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Critique de polacrit


La Sirène du Mississippi, Waltz into Darkness dans la version originale parue en 1947, traduit par Georges Belmont, a été publié par les éditions Gallimard dans la collection Blême en 1950; réédité par le Livre de Poche Policier en 1964, puis par les éditions Folio en 1973 et en Folio Policier en 2001. le style de l'auteur est tantôt haché, les mots étant séparés par de nombreux points-virgules, presque télégraphique,: "Grand soleil et ciel bleu; au mois de mai; La Nouvelle-Orléans était un vrai paradis; le paradis ne pouvait être qu'une réplique de la Nouvelle-Orléans: car imaginer plus beau panorama était impossible. Dans sa garçonnière de Saint-Charles Street, Louis Durand s'habillait. Il ne procédait pas à sa toilette matinale: le soleil était déjà haut; notre homme était debout depuis des heures; il était sorti, rentré." (Page 9)..."Ce n'était pas elle. Une autre femme. Pas elle: le mari suivait sur ses talons. Ensuite, toute une famille, dans l'ordre hiérarchique. Une femme encore; et l'espace d'un instant...Non, pas elle." (Page 26)...
...Alternant avec des passages dans une langue plus choisie: "Poing sur la hanche, il inclina le bras, l'offrant avec un sourire et un galant rond de taille qui voulait passer sans doute pour un persiflage badin, mais où l'on pouvait cependant déceler une intention sincère." (Page 37).
Construction: les chapitres assez courts s'enchaînent à un rythme oscillant entre lenteur et accélération du récit, comme une danse suit la cadence musicale.
Thèmes: usurpation d'identité; manipulation psychologique.
L'intrigue:
Mai 1880. Quinze après la mort de sa fiancée, Louis Durand, lassée de sa solitude, veut se marier. Voyant les années défiler inexorablement, cela devient une urgence. Il répond à une annonce matrimoniale. C'est ainsi qu'il entre en contact avec Julia Russel de Saint-Louis. Ils se rencontrent et se marient dans la foulée.
Le jeune couple s'installe dans la maison que Louis a fait construire pour eux et dans leur nouvelle vie. Tout se passe pour le mieux. Mais d'infimes détails, comme de minuscules grains de sable invisibles à l'oeil nu, s'immiscent dans leur existence lisse et lumineuse. le café que Julia dit adorer alors qu'elle lui avait écrit ne jamais en boire; son canari qu'elle néglige au point de le laisser mourir de faim; sa malle dont elle prétend avoir perdu la clef et qu'elle semble si peu désireuse d'ouvrir...
Un jour, Julia reçoit une lettre de sa soeur dont elle ne semble pas reconnaître l'écriture...Et à laquelle elle n'a pas écrit depuis son arrivée à La Nouvelle Orléans et son mariage. Bizarre!! Louis reçoit à son tour une lettre de la soeur de Julia qui déclare que la lettre que Julia lui a envoyée n'est pas de la main de sa soeur. Elle menace d'alerter la police. La foudre s'abat sur le jeune homme. Si Julia n'est pas celle qu'elle prétend être, qui est cette femme qu'il a épousée? Et surtout, qu'est-il advenu de la vraie Julia?

Le +: Un chef d'oeuvre de suspense mis en scène par William Irish, notamment la scène de la visite de la maison par l'agent de location qui nous ferait presque couler la sueur sur le front et se crisper notre estomac d'appréhension.
Un roman qui mérite d'être re-découvert et apprécié à sa juste valeur: suspense et tension dramatique, descente aux enfers, manipulation psychologique, un portrait de femme très fouillé. A chaque instant, on se demande si Jane est seulement une femme sans scrupules prête à tout pour parvenir à ses fins, si elle est le jouet des circonstances de la vie qui l'ont poussée à commettre l'irréparable ou si elle est une criminelle pervertie jusqu'à la moelle. A vous de voir...

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