Un très beau roman graphique.
On comprends dès le début où va nous mener cette journée, vers un drame et tout le talent est de maintenir la tension et l'attention du lecteur, ce que fait magistralement
Alex W. Inker.
Il nous plonge dans le monde ouvrier, à la fin du XIXe dans le Nord de la France, un monde dur, inégal et ou l'opposition entre bourgeoisie et ouvriers est forte. Les ouvriers de Fourmies souhaitent profiter du 1er mai 1891 pour faire avancer leurs droits, le patronat ne voit pas les choses de la même façon et fait interdire les rassemblements, garder les usines par la gendarmerie et venir des régiments en renfort.
Tout est réuni pour que le drame ait lieu et il aura bien lieu et marquera la région, les familles et tout le peuple ouvrier pour longtemps. L'auteur est marqué par cette histoire, dont il se sent l'héritier de par ses origines sociales et géographiques.
C'est un très bel ouvrage, pas facile. Graphiquement le choix du bicolore, pas noir et blanc mais noir et rouge, fonctionne à merveille. le Nord c'est le pays des briques et le rouge leur couleur, c'est aussi le rouge de l'engagement populaire, le roux de Maria et la couleur du sang ouvrier qui coulera.
Il n'y a pas de textes superflus, juste ce qu'il faut, quelques traces du patois local et la beauté des couleurs.