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Critique de Meps


Je commence à être un lecteur régulier d'Irving. Après un début de parcours "original" (son autobiographie La petite amie imaginaire puis un roman pas parmi les plus connus Dernière nuit à Twisted River), je me suis attaqué au livre qui lui a valu le National Book Award le monde selon Garp. Dans ce parcours irrégulier, l'absence de logique m'amène maintenant à celui qui est sans doute son deuxième plus grand succès, celui qui est en tout cas le deuxième plus lu parmi les membres de Babelio.


Le sujet abordé ici par Irving est sensible et particulièrement aux États Unis. le livre est publié en 1985 et raconte une histoire qui se déroule dans les années 40... et la question de l'avortement est encore dans tous les débats actuels surtout depuis la récente décision de la Cour Suprême d'enlever au droit à l'avortement la protection fédérale. le récit d'Irving est donc engagé. En effet, même s'il présente le plus honnêtement possible les différentes positions sur le sujet, on ne peut pas ignorer le sentiment de l'auteur sur la question quand on découvre la ferveur des arguments du Dr Larch et la manière dont la narration nous montre l'évolution progressive des convictions de chacun.


Puisqu'on parle de narration, c'est je trouve la force principale du livre. L'auteur se joue régulièrement de nous, avec notamment un passage décrivant une coïncidence extraordinaire... qui finit par ne pas se produire et une ellipse de 15 ans qui nous prive d'un moment de tension dramatique annoncé et attendu. Ces contrepieds m'ont agréablement surpris car j'aime être déstabilisé !


J'ai été moins séduit par l'accumulation de notes de l'auteur, surtout au début, qui tend à relier son récit aux expériences vécues par son grand-père. Au delà de l'hommage touchant à son aïeul, on sent chez l'auteur l'envie de justifier de la crédibilité de son récit, quitte à l'alourdir. C'est d'autant plus étonnant dans un récit qui valorise le mensonge et l'intérêt de réinventer le réel, comme ne cesse de le faire le Dr Larch.


Et les passages obligés de chaque roman d'Irving, sont-ils bien là, me demanderez-vous ? Si la question de la filiation est au coeur du livre, si l'écriture est un fil rouge essentiel dans le récit, les apparitions habituelles de l'ours et de la lutte sont très furtives, vraiment anecdotiques. Comme si l'essentiel était ailleurs, comme si on ne pouvait risquer de diminuer l'importance de cette oeuvre de Dieu, cette utilité essentielle qui guide les personnages tout au long de leur destinée toute tracée.
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