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3,63

sur 304 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Est-ce qu'il y avait une cantatrice ?
Etait-elle chauve ?
Est-ce qu'elle se coiffait toujours de la même façon comme le dit Mme Smith ?

Si vous lisez cette pièce de théâtre, vous verserez dans l'absurde,
mais quel plaisir, ce fut, de partager ces instants de lecture avec mon cher ami, qui lui, je dois bien admettre avait le ton plus juste que moi.

Pièce vraiment tirée par les cheveux ! Un comble !

Le final se termine en délire absolument libre, dans un rythme soutenu que se renvoient du tac au tac M. et Mme Smith et M. et Mme MARTIN, avec une série de vocables dans une incongruité totale.

(p.96)
M. SMITH : Kakatoes, kakatoes, kakatoes, kakatoes, kakatoes,
kakatoes, kakatoes, kakatoes, kakatoes, kakatoes, kakatoes.

Mme SMITH : Quelle cacade, quelle cacade, quelle cacade, quelle cacade,
quelle cacade, quelle cacade, quelle cacade, quelle cacade, quelle cacade,
quelle cacade, quelle cacade.

(p. 97)
Mme SMITH : Les souris ont des sourcils, les sourcils n'ont pas de souris.
Mme MARTIN : Touche pas ma babouche !
M. MARTIN : Bouge pas la babouche !
M. SMITH : Touche la mouche, mouche pas la touche.
Mme MARTIN : La mouche bouge.
Mme SMITH : Mouche ta bouche.
M. MARTIN : Mouche le chasse-mouche, mouche le chasse-mouche.


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Le problème que me pose cette pièce, c'est son titre, parce qu'il est impossible de la conceptualiser cette cantatrice chauve, de la ramener à quelque chose d'abstrait bien que concrètement, il y a le capitaine des pompiers qui demande de ses nouvelles (c'est gentil de sa part) mais on sent bien qu'elle n'a rien à faire là cette cantatrice, que c'est une bonne blague qu'on se raconte pour passer le temps, qu'elle est mise sur le même plan qu'un fait divers qu'on piocherait au hasard dans le journal pour alimenter la conversation.
L'anti-pièce de Ionesco ne raconte donc pas l'histoire de la cantatrice tout comme elle ne raconte pas l'histoire de M. et de Mme Smith, ni même celle de M. et Mme Martin, ni même celle de Mary et du capitaine de pompiers, ni même celle de Bobby Watson. Rien d'extraordinaire en fait, c'est une conversation somme toute banale entre amis et même lorsqu'ils annoncent de l'extraordinaire, c'est encore du banal.

Les échanges sont vides de sens. La conversation laisse libre cours au non-sens, à l'absurde. Mme Smith parle toute seule et son mari ne lui répond qu'en claquant la langue, tout concentré qu'il est sur son journal. La langue, ici, s'ankylose mais à la fin, elle sera à l'inverse, déchaînée, jusqu'à ce qu'on se fasse le plaisir de prononcer des phrases sans queue ni tête pour le plaisir de les prononcer ( c'est un bon exercice d'articulation que la fin de la pièce). La langue et le cerveau sont les outils privilégiés de la conversation détraquée aussi s'abandonne-t-on à tue-tête aux faux syllogismes, à la tautologie, à la logique qui ne rime à rien. La philosophie de salon s'arrête ici à l'esprit de contradiction. La pendule a l'esprit de contradiction, tout comme la sonnette qui provoque un incident à l'échelle internationale. Et puis A dit bleu, B dit jaune, C dit vert alors tout le monde est content. Il y a des moments de gêne, des moments d'ennui ( alors même qu'on est au spectacle, du coup rien que ça, c'est absurde parce que c'est un comble tout de même de s'ennuyer au théâtre), des moments de fou rire et des moments dramatiques parce que suivre la conversation du couple Smith, c'est suivre un dialogue entre deux petits vieux qui se comprennent bien qu'ils perdent tous deux la tête alors que suivre la conversation du couple Martin (Scène IV) c'est suivre la conversation de deux petits vieux ayant Alzheimer. Chaque personnage essaie de comprendre l'autre mais Mary, la bonne, insiste : c'est impossible parce que la perspective est nécessairement différente pour tout un chacun. L'un verra un oeil rouge à gauche et un oeil blanc à droite, l'autre verra un oeil rouge à droite et un oeil blanc à gauche.

Une pièce décalée du fait que les personnages s'assoient soit les uns en face des autres, soit légèrement "à côté" mais il arrive qu'on se mette à la place des autres. du coup, j'imagine que quelqu'un parmi les Smith, les Martin, le capitaine des pompiers, Mary, s'est assis à la place de la cantatrice ?
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Je me souviens avoir lu cette pièce de théâtre alors que j'étais au lycée, sur les conseils d'un prof de Français..... Par contre je ne me souvenais absolument pas de la pièce elle même... et je pense qu'à l'époque je n'avais rien compris, pour autant qu'il y ait quelque chose à comprendre.
Je ne crains pas l'absurde, je me suis bien amusée de certaines situations. Mais même s'il y a de nombreuses indications visuelles, je pense que c'est un texte qu'il faut voir jouer, plutôt que de le lire.
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Mon challenge de l'année, c'est de lire un classique par mois minimum, et pour corser le tout, ce mois-ci j'avais décidé de relire un livre que je n'avais pas apprécié au lycée (oui oui, c'est bizarre).
En fait, je me disais que ce livre que j'ai lu il y a ... bien trop longtemps pouvait être perçu différemment avec quelques années de plus… Et effectivement, ce qui ne me touchait pas à l'époque m'a fait sourire aujourd'hui. Je ne suis pas particulièrement fan des pièces de théâtre (je préfère les voir et non les lire), mais j'ai pris beaucoup de plaisir ce jour à le lire. Cela se dévore en 1 petite heure mais j'avoue avoir eu une préférence pour le début de la pièce qui est absurde, contradictoire, à la fin qui ressemblait plus au Kamoulox.
La préface est importante, savoir que c'est la méthode Assimil pour apprendre l'anglais, qui lui a donné envie d'écrire cette pièce sans queue ni tête change totalement le regard que l'on peut porter à l'ouvrage. Cette pièce est barrée incohérente mais terriblement drôle. Une maison de fous comme où pourrait la voir chez Astérix !!

J'ai d'autres livres non appréciés il y a quelques années que je retenterai pour leur laisser une seconde chance avec un tout autre regard.
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De l'absurde dans toute sa splendeur. J'ai aimé cette pièce autant en la lisant qu'en la voyant jouer. Les dialogues n'ont régulièrement aucun sens, tout comme le déroulement de la pièce ou certains éléments du décor (la pendule sonne bizarrement !) mais c'est savoureux :-)
À lire, c'est l'une des meilleures pièces du théâtre de l'absurde
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Une très courte pièce, complètement et délibérément absurde.

J'ai découvert ce petit livre en faisant du rangement et me suis lancé dans cette rapide lecture.

Des situations assez rigolotes, avec tout de même un tout petit peu de réflexion, même si l'auteur lui-même indique n'y avoir pas caché plusieurs degrés de lectures. En somme, c'est absurde, ça ne veut rien dire, mais c'est tout de même un peu marrant et ça fait passer un bon moment.
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Chez les Smith et leurs invités , au rythme de leur extravagante horloge , le langage dérape , la logique fait des loopings . Certes on peut y voir critique sociale , dénociation de la bourgeoisie , certes . mais branchez-vous sur un de ces débats à la télé où se mêlent politiques , people et comiques ( qu'on a parfois du mal à distinguer) et vous trouverez que les Smith et les Martin ne sont pas si farfelus.My Ioneco is rich !
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La Cantatrice chauve est la première vraie pièce de théâtre à succès d'Eugène Ionesco, maître de l'absurde, écrite en 1950.

Pour mieux comprendre le contexte de cette pièce, il faut d'abord savoir que pour l'écrire, Ionesco s'est inspiré de l'Anglais sans peine, le manuel qu'il utilisait pour apprendre l'anglais avec la méthode Assimil.

En effet, il trouvait fort amusant le fait que le livre mette en scène un couple de personnages récurrents, les Smith, leur bonne Mary ainsi que leurs amis, tout en leur faisant dire des phrases servant d'exercices grammaticaux, mais qui n'auraient aucun sens dans une vraie conversation.

C'est ainsi que Ionesco construisit ce qu'il appelait une "anti-pièce", souhaitant prendre à contre-pied toutes les règles du théâtre classique et ouvrant la voie, ce faisant, au théâtre de l'absurde qui fera son succès : lorsque l'horloge sonne dix-sept (!) coups, M. Smith s'exclame "Ah! Il est neuf heures !" ; on sonne plusieurs fois à la porte, mais à chaque fois il n'y a personne ! Lorsque le capitaine des pompiers prend congé des autres convives, il s'excuse en prédisant un incendie qui n'est pas encore arrivé...

Pièce chaotique dans laquelle il règne un non-sens permanent, il faut aussi savoir que celle-ci fut construite en partie "ad hoc" en  collaboration avec la troupe de Nicolas Bataille, qui fut le premier à accepter de la mettre en scène. Si bien que dans la version originale, l'auteur devait apparaître sur scène et crier "Tas de coquins, j'aurai vous peaux !" avant que le rideau ne se baisse !

La pièce changea de fin à plusieurs reprises, et même son titre final ne serait que le fruit d'une pure coïncidence : un acteur en répétition s'étant trompé aurait prononcé "cantatrice chauve" plutôt qu' "institutrice blonde". L'auteur aurait alors sauté sur le terme, réjoui de trouver un titre qui n'a pas plus de sens que le reste de la pièce.

Par tout un jeu de langage déformé et d'évènements qui n'ont ni queue ni tête, ce qui a valu à cette pièce de devenir un classique, c'est la capacité de l'auteur à jouer avec les répétitions, les allitérations, et le non-sens, afin de créer du comique de l'absurde.

Si elle n'est pas aussi politique ou poétique que les pièces suivantes d'Ionesco - ce dernier l'a même qualifiée de "jeu gratuit", sans enjeu ni réel propos - La cantatrice chauve reste un grand classique dont le succès sur scène ne s'est jamais démenti et qui reste une très bonne porte d'entrée vers l'univers du théâtre de l'absurde grâce à son humour décapant.
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Une "anti pièce" à lire...écrite avec la volonté de déroger à toutes les lois de la dramaturgie clas­sique, par l'application systématique du nonsense. Ainsi, nulle intrigue ne vient structurer le propos. Les personnages se rencon­trent, se parlent et se quittent sans véritable enjeu. Dans un souci de dérision, Ionesco malmène toutes les formes classiques de la dramaturgie;
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⁣On n'y comprend rien, mais qu'est-ce c'est drôle ! La Cantatrice chauve, c'est le théâtre de l'absurde dans toute sa splendeur. Les dialogues sont aussi savoureux que les didascalies. On y fait la connaissance d'une famille où tous les membres s'appellent Bobby Watson. Un couple marié se rend compte, que ô, quelle curieuse coïncidence, ils dorment dans le même lit. Un pompier en service vient faire la conversation. (Entre autres !) J'ai lu que Ionesco voulait se moquer d'une méthode d'apprentissage de l'anglais, qui était faite d'un enchaînement de phrases sans rapport.⁣
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