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EAN : 9782070366941
148 pages
Gallimard (25/10/1975)
3.77/5   152 notes
Résumé :
MACBETT : Tu ne m'impressionnes pas, jeune sot que tu es, crétin qui se veut vengeur! Débile psychosomatique! Idiot ridicule! Nigaud héroïque! Infatué imbécile! Andouille incongrue! Huître, mazette!
MACOL : Je vais te tuer, souillure ! Après je jetterai mon épée impure !
MACBETT : Pauvre jeune con ! Passe ton chemin. J'ai tué ton crétin de père, je voudrais t'éviter la mort. Tu ne peux rien contre moi. Il est dit qu'aucun homme né d'une femme ne peut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le sourire ne m'a pas quitté durant toute la lecture de ce MacBett d'Eugène Ionesco, un auteur qui demeurait un souvenir scolaire. La parodie est plus que réussie, et même si j'avais apprécié la pièce originale empreinte du génie shakespearien, je préfère cette version. Son côté burlesque, cette dénonciation du pouvoir qui corrompt, rend fou, noue des alliances opportunes, trempées dans le sang, mâtinées de trahisons, de lâchetés, de retournements, de soumissions, de renoncements pour une bonne soupe, m'a ramené à la comédie politique française. Les primaires à droite en furent le premier acte, la gauche poursuit le bal des ambitions, et même si les meurtres entre amis ou alliés ne sont plus que médiatiques, tous les ingrédients de la pièce s'y retrouvent peu ou prou.
Je l'ai littéralement dévoré au cours d'un trajet en train durant lequel les didascalies m'ont fait voyager à un rythme bien différent...
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Voilà une parodie fort divertissante de la célèbre pièce Macbeth de Shakespeare (qu'il faudra absolument que je relise, soit dit en passant). Alors que la pièce de ce dernier est classée dans en tant que tragédie, l'on peut dire que celle de Ionesco relève plus du théâtre de l'absurde tant elle prête à sourire, voire même à rire de temps en temps malgré toute cette effusion de sang !

En effet, au début de la pièce, alors que Glamiss et Candor complotent pour assassiner et donc renverser du trône Ducan, celui qu'ils considèrent comme un tyran alors que Macbett et Banco lui sont voués corps et âme, les rôles sont rapidement inversés. Une fois les deux traîtres exécutés ainsi que tous leurs hommes, c'est au tour de Macbett et de Banco de comploter contre leur souverain.
Mais encore, s'ils ne faisaient que cela, mais il y a bien pire puisqu'ils ne se font absolument plus confiance et là, c'est à qui frappera le premier pour pouvoir monter sur le trône. Mais, mais...eh oui, il y a toujours un "mais", c'était cela sans compter sans l'intervention de deux sorcières qui s'amusent régulièrement à changer d'apparence afin de pouvoir mieux manipuler ces deux brutes assoiffées de gloire et de pouvoir...

Une parodie très bien écrite, très vite lue et rassurez-vous, même si vous n'avez pas le moral, vous pouvez vous lancer sans problème dans cette lecture, vous ne risquez pas de vous casser le moral davantage...bien au contraire ! A découvrir !
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Une des pièces les plus foisonnantes de Ionesco, dans laquelle il multiplie les références : littérature latine, textes religieux, Victor Hugo, William Shakespeare bien sûr... C'est une tentative de synthèse, sous forme de dénonciation des atrocités du pouvoir, de toute forme de pouvoir. On peut noter parmi les différences majeures avec la pièce de Shakespeare : la fin, où Malcolm devenu Macol est encore plus mauvais que les précédents (dans Macbeth, il apportait l'apaisement) et l'absence de Lady Macbeth, plus ou moins ramplacée par une Lady Duncan sorcière. du point de vue des idées, c'est outrancièrement simplificateur, mais attachant comme un hurlement d'indignation, plus particulièrement dirigé contre le stalinisme, ce qui n'était pas si évident en 1972. le dispositif scénique est important aussi, c'est une pièce que j'aimerais bien voir sur scène, tout compte fait.
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Pas habitué au théâtre, et ne trouvant pas La Cantatrice chauve dans mes parages, je me suis reporté sur ce Macbett, dont je ne connaissais pas l'existence.
Adaptation plus que libre de l'oeuvre de Shakespeare, Ionesco nous offre une critique, sous couvert de dialogues truculents, acerbe du pouvoir . transportable à toutes les époques.
L'histoire ? C'est la rébellion contre le souverain Duncan mais le complot sera déjoué . les généraux vainqueurs , Macbett et Bacon se voient inégalement récompensés. Rien de tel pour susciter d'autres intrigues....

Beaucoup de sang, énormément même, beaucoup d'humour, de la trahison et en trame de fond , un "dézingage " du pouvoir .
- "L'accession au pouvoir entraine-t-elle la myopie?"
-"Ce n'est pas une condition nécessaire".
-"Mais cela arrive souvent."

Ici de la quête du pouvoir, où tout est bon de la flatterie la plus vile au coup d'épée le plus sanglant, à la réalité du pouvoir, mensonges, trahisons, reniement des promesses, tout y passe. on ajoute un peu de sorcellerie avec des sorcières démoniaques et on a une oeuvre qui pousse à la lecture d'autres pièces.
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Fan de Shakespeare depuis si longtemps, fan du théâtre de l'absurde depuis encore plus longtemps, j'ai eu connaissance de l'existence de cet objet très tard, et je crois bien avoir reculé sa lecture de peur de voir une de mes pièces fétiches du grand William profanée et massacrée. Bon, elle est effectivement parodiée, mais pour notre plus grand bonheur. Car comme le soulignent d'autres lecteurs ici, le sourire et même la franche rigolade ne nous quittent pas pendant toute la pièce. Ionesco transforme Macbeth en joyeux asile de fous, mélange les tons (c'est ce qui est formidable avec lui et le distingue par exemple de Beckett : Il manie autant le langage soutenu, poétique, cosmique, que le familier et le trivial le plus total, et tout se conjugue et s'entrechoque ici, le plus cru et la plus grande beauté), fait évidemment de l'auguste Duncan un vieux tyran saligaud (je me l'imaginais même avec la voix du regretté Bernard Dhéran, pour ceux qui connaîtraient...), fusionne plusieurs personnages, trifouille les caractères des autres... Il y a même des répliques, et derrière, un commentaire de Ionesco, tournant en dérision les personnages de Malcolm et Donalbain (et surtout ce dernier) symptômatiques de l'abondance de multiples personnages secondaires chez Shakespeare dont énormément ne servent à rien. J'essaie d'éviter certains détails pour ne pas gâter toutes les surprises.

Il y a notamment un comique de répétition typique de l'absurde où des personnages vont répéter des tirades entières déjà prononcées par d'autres personnages auparavant, comme si Ionesco faisait du David Peace comique avant l'heure. Ce gag aura une véritable signification avec le personnage de Macol et ses répliques finales, L Histoire dans la pièce s'avérant un perpétuel recommencement (Macbeth étant devenu très vite vers la fin un autre Duncan...). La fin de la pièce ouvre d'ailleurs un questionnement qui est celui du lecteur/spectateur des pièces de Shakespeare : À la fin de Macbeth ou d'Hamlet, certes, l'on fait place à un nouveau règne sous lequel tout est censé aller mieux, mais l'on n'est jamais sûr de ce que sera le monde de ce successeur providentiel... Ionesco s'amuse avec cela en tranchant à sa façon. le basculement des personnages de la loyauté à la folie meurtrière de conjurés en transe est aussi très drôle tout au long de la pièce, avec les mêmes fameux jeux de répétition et d'échos de répliques. Il y a des parodies de scènes de ménage qui n'ont en réalité aucun sens et où on est dans l'incommunicabilité totale et où on tourne autour du pot tout le temps... Bref, c'est un vrai joyeux bordel.

Le brouillage avec Lady Macbeth (Lady Macbett ne manquera pas de se laver les mains!), le jeu avec les sorcières sont assez intéressants et bien trouvés. La raison véritable de l'orthographe MacbeTT m'échappe : Macbett dédoublé avec Banco (dont la graphie est aussi modifiée) plusieurs fois confondus de par leur ressemblance physique ? MacbeTT écho avec BeckeTT ? Ou tout simplement pour annoncer la désacralisation et le ridicule qui vont être opérés ? Quoiqu'il en soit, je me suis régalé, ma seule objection venant de la fin peut-être, un peu expéditive et expédiée, après l'escalade constante de folie qu'a été la pièce.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
MACBETT : ...Si vous saviez à quel point votre amitié m'est indispensable. Aussi indispensable que l'eau pour la plante et le vin pour les hommes. Vous voir autour de moi me rassérène, me console, me rassure. Ah, si vous me connaissiez...mais ne nous laissons pas aller. Une autre fois les confidences. On voudrait faire des choses, on ne les fait pas. On en fait d'autres, qu'on n'aurait pas voulu accomplir. l'histoire est rusée. Tout vous échappe. Nous ne sommes pas les maîtres de ce que l'on a déclenché. Les choses se retournent contre vous.
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MACOL : [...] Oui, maintenant que j'ai le pouvoir, je vais verser dans l'enfer le doux lait de la concorde. Je vais bouleverser la paix universelle, je détruirai toute unité sur la terre. De cet archiduché, commençons d'abord par faire un royaume : et je suis roi. Un empire, je suis empereur. Supra-altesse, supra-sire, supra-majesté, empereur de tous les empereurs.
( Il disparaît dans la brume. La brume se dissipe. Le chasseur de papillon traverse le plateau)

[ DERNIERE REPLIQUE ]
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MACBETT — La lame de mon épée est toute rougie par le sang. J'en ai tué des douzaines et des douzaines, de ma propre main. Douze douzaines d'officiers et de soldats qui ne m'avaient rien fait. J'en ai fait fusiller d'autres, des centaines et des centaines, par des pelotons d'exécution. Des milliers d'autres sont morts, brûlés vifs, dans les forêts où ils s'étaient réfugiés et que j'ai fait incendier. Des dizaines de milliers, hommes, femmes et enfants, sont morts étouffés dans des caves, sous les décombres de leurs maisons que j'avais fait sauter. Des centaines de milliers sont morts noyés dans la Manche que, pris de peur, ils voulaient traverser. Des millions sont morts d'épouvante ou se sont suicidés. Des dizaines de millions sont morts de colère, d'apoplexie ou de tristesse. Il n'y a plus assez de terre pour ensevelir les gens. Les corps gras des noyés ont bu toute l'eau des lacs dans lesquels ils s'étaient jetés. Il n'y a plus d'eau. Pas assez de vautours pour nous débarrasser de ces cadavres.
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MACBETT : Tu ne m'impressionnes pas, jeune sot que tu es, crétin qui se veut vengeur ! Débile psychosomatique ! Idiot ridicule ! Nigaud héroïque ! Infatué imbécile ! Andouille incongrue ! Huître, mazette ! MACOL : Je vais te tuer, souillure ! Après je jetterai mon épée impure ! MACBETT : Pauvre jeune con ! Passe ton chemin. J'ai tué ton crétin de père, je voudrais t'éviter la mort. Tu ne peux rien contre moi. Il est dit qu'aucun homme né d'une femme ne peut m'abattre.
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La suivante arrache d'un coup les vêtements somptueux de Lady Duncan, et celle-ci apparaît en bikini étincelant, ayant sur le dos une cape noire et rouge, tenant d'une main un sceptre et de l'autre un poignard que la suivante lui remet.
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FACE-À-FACE CRITIQUE Pour son cinquième long métrage, Valeria Bruni Tedeschi opte à nouveau pour l'autofiction, en romançant ses années d'apprentissage à l'école des Amandiers de Nanterre, dans les années 1980.
L'école des Amandiers, dirigée par Patrice Chéreau, est dans les années 80 un rêve pour beaucoup de jeunes comédiens. Décrite comme un « anti-Conservatoire », elle voit défiler dans ses rangs Agnès Jaoui, Vincent Perez, Marianne Denicourt, Éva Ionesco, et donc Valeria Bruni Tedeschi.
La réalisatrice conte les souvenirs de sa promotion en les romançant. Louis Garrel, en Patrice Chéreau, et Nadia Tereszkiewicz, en Valeria Bruni Tedeschi, sont bluffants. Les Amandiers est un film de troupe dans lequel la réalisatrice parvient à dépeindre les années sida mais aussi les amours et amitiés d'une bande de vingtenaires qui découvrent le théâtre et y mettent toute leur énergie.
#amandiers #valeriabrunitedeschi #theatre
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