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Critique de Alfaric


Ah ça, le Japon est vraiment une terre de prédilection pour la culture horrifique. Dans ce manga, Ken Kaneki était un jeune étudiant amoureux de la belle bibliophile Lise, une cliente du café L'Antique, et il est le plus heureux des hommes quand la belle gosse littéraire accepte un rendez-vous amoureux, mais celui-ci tourne au cauchemar… Tous les deux sont victimes d'un tragique accident de chantier : Lise meurt, et ses organes sont transplantés à Ken qui obtient la vie sauve pour basculer dans un autre monde, celui des goules anthropophages… Et le voici bientôt pris entre les guerres de territoires entre créatures de la nuit et les purges effectuées par les inquisiteurs-chasseurs du gouvernement ! (à moins que sa situation particulière de sang-mêlé n'en fasse le parfait médiateur pour réconcilier humains et créatures de la nuit ?)


Après un tome 3 riche en action, Sui Ishida renoue avec les tranches de vie consacrées au quotidien des goules :
- Ken essaye de découvrir si le Docteur Kano sait qu'il n'est plus humain
- Hide s'intéresse de plus en plus aux faits divers liés aux goules
- Ken devient la coqueluche des goules du 20e arrondissement suite à son affrontement avec les colombes
- Ken s'entraîne avec Toka et Renji, avant d'aller passer une soirée avec Itori, Uta et Renji
- Ken vient en aide à la goule Nishiki Nishio et à sa petite amie humaine Kimi

L'auteur fait un peu de foreshadowing en laissant supposer que la mort de Lise était un meurtre et pas un accident, et en développant la légende urbaine de la Goule à l'Oeil Ecarlate… Tout cela est intéressant sauf que l'auteur s'emmêle grandement les pinceaux :
- il faut qu'il arrête avec les explications médicales : c'est de pire en pire, et si vous avez quelques souvenirs de vos cours de SVT au lycée vous pourriez rager…
- pourquoi développer l'idée des goules hybrides super puissantes après avoir plus ou moins expliqué que les goules hybrides étaient super faibles ?
- vu le nombre des goules à Tokyo et leur appétit féroce, moi je ne sortirais plus le soir, je refuserais de me retrouver seul où que ce soit et quand que ce soit, et je demanderais un test ADN de tout mon entourage, voisins et collègues y compris… Or dans le manga, les gens sont super zen ! Pire que des moutons allant à l'abattoir…
- pourquoi nous avoir expliqué que Toka était étudiante et plus âgée que Ken, pour en faire une lycéenne dans le tome 4 ? Grosse incohérence des familles ou volonté éditoriale de racoler le public Young Adult ?

Heureusement l'introduction du personnage du Shu Tsukiyama alias Gourmet permet de rattraper tout cela (un personnage qui n'est pas sans rappeler le Jean-Baptiste Grenouille du roman "Le Parfum" de Patrick Süskind). Oh, qu'il est bien glauque d'insister autant sur la description des goûts et des odeurs dans un manga dont le thème principal est l'anthropophagie… On a presque une version horrifique des "Gouttes de Dieu" avec tous ces emprunts aux mangas dédiés à bonne chère !
Itori charge Ken de se renseigner sur un mystérieux restaurant élitiste… Et Ken va en découvrir beaucoup trop, en se rappelant à ses bons souvenirs d'"Un Restaurant bien ordonné" / "Chûmon no Ooi Ryoriten". Je vous laisse le plaisir de la découverte ! (remember "L'Auberge Rouge")


L'ambiance sombre et malsaine est bien rendue par les dessins. Les charadesign est simple mais soigné, les arrière-plans qu'il soit détaillés ou épurés sont travaillés et pour ne rien gâcher le découpage est globalement bien réussi. Personnellement je trouve que le travaille de Sui Ishida n'est pas très soin de celui Takeshi Obata, mais en mode dark attitude ! ^^

Tout cela rappelle quand même tous trucs urban fantasy des années 1980/1990, notamment ce bon vieux "World of Darkness" pour ceux qui ont un peu roulé leur bosse dans le jeu de rôle, mais quand c'est bien fait on se souvient pourquoi tout c'était des bonnes idées à la base, en sachant que les bonnes idées sont faites pour être reprises

PS :
Misuno Karube qui se fait arracher les yeux par Shu, qui se fait un plaisir de les déguster dans un restaurant bon chic bon genre avec couteau et fourchette… Sérieusement, chez Glénat vous trouvez vraiment que c'est du shonen ça ? A cause de conneries de ce genre, Familles de France et cie vont encore hurler que les mangas c'est des trucs violents qui pervertissent les enfants… VDM
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