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Critique de Biblioroz


On le surnomme Buddy, ce garçon de douze ans qui vit au cinquième étage d'un immeuble plutôt sordide d'un quartier de New York. Pour colorer sa petite vie monotone, il s'invente un monde beaucoup moins étriqué, un monde où son imagination fait déferler des histoires palpitantes auxquelles il finit par croire au grand désespoir de ses parents. Son père, considérant qu'il est bien trop grand maintenant pour raconter des histoires à dormir debout, ne manque pas de le corriger, à coup de taloches, afin de lui ôter définitivement toute envie de mensonges.
Un soir de canicule, la chambre de Buddy s'apparentant à un four, il tente de trouver un peu de fraîcheur et se réfugie sur l'escalier d'incendie pour essayer de saisir un soupçon de brise au dernier étage de l'immeuble. Bien qu'inconfortablement installé il s'endort, croit se réveiller par la clarté du jour naissant mais c'est juste un rai de lumière qui filtre sous le store à demi baissé de l'appartement du sixième étage. Saisissant par cet interstice le comportement plutôt bizarre de deux personnes entrevues, il regarde plus attentivement et voit un homme endormi, un rouleau de billets de banque faisant briller les yeux d'une femme, une dispute… puis un meurtre !
Tremblant, non pas de froid mais de peur, en s'appliquant à ne pas faire grincer l'escalier d'incendie, Buddy regagne sa chambre en claquant des dents.
Le matin, le garçon ne peut garder ça pour lui, il doit en parler. Mais qui va croire à une telle histoire sanglante ? Sûrement pas le père déjà furieux contre les mensonges de son fils !

Pour le jeune lecteur aimant le suspense et les courses-poursuites aux rythmes soutenus, ce petit polar jeunesse fait défiler les séquences, tel un scénario de thriller, ramenant même le lecteur adulte dans le champ visuel de l'enfant lorsqu'il s'adresse aux grandes personnes.
L'intrigue s'enrichit et rebondit autour de la perte totale de confiance de la part des adultes face à une imagination fertile. Pauvre Buddy, on lui demande de mentir en reconnaissant qu'il a inventé ce meurtre de toute pièce, le comble pour un jeune garçon sévèrement puni, d'habitude, parce qu'il ment continuellement !

Le décor new-yorkais caniculaire n'est pas sans évoquer les premiers plans du film d'Hitchcock « Fenêtre sur cour » inspiré par une nouvelle écrite par William Irish également. En effet, on trouve les escaliers de secours typiquement américains et deux locataires qui dorment sur leur balcon afin de trouver un peu de fraîcheur. D'autre part, le thème du spectateur unique persuadé d'avoir vu un meurtre et que personne ne veut croire est similaire ainsi que d'autres petits détails que je tairais afin de ne pas spoiler.
Conseillé aux lecteurs et lectrices de plus de dix ans, ce polar est sans aucun doute un petit régal très bien orchestré qui donnera sûrement le goût, à qui s'y frottera, de continuer à lire ce genre d'aventures.
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