
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Flatey, petite île au nord de l'Islande.
Un cadavre y est découvert. Qui est il ? On le découvre très vite...
Cet homme voulait consulter le fameux livre de Flatey, et découvrir cette énigme irresolue en quarante question.
Mais qui pouvait vouloir sa mort ?

J'ai adoré cette immersion dans les années 60 sur cette petite île d'Islande !
J'ai aimé cette intrigue, cette petite communauté mais j'ai vraiment apprécié en apprendre plus sur les légendes, l'histoire de ce pays qui me fait tant rêver !
Ce livre est bien plus qu'un roman policier !
Une très belle découverte !
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Retour aux polars ethnologiques alors qu'une dépression revient sur nos côtes. Après l'anticyclone steppique ensoleillé de l'Est avec Tchekhov, direction les îles du Nord-Ouest, avec une enquête islandaise. Et je vous vois venir, encore un polar glauque sanguinolent au pays des volcans obscurs ?
Que nenni, c'est un voyage à la découverte des islandais de souche, dans les années soixante, sur une petite île plate de l'Ouest, Flatey, connue depuis le Moyen-Age pour une énigme non résolue.
Des légendes Vikings consignées dans un livre, des codes secrets à déchiffrer, ne serait-ce point plutôt à classer dans la Fantasy ?
Non, non, tout est véridique, l'île existe vraiment, deux kilomètres de long sur cinq cents mètres de large, de quoi y loger une poignée d'habitants, liés au monde de la mer.
D'accord, mais ce manuscrit richement décoré racontant les razzias des Vikings, c'est de la pure invention pour enjoliver l'énigme policière, n'est-il pas ?
Mais non, le Livre de Flatey existe vraiment, il se trouve depuis 1971 à la maison de la culture de Reykjavik.
Ah ! donc, deux histoires en une, une enquête criminelle du vingtième siècle avant la recherche d'ADN, agrémentée d'une référence à l'histoire du pays, par un parchemin rempli d'énigmes introuvables ? Je suppose qu'il y a un lien entre les cadavres trouvés sur Flatey et la recherche du code secret caché dans les pages du manuscrit ?
Tout juste, car à cette époque, en l'année 1960, le livre en question se trouve à la bibliothèque du village.
Oh, je suis "flatté" de cette découverte, mais ça nous dit pas qui va gagner, la police chargée de l'enquête ou le journaliste à la recherche de l'énigme ?
Et bah, dites, croyez tout de même pas que je vais vous dévoiler tout le livre ! Si le fils d'Ingolf, Viktor Arnar pour les intimes, l'a écrit, c'est pour qu'on le lise, voilà tout.

Même qu'il y a eu une série télé réalisée il y a quatre ou cinq ans à ce sujet, c'est donc que ça tient la route, ou plutôt la mer.
Sur une île isolée, les pêcheurs ont la part belle évidemment, même que certains qui n'ont pas le même accent se transforment en pécheurs, personne n'est parfait, peu de distractions sur un si petit périmètre, alors ça épie, ça picole, ça bouffe du ris de macareux, ça cause, ça se tutoie avec tout le monde, et ça reste en vase clos. Alors, difficile de démêler l'écheveau, ou plutôt les oiseaux, marins, pas toujours marrants, qui peuplent les environs. Difficile aussi de prononcer les noms des personnages et des lieux, écrits en signes diacritiques, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire, il faut s'accrocher, mais quel plaisir !
L'enquête avance tranquillement, pour mieux profiter de la vie des autochtones et de leur mode de vie traditionnel, bien loin de nos préoccupations stressantes. L'auteur nous renseigne aussi sur l'histoire de l'Islande, jeune pays qui fut dominé par les Norvégiens et les Danois. L'alternance entre les sagas vikings du manuscrit et la recherche des coupables maintient le suspense et la tension, au point que l'énigme est aussi celle de l'enquête policière, perdue parmi les eiders et leur duvet, les phoques et leur graisse, les vieux perdus par leur mémoire défaillante ou l'interprétation de leurs rêves.
Un dépaysement salutaire, sur une île qui n'est pas sans me rappeler celle des chasseurs d'oiseaux de Peter May. Hébrides ou Islande, le même climat, les mêmes légendes, les mêmes habitants plus heureux en iliens qu'en découvreurs du monde agité, malgré des conditions de vie difficiles.
Comme quoi on peut écrire un polar islandais sans terreur gratuite. Une bien jolie surprise que cet auteur relativement méconnu car peu traduit encore.
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Ce livre est à recommander hautement à tous les fans de la littérature islandaise, et pas seulement aux amateurs de romans policiers. En effet, il nous fait vraiment découvrir la vie quotidienne, dans une toute petite île, peuplée de courageux éleveurs et des pêcheurs non moins courageux. L'ecclésiastique du lieu apprécie beaucoup ses ouailles, son épouse, qui a grandi dans la capitale, nettement mois : ces braves gens ne jugent pas utile de se laver au cours de la journée, préférant un décrassage complet le soir, quand toutes les taches éprouvantes et salissantes auront été accomplies. On peut les comprendre.
Et c'est sur une petite île qu'une famille de pêcheur – le grand-père, qui perd la tête, le fils et le petit-fils – trouve un cadavre en état de décomposition. Comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Aucun élément ne permet de le déterminer. Et le jeune enquêteur dépêché sur les lieux ne progresse guère, jusqu'à ce que l'on découvre son illustre identité, et son intérêt pour le légendaire livre de Flatey et ses énigmes, qui ponctuent chaque fin de chapitre.
Ce n'est pas parce que Flatey est une petite île qu'elle est coupée du reste de l'Islande. Certains de ses habitants ont même un très riche passé, comme Johanna, la doctoresse et son père. Un autre habitant, bien au contraire, n'a pas quitté l'île depuis cinquante ans et n'en vit pas plus mal, lui qui est passé maître dans l'interprétation des rêves (des siens et ceux des autres).
Alors oui, l'enquête progresse très lentement, au rythme des interrogatoires de chacun, des vérifications pas toujours faciles. Un journaliste, même, vient jouer les troubles-fêtes, flairant le scoop, à la fois sur la mort de Gaston Lund et sur le livre de Flatey. Il réussit l'exploit d'être le seul personnage réellement antipathique de ce roman , provoquant gêne et hostilité partout où il passe. Néanmoins, l'enquête finit par aboutir, et l'auteur ne tombe pas dans la facilité, que j'avais pourtant vu poindre cinquante pages avant la fin du livre. Jouer avec les attentes du lecteur et prendre le risque de le décevoir en proposant un dénouement loin des schémas classiques était osé, et je dois dire que c'est réussi. Il est rare d'éprouver un sentiment d'apaisement lors du dénouement, et pourtant, c'est ce que j'ai ressenti. Être un bon auteur de romans policiers signifie aussi construire un univers sans chercher à générer la terreur à tout prix.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Très bonne surprise que ce livre, et je trouve dommage que parmi les 7 livres (a priori) écrits par ce Viktor, un seul soit traduit en français.

L'énigme de Flatey est une histoire bien tournée, un mort retrouvé sur une plage islandaise, une petite ile, un petit monde, des personnages assez marrants.

Tout ceci autour d'un vieux livre, et d'une énigme, un code, enfoui dans des histoires islandaises.

Je me dis qu'on a tenté, en 2013, de traduire et de publier cet auteur, pour voir s'il pouvait avoir le même succès qu'Arnaldur, par exemple. C'est vrai que c'est un peu plus alambiqué qu'Arnaldur, mais franchement, ça mériterait de traduire les autres livres, à moins bien entendu qu'ils ne soient vraiment mauvais.
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Les années soixante sur l'île islandaise de Flatey, oui oui cherchez sur la carte cela existe c'est un confetti sur la mer.
Des pêcheurs, partis chasser le phoque, ont trouvé sur une île encore plus petite, un homme mort depuis plusieurs mois, autant vous dire que ce n'est pas fréquent ce genre de découverte.
Sur Flatey où vivent un pasteur, un bourgmestre, un médecin, un instituteur, quelques pêcheurs et leur famille, vous imaginiez bien que la police scientifiques et les légistes de tous poils sont bien loin.
Après consultation du préfet l'enquête est dévolue à Kjartan, un adjoint tout frais émoulu de l'université. Après quelques recherches le mort s'avère être le professeur Lund un danois qui travaille sur un livre un peu mystérieux, le livre de Flatey, une de ces sagas islandaises datant du moyen-âge, tout en enluminures et épopées. Il semblerait aussi que le livre cache un secret ou plutôt une énigme en quarante questions que personne n'a jamais résolue.

Ce livre justifie t-il à lui seul que l'on assassine ? Kjartan va devoir s'y coller et pour cela loger chez l'habitant, interroger tout le monde, arpenter les rivages, les fjords, les criques ET la bibliothèque.
L'auteur nous offre un petit passage du fameux livre à la fin de chaque chapitre, voilà qui suffit à nous transporter dans ce bizarre pays de feu et de glace.
Un polar qui vaut surtout par le dépaysement et les traditions de cette île islandaise, vous verrez la gastronomie ….je n'en dis pas plus… le téléphone fonctionne avec une dynamo, le climat est à l'avenant !
Bienvenue à ce nouvel auteur dans la famille polars nordiques, ses débuts sont prometteurs.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Traduit par Patrick Guelpa.
Il fait chaud aujourd'hui, donc je vous emmène vous rafraîchir en Islande, plus précisément dans le nord ouest de l'île de feu et de glace, sur l'île de Flatey, dont le nom, en islandais signifie "île plate" (merci au traducteur pour cette précision !). Pas mal comme voyage, non ?
Nous sommes en 1960, au mois de juin. Alors que le vent souffle de l'est dans le Breiðafjörður, le petit Nonni, parti en mer avec son père et son grand-père, s'en va soulager se décharger d'une envie pressante derrière les rochers, au grand dam de son père qui lui hurle que "maintenant, les phoques vont sentir [son] odeur pendant des semaines" ! En tout cas, ce que les phoques n'ont pas encore vu, c'est ce cadavre en anorak vert, gisant-là depuis un moment, avec comme voisins, un huîtrier pie et deux eiders femelles. Dans ce coin perdu, on a plutôt l'habitude de retrouver des carcasses de moutons ou de grands phoques gris qui se sont noyés. Un cadavre qui va perturber la quiétude de ce golfe perdu, parsemé d'îles habitées ou inhabitées, en particulier l'île de Flatey, au nom rendu célèbre par L Histoire, celui du livre de Flatey, un mythique manuscrit de sagas, qui contiendrait "une énigme irrésolue en quarante questions".
Suite à la découverte du cadavre qui fait beaucoup jazzer, on envoie Kjartan, le sous-préfet, mener l'enquête. C'est un jeune homme de Rekjavik qui ne connaît pas du tout la région et y va à reculons, d'autant plus qu'il n'est pas versé dans les enquêtes à cadavres ! Il est accueilli par le bourgmestre de Flatey, Grímur (en vrai il s'appelle Elliðagrímur Einarsson : j'adore !) et par l'instituteur Högni. Ils seront rejoints par Þormóður Kràkur, le sacristain.Voici pour les principaux personnages du roman, qui vu comme ça pourrait faire penser à Clochemerle. :)

Je ne vais pas vous raconter l'histoire et je vais vous parler de l'ambiance de ce roman noir, parce que je pense que c'est le principal intérêt de ce livre : Viktor Arnar Ingólfsson vous immerge pendant une semaine, du 1er au 8 juin 1960, dans la vie des gens de Flatey. En plus du dépaysement, il y a un bond dans le temps, mais pas de 50 ans, de bien plus : c'est vraiment l'impression que j'ai eue. Presque une plongée dans le moyen âge (j'exagère à peine) parce que la vie est rustique dans ce coin, dangereuse à cause de la météo où naufrages et tragédies ont longtemps été le quotidien des insulaires. Et puis à cause de ce fameux livre, évidemment.
L'écrivain donne sa plume à la nature tout au long du récit et ça c'est un vrai bonheur. Vous vivrez au vent, avec les mouettes tridactyles, les eiders, les goélands noirs, les phoques. Et la nature, nous la retrouvons aussi beaucoup dans notre assiette : un vrai voyage gastronomique car les repas des îliens squattent les pages. Ris de macareux, soupe de macareux, raie bouillie, pâté maritime, oeufs de mouettes au plat. Et le mörflot, "graisse de mouton fondue que l'on consomme généralement avec du poisson". Même Kjartan, notre enquêteur de la "ville", n'a pas l'habitude de cette nourriture, et il en est tout stupéfait !
Un petit passage qui vaut son pesant de cacahuètes :

"Un jour, j'ai connu quelqu'un qui ne mangeait pas de phoque, ni de cormoran, et le plus drôle c'est qu'il mangeait du poulet et qu'il trouvait ça bon."
Quelle idée d'aimer le poulet, quoi ! ;)
Kjartan devra manger du phoque pour faire plaisir à son hôte : un dépaysement gastronomique pour cet homme de Rekjavik ! Alors pour nous, Français, imaginez un peu...

Et peut-être que si vous buvez trop de brennivín (eau de vie de pomme de terre), vous pourrez voir des alfes (j'ai bien dit des alfes, "elfes étant une déformation ultérieure, populaire et publicitaire", qui "sont les esprits des morts, des esprits de fertilité-fécondité qui vivent dans les rochers".

Si vous voulez "bouger", sachez qu'il faut prévoir car le bateau postal ne passe qu'une fois par semaine et qu'il n'y a pas d'autres moyens de se déplacer (sauf si on est propriétaire d'un bateau).
Pour passer le temps, vous pouvez faire un tour à la bibliothèque de l'Institut du Progrès, où l'on trouvait des trésors, avant qu'ils ne soient transférés à la bibliothèque de Rekjavik mais où l'on trouve encore de "la littérature populaire ancienne qu'on [peut] encore emprunter et que lis[ent] les habitants de la commune" : Les revenants de Heiðarboer de Selma Lagerlöf, le navire poursuit sa route de Nordhal Grieg, Anna de Heiðarkot d'Elinborg. le seul trésor, et pas des moindres, de la bibliothèque, non empruntable (évidemment) est l'édition Munksgaard du Livre de Flatey. Ce qui nous ramène à l'histoire ancestrale de l'Islande, jadis colonisée par le Danemark. Et par la même occasion à l'intrigue, puisque ce livre est l'occasion d'une polar quasi-ésotérique qui se greffe sur le reste du récit comme récit secondaire : c'est peut-être le seul bémol que j'émets car en fait c'est assez fastidieux de suivre les deux vraiment attentivement.
Quant à l'intrigue principale proprement dite, le suspense monte en pression quand un deuxième cadavre est découvert. Là, le polar reprend le dessus et l'on découvre les faces cachées des personnages qui ont un passé beaucoup moins lisse qu'il n'y paraît. Avec même une histoire d'amour cachée là-dessous. Et de la rivalité de chercheurs qui m'a rappelé le livre du roi d'Arnaldur Indridason qui évoque aussi le Livre de Flatey.

Enfin, l'éditeur et le traducteur français ont choisi de garder la graphie islandaise des mots (que j'ai reproduit ici), pour encore mieux vous dépayser et s'accorder avec l'ambiance générale du roman.
Le traducteur a aussi choisi le tutoiement pour faire parler ses personnages - le vouvoiement n'existe pas en islandais, paraît-il. Mais en français, je trouve que cela donne une drôle impression : celle que les personnages se connaissent depuis toujours.

Un roman (noir) mais j'ose à peine le qualifier de "noir" car il est tellement plus, m'a vraiment emportée loin, faire une bonne cure d'iode ! Un sacré voyage que je ne peux que vous conseiller si vous aimez l'Islande.

Pour l'instant le seul roman traduit de l'auteur (qui en a écrit 6 ). On en redemande !
L'énigme de Flatey a été finaliste du prix Clé de verre (prix de littérature nordique).
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Comme beaucoup de livres d'auteurs nordiques, je trouve que c'est parfois un peu difficile de se mettre dedans ! Mais une fois qu'on a passé le problème principal de ce genre de livres, à savoir retenir les noms compliqués des personnages, on arrive à être pris dans l'histoire !
Au final, ce roman était pour le moins original. On a là une pseudo enquête concernant deux potentiels meurtres qui n'en sont pas vraiment, tout comme les enquêteurs, qui n'en sont pas vraiment… le fait que ça se passe sur une petite île islandaise perdue au milieu de nulle part rajoute une certaine forme « d'angoisse » dans l'atmosphère du bouquin. Et j'ai bien aimé le côté « énigme » également.
C'était donc une lecture plutôt sympa !
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Alors qu'avec son père et son grand-père ils se rendent sur une petite île inhabitée pour y chasser le phoque un petit garçon découvre un cadavre. le bourgmestre alerte les autorités qui envoie le sous-préfet Kjartan pour les premières constatations et débuter l'enquête.

Comment l'homme est-il arrivé là. Personne de l'île de Flatey ne semble l'y avoir emmené.

L'enquête piétine jusqu'à ce que le prêtre de la petite communauté se souvient avoir hébergé deux jours, à l'automne précédent, un éminent professeur venu de Copenhague qui voulait étudier un livre ancien le Flateyjarback qui narre les plus anciennes sagas islandaises et résoudre l'énigme qui y est jointe.

L'enquête n'avance pas jusqu'à ce qu'une autre victime, un journaliste ivrogne, est retrouvé mort dans le cimetière, son corps mis en scène selon une ancienne saga islandaise. A partir de là on suit l'enquête menée par deux inspecteurs venus de Reykjavik et tout s'accélère.

En fin de chaque chapitre l'auteur nous joint d'abord quelques extraits des sagas, puis les questions de l'énigme qui ne pourront être vérifiées qu'en solutionnant la quarantième question ce qui n'a pas encore été réussi jusqu'ici.

En parallèle de l'enquête l'auteur nous fait vivre la vie dure d'une communauté coupée de tout et vivant sur une petite île dans les années soixante. Une plume qui est aussi une ode à la nature sauvage mais aussi à la gastronomie particulière de îliens que le sous-préfet n'avait pas encore abordée.

Les personnages sont bien dépeints, des hommes âpres et durs à la vie difficile. le personnage central qui occupe un job d'été est touchant par son manque d'expérience.

Un très bon premier roman.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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