FACE-À-FACE CRITIQUE Pour son cinquième long métrage, Valeria Bruni Tedeschi opte à nouveau pour l'autofiction, en romançant ses années d'apprentissage à l'école des Amandiers de Nanterre, dans les années 1980.
L'école des Amandiers, dirigée par Patrice Chéreau, est dans les années 80 un rêve pour beaucoup de jeunes comédiens. Décrite comme un « anti-Conservatoire », elle voit défiler dans ses rangs Agnès Jaoui, Vincent Perez, Marianne Denicourt, Éva Ionesco, et donc Valeria Bruni Tedeschi.
La réalisatrice conte les souvenirs de sa promotion en les romançant. Louis Garrel, en Patrice Chéreau, et Nadia Tereszkiewicz, en Valeria Bruni Tedeschi, sont bluffants. Les Amandiers est un film de troupe dans lequel la réalisatrice parvient à dépeindre les années sida mais aussi les amours et amitiés d'une bande de vingtenaires qui découvrent le théâtre et y mettent toute leur énergie.
#amandiers #valeriabrunitedeschi #theatre
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Eugène IonescoIonesco : Théâtre tome 8 sur 8
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Résumé :
Théâtre 08 : Le rhume onirique ou la demoiselle de la pharmacie - La nièce-épouse - Les connaissez-vous ? - Les grandes chaleurs
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Un mince recueil de quatre courtes pièces délirantes. du Ionesco vraiment savoureux, tout à fait comme je l'apprécie. J'ai passé un très agréable moment avec cette lecture. Un excellent livre. du bon théâtre. Très drôle, très déjanté; absurde à souhait.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Citations et extraits (6)
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Le valet : Monsieur le Vicomte...
Le vicomte : Qu'avez-vous donc? Quel est cet air sombre?
Le valet : Je n'ose demander une faveur à Monsieur le Vicomte.
Le vicomte : Osez donc, mon ami, osez...
Le valet : Monsieur le Vicomte voudrait-il m'accorder deux heures cet après-midi?
Le Vicomte : Vous désirez sortir, pourquoi donc?
Le valet : Pour accomplir mon devoir de citoyen. Je dois aller voter.
Le Vicomte : Mon ami, depuis le temps que vous êtes à mon service, n'avez-vous donc pas encore appris que le valet d'un Vicomte ne vote pas? Il vivote!
Le valet : Le père de Monsieur le Vicomte était plus libéral.
Le Vicomte : Ce n'était pas mon père. Les Vicomtes n'ont pas de pères. Ils ont des vipères...
Le valet, à part : Ah, je rage, je virage!... (il veut sortir)
LA NIECE-EPOUSE
Le vicomte : Qu'avez-vous donc? Quel est cet air sombre?
Le valet : Je n'ose demander une faveur à Monsieur le Vicomte.
Le vicomte : Osez donc, mon ami, osez...
Le valet : Monsieur le Vicomte voudrait-il m'accorder deux heures cet après-midi?
Le Vicomte : Vous désirez sortir, pourquoi donc?
Le valet : Pour accomplir mon devoir de citoyen. Je dois aller voter.
Le Vicomte : Mon ami, depuis le temps que vous êtes à mon service, n'avez-vous donc pas encore appris que le valet d'un Vicomte ne vote pas? Il vivote!
Le valet : Le père de Monsieur le Vicomte était plus libéral.
Le Vicomte : Ce n'était pas mon père. Les Vicomtes n'ont pas de pères. Ils ont des vipères...
Le valet, à part : Ah, je rage, je virage!... (il veut sortir)
LA NIECE-EPOUSE
La demoiselle : Vous devez être encore plus timide que les autres.
Le client : Non, non, vous vous trompez. Je ne suis pas toujours aussi hésitant...
La demoiselle : Plus on hésite, moins on se décide!
Le client : Ni aussi timide. Tenez, l'autre jour, je suis entré en coup de vent chez le charcutier et j'ai tout de suite demandé à haute voix, sans hésitation, et devant tout le monde : Avez-vous un slip à me vendre? Je savais bien que les charcutiers ne vendent pas cette marchandise. Ca ne fait rien, je me suis dit, je n'ai pas peur d'en demander, puisque je n'en ai pas et qu'il m'en faut. J'ai bien fait. Le charcutier a laissé son gros couteau dans le morceau de lard et s'en est tout de suite allé dans son frigidaire, pour se déshabiller; il est venu m'apporter son propre slip.
La demoiselle : C'est celui que vous portez en ce moment, car vous sentez le boudin chaud.
Le client : Oh mademoiselle, vous savez vraiment tout!
La demoiselle : On ne peut rien cacher à une pharmacienne. Une vraie pharmacienne est aussi cartomancienne.
LE RHUME ONIRIQUE OU LA DEMOISELLE DE PHARMACIE
Le client : Non, non, vous vous trompez. Je ne suis pas toujours aussi hésitant...
La demoiselle : Plus on hésite, moins on se décide!
Le client : Ni aussi timide. Tenez, l'autre jour, je suis entré en coup de vent chez le charcutier et j'ai tout de suite demandé à haute voix, sans hésitation, et devant tout le monde : Avez-vous un slip à me vendre? Je savais bien que les charcutiers ne vendent pas cette marchandise. Ca ne fait rien, je me suis dit, je n'ai pas peur d'en demander, puisque je n'en ai pas et qu'il m'en faut. J'ai bien fait. Le charcutier a laissé son gros couteau dans le morceau de lard et s'en est tout de suite allé dans son frigidaire, pour se déshabiller; il est venu m'apporter son propre slip.
La demoiselle : C'est celui que vous portez en ce moment, car vous sentez le boudin chaud.
Le client : Oh mademoiselle, vous savez vraiment tout!
La demoiselle : On ne peut rien cacher à une pharmacienne. Une vraie pharmacienne est aussi cartomancienne.
LE RHUME ONIRIQUE OU LA DEMOISELLE DE PHARMACIE
La demoiselle, assise à terre : Puisque vous êtes assis, profitons-en, dites-moi quel médicament vous désirez.
Le client : N'importe lequel, prenez au hasard dans la rangée qui se trouve derrière vous, je ne suis pas difficile.
La demoiselle : De quoi souffrez-vous?
Le client : Oh j'ai trop honte...
La demoiselle : Ne recommencez pas, chéri, dites.
Le client : Je ne sais pas ce que j'ai. Voilà en peu de mots ce qui se passe : je sens mon nez tout bouché; puis tout d'un coup, je sens que ça coule, ça descend jusqu'aux lèvres, je prends avec ma langue, c'est salé... j'enlève ce qu'il reste avec une petite serviette.
La demoiselle : Un mouchoir?
le client : Oh! n'employez pas ce mot, vous me gênez.
LE RHUME ONIRIQUE OU LA DEMOISELLE DE PHARMACIE
Le client : N'importe lequel, prenez au hasard dans la rangée qui se trouve derrière vous, je ne suis pas difficile.
La demoiselle : De quoi souffrez-vous?
Le client : Oh j'ai trop honte...
La demoiselle : Ne recommencez pas, chéri, dites.
Le client : Je ne sais pas ce que j'ai. Voilà en peu de mots ce qui se passe : je sens mon nez tout bouché; puis tout d'un coup, je sens que ça coule, ça descend jusqu'aux lèvres, je prends avec ma langue, c'est salé... j'enlève ce qu'il reste avec une petite serviette.
La demoiselle : Un mouchoir?
le client : Oh! n'employez pas ce mot, vous me gênez.
LE RHUME ONIRIQUE OU LA DEMOISELLE DE PHARMACIE
Le baron entre suivi de la baronne
Le Baron : M'ssieurs-dames!
Révérences innombrables de face, de dos, de profil, de face, dos, et profil à la fois, ce n'est pas possible, mais ça ne fait rien.
Le Vicomte : Bonjour, cher Baron!
La Vicomtesse : Bonjour, chère Baronne!
Révérences innombrables, de face, de dos, de profil.
La Baronne, en faisant la révérence, de dos à la salle, elle fait entendre un bruit sec, en provenance de son fondement, une petite lumière verte ou rouge, comme chez les clowns, s'allume et s'éteint au derrière de la baronne chaque fois que celle-ci fait entendre "le bruit sec".
Arrêt une seconde du jeu des révérences.
Le Vicomte, à la baronne : Vous dites, Madame?
Le Baron : Elle ne dit rien, elle pète!
La baronne fait la révérence; révérences.
LA NIECE-EPOUSE
Le Baron : M'ssieurs-dames!
Révérences innombrables de face, de dos, de profil, de face, dos, et profil à la fois, ce n'est pas possible, mais ça ne fait rien.
Le Vicomte : Bonjour, cher Baron!
La Vicomtesse : Bonjour, chère Baronne!
Révérences innombrables, de face, de dos, de profil.
La Baronne, en faisant la révérence, de dos à la salle, elle fait entendre un bruit sec, en provenance de son fondement, une petite lumière verte ou rouge, comme chez les clowns, s'allume et s'éteint au derrière de la baronne chaque fois que celle-ci fait entendre "le bruit sec".
Arrêt une seconde du jeu des révérences.
Le Vicomte, à la baronne : Vous dites, Madame?
Le Baron : Elle ne dit rien, elle pète!
La baronne fait la révérence; révérences.
LA NIECE-EPOUSE
Le jeune homme: Oh! pardon madame, pardon madame... Ce sera très court... un mot!... madame, rien qu'un mot...
La dame : Enfin de quoi s'agit-il?
Le jeune homme : Eh bien. Voici. Le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou ne les connaissez-vous pas?
La dame : Qui donc, monsieur?
Le jeune homme : Je vous demande : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou ne les connaissez-vous pas?
La dame : Quoi, monsieur?
Le jeune homme : Répondez, je vous en prie : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou bien ne les connaissez-vous pas?
La dame : Mais qui, monsieur? mais quoi, monsieur?
Le jeune homme : Madame, je vous en supplie : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou bien ne les connaissez-vous pas?
La dame : Monsieur, vous vous moquez!
Le jeune homme : Moi... oh! madame... Si vous saviez... comment pouvez-vous croire... (il sanglote.)
LES CONNAISSEZ-VOUS
La dame : Enfin de quoi s'agit-il?
Le jeune homme : Eh bien. Voici. Le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou ne les connaissez-vous pas?
La dame : Qui donc, monsieur?
Le jeune homme : Je vous demande : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou ne les connaissez-vous pas?
La dame : Quoi, monsieur?
Le jeune homme : Répondez, je vous en prie : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou bien ne les connaissez-vous pas?
La dame : Mais qui, monsieur? mais quoi, monsieur?
Le jeune homme : Madame, je vous en supplie : le connaissez-vous? la connaissez-vous? ou bien ne les connaissez-vous pas?
La dame : Monsieur, vous vous moquez!
Le jeune homme : Moi... oh! madame... Si vous saviez... comment pouvez-vous croire... (il sanglote.)
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