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4,17

sur 5377 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
The World According Garp
Traduction : Maurice Rambaud

Qui ne connaît pas « le Monde Selon Garp » de John Irving ? (En tous les cas, moi, je l'ai longtemps ignoré ...)

Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu et que j'envie, il s'agit d'un roman qui, par son ampleur et la série de « types » qu'il met en scène, évoque irrésistiblement un auteur comme Charles Dickens ou encore Thackeray. Mais, chez Irving, les bons sentiments, quand ils existent, sont toujours menacés par ce que le benjamin de la famille Garp avait l'habitude d'appeler « le Crapaud du Ressac. » C'est le Crapaud de l'Angoisse et aussi celui de la Mort qui, tôt ou tard, vient réclamer son dû.

Pourtant, on rit et l'on sourit beaucoup chez John Irving qui se fait ici une joie de renvoyer dos à dos tous les extrêmistes, que ceux-ci soient féministes ou machissimes. Sa peinture à la fois aiguë et burlesque des milieux féministes réjouira aussi bien les femmes que les hommes. Les anti-féministes sont, quant à eux, irrécupérables et si dangereux que l'un d'entre eux finit par assassiner la mère de Garp, l'intrépide Jenny Fields, laquelle, après la parution de son ouvrage autobiographique,

« Sexuellement Suspecte » - beau titre, n'est-ce pas ? - avait été revendiquée comme emblème par le mouvement féministe américain. le sel de la chose, c'est que Jenny ne se sentit jamais féministe dans l'âme. Simplement, elle cherchait à "aider ceux qui en ont besoin."

Il est révélateur de constater que, si Irving accorde repentance et réhabilitation à la féministe complètement exaltée qui abat ensuite le fils de Jenny, il n'offre en revanche aucun salut à l'assassin de Jenny. Pire : il le fait descendre immédiatement par son propre beau-frère.

« le Monde selon Garp », c'est aussi, imbriquée dans le roman, la première nouvelle vendue par le héros. Intitulée « La Pension Grillparzer » - Garp et sa mère se trouvaient à Vienne quand elle fut rédigée – elle apparaît comme un condensé de tout ce qui fait le charme et la profondeur du roman : humour, sens de l'absurde, compassion envers autrui, férocité pourtant, hantise de la mort aussi …

C'est encore la fantastique figure de Roberta Muldoon, ex-Robert Muldoon, ex-ailier des « Eagles » de New-York et qui, s'étant toujours sentie femme au plus profond de lui-même, choisit un jour de franchir le grand pas et de changer de sexe. Je n'en dirai rien d'autre : lisez et vous verrez bien.

C'est un enchaînement de situations et de personnages accompli avec une rare maîtrise. C'est un moment de grâce absolue dans la littérature du XXème siècle. C'est aussi une analyse précise de l'art d'écrire. Mais là où cela nous change agréablement de bien des sottises lues ici et là, elle est faite en toute humilité par un écrivain qui sait ce dont il parle et qui n'a que dégoût pour le snobisme sous toutes ses formes.

En bref, "Le Monde Selon Garp" est un grand roman. Lisez-le. ;o)
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C'est bien la première fois que je cherche mes mots pour d'écrire le livre.
Je l'ai dévoré, il m'a envoûté. Pourtant l'histoire est si imprévisible. Je crois que c'est ça qui m'a submergé. Tout ce cahot inattendu.
Ce roman est l'amour, le féminisme et la haine des différences.
Un hymne à la vie. Et quelle vie !

Un écrivain dont j'ai lu tant d'éloge, et je comprends pourquoi.
Merci à chacun d'entre vous, grâce à vos critiques, de m'avoir fait découvrir un tel roman. J'en ressors émerveillé…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Ce livre a ouvert des portes dans le mur de mon adolescence. J'y ai découvert que l'isolement de cette période et sa sensibilité exacerbée pouvaient être un lot commun, comme la famille Garp en était la preuve éclatante. Les mots d'Irving m'ont servi de carburant pour allumer des feux. de détresse et de signalement.

Je ne retrouve pas "le monde" comme je pensais l'avoir quitté. Les décennies l'éclairent sous un autre angle désormais et mettent à jour des récifs que ma jeune et frêle barque n'avait pas soupçonnés et encore moins redoutés. On ne craint que ce que l'on connaît déjà un peu ou ce que l'on pressent derrière la porte.

Le crapaud du ressac avait bondi entre mes jambes pour plonger dans l'eau, dans un coassement qui me laissa alors indifférent : "Garp ! Garp ! Garp !".

Comme dans nos livres d'enfants, ces méli-mélos où l'on pouvait interchanger chaussures, pantalons et hauts des personnages, Irving remet en jeu des thèmes, des lieux, des objets que l'on cherche dans tous ses romans, comme un fil presque ludique. Vienne, les prostituées, les problèmes zobologiques, les ours bien sûr, les pensions de famille, la lutte, le cirque, les campus universitaires, les transsexuels, les mutilations, l'assignation sexuelle.

Cet identique mis en scène dans des circonstances et des intrigues différentes nous donne l'illusion de la familiarité. On se sent toujours un peu chez soi dans un roman de John Irving.

La concupiscence est bien le moteur de ce roman, avec ses sonorités torves qui détruit autant qu'elle ne bâtit. le désir, le déséquilibre qu'elle crée fait avancer l'intrigue et peut-être même la créativité de Garp. Mais l'instabilité n'est pas anodine. le rire franc dilate la gorge pour mieux laisser le drame étrangler tout cela dans un hoquet brusque.

Elle fait tomber lourdement, et toucher les épaules sur le sol. Les blessures en attestent. On perd des bouts de soi-même, amputés, retranchés. Klaxons du fatum, avertissements funestes. Car bientôt d'autres membres manqueront. Des trous dans les photos de famille. Des visages floutés. le crapaud du ressac a le goût du sans.

Le remède pour nous ? Incurables ?

L'écriture ? Où se situe sa source ? Pourquoi et comment écrit-on ? C'est un effort on le sent bien quand Garp esquive et "fait du bricolage" pour ne pas se mettre devant sa machine à écrire. Comme une discipline sportive, l'écrivain doit sortir de sa zone de confort, s'éreinter. L'imagination est à ce prix. Travailler ce muscle sans relâche, pour le galber, l'hyperstrophier. Dans la douleur. Creuser des mines dans la page livide.

Ou alors, on tombe dans l'ornière de l'autofiction, de la biografrite qui s'auto-consomme, qui absorbe la vie, la famille, les amis pour en tirer son jus littéraire. Ce filon du réel est dangereux car il peut venir saper l'écosytème intime de l'écrivain. On y vient puiser des histoires, des traits de caractère, piller des tombes mais la ressource n'est pas inépuisable et la mémoire a ses failles.

Et l'écrit vient modifier à son tour le vécu, qui vient alimenter le récit à son tour, dans une ronde hallucinée, ouroboros qui finira par tout cannibaliser. Tragiquement.

Sur tout ça, le monde de l'édition vient rajouter un peu d'huile sur le feu, car le drame fait vendre. Moral ou pas.

Eléments biographiques de Garp, imagination, réalité, rêves, écrits, tout se brouille et perd ses limites. Mais existent-elles vraiment ?

Car écrire, et Irving le souligne ici, n'est pas anodin. C'est jouer une musique qui vient mettre en branle les atomes du vivant pour en tirer une mélodie dont on ne sait jamais ce qu'en retiendront les lecteurs...ballade sentimentale, marche funèbre, brûlot politique ?

Ce n'est pas pour rien que des pans entiers des livres de Garp se retrouvent enchâssés dans le roman comme des incantations, La pension Grillparzer, Procrastination, Vigilance, le second souffle du coucou, le monde selon Bensenhaver. Tous agissent à divers niveaux dans la vie de Garp, ne serait-ce qu'en négatif.

Il est d'ailleurs étonnant de voir Garp inventer des ours monocyclistes, des hommes marchant sur les mains, des diseurs de rêve quand il est entouré de personnages incroyables comme Roberta Muldoon, ex-ailier des Eagles de Philadelphie qui mériterait un livre à elle seule.

42 ans après sa parution, certains thèmes sont toujours d'actualité : féminismes, droit des femmes à disposer de leurs corps, violences sexuelles, assignation sexuelle, activisme, on en est encore là. Les questions restent sans réponse et le militantisme et ses formes divisent et font toujours autant débat.

Un de mes regrets est que le personnage de Garp père n'ait pas été plus utilisé. J'avais vraiment envie d'en savoir plus sur ce servant de "ball turret". Qu'est-ce qui motive un homme à volontairement choisir ce poste impossible collé au ventre d'un bombardier, dans une bulle de verre hérissée de deux canons de mitrailleuse ? Seul dans les airs à la merci du moindre shrapnel ?

Lorsque Garp fils se lance dans la controverse Ellen Jamesienne, tirant à boulets rouges sur ce groupuscule depuis sa machine à écrire, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à son père. Mitrailleur esseulé dans son cocon de verre, à la merci des balles perdues. Un mot de trop ou un tir de trop. C'est toujours un excès.

Une relecture agréable et nostalgique.
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Je relis Garp un peu plus de 30 ans après et je me souviens que ce fut une grosse claque : avec la découverte de la lecture compulsive, la rencontre d'une littérature puissante qui ouvre des horizons, transforme, fait grandir. Pour le jeune homme que j'étais, c'était une forme de roman d'apprentissage, une piste pour devenir un homme qui ne se juge pas supérieur en raison de ce que le hasard sa naissance a fait de lui, respectueux des femmes, des différences.

La magie fonctionne toujours, et si le roman a évidemment un peu vieilli, en fait pas tant que ça. Voilà ce qu'en disait John Irving en 2018 :

"En 1972-1975, quand j'ai commencé l'écriture du Monde selon Garp, je craignais que son sujet, la haine de la différence et des minorités sexuelles, ne soit dépassé avant que je ne l'aie terminé. C'était inconcevable pour moi que cette violence, si stupide, perdure. A sa sortie, en 1978, je pensais avoir écrit un roman comique et en colère, un livre féministe et une ode à ce mouvement, à la fois exaltée et grimée. Mais, surtout, je le croyais daté. J'avais tort ! Garp est toujours pertinent et ce n'est pas une bonne nouvelle. On devrait avoir honte que cette intolérance persiste."
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Le monde selon Garp, c'est un peu comme partager une boîte de chocolats avec Forrest Gump sur un banc ou partir à la pêche au big fish avec Edward Bloom.
Le monde selon Garp est un roman formigarpblement fabuleux, drôle, tragique, angoissant, tendre, violent, déroutant et inoubliable.
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« le Monde Selon Garp » est mon livre préféré, carrément. Et je tremble à l'idée même de vous en parler.

Je suis entré dans cette oeuvre comme en un monde drolatique et loufoque qui n'a, depuis lors, cessé de faire partie du mien.
Je crois avoir souri (quand je ne pleurais pas -de rire-) jusqu'à la fin.

Le titre : « The World According to Garp », est déjà un petit bijou en soi qui, en quelques mots, reflète la dimension existentielle d'une oeuvre qui ne se résume ni ne se raconte.

Qu'est-ce que le Monde, sinon ce que nous en percevons ?
Et qui sommes-NOUS ? Sinon, comme Garp, le fruit unique d'un désir de jouissance et/ou de procréation ?

S.T Garp est un homme qui aurait tout aussi bien pu être une femme (Roberta vous expliquera).
Son nom est la seule chose que son géniteur lui ait légué. Pour tout le reste, il y eut maman : personnage formidable et irremplaçable, comme le serait un amour absolu et éternel, si vous voyez ce que je veux dire…
Fils, père, mari (au foyer), écrivain et (surtout ?) lutteur, Garp se construit une identité hors du commun au fil d'une existence tragicomique, où se mêlent les personnages (et quels personnages !), les lieux, les époques et les styles littéraires.
Écrit en pleine révolution sexuelle, le livre aborde les rapports homme/femme (au sens large du terme :-) et remet en question la toute-puissance masculine si ancrée dans l'Amérique conservatrice.

Le Monde selon Garp est si foisonnant, qu'il appartiendra à chacun d'en percevoir et d'en conserver les pans qui viendront tapisser un petit coin du leur.
La mise en abyme est clairement assumée par Garp/Irving lorsqu'il rédige et place « le Monde selon Bensenhaver » au coeur de son récit. le monde d'un personnage est au coeur du monde de l'auteur dont l'oeuvre, à son tour, viendra prendre place dans celui du lecteur. (Si je ne suis pas clair, imaginez des cercles concentriques).

Pour moi, Garp n'est pas un personnage de roman, c'est un double qui, sans doute parce que je l'ai lu au bon moment, s'est lové dans mon imaginaire et m'a appris à construire le Monde selon moi.

All mine and all yours, Mister Irving.

Toot4ever1
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Lorsque l'on pense à nos lectures anciennes, il y a des livres que l'on a aimé mais dont on ne se souvient pas précisément et d'autres qui nous ont marqué suffisamment profondément pour laisser des souvenirs poignants.
"Le monde selon Garp" de John Irving fait partie de cette dernière catégorie. C'est un livre qui m'a bouleversée lorsque je l'ai lu dans ma jeunesse.
C'est donc une nouvelle lecture, quarante ans après sa parution, et je suis surprise de sa modernité, abordant des sujets brûlants toujours d'actualité.
Ce livre décrit les préoccupations et les angoisses d'un écrivain américain, S.T. Garp, et sa vision du monde. Il faut dire que son parcours n'est pas banal puisqu'il commence par sa conception qui donne le ton. Sa mère, Jenny, est infirmière dans un hôpital militaire et parce qu'elle désire un enfant sans homme saisit l'opportunité de l'érection d'un soldat agonisant pour l'engendrer. D'ailleurs, cela la rend sexuellement suspect mais ce sera aussi l'occasion pour elle de devenir célèbre bien plus tard, quand elle écrira son autobiographie. C'est au cours d'un séjour en Europe, à Vienne, que la mère et le fils vont commencer à écrire mais ce qui va distinguer Garp de sa mère c'est l'imagination puisqu'il écrit des romans.
La particularité du livre est la mise en abyme de certains chapitres écrits par Garp que l'on retrouve sous forme d'histoires intercalées. Mais le roman va bien au-delà de la création littéraire puisqu'il y est question de féminisme, de défense des femmes violées, de la famille, de l'épanouissement par le sport mais aussi d'angoisses (la crainte obsessionnelle de perdre des êtres chers, la paternité).
Il pose de vraie question comme : la concupiscence est-elle un problème d'homme ? Ou montre une amitié sans faille avec une transsexuelle, ce qui était tabou à l'époque.
C'est donc un livre provocateur et même si j'ai trouvé quelques longueurs (c'est un pavé), je confirme que "Le monde selon Garp" de John Irving mérite d'avoir été décrit comme un roman culte d'une génération.


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Pourquoi un tel succès international pour le monde selon Garp ? Sans doute en raison de son côté militant pour l'émancipation de la femme et pour l'acceptation, déjà en 1978, de la communauté LGBT.

Ce roman raconte la vie de Garp, fils d'une infirmière devenue célèbre après avoir rédigé sa biographie, lui-même écrivain et présenté dans son quotidien, sa vie de famille et son travail de création littéraire.

Certains points pourraient empêcher à première vue d'être complètement conquis : des personnages un peu trop caricaturaux notamment sur le féminisme, le handicap, les questions identitaires, des destinées souvent liées à la « concupiscence », terme et thème récurrent de l'oeuvre, quelques longueurs dans les 680 pages du récit et une construction très classique, chronologique, remontant un peu avant la naissance de Garp pour finir quelques années après sa mort en suivant ses proches car « le dénouement survient lorsque tous ceux qui étaient destinés à s'éteindre se sont éteints ».

Cependant, les thèmes abordés sont encore très actuels et l'utilisation d'éléments autobiographiques permet d'avoir une ambiance réaliste notamment sur le milieu universitaire, les lutteurs et la ville de Vienne dans les années 60.

Puis, par certains aspects, on comprend rapidement qu'on se trouve face à un auteur majeur de la littérature américaine : John Irving a une grande capacité à écrire des fictions prenantes et changeantes et il livre de belles réflexions sur le travail d'écriture et du romancier….

Enfin, le point d'orgue : la disparition d'un petit être plein de vie : rien n'est exposé, on s'aperçoit uniquement de l'absence au bout de quelques pages, on revient en arrière… Cela nous laisse stupéfait, choqué, interdit… Tout est fini. On en ressort, en tout cas pour ma part, beaucoup plus impressionné que par certaines scènes de violences assez développées. le chapitre 14 intitulé « le monde selon Marc Aurèle » restera gravé dans ma mémoire.
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Quand après quelques dizaines de pages je n'arrivais pas à entrer dans le roman, je me suis dit que peut-être John Irving n'était pas pour moi, en effet, je n'avais que moyennement apprécié "Une prière pour Owen" malgré quelques fulgurances et des scènes que je garde en mémoire quelques années après la lecture. Et puis, et puis tout doucement la magie opère, le style déconcertant et l'alternance de scènes cocasses avec des scènes beaucoup plus profondes sont la grande force de ce roman qui ne cède jamais à la facilité.
Irving condamne les extrémistes de tout bord que ce soient les féministes Ellen-Jamesiennes ou les hommes qui se sentent attaqués dans leur virilité par ces femmes qui revendiquent leur droit à choisir leur mode de vie.
L'angoisse de la mort, symbolisée par "le crapaud du ressac", est omniprésente dans le roman que ce soit dans les fictions écrites par Garp ou dans la vie de la famille de Garp. La faucheuse finie toujours par atteindre son but.
J'ai beaucoup ri et ai pris un plaisir énorme à la lecture de ce roman dans lequel Irving fait preuve d'une maitrise impressionnante de la narration. Une galerie de personnages très réussis, une imagination débordante, bref que du bonheur ce roman !

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Le monde selon Garp de John IRVING
(Points – Ed 1987)

Résumé : Alors qu'en 1943, face à une contraception défaillante, le souci de bien des femmes reste d'avoir un homme sans avoir d'enfant, la préoccupation de l'excentrique Jenny, infirmière dans un hôpital bostonien, est au contraire d'avoir un enfant bien à elle, mais surtout pas de fil à la patte. C'est pourquoi elle jette son dévolu sur le sergent technicien Garp, "opérationnellement" intact en dépit de son cerveau endommagé. de cette éphémère union naîtra S.T. Garp.
Impossible d'emprisonner en quelques phrases ce roman qui ne ressemble à aucun autre - une oeuvre débordante d'humour et d'énergie qui, par ses personnages colorés, exubérants, dingues, son foisonnement de péripéties et d'incidents rocambolesques, nous impose la vision d'un monde grotesque, chaotique, pétri de violence. Une parodie de notre monde où, comme le remarque un personnage, "l'assassinat est un sport amateur de plus en plus répandu" le Monde selon Garp, c'est d'abord le récit des rapports orageux et tendres entre une mère célèbre (devenue féministe malgré elle), et son fils écrivain, tous deux dotés d'un individualisme forcené. Leur oeuvre demeurera incomprise et sera déformée, exploitée par autrui.
Le Monde selon Garp, c'est aussi l'histoire irrésistible, émouvante, tragique, d'un homme généreux et angoissé aux prises avec ses rôles de fils, d'amant, d'époux, de père. (source Points 1981)

Mon avis : Encore un livre très difficile à décrire. Ce pavé énorme par le nombre de pages, par ce qu'il décrit, ce qu'il dénonce. Un roman magnifique écrit avec beaucoup d'ironie ; c'est du grand John Irving. C'est drôle parfois, émouvant souvent et c'est toujours juste. Aujourd'hui encore de nombreux sujets sont d'actualité et font toujours autant réfléchir. N'hésitez pas à entrer dans le monde de Garp.
Je vous conseille fortement la lecture de ce roman, c'est un coup de génie !

À lire avec des pâtes à la sauce tomate et une grosse miche de pain (p. 248), accompagnées d'un verre de vin rouge.

Instagram : @la_cath_a_strophes
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