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Critique de Macabea


Dans ce journal inhabituel, au goût parfois saumâtre, Ionesco consigne ses rêves et ses lectures, souvenirs et remarques sur les hommes, la vie, la psychanalyse et la littérature. Il se démasque, nous parle d'une voix humaine, rompue et détrompée.
Le texte est inégal, divers, maussade par moments, redondant même. Soit. Mais le grand dramaturge ne minaude pas, s'en fout de se présenter sous un jour peu flatteur.
A quoi sert de vieillir? Oui, lui aussi se questionne et exprime sa perplexité. Il s'exprime avec sincérité, et sans poses, arpentant ses angoisses et ses peurs, révélant son découragement et ses colères, revisitant son passé, interrogeant ses choix, espérant encore et encore.
On sait que Ionesco à la fin de sa vie a souffert de dépressions, et qu'il a renoncé à l'écriture pour se consacrer exclusivement à la peinture et au dessin.

"Je préfère la peinture aux autres arts car elle est silencieuse. J'en avais assez des mots, du bavardage de l'écriture, et des interprétations des acteurs et des metteurs en scène"

Non, Ionesco n'était pas un imposteur, n'a pas voulu jouer la comédie du grand homme qui s'élève au-dessus de ses congénères, qui se croit "l'heureux propriétaire d'un talent", et dont l'existence serait pour ainsi dire justifiée. André Coutin qui l'a rencontré, écrivait en 1993:

"J'ai rencontré un homme qui est - plus que les autres -clairvoyant et confus, remué et distant."

Voilà, pour moi, en quelques mots, l'atmosphère qui se dégage de ce journal courageux et déroutant.


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