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Vagabond tome 26 sur 37

Eiji Yoshikawa (Antécédent bibliographique)Jacques Lalloz (Traducteur)Philippe Marcel (Adaptateur)
EAN : 9782759500567
228 pages
Tonkam (14/11/2007)
4.57/5   15 notes
Résumé :
Suite à la défaite des deux héritiers de l’école Yoshioka face à Musashi, les élèves décident d’en finir avec ce dernier et de laver le déshonneur de leur école. Ils provoquent donc ce dernier en duel, mais organisent une embuscade où 70 bretteurs déterminés l’attendent de pied ferme. Apprenant par hasard la vérité, Musashi loin de choisir la fuite décide de les affronter !!
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome est le vingt-sixième d'une série au long cours, qu'il faut avoir commencée par le premier tome. Elle est écrite, dessinée et encrée par Takehiko Inoué. Au Japon, sa prépublication s'effectue dans le magazine "Weekly morning" depuis 1998, en noir & blanc. En France, elle est publiée par les éditions Tonkam depuis 2001, en respectant le sens de lecture japonais, de droite à gauche. Ce tome contient les chapitres 225 à 233. Il ne comprend pas de liste exhaustive des noms des personnages apparus dans les précédents.

Les 4 premières pages (celles qui sont en couleurs) montrent que les corbeaux sont déjà là, à se repaître des cadavres des tués. Miyamoto Musashi a donc fait le choix irraisonné de revenir sous le pin aux branches tombantes de l'Ichijoji, pour se battre contre tous les élèves du dojo Yoshioka, soit environ 70 bretteurs. Pour lui, il ne s'agit pas de se battre contre 70 personnes, mais d'enchaîner 70 duels, en un contre un.

En se rendant au lieu du rendez-vous, il observe un rongeur coincé par une pierre dans le flux d'un ruisseau. Il en conçoit sa stratégie de bataille contre les 70. de leurs côtés, les élèves de l'école ont installé leur campement sur place et attendent l'ennemi, l'homme à abattre.

Le lecteur commence tranquillement ce tome avec la présence des corbeaux, symbole animalier maintenant récurrent dans la série, de charognards à la fois annonciateur de morts, concrétisant la décomposition des cadavres, mais aussi organismes se nourrissant de ces morts. Il peut aussi jouer à repérer la case ou les cases consacrées à dessiner une sandale de corde (et même une paire à l'avant dernière page du chapitre 230), également un leitmotiv visuel. Il apprécie la représentation très sophistiquée du pin en première page du chapitre 231, Ostu et Jotaro s'arrêtant en dessous pour l'admirer. Il regarde avec curiosité la ville de Kyôto s'éveiller le matin (4 pages dans le chapitre 231), avec les gestes de l'habitant le plus matinal : raviver le feu, mettre l'eau à chauffer, préparer le repas du petit déjeuner, effectuer sa prière devant l'autel des ancêtres. Il s'en suit un dessine en double page, une vue aérienne de Kyôto au petit matin, très paisible, très minutieuse. Il est possible d'observer l'urbanisme de cette ville ainsi que l'architecture des maisons.

D'un autre côté, le lecteur n'a pas idée de ce qui l'attend dans ce tome. Il est donc consacré à la première partie des combats contre le clan Yoshioka. Oui, juste la première partie. C'est un carnage du début jusqu'à la fin, une enfilade continue de coups de sabre tranchant les chairs (et les os), de blessures gore, de giclées de sang, de morts, et encore des morts. Pour Takehiko Inoué, il est hors de question de faire les choses à moitié, de prendre la tangente, en usant d'une ellipse narrative. Ce combat doit avoir lieu, et il doit être montré dans les menus détails. Miyamoto Musashi va abattre ces bretteurs un par un, jusqu'au dernier, et chaque coup sera montré. C'est un pari narratif insensé.

Au bout de quelques chapitres, le lecteur est écoeuré. À chaque page qu'il tourne, c'est une nouvelle blessure qui ne guérira pas pour les plus chanceux, ou dont l'adversaire ne se remettra pas. En termes visuels, pas un coup d'épée ne ressemble à un autre. Chaque combattant se distingue des autres. le lecteur n'éprouve jamais l'impression d'une répétition, la sensation que l'auteur a accéléré la cadence pour s'acquitter de sa corvée. Ça commence très fort et sans compromis avec 2 yeux crevés par des doigts enfoncés par Musashi, puis suit un coup de sabre enlevant une partie de la joue d'un adversaire.

Pendant plus d'une centaine de pages, rien ne sera épargné au lecteur : cou tranché, nuque brisée, sabre court enfoncé dans la gorge, abdomen perforé, main coupée, visage écrasé, coup de genou dans les parties, etc. Sans oublier, le sang qui coule des blessures, parfois quelques gouttes, parfois une giclée sous l'action de la pression artérielle. le lecteur peut suivre la logique visuelle de chaque mouvement de Musashi, et de ses adversaires. L'auteur a opté pour une économie de mots, avec de nombreuses pages sans texte, où seules images portent la narration. Son implication dans la représentation de ce long affrontement est aussi totale que celle de Miyamoto Musahsi lui-même, le même défi insensé, la même intensité. le lecteur se dit que s'il en avait le courage, il pourrait compter le nombre d'épéistes tués par Musashi, pour savoir combien il lui en reste encore.

Au fil des morts, le lecteur constate qu'il lui est impossible de prendre de la distance par rapport à cette boucherie sans fin. À chaque passe d'arme, l'adversaire a un visage différent, une tenue différente, une attaque différente. En 2 ou 3 phrases, l'auteur sait évoquer une motivation ou un état d'esprit différent. Il ne le fait pas systématiquement pour chacun des bretteurs, mais régulièrement, empêchant ainsi l'effet chair à canon. le lecteur voit ainsi un groupe se former avec pour stratégie d'attaquer Miyamoto Musashi quand il sera fatigué. Il voit un autre regretter qu'il ne rentrera pas chez lui pour pouvoir finir de préparer le repas dont il avait mis les ingrédients de côté la veille. le lecteur ne peut jamais oublier que chaque bretteur qui s'élance sur Musashi est un individu à part entière avec sa propre histoire.

Bien sûr, cette séquence a pour objectif d'établir les compétences de bretteur hors pair de Miyamoto Musashi, et d'assoir sa légende. le lecteur peut également observer que l'auteur intègre d'autres facettes à ce long combat. La première est la plus ironique quand Musashi remercie en pensée les frères Yoshioka de l'avoir laissé vivre lors de leur première rencontre. C'est grâce à leur mansuétude qu'il est en mesure d'exterminer leurs élèves.

La deuxième facette reflète une idée présente depuis longtemps dans la série : c'est en observant qu'on apprend. Ainsi Musashi a l'idée de sa stratégie en voyant le cadavre d'un rongeur dans un ruisseau. Présenté hors du contexte de la série, ça prête à sourire ; remis dans la narration au long cours c'est dans la continuité logique de cette idée. L'auteur consolide ce rapprochement entre la situation du rongeur et celle de Musashi en opérant un glissement visuel progressif dans la représentation du sol sur lequel ont lieu les affrontements. Petit à petit, il perd son apparence de terre pour se rapprocher de l'apparence d'un ruisseau. Ce dispositif visuel fonctionne à merveille.

Comme dans le tome précédent, Miyamoto Musashi éprouve une hallucination mémorielle fugace, dans laquelle il a l'impression que les esprits des défunts In'Ei Kakuzenbo et Sekishusai Yagyu formulent un commentaire sur sa situation. Takehiko Inoué ne s'en sert pas de ressort comique (il ne s'agit pas de Statler et Waldorf dans le Muppet Show). Leur remarque porte sur le fait que Musashi suit le même chemin qu'eux, en reproduisant le même schéma. Cette observation nourrit le thème du cycle, régulièrement présent dans la série.

Le lecteur a conscience que ce combat hors norme sert également d'autres intentions narratives. Il sait déjà que Miyamoto Musashi ne ressortira pas le même homme de cette épreuve. Ce n'est pas qu'il en ressortira grandi en tant que combattant, c'est qu'une fois de plus il constate qu'il est pris dans la spirale des combats. Il se fait la remarque que "Plus j'en abats, plus il en vient." (chapitre 232). Ce constat est à mettre en regard du soutra du diamant lu par Takuan Sōhō en fin du chapitre 230. le lecteur anticipe que cet extrait de soutra (Un tel esprit ne peut former aucun attachement ou aversion) offrira une clef de lecture pour l'évolution du comportement du personnage principal.

Le dernier chapitre du tome (233) comprend une autre analogie avec le règne animal. Il s'agit d'un dessin pleine page mettant en scène un animal confronté à l'assaut d'un groupe d'une autre espèce. Pour cette fois, Takehiko Inoué inverse le schéma habituel de sa narration. Ce n'est plus le règne animal qui sert d'exemple à Miyamoto Musashi, c'est le règne animal qui devient une métaphore de la situation de Musashi.

Comme les précédents, ce tome défie encore les attentes du lecteur. Voilà que Takehiko Inoué réalise un tome consacré à 98% au combat au sabre, avec moult morts et tués, blessures et épanchements de sang. À l'opposé d'une enfilade stéréotypes visuels ou narratifs, il fait oeuvre d'auteur avec un fond et une forme à l'unisson, sans concession, sans raccourci ou facilité.
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Le vingt-sixième tome de cette adaptation par Takehiko Inoué du roman d'Eiji Yoshikawa (La pierre et le sabre) narrant la vie du légendaire samouraï Miyamoto Musashi renoue avec l'action pure et dure.

Les sentiments revanchards émanant du clan Yoshioka suite à la défaite de Denshichiro Yoshioka face au rônin de Mimasaka ont transformés les habituels duels en un affrontement en groupe. Miyamoto Musashi va en effet affronter simultanément plus de 70 adversaires dans un combat qui contribua indéniablement à rendre ce samouraï légendaire. Les élèves de l'école Yoshioka qui se font un à un massacrer par leurs propres armes reflètent cette école qui a perdu son âme au fil des ans et était vouée à disparaître. Au niveau de la narration, Takehiko Inoué va également faire ressentir les pensées qui traversent Takezo Shinmen durant ce combat entre un homme au sommet de son art et des adversaires qui utilisent des tactiques peu glorieuses, à l'image de leur clan.

Graphiquement, ce tome bercé par les combats permet à Takehiko Inoué d'étaler sa maestria au niveau des découpages et des dessins.

Très bonne série !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Grâce à eux, j'ai pu vivre cette année qui vient de passer. Toute cette année, c'est un don de leur part, comme si j'avais été élevé dans le giron des Yoshioka. Merci.
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Avec un froid pareil, faut se tenir le ventre au chaud si on veut pouvoir se battre.
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Vivre, c'est chercher sa voie. Vivre, c'est découvrir sa voie, la voie de la survie.
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Soixante-dix contre un. Non, c'est plutôt un contre un, soixante-dix fois de suite.
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Vivre, c’est chercher sa voie.
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Kana c'est l'ouverture à l'Autre. L'autre bande dessinée, celle venue d'Asie, dans toute sa richesse et sa diversité avec une envie forte : la partager ! Dans cet épisode, vous retrouverez la version longue de l'aparté de l'épisode précédent (disponible ici (https://smartlink.ausha.co/kana-en-aparte/kana-en-aparte-s02e02-slam-dunk-aux-origines-du-succes)) ! Cet échange est réalisé entre Maxime Bender, notre animateur et Yuki Takanami, notre éditrice en charge de l'édition Deluxe de Slam Dunk ! Par cette discussion, nous souhaitons mettre en avant les coulisses de sa fabrication, quelles ont été nos problématiques ? Comment on adapte une série aussi phénoménale que Slam Dunk ? Réponse ici !Retrouvez Slam Dunk chez les éditions Kana : ICI (https://www.kana.fr/series/slam-dunk-deluxe/)Synopsis : À travers la version Deluxe de Slam Dunk, Takehiko Inoue nous plonge dans son oeuvre comme cela n'avait jamais été possible auparavant. Suivez le jeune Sakuragi qui se lance dans le basket-ball ! Même si au départ, il le fait pour épater la belle Haruko, il va se prendre au jeu et découvrir que se dépasser est la plus belle des motivations ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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