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3,38

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand, en aficionado fidèle, on a lu toute l'oeuvre de John Irving depuis la traduction en français du Monde selon Garp (1980), est-il possible d'être étonné par le dernier roman du septuagénaire américain ? le qualificatif le plus approprié serait celui d'admiratif, non que Avenue des mystères tutoie la perfection, mais à cause de l'énergie déployée, de la densité du livre, sans oublier la persistance des thèmes que l'écrivain s'ingénie à traiter dans un texte qui ne ressemble à rien d'autre qu'à du Irving tout en nous piégeant par des trésors d'imagination et un récit totalement débridé et décomplexé. Sexe, religion et mort : c'est cette trilogie familière qui tient le haut du pavé d'Irving. A en étouffer presque, si ce n'est que l'auteur réussit à habiller chaque scène qui pourrait paraître répétitive d'oripeaux nouveaux. Cela mérite des applaudissements. Même sentiment devant la maîtrise d'une narration qui se poursuit sur deux échelles temporelles : le présent, avec un voyage aux Philippines d'un écrivain d'âge mûr ; le passé, avec le même, alors adolescent dans une décharge publique au Mexique puis dans un orphelinat et dans un cirque. Impossible de synthétiser un roman aussi foisonnant où entre une fillette extralucide, un hippie américain, un couple composé d'un apostat et d'un travesti (sic), une mère et une fille obsédées sexuelles, deux statues de Vierges ennemies (l'une blanche, l'autre noire) et quelques lions et une multitude de chiens plus ou moins errants, la galerie de personnages marquants est impossible à énumérer. Bref, Avenue des mystères est un maelström incantatoire qui passe aisément du registre loufoque et délirant au dramatique sans oublier une touche de fantastique (moins convaincante). le résultat est aussi détonant que le mélange de bêtabloquants et de viagra que le héros du livre, Juan Diego, pratique sans grand discernement. Sur 500 pages, Irving maintient le rythme sans faiblir. le lecteur, lui, a parfois besoin de souffler sans que la possibilité ne lui en soit donnée. Mais à quoi bon faire la fine bouche, le caractère cinématographique de l'écriture, avec ses images "bigger than Life", le sens du suspense (si le sort de Lupe, la soeur de Juan Diego, est connue depuis le début du livre, il faut attendre les dernières pages pour connaître les circonstances) et le torrent de péripéties emportent tout sur son passage. Irving reste Irving et le temps va paraître long avant la parution de son prochain roman.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Irving. Il a longtemps été mon auteur préféré et puis le temps a passé.

Il y a quelques années j'avais relu une prière pour Owen et j'avais été décue.

L'an dernier j'ai relu le monde selon Garp et j'ai retrouvé le plaisir Irving.

Alors avec ce roman on retrouve l'imagination débridée de Irving avec des personnages déjantés

[/masquer] 2 enfants de la décharge de Mexico dont le frère va partir aux US.... et la soeur qui sait lire dans les pensées.

Il y a des jesuites dont un quittera les ordres pour suivre un travesti. 2 statues de la vierge

il y a un cirque, un avortement.

bref du Irving. [/masquer]

ce n'est pas son meilleur mais c'est un bon cru.
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Il faut le talent de John Irving pour écrire un pavé racontant l'histoire d'un enfant perdu boiteux qui devient écrivain. Des décharges mexicaines où il a grandi, aux Philippines où il voyage aujourd'hui en passant par les États-Unis où il a été publié, la vie de Juan-Diego est surprenante dans "Avenue des mystères".
John Irving réussit à rendre crédible ce qui semble a priori improbable. C'est comme ça que l'on reconnait les bons romanciers.

Au cours d'un voyage de New-York à Manille, Juan Diego va tomber sous le charme de Miriam et Dorothy qui se présentent comme mère et fille. le vol étant long, il ne va pas prendre ses bêtabloquants qui limitent ses montées d'adrénaline. Il en prendra l'habitude pour rester alerte et passer des nuits torrides accompagné de l'une ou l'autre, avec l'aide du viagra.
Son coeur en sera bouleversé puisque son passé va reprendre possession de lui. Ses souvenirs d'enfance ne vont plus le quitter ainsi que ses morts prématurés : sa mère prostituée et femme de ménage chez les jésuites, victime d'une statue de la Vierge Marie, sa soeur Lupe qu'il était le seul à comprendre dévorée adolescente par un lion lorsqu'ils travaillaient dans un cirque, ses parents adoptifs Flor et Eduardo deux homosexuels dont un travesti morts du Sida aux États-Unis.
Juan-Diego s'endort et rêve d'eux, ce qui ne l'empêche pas de se poser des questions.
Pourquoi était-il si souvent gagné par le passé ? Les bêtabloquants en étaient-ils seuls responsables ? Et qui sont ces deux femmes Miriam et Dorothy qui n'apparaissent pas sur les photos ? Pour autant les spectres ne lui font pas peur, lui qui était récupérateur de décharges au Mexique dans son enfance.

Si le roman peut apparaitre au premier abord décousu parce que le narrateur fait des allers-retours entre différentes périodes du passé et le présent, j'ai trouvé l'histoire assez facile à suivre. Et puis, John Irving réussit à mettre une pointe d'humour, un deuxième degré, aux situations cocasses, sordides ou mystérieuses qui se déroulent en continu dans des lieux qui ne sont pas choisis par hasard.


Challenge Solidarité 2022
Challenge Multi-défis 2022
Challenge ABC 2021-2022
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J'aime bien Irving, que j'ai découvert assez récemment, grâce à une voisine qui m'avait conseillé le lecture d' "A moi seul bien des personnages", que j'avais beaucoup aimé. Dans la foulée j'avais également lu "Hôtel New Hampshire", "L'oeuvre de Dieu, la part du diable", "Le Monde selon Garp" et "L'épopée du buveur de Dieu", également appréciés (surtout les deux premier cités).
Celui-ci, "Avenue des mystères", je l'ai lu en anglais dans une version de poche car les "résumés" assez confus que j'avais pu en lire ici et là ne m'emballaient pas vraiment et donc j'hésitais à l'acheter alors qu'il n'existe pas encore en poche en français. Mais une chose m'attirait : le fait que l'intrigue se déroule pour partie à Oaxaca (prononcez : "Ouahhâka") au Mexique, une ville que j'adore, non pas une "petite ville" mais la capitale de l'Etat mexicain du même nom, splendide cité dotée d'une architecture baroque coloniale espagnole et attirant à elle des artistes de toutes disciplines venant des quatre coins de la planète. Malheureusement sur cet aspect du livre, se déroulant à Oaxaca, j'ai été assez déçue car de Oaxaca l'auteur ne nous livre que la vie d'enfants, Juan Diego (le principal protagoniste) et sa soeur Lupe, élevés dans le cadre peu engageant d'une décharge publique au début des années 70 (décharge qui n'existe plus sous cette forme "apocalyptique" de nos jours). Bref rien de ce qui fait le charme de Oaxaca et de la superbe région dans laquelle cette ville se trouve ne nous est livré ici et je crains que les lecteurs peu avertis n'en restent sur une impression misérabiliste du Mexique, dimension certes existante mais qui est loin d'épuiser l'essence de ce pays, certes fou ("loco") à bien des égards mais dont émane une magie qu'on est généralement loin de se représenter avant de l'avoir visité....
Pourtant je trouve que le climat se dégageant de ce livre, brillant exercice de style, traduit assez bien l'âme mexicaine, en équilibre précaire sur un fil tendu entre le rêve confinant au fantastique hallucinatoire et une certaine misère humaine aux aspects parfois sordides... Et c'est précisément parce que j'ai pu expérimenter le Mexique à diverses reprises sous cet angle que j'ai trouvé ce livre assez réussi. Mais je ne peux que conseiller à ceux qui ne seront pas rebutés par ce récit, oscillant sans arrêt entre le rêve et la réalité d'un écrivain vieillissant et ayant à composer avec de graves problèmes de santé, à prendre leur bâton de voyageur et à aller découvrir un pays dont on ne revient pas indemne, au bon sens du terme...
Je ne vais pas rappeler l'intrigue, somme toute assez sommaire, composant la trame de ce livre, d'autres l'ont fait ici, celle qui voit un écrivain mexicano-américain entamer une sorte de pèlerinage aux Philippines tout en revivant dans le désordre les événements tragiques qui ont jalonné son enfance et adolescence d'enfant "de la décharge" pour le conduire finalement aux États-Unis où il deviendra un écrivain connu, adopté par un couple improbable formé par un jésuite défroqué et un travesti... Ce qui compte encore une fois ici c'est l'atmosphère très étrange qui imprègne le récit et qui ne pourra "fonctionner" que par un lâcher prise du lecteur, qui d'ailleurs suivra celui auquel parviendra finalement Juan Diego, le principal héros de l'histoire...
J'ai hésité sur la note à laisser à ce livre, trois ou quatre étoiles ? Comme je le disais j'ai été déçue par la peinture faite de Oaxaca. Dans un entretien Irving a confié qu'il avait très bien connu cette ville au début des années 70, lorsqu'il rendait visite à des amis déserteurs, fuyant la guerre du Vietnam, et errant sans but, âmes désolées d'un pays dans lequel ils ne se reconnaissaient plus. Je ne connaissais pas cette dimension de l'histoire de Oaxaca que j'ai trouvé intéressante et qui explique sans doute une partie de son pouvoir d'attraction sur nombre d'artistes étasuniens (c'est par l'entremise de l'un d'entre eux que j'ai découvert cette ville). Mais c'est dommage que rien de ce qui fait la beauté de cette ville ne transparaisse ici. Par contre là où je trouve qu'Irving réalise un tour de force c'est qu'en dépit de cette présentation peu flatteuse de Oaxaca et aussi du fait que son héros mexicain ait choisi de ne jamais retourner sur place (ce qui renforce l'impression négative que pourra en tirer le lecteur) il accomplira son destin dans un style finalement purement mexicain, fait d'une spiritualité baroque où les codes se bousculent, illustrés par ce duel entre la vierge blanche du colonisateur espagnol et la Vierge noire de la Guadalupe (dont j'aurai appris qu'elle est également présente aux Philippines).
Les thèmes et obsessions récurrents de l'auteur (ses comptes qu'il règle en permanence avec l'Eglise catholique, non parfois sans verser dans le caricatural même s'il s'en défend lorsqu'on l'interroge là-dessus, le cirque, l'enfance et la relation fraternelle etc.) se retrouvent ici encore dans une oeuvre qui révèle les questionnements et la recherche de lâcher prise qui, sans nul doute, animent également Irving à l'âge qu'il a désormais...
Somme toute une très bonne lecture.
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Voilà bien 15 ans que je n'avais pas lu un roman de John Irving. Après avoir dévoré le monde selon Garp, Hôtel New Hampshire, et tous les autres sans exception, j'avais commencé à douter avec La quatrième main, livre que je n'ai jamais achevé.
Les challenges Babelio ont cela de formidable qu'ils nous invitent à sortir de nos zones de confort.
J'ai retrouvé avec Avenue des mystères, la verve, l'originalité, la créativité qui m'avaient tant plus dans les années 90. L'histoire est en effet est riche de personnages et de situations - tantôt cocasses, tantôt émouvantes et Irving ne lésine sur aucun moyen pour surprendre son lecteur.
La galerie de portraits est, comme souvent chez Irving, haute en couleurs et attachante : Juan Diego, enfant des décharges publiques mexicaines, devenu un célèbre romancier américain, est un personnage magnifique ; Lupe, sa soeur, parle une langue fleurie que lui seul comprend et lit dans les pensées ; Rivera, el Jefe de la décharge, est un père adoptif bienveillant et affectueux ; le prêtre Pepe est drôlement ouvert d'esprit pour un jésuite ; et que dire du couple incroyablement mal assorti mais si beau constitué par Flor, un géant transsexuel et le prêtre Édouard qui se défait de ses voeux pour vivre cette grande histoire d'amour.
Juan Diego entreprend un grand voyage aux Philippines pour tenir la promesse faite à un jeune soldat rencontré quelques décennies plus tôt. A l'aéroport, il rencontre Myriam et Dorothy sa fille qui vont lui mettre le grappin dessus et réorganiser le périple - tout en le comblant de faveurs sexuelles chacune à son tour. Mais l'alternance Viagra/anxiolytiques ne convient pas vraiment à Juan Diego et son séjour este entrecoupé de longues périodes de sommeil qui l'amènent à se remémorer son enfance au Mexique.
Ce sont ces parties du récit qui m'ont le plus intéressée, captivée même. La vie sur la décharge, le contexte des années 70 au Mexique où viennent se réfugier des jeunes américains abîmés par la guerre du Vietnam, la cohabitation plutôt pacifique des jésuites et prostituées,… Lupe et Juan Diego forment une fratrie unie par des liens affectifs très forts et leur rapport à la religion - Vierge de Guadalupe contre Vierge Marie - illustre les ravages de la colonisation espagnole et l'attachement aux racines nahuatl. Ils sont entourés par des adultes bienveillants pour la plupart, très à l'écoute et soucieux que leur avenir se déroule loin de la décharge.
En revanche, les apparitions mystérieuses des deux femmes, l'espèce de malaise permanent dans lequel évolue Juan Diego, toujours entre deux états de veille (?)ou de sommeil m'ont moins passionnée, sentant bien aussi au fil des pages que la conclusion de toute cette aventure ne me conviendrait pas. Certains passages m'ont semblé longs donc mais dans l'ensemble, j'ai retrouvé le John Irving des années 80-90.

Challenge ABC 2020-2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021.
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Un roman de John Irving, c'est un événement que les fans de l'auteur ne sauraient manquer.
Lesdits fans jouent ici un rôle important, puisque l'auteur nous raconte la très officielle réception d'un important romancier mexico-américain, Juan Diego Guerrero, par ses admirateurs philippins, conduits par un de ses anciens élèves devenu lui même romancier et professeur.
Plus tout jeune, fragile du coeur, et fatigué par les fêtes organisées pour lui, Juan Diego rêve de ses années d'enfance, et prend du bon temps avec deux créatures, Miriam et Dorothy, dont on se demande quel rôle elles jouent vraiment.
Les thèmes chers à Irving se mêlent avec bonheur : la famille, l'éducation, la médecine, le cirque, les accidents (qui « ne vous prennent pas par surprise » car « l'inéluctable vous attend au tournant »).
En un mot, je vous souhaite d'y prendre autant de plaisir que moi.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'ai ri du début à la fin. Dans le panthéon des personnages-écrivains d'Irving, Juan Diego Guerrero va rester comme l'un des plus attachants.
Émotif, fatigué, bourré de bêtabloquants et de Viagra, Juan Diego Guerrero entame un voyage aux Philippines à l'invitation d'admirateurs. C'est l'occasion pour lui de tenir une promesse d'adolescent faite à un homme fantasque incinéré aux côtés de sa mère l'année de ses quatorze ans, année où son destin d'enfant de la décharge à Oaxaca au Mexique bascule sous la tutelle bienveillante du couple détonnant formé par un travesti et un jésuite défroqué. Tout au long du récit, Juan Diego revoit sa vie défiler en rêve alors que les péripéties du voyage et les sollicitations sexuelles d'un sombre duo mère-fille semblent lui faire perdre pied.
On y retrouve des thèmes chers à Irving : le destin de l'écrivain, la recherche du père, la prostitution, l'adolescence, l'identité sexuelle. On y découvre également sur fond d'anticléricalisme goguenard, une esthétique foraine de grand cirque, de bondieuserie kitsch dominée par la figure haute en couleur de la Vierge Marie tour à tour déesse zapotèque, poupée gonflable, vierge tueuse et finalement, à l'instar de Luce, la petite soeur extra-lucide, visage implacable du Destin.
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Irving, ou quand la magie opère à chaque fois !

Merci Mr Irving. J'ai, une fois de plus, passé, un très bon moment à vous lire. Votre imagination est sans limite, vos personnages toujours si colorés et si profondément humanistes, et vos intrigues si drôles parfois, si loufoques souvent, toujours décapantes, extravagantes, extraordinaires !

Ce roman ne déroge pas à la règle, les ingrédients qui font le succès des récits de John Irving y sont naturellement bien présents; des personnages attachants : Lupe, l'extralucide et télépathe, qui parle une langue incompréhensible, Flor, travesti, dont un jésuite, Edward Bonshaw, Eduardo, tombe follement amoureux, Juan Diego, autodidacte, le surdoué de la décharge publique, et bien d'autres personnages, Pepe, El Jefe, la Merveille..., des situations tristes qu'y sous la plume de l'auteur prennent des allures loufoques, des rebondissements hallucinants, des histoires atypiques, le cirque, l'orphelinat, la religion et ses bizarreries, l'évocation des années sidas, le féminisme.

Ce livre foisonne de flash-backs et ce sont ces retours dans le passé de Juan Diego et de sa soeur Lupe que j'ai adorés. La vie, au présent, de Juan Diego, m'a moins emballée, et j'avoue ne pas avoir apprécié les moments que Juan partage avec Miriam et sa fille Dorothy, deux femmes rencontrées lors de son périple en Asie. Il m'a manqué davantage d'explications sur ces deux femmes, et sur leur relation avec Juan Diego. Passages sous exploités ou tout simplement trop obscurs pour moi ...

Ce n'est pas son meilleur roman, le Monde selon Garp, L'épopée du buveur d'eau, Les Enfants de la balle, L'Hôtel New Hampshire restent mes favoris, et je conseillerai aux nouveaux lecteurs de John Irving de commencer plutôt par ces romans.

Avenue des mystères est néanmoins, un très bon roman, de nombreux excellents passages émerveilleront les aficionados de John Irving, à n'en pas douter...(ce n'est que mon avis, bien entendu).
Lien : http://seriallectrice.blogsp..
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Prendre ou ne pas prendre ses bêtabloquants, telle est la question. Mais derrière celle-ci s'en cache une autre : prendre ou ne pas prendre son viagra selon que l'on va passer la nuit avec Dorothy ou avec Miriam. Et si oui, un comprimé entier ou un demi suffira-t-il ? Et pourquoi ces deux femmes n'apparaissent pas sur les photos ni dans le reflet du miroir de la salle de bain ? Flor est-il/elle un homme ou une femme ? Quelle langue parle Lupe que seul Juan Diégo, son frère est capable de comprendre ? Faut-il plutôt se méfier du lion ou des lionnes au moment de la distribution du repas dans le cirque de la Maravilla ? Et cette statue géante de la vierge a-t-elle les yeux qui bougent et pleure-t-elle dans certaines situations ou s'agit-il de l'imagination de l'auteur ?
John Irving nous entraîne de la décharge d'Oaxaca au Mexique jusqu'à Manille dans une fresque de près de 600 pages entre rêve et réalité. Dans une foison de personnages et de passages rocambolesques, on a quelquefois du mal à suivre mais s'agissant de l'un de mes auteurs préférés, il est important d'aller au bout pour tenter de reconstituer le puzzle de la vie de Juan Diego et de sa soeur Lupe, le personnage le plus intéressant du roman pour moi.
Je crois que c'est le seul John Irving que je n'avais pas lu, le monde selon Garp, l'hôtel New Hampshire et l'oeuvre de dieu la part du diable restent pour moi dans le top 3.
Au détour d'une page, de belles phrases donnent de la profondeur au roman comme par exemple : "L'enchaînement des événements, la trame de nos vies, ce qui nous mène sur le chemin, vers les buts que nous nous sommes fixés, ce que nous ne voyons pas arriver et ce que nous faisons… autant de mystères, autant d'angles morts. Autant d'évidences, aussi."

Challenge multi-défis 2021.
Challenge ABC 2021/2022
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C'est avec 30 ans de plus que je me suis replongée dans l'univers de John Irving; J'avais apprécié son roman:"le monde selon Garp", mais à la lecture de celui-ci, je n'ai pas ri comme Manuel (voir sa critique), j'ai souri et apprécié, je pense que c'est juste une question de génération et de ressenti. Ce fut pour moi presqu'un défi, ce voyage au côté de Juan Diego pendant 516 pages allait.Il m'emporter?

Juan Diego Guerrero, écrivain américain célèbre, sur "Le retour" part faire un long voyage aux Philippines; un périple organisé par son ancien élève Clark French, qui l'adule, bien qu'ils soient en désaccord sur les questions religieuses et l'avortement (p.356).
Ayant le coeur fragile, Juan Diego prend régulièrement des bétabloquants pour le protéger des émotions fortes et de temps à autre un viagra au cas où. ....ça le rassure.
Balloté d'hôtels en aéroports, Juan Diego ne va pas suivre à la lettre les prescriptions de son amie médecin, et va prendre de façon désordonnée son traitement, ce qui lui occasionnera de nombreux troubles.Il sera entre rêve et réalité, et revivra des épisodes récurrents de son adolescence sur la décharge publique de Oaxaca au Mexique.Nous ferons connaissance de sa soeur Lupe, extra lucide, de sa mère , femme de ménage à l'orphelinat Jésuite , et prostituée, ainsi que des frères Pepe et Edwards Bonshaw,.Et c'est grâce aux frères Jésuites que Juan Diego se fera adopter par un drôle de couple ( je n'en dis pas plus) et émigrera aux États-Unis où il deviendra un écrivain célèbre. Lors de ce voyage, il fera aussi la connaissance de deux femmes : Miriam et Dorothy très mystérieuses, les a t-il rêvées??
Une étrange atmosphère où le mystique côtoie une sexualité débridée où l'humour jubilatoire
lors de scènes désopilantes, côtoie une gravité profonde concernant la religion et la condition humaine.Un Irving tout en contraste, qui n'a pas changé dans sa façon d'écrire et ses rapports avec l'église et en général avec l'espèce dite"humaine".
J'ai aimé ce roman , qu'il faut lire calmement , en s' immergeant dans cet univers à la "IRVING TRÈS spécial , pas forcément facile à appréhender. ♥♥♥♥
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