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Josée Kamoun (Traducteur)
EAN : 9782020309011
780 pages
Seuil (08/07/1998)
3.75/5   498 notes
Résumé :
Le docteur Daruwalla consacre ses recherches à l'identification du gène du nanisme. Ses tribulations le conduisent dans les méandres de Bombay, depuis les villas de Malabar Hill jusqu’aux bouges de Kamathipura. Tour à tour, il rencontre de vénérables jésuites, des médecins de renom et des trapézistes en paillettes… Quand un homme est assassiné dans un club de golf sélect, l’inquiétude le gagne.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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John Irving est un exceptionnel conteur et fin observateur des âmes humaines, ça, tout le monde le sait… à voir ses succès réitérés en librairie, et le très large public qu'il touche plus ou moins à chaque fois. Sa notice wikipedia reprend l'ensemble de ses thèmes récurrents dans un tableau, cochant ou non leurs présences dans chaque livre de sa bibliographie.
On sait donc plus ou moins à quoi s'attendre à chaque nouveau livre, agaçant ou confortant chaque lecteur, selon ses velléités pour l'innovation. Je ne vois pas où se situerait de problème, tant son univers foisonne d'interrogations dont il ne ferra jamais complètement le tour. Cette magie opère plus ou moins à chaque fois… avec ce livre, je le trouve au sommet de son art.

Présenté comme son livre le plus « compliqué » (toujours sur cet encyclopédie numérique gratuit), j'y substituerais « ambitieux », tant je n'y ai rencontré aucune difficulté; sa structure remplies de digressions est aussi évidente que ses nombreux personnages sont complexes, questionnant frontalement cette « réalité qui dépasse la fiction », ou son contraire…

Années 90, grande liberté de ton, que permettait l'époque, il avance sans condescendance, appelant un chat un chat, voyant à chaque fois l'ours dans les fromages que se racontent les gens. Champagne.
Amoureux des déracinés, des déclassés, des désorientés, sans jamais les prendre pour autre chose que des hommes et des femmes.
Personne ne viendra lui chercher des noises, tant ses livres suivants, certains plus consensuels, sont venus confirmer son farouche humanisme, témoin du monde, de ses différences culturelles parfois issues simplement de l'ignorance de l'autre.

Un docteur presqu'aussi inoubliable que le gynécologue de « L'oeuvre de Dieu, la part du Diable », de l'humour et d'habiles zones d'ombres… et cet avant-propos de l'auteur, précisant, pour mieux brouiller, l'intention de ce roman EN Inde et non pas SUR l'Inde…
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Encore un chef d'oeuvre de John Irving ou il aborde ses thèmes favoris : l'abandon, la filiation, l'enfance, l'adoption, la sexualité et ici la prostitution et une enquête policière assez particulière !
Même s'il prétend, en préambule que son roman ne porte pas sur l'Inde, il nous plonge dans cette nation foisonnante de peuples, de religions, de coutumes diverses et dans les couches obscures des bordels, des pauvres gens qui sont prêts à tout pour vivre et, en particulier dans le monde du cirque ou les nains arrivent à trouver une place avec leur infirmité !
Il faut dire que le docteur Farrokh Daruwalla est un" parsi" issu d'une ancienne famille qui s'était réfugiée en Inde pour fuir les musulmans, il est orthopédiste et en plus de ses fonctions traditionnelles, il cherche à identifier le gène du nanisme et, pour ce faire : il aide et soigne volontiers les nains du Grand Cirque : le Nil Bleu ! Il y a Vinod, qui a sa propre petite entreprise de "taxis", son épouse Deepa qui tente de sauver du bordel des prostituées pour les reconvertir en artistes de cirque.
Farrokh est membre du très chic Duckworth Club, or un crime a été commis au golf sur la personne de Mr Lal, aussitôt Patel va venir mener l'enquête car il y aurait un sérial killer qui avec la même procédure aurait déja fait de nombreuses victimes ! Nancy, hippie U.S connaissait l'assassin à l'époque ou elle vivait avec Dieter, un dealer allemand qui cachait la drogue et son argent dans un godemiché et, c'est avec elle, devenue l'épouse de Patel qu'un piège va être mis en place pour découvrir l'homme ou la femme (ou les 2 en même temps ! ) qui 20 ans auparavant tuait de façon bizarre des travestis !
Mais, la passion de Farrokh est l'écriture de" scénarii " dans lesquels l'acteur " John D'" joue le rôle de l'inspecteur Dhar. Il faut préciser que "John d''" ( Dhar) est son fils adoptif car un couple américain avait eu, lors d'un tournage 20 ans auparavant des jumeaux et, la mère Véra en avait laissé un aux Daruwalla et emporté un autre Martin Mills aux U.S.
C'est un grand quiproquo quand Martin revient en Inde pour une mission jésuite et, qu'il va devoir rencontrer l'inspecteur Dhar : en effet ce dernier est haï par les" hiras", les prostituées en tout genre qui ne rêvent que de le lyncher ! Et, Martin ne comprend pas qu'on le confonde avec cet inspecteur qu'il ne connait pas et, il va se faire battre, humilier car il pense être en mission, il supporte ces brutalités comme un signe de Dieu pour l'éprouver ! Finalement, Farrokh va les faire se rencontrer, se découvrir et ils partiront en Suisse ! de même, le docteur et Julia vont retourner à Toronto, il va faire du bénévolat mais il reste nostalgique de l'Inde, du cirque et de tous ceux qu'il a soigné, aidé ! En réfléchissant, il réalise qu'il a toujours été un étranger quelque part et, que le racisme dont il a souffert en Inde est encore plus fort au Canada !
Un roman foisonnant, d'une grande densité et d'une grande profondeur, burlesque, acide mais très humain et optimiste.
L.C thématique de Novembre 2021 : vider sa PAL 2
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Presque 800 pages en poche, cela a de quoi vous tenir pendant un moment et c'est presque avec tristesse que je referme ce bouquin. Ce n'est pas le roman le plus connu de John Irving et bien que l'action se situe dans « l'incredible India » on retrouve les thématiques chères à Irving : l'abandon, la filiation, l'adoption, la prostitution.
Le Dr Daruwalla , chirurgien orthopédiste, émigré à Toronto, revient régulièrement à Bombay pour s'adonner à sa passion : l'écriture de séries policières dans lesquelles il met en scène son fils adoptif, alias « l'inspecteur Dhar ». La série déchaîne les passions en Inde et bientôt, fiction et meurtres en série vont s'entremêler. La recherche d'un sérial killer va servir de trame tout le long du roman. L'Inde bien évidemment est omniprésente : c'est foisonnant, odorant, déconcertant, nonchalant…
On retrouve toute la verve, le drolatique, le fantasque, le rocambolesque de l'auteur. Les personnages, les situations relèvent du burlesque mais comme souvent chez Irving sous cette apparente légèreté, se révèle le tragique…
Petit bémol cependant: il y a parfois quelques longueurs.
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Le tout premier livre de John Irving que j'ai lu, pris par hasard dans une bibliothèque.
Quelle bonheur ! J'ai eu l'impression qu'à travers un suspens policier assez classique, il offrait une fresque de tout ce que l'humanité a de grand et de petits, autour de thèmes magistralement traités (filiation, culpabilité, vengeance...).
J'ai plongé dedans comme dans un océan en me disant : c'est trop fort, il ne peut pas faire mieux, ni même aussi bien. Je me trompais, et je l'ai découvert avec L'oeuvre de Dieu la part du Diable, puis d'autres encore... Irving arrive à mettre toute l'humanité dans ses livres, sans se répéter.
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Parmi les livres de John Irving il y a eu le Monde selon Garp, mais dans tous les autres aussi c'est du monde selon Irving qu'il s'agit. On y frise le surréalisme et on y fait des permanentes au loufoque. Pépites d'humour dans l'humanisme le plus convaincu. La beauté de l'absurde. La Science de la Fiction. Oui, contrairement à ce que j'ai cru mal lire, Irving est un écrivain majeur et j'ai retardé les dernières pages, mot à mot, goutte à goutte. Et puis il a fallu refermer le gros livre qui aurait pu l'être plus encore. Mais bon, déjà sept ans de travail… alors quand même un long merci, Mr Irving.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu’ils sortirent entre les deux rangées de tentes, ils virent que les artistes étaient déjà en costumes ; on faisait déjà prendre l’allée centrale aux éléphants. Dans les coulisses du grand chapiteau, les chevaux étaient en ligne. Un machiniste avait déjà sellé le premier. Puis, un entraîneur donna une bourrade avec son bâton à un grand chimpanzé, et l’animal fit un saut en hauteur d’au moins un mètre cinquante. Le cheval s’avançait, nerveux ; il avait fait un pas ou deux lorsque le chimpanzé atterrit sur la selle. Il s’y est mis à quatre pattes ; et lorsque l’entraîneur toucha la selle de son bâton, il fit un saut périlleux avant sur le dos du cheval ; puis un second.

L’orchestre était déjà sur sa plate-forme, au-dessus de l’arène, qui se remplissait encore. Les visiteurs allaient gêner le passage s’ils restaient en coulisses, mais Monsieur Das, le présentateur, n’avait pas paru, et il n’y avait personne pour leur indiquer leurs sièges. Martin Mills suggéra qu’ils en prennent tout seuls, avant que le chapiteau ne soit plein. Le docteur Daruwalla n’appréciait pas cette désinvolture. Tandis qu’ils se disputaient sur la conduite à tenir, le chimpanzé qui faisait les sauts périlleux à cheval fut distrait. Il fut distrait par Martin Mills.

Ce chimpanzé était un vieux mâle, nommé Gautam, parce que tout bébé, il offrait déjà une ressemblance frappante avec Bouddha : il pouvait rester dans la même position et fixer le même objet pendant des heures. Avec l’âge, ses capacités de méditation s’étaient développées, et il pouvait pratiquer certains exercices répétitifs ; les sauts périlleux à cheval n’en étaient qu’un exemple. Gautam pouvait répéter le mouvement indéfiniment ; que le cheval galope ou reste immobile, il atterrissait toujours sur la selle. Depuis quelques temps, toutefois, il ne manifestait plus le même enthousiasme dans ses sauts périlleux ni dans ses autres activités ; Kunal, son entraîneur, mettait cette baisse de régime sur le compte de la passion du gros singe pour une jeune femelle nommée Mira. Mira venait d’arriver au Grand Nil bleu, et l’on voyait Gautam soupirer pour elle, souvent dans des moments peu propices.

S’il apercevait Mira lorsqu’il faisait ses sauts périlleux, il ratait la selle, et même le cheval. C’est pourquoi Mira montait un cheval très en avant dans le cortège d’animaux qui défilaient sous le grand chapiteau lors de la parade de présentation. C’est seulement lorsque le vieux chimpanzé faisait ses échauffements en coulisse qu’il pouvait apercevoir Mira ; on la tenait près des éléphants parce qu’il avait peur d’eux.
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Le Dr Daruwalla commençait tous les romans avec une impatience
irritable. [ ... ]
il plongeait dans le livre, nerveusement ; il accumulait de menus
griefs contre l'auteur jusqu'à ce qu'il tombe sur quelque chose qui le
persuade de la valeur de l'oeuvre ou, au contraire, jusqu'à ce qu'il
repère une bourde caractérisée, ou se mette à s'ennuyer ferme - et
alors, dans les deux cas, il ne lisait pas un mot de plus.

p. 197.


C'est tout à fait ce que je fais aussi !
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Comme tout bon roman, le livre le berçait,le mettait dans un état de lucidité sereine,et puis, sans préavis, lui donnait une bonne secousse qui le désarçonnait totalement.
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Il y avait des choses sur lesquelles on pouvait compter chez les lions. Ils étaient toujours eux-mêmes. Ils n'essayaient pas d'être autre chose, contrairement au docteur, qui s'obstinait à essayer d'écrire, ou d'être indien.
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Après tout, la religion catholique baignait dans le sang; Celui du Christ, celui des saints et des martyrs.
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