Parfois l’innovation relève de la convergence. Une idée grandiose se présente juste au moment où la technologie existe pour la mettre en œuvre. Par exemple, l’idée d’envoyer un homme sur la Lune a été soumise précisément quand les progrès des circuits intégrés permettaient de loger des systèmes de guidage informatisés dans l’ogive d’une fusée. Il y a toutefois d’autres cas où le moment est mal choisi. Charles Babbage publia son article sur une calculatrice perfectionnée en 1837, mais il fallut cent ans pour accumuler les dizaines d’avancées technologiques nécessaires pour construire un ordinateur.
L’aptitude d’Ada à apprécier la beauté des mathématiques est un don qui échappe à bien des gens, y compris certains qui se prennent pour des intellectuels. Elle se rendait compte que les mathématiques étaient un langage élégant, capable de décrire les harmonies de l’univers, et, parfois, d’être poétique. Malgré les efforts de sa mère, elle demeura la fille de son père, douée d’une sensibilité poétique lui permettant de considérer une équation comme un coup de pinceau qui peignait un aspect de la splendeur physique de la nature, tout comme elle pouvait se représenter la « mer couleur de vin » d’Homère ou une femme qui « marche en beauté, telle la nuit » de Byron. Mais l’attrait des mathématiques était encore plus profond : il était d’ordre spirituel. Les mathématiques, disait-elle, « constituent le seul langage par l’entremise duquel nous puissions correctement exprimer les grandioses réalités du monde naturel » et elles nous permettent de décrire « les changements dans les relations mutuelles » qui se déploient dans la création. Elles sont « l’instrument grâce auquel le faible esprit de l’homme peut le plus efficacement déchiffrer les œuvres du Créateur ».
“Les machines peuvent-elles penser ?” » Avec une espièglerie de potache, il inventa alors un jeu – toujours d’actualité et toujours au centre de débats – pour donner un sens empirique à ladite question. Il proposait une définition purement opérationnelle de l’intelligence artificielle : si la production d’une machine est impossible à distinguer de celle d’un cerveau humain, alors nous n’avons pas de raison valable d’affirmer avec insistance que cette machine ne « pense » pas.
De même, en géométrie, elle exigeait souvent des procédés visuels pour se représenter des problèmes, par exemple comment les intersections de cercles dans une sphère la partagent en diverses formes.
Il n’existe pas de problème insoluble.
Extrait du livre audio « Elon Musk » de Walter Isaacson, traduit Johan-Frédérik Hel Guedj et Pierre Reignier, lu par Thierry Blanc. Parution numérique le 22 novembre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/elon-musk-9791035415648/