Démonica, tome 2 : Désir déchainé

Humainement, quelle plaisanterie ! Les humains aimaient se croire supérieurs, au-dessus du lot, mais ou était la supériorité chez des gens qui lapidaient à mort des femmes infidèles ? Ou pour qui les combats d’animaux constituaient un jeu ? Bien sûr les démons n’étaient pas meilleurs, mais au moins ils ne se cachaient pas derrière des doctrines religieuses et des traditions culturelles pour excuser leur violence. Les démons eux, avaient l’excuse d’être des démons.

A vrai dire, il se foutait royalement de cette théorie, et à cheval démoniaque offert on ne regardait pas les dents. De toute façon, il n'avait jamais fait ça, les bestioles crachaient du feu.

Elle avait fui un cauchemar pour se jeter dans un autre.
— Tu avais dit que tu étais occupée, répéta Shade en plongeant son regard dans le sien. Je ne m'attendais pas à te voir.
— Et ça excuse ce que tu as fait? Depuis quand tu couchais à droite à gauche ?
Il cala son coude sur son genou, se donnant ainsi un air désinvolte, comme s'il avait l'habitude de se faire enlever par des Goules et que cela ne lui déplaisait pas.
— Ne pose pas de questions dont tu ne veux pas connaître les réponses.
— Oh ! Mais je les veux, les réponses.
— Je ne crois pas, non.
— Tu n'es qu'un connard.
— C'est pas une découverte.
— Je t'aimais.


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- Putain, c'est un sacré morceau de loup ! s'exclama Reaver en passant une main dans la crinière dorée de ses cheveux.
- Plus gros que Luc, chuchota Wraith.

Luc étant un tank sur pattes, cela voulait tout dire.

— Que personne ne la touche tant que je n'aurai pas passé ce cap, grogna-t-il. En ayant une compagne, j'affronterai plus facilement cette épreuve malgré mes problèmes de lycanthropie... Quel cauchemar! Il ne voulait même pas songer au carnage qu'il provoquerait si la s'genesis survenait pendant la pleine lune. — D'accord, je comprends que tu veuilles attendre, mais tu joues avec le feu, soupira Eidolon. — Ce n'est pas demain la veille que je tomberai amoureux d'elle, frangin. Elle est trop pénible. J'ai le temps. — Je le sens mal, intervint Wraith. — Tu cherches juste une raison pour la tuer, grogna Shade. — Comment elle t'a contaminé, au fait? s'enquit son frère sans le contredire.

- Du calme, ma chérie. Je veux juste t'examiner, la rassura-t-il d'une voix rauque et profonde, involontairement sensuelle. Tu aimais bien que je te touche, avant.
- Oui, avant que je te surprenne au lit avec deux vampires. Ah oui! Et avant que je découvre que tu étais un démon.
- Il n'y avait qu'une seule vampire.
Runa inspira avec colère.
- C'est tout ce que tu trouves à dire?
- Je ne suis pas du genre bavard.

- Je ne te permets pas de comparer Shade à Roag. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Ouvre-la encore et je te descends.

Après tant d'années passées en compagnie de Wraith, Eidolon ne l'avait jamais vu rester sans voix.
Runa venait de réaliser l'impossible.

A celui qui erre dans la « vallée des ombres », souviens-toi que, derrière une ombre, il y a toujours une Lumière.

Être condamné à aimer Runa ? Existait-il une meilleure malédiction dans le monde entier ?

"Tu te moques de moi une fois, tant pis pour toi.
Deux fois, tant pis pour moi.
Trois fois... Je suis morte."