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sur 1283 notes
Délicatesse et subtilité sont les deux mots qui me viennent à l'esprit pour qualifier ce livre étonnant. Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature 2017, a osé un pas de côté, en nous offrant cette histoire matinée de science-fiction qui, sous des abords assez simples, nous interroge sur notre humanité, notre part unique et insaisissable. le tour de force est de donner la parole à un robot dont nous suivons les pensées, les raisonnements, l'évolution, la vision. L'écriture, voix d'une intelligence artificielle, se veut logiquement particulière, simple, sobre et évolutive.

Klara est une A.A, une Amie Artificielle, un robot intelligent conçu pour partager la vie des enfants et des adolescents. Dans le magasin dans lequel elle attend enfin d'être choisie, nous comprenons que, par rapport aux autres A.A., elle est dotée d'un grand sens de l'observation, de curiosité et d'intelligence. Lorsque Josie, une adolescente de 13 ans, entre dans le magasin avec sa maman, c'est le coup de foudre mutuel. Elles se sont choisies. Klara entre donc dans cette nouvelle famille. Mais Josie est malade, affection assez étrange dont nous ne savons trop rien, qui la fatigue et engendre une ambiance particulière dans la maisonnée. Klara fait également la connaissance de Rick, le voisin, petit ami de Josie. le soleil est une préoccupation omniprésente pour Klara d'où elle puise son énergie, ses nutriments. A tel point qu'il devient source de prières et auprès duquel Klara se voit confier une mission rédemptrice pour sauver la jeune fille.

Si je suis restée dubitative sur la ferveur et l'espoir quasi religieux ressentis très vite par Klara auprès du soleil, j'ai particulièrement aimé l'ambiance distillée dans ce livre du fait même de découvrir paysages et intérieurs avec les yeux du robot. C'est très original car sa vision s'ajuste en permanence, notamment lors de déplacement, que ce soit en marchant ou en roulant en voiture, et ces ajustements se réalisent au moyen de visions parcellaires par « boites », par pixels, souvent mis en évidence à tel point que j'avais l'impression de voir moi aussi de cette façon :

« Puis je regardai au-dessus de la tête de Rick et je vis que le ciel s'était divisé en segments de forme irrégulière. Certains étaient orangés ou rose brillant, tandis que d'autres contenaient des morceaux du ciel nocturne, et dans un angle ou sur un bord, des sections de la lune. À mesure que Rick avançait, les segments se chevauchaient et se remplaçaient entre eux, même lorsque nous franchîmes un autre portail-cadre. Puis l'herbe, au lieu d'être délicate et ondulante, apparut sous la forme de plaques horizontales… ».

J'ai beaucoup apprécié ces visions kaléidoscopiques, également lorsque Klara comprend que son interlocuteur a une réaction un peu vive :

« La mère se pencha au-dessus de la table pour me voir de plus près et son visage remplit huit boîtes, laissant seulement les boîtes périphériques pour la cascade, et j'eus l'impression un instant que son expression variait d'une boîte à l'autre. Dans l'une d'elles, par exemple, ses yeux riaient cruellement, mais dans la suivante, ils étaient pleins de tristesse ».

Par ailleurs, fait subtil, nous percevons l'évolution de Klara qui, au fur et à mesure de ses observations, apprend les émotions, leur complexité, leurs nuances, jusqu'au point de les ressentir, chose importante selon elle, pour aider au mieux Josie. A en devenir presque plus humaine que les protagonistes en chair et en os, souvent étouffés par leurs failles et leurs difficultés. A en devenir humaine jusqu'au sacrifice d'elle-même.

« J'ai beaucoup de sentiments, j'en suis persuadée. Plus j'observe, et plus les sentiments auxquels j'ai accès sont nombreux. »

Certains passages sont déroutants, comme lorsque la mère, soucieuse, interroge Klara avant de se décider à l'acheter :

« Klara, commença la mère, je ne veux pas que tu te tournes vers Josie. Maintenant dis-moi, sans la regarder. de quelle couleur sont ses yeux ? — Gris, madame. — Bien. Josie, je veux que tu restes absolument silencieuse. Klara. La voix de ma fille. Tu viens de l'entendre parler à l'instant. Comment définirais-tu son timbre ? — La tessiture de sa voix parlée s'étend du la bémol au do aigu. — Vraiment ? » Il y eut un autre silence, puis la mère reprit : « Une dernière question, Klara. Qu'as-tu remarqué à propos de la démarche de ma fille ? — Elle a peut-être une faiblesse dans la hanche gauche. Et son épaule droite est susceptible de provoquer des douleurs, donc Josie marche d'une manière qui la protège d'un mouvement brusque ou d'un choc inutile. »

Enfin et surtout, c'est un livre qui soulève de nombreuses questions. Nous devinons que dans ce futur sans ancrage temporel précis, une forme de sélection sociale décide du destin des gens et que la société a accepté et est soumise à l'intelligence artificielle. Nous nous interrogeons, avec les adultes de la génération précédente, sur l'essence de chaque être humain, sur sa part non transférable, copiable, par une simple intelligence artificielle.

« Notre génération reste attachée aux sentiments d'avant. Une partie de nous-mêmes refuse de lâcher. C'est la partie qui s'obstine à croire qu'il y a quelque chose d'inatteignable au fond de chacun d'entre nous. Quelque chose d'unique, qu'il est impossible de transférer. Mais il n'existe rien de tel, nous le savons à présent. Vous le savez ».

La lecture de ce livre est très agréable. Si le scénario proprement basé sur la science-fiction est un peu simpliste, nous comprenons vite que cet angle futuriste n'est qu'un vernis pour permettre à l'auteur, à l'aube de cette vague déferlante de l'IA, de s'interroger sur notre part d'humanité. Les questions soulevées m'ont interpellée et le fait de se placer du point de vue du robot m'a passionnée. Je me suis réellement attachée à Klara, grâce, sans aucun doute, à la délicatesse distillée par Kazuo Ishiguro, au ton juste qu'il lui a prêté. A la grâce qu'il a su lui insuffler.
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Pas d'ancrage temporel pour ce roman de science-fiction, situé dans un futur indéterminé. On se déplace encore en voiture que l'on pilote, les oblongs sont l'équivalent de nos téléphones mobiles et l'intelligence artificielle ne fascine plus personne : elle existe, et on est en droit d'y recourir.

C'est Klara qui parle, une adolescente en quête d'une amie réelle, alors qu'elle est le fruit d'une conception technique aboutie. Josie la repère dans la vitrine, et souhaite de tout son coeur acquérir l'Amie Artificielle qui la soutiendra dans ses moments de faiblesse. On l'apprend rapidement, Josie est gravement malade.

Si l'histoire débute à la façon d'un roman jeunesse, on n'en reste pas là. C'est peu à peu que l'auteur, par petites touches, développe un récit complexe, bien au delà d'un débat autour de l'intelligence artificielle. C'est de la vie, de ses limites et de ce que la technologie peut apporter pour compenser la perte, qu'il s'agit.

L'environnement est décrit à l'aune de ce que perçoit Klara, avec des paysages pixelisés avant d'apparaitre compréhensibles, au gré de ses performances techniques et de l'énergie dont elle dispose.
Est-elle conçue pour ce culte inconditionnel du Soleil, sorte de Dieu bienfaisant, source d'une énergie indispensable mais aussi objet de prières importantes ?

On comprend aussi qu'une terrible forme de sélection sociale décide du destin de chaque individu. L'humain utilise les progrès pour le meilleur et pour le pire.

Le roman démarre lentement, mais à petites touches on perçoit les enjeux ce cette histoire et ce personnage artificiel est malgré cela émouvant, et pose la question fondamentale : qu'est-ce qu'être humain ?

Belle découverte de cet auteur, Prix Nobel de littérature en 2017.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Il faut parfois persévérer avec un auteur pour réussir à rentrer dans son univers, pour l'accepter tel qu'il est, pour accueillir avec bienveillance l'invitation qu'il nous adresse, nous les lecteurs, à y pénétrer. C'est l'expérience que j'ai pu vivre avec Kazuo Ishiguro, après Auprès de moi toujours, en découvrant Klara et le soleil.

On a tendance à dire que l'Académie Nobel est très conservatrice et qu'elle refuse de couronner des genres considérés comme mineurs, tels le polar ou les littératures de l'imaginaire. Pourtant, quand on lit Ishiguro, Nobel 2017, (en tout cas dans ces deux livres), on peut se dire que c'est bien un auteur de science-fiction qui est couronné. Ishiguro s'interroge sur la technologie récente et ce que ses progrès permettront. Alors que la génétique était au centre d'Auprès de moi toujours, c'est bien l'intelligence artificielle qui est ici au coeur du livre. Klara est une Amie Artificielle, et nous le savons dès le début du roman. L'aura de mystère qui planait sur Kath, Ruth et Tommy dans Auprès de moi toujours est ici directement explicitée. Et pourtant, c'est bien l'incertitude et le mystère qui me semblent être les caractéristiques de l'univers de l'auteur. On ne sait jamais vraiment où ni quand se déroule le récit. Beaucoup d'éléments de cette nouvelle société sont clarifiés très progressivement et rien n'est totalement sûr. Qu'est-ce qui fait que certains jeunes sont "relevés "et d'autres non... et tout simplement qu'est-ce que c'est qu'être relevé ? Pourquoi certains humains semblent avoir quitté leur travail, l'ont-ils fait de leur plain gré ou ont-ils été remplacés ? A plusieurs moments du récit, on se dit qu'on a compris mais l'auteur semble prendre un malin plaisir à ne jamais totalement nous placer en état de certitude complète.

Comme souvent dans les littératures de ce genre, en venant explorer le thème de l'intelligence artificielle, c'est bien notre humanité qui est interrogée en miroir, ce qui fait sa spécificité. Est-il complètement illusoire de croire que l'humain est irremplaçable, inimitable ? Ishiguro pose ses questions éternelles de la SF mais il le fait dans un style très recherché, ce style qui lui a sans doute permis d'accéder au Graal du Nobel. Il mène une recherche constante pour tenter de saisir au plus près la représentation de notre monde que peuvent avoir ces intelligences artificielles. En mélangeant technologie et magie, il brouille les frontières et nous fait nous questionner sur ce que nous attendons de la science : des certitudes ou encore plus de féérie dans un monde désabusé.
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Autant le dire d'emblée, je suis fan de Kazuo Ishiguro ! J'ai adoré tous ses livres (mon préféré est "l'inconsolé, si si) alors il n'y a aucune surprise concernant son dernier titre, "Klara et le soleil", j'ai ADORÉ !

Pour ceux qui connaissent l'oeuvre de Kazuo Ishiguro, "Klara et le soleil" est dans la même veine que "Auprès de moi toujours".

L'action se déroule dans un futur pas si lointain, peut-être une petite cinquantaine d'années, où l'avancée sur l'intelligence artificielle et la robotique a conduit à une certaine obsolescence de l'humain... et ce sont les enfants qui paient le prix fort de cette modernité.

Pendant ma lecture de "Klara et le soleil", j'ai constamment pensé à Isaac Asimov et son cycle des robots !

On est bien d'accord, l'écriture de Kazuo Ishiguro qui est tout en finesse, en sous-entendu et en non-dit n'a rien à voir avec celle d'Asimov (quoique que ?). Mais les 3 lois de la robotique énoncées par Asimov sont présentes dans tout le livre :

          "Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger"

          "Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi"

          "Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi"

Bon, il y a aussi la loi zéro... mais c'est inutile d'en parler ici !

Klara, la narratrice du roman, est un robot destiné à tenir compagnie aux enfants (un tamagotchi super évolué).

C'est une amie artificielle selon les termes de Kazuo Ishiguro... Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait froid dans le dos car ça laisse imaginer toute l'étendue de la solitude dans laquelle les enfants se trouvent...

Mais comme un robot ne peut rester passif (1ère loi de la robotique), Klara laisse "traîner ses oreilles" et rapporte les brides de conversations qu'elle surprend mais ne comprend pas forcément. Elle est très intelligente mais très naïve également, ce qui la rend très attachante. Elle n'hésite pas pas à prendre des initiatives en cas de besoin (2ème loi de la robotique) mais sans mettre sa propre existence trop en danger (3ème loi de la robotique). Jusqu'à ce qu'arrive sa propre obsolescence...

Dans "Klara et le soleil", rien n'est dit clairement Kazuo Ishiguro demande à son.sa lecteur.rice de faire marcher son cerveau... il ne nous prend pas pour des idiots comme les politiciens le font et c'est ce que j'apprécie le plus avec lui.


Klara et le soleil, de Kazuo Ishiguro
Traduit par l'excellente Anne Rabinovitch
Éditions Gallimard
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J'ai été fascinée par ce roman d'anticipation, comme j'ai pu l'être par " La ballade de Lila K" de Blandine le Callet. Pourtant, ce n'est pas du tout un genre littéraire qui m'attire. Mais l'auteur, dont j'ai apprécié, dans un autre style, " Les vestiges du jour" et " Quand nous étions orphelins", me plait.

Klara est une AA , comprenez une amie artificielle, bref un robot, qui se destine à tenir compagnie à un enfant ou un adolescent. C'est elle la narratrice. Observatrice, désireuse de comprendre les humains, depuis la vitrine du magasin où elle est exposée, attendant comme un jouet d'être achetée, elle jette un regard curieux et perspicace sur son environnement. La gérante a bien compris qu'elle était spéciale, plus intelligente que les autres robots, plus en empathie que les nouveaux modèles, les B3.

Quand Josie, une toute jeune fille,porte son dévolu sur elle, Klara est heureuse et prête à se montrer la plus efficace possible. Des soucis, des obstacles l'attendent, notamment l'étrange maladie dont souffre Josie...

Je m'attendais à vite m'ennuyer car je me disais que donner le point de vue d'un robot allait être limité et répétitif. Eh bien, pas du tout. Il faut dire que Klara, malgré ses phrases convenues, comme récitées, et cette façon de créer une distance avec ses interlocuteurs en s'adressant à eux à la 3ème personne, a une approche intéressante des êtres. Elle est touchante aussi dans sa volonté d'aider Josie, coûte que coûte.

Je me suis attachée à son destin, lié aux nutriments du soleil ( d'oû le titre) , j'ai découvert un futur proche énigmatique, froid et inquiétant.Tout est suggéré, et le lecteur peut faire vagabonder à son gré son imagination. Un livre tres attractif, original. A découvrir!
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"- Jusqu'à ces derniers temps, je ne pensais pas que les humains pouvaient choisir la solitude. Que le désir de ne pas être seul pouvait être balayé par une force plus puissante.
- Vous êtes vraiment mignonne. Vous ne parlez pas beaucoup, mais je vois que vous réfléchissez."
Du magasin au foyer qui l'a achetée, puis à… (vous verrez bien), voici la vie… euh, la durée d'utilisation du robot Klara, Amie Artificielle conçue pour tenir compagnie à une adolescente : fonction qui nécessite des qualités d'observation, de compréhension et de dévouement à l'espèce humaine. Voilà l'histoire.
Et en terminant ce roman merveilleux, je me dis que c'est à ça que ça sert, la littérature.
La littérature nous raconte des histoires.
Et raconter des histoires, ça pose des questions.
Poser des questions, ça nous amène à réfléchir.
Et la réflexion conduit (devrait conduire) à rendre le monde meilleur.
C'est ça, le rôle de la littérature.
Parce qu'Ishiguro est un merveilleux conteur d'histoires, parce qu'il parvient à créer des personnages si incarnés qu'on s'y attache très fort, fussent-ils des robots, parce que son écriture nous pose si intelligemment des questions…
… sa littérature, j'en suis convaincue, peut rendre le monde meilleur.

Traduction parfaite d'Anne Rabinovitch.
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Un chef-d'oeuvre de plus dans l'oeuvre déjà si somptueuse de Kazuo Ishiguro, écrivain britannique d'origine japonaise né en 1954, arrivé en Grande-Bretagne à l'âge de 6 ans, et auteur, entre autres, des Vestiges du jour (The Remains of the Day), de l'inconsolé (The Unconsoled) et de Auprès de moi toujours (Never Let Me Go). ● L'attribution du prix Nobel à son oeuvre en 2017 ne doit pas faire peur car elle est très accessible, même en langue anglaise. ● A chaque livre, Kazuo Ishiguro se renouvelle et fait preuve d'une créativité et d'une originalité incroyables. ● Ce dernier opus, Klara and the Sun, peut cependant faire penser à Auprès de moi toujours car il joue dans les deux avec l'univers de la science-fiction, et l'histoire se passe dans un avenir peut-être proche. ● le roman commence dans une boutique très particulière où l'on vend des artefacts qui n'existent pas encore mais qui pourraient bien exister à l'avenir. Une mère et sa fille en achètent un et le rapportent chez elles. Je n'ai pas envie de déflorer plus l'intrigue ni de révéler la nature précise de l'artefact en question, car je l'ai découvert en lisant le roman, n'ayant lu auparavant aucune critique ni la quatrième de couverture et je pense que c'est beaucoup mieux comme ça. ● S'il est une caractéristique que l'on retrouve d'un livre à l'autre dans l'oeuvre de l'auteur, c'est la subtilité, et ce dernier roman ne fait pas exception. En même temps, l'histoire est haletante et on tourne les pages à toute vitesse. Tous les personnages sont extrêmement attachants. L'étrangeté de ce monde futur n'est jamais vraiment explicitée, c'est au lecteur d'imaginer ce que l'auteur ne lui dit pas, mais cela n'est en aucun cas un frein à la compréhension ni à la fluidité de l'histoire. L'humanisme du roman est admirable. Il pose des questions essentielles mais sans aucune pesanteur : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ? Quelle est notre spécificité ? Où le progrès scientifique et technique nous emmène-t-il ?... La fin est sublime et poignante. ● Je recommande très vivement ce livre, qui paraîtra en français chez Gallimard dans une traduction d'Anne Rabinovitch en septembre 2021.
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Un livre de science-fiction écrit par Kazuo Ishiguro : attendez-vous à être dérouté. Klara et le soleil est un ouvrage très particulier, que vous aimerez surtout pour la finesse avec laquelle cette histoire est traitée.
Dans un futur indéterminé, les enfants peuvent avoir des Amis Artificiels pour leur éviter de ressentir la solitude.
Le monde ressemble au nôtre, les voitures circulent toujours et les téléphones portables ont été remplacés par des oblongs. Mais de nouvelles technologies sont en train de changer les humains, sans qu'ils se révoltent.
Klara est une AA ou Amie Artificielle toute neuve dont l'énergie vient du soleil. Dans la vitrine du magasin, elle observe ce qui se passe autour d'elle, se construit une vision très personnelle de notre monde. Dès que Josie, une adolescente de treize ans, entre dans la boutique, une relation s'établit et Klara choisit Josie, ce qu'elle n'aurait pas dû faire, après tout, elle n'est qu'un robot sophistiqué.
L'intrigue est déroutante parce qu'elle comporte une partie « conte pour enfants » avec des descriptions très visuelles. J'ai imaginé à plusieurs reprises des illustrations.
C'est aussi un conte philosophique qui interroge sur notre part d'humanité dans un monde où la science créerait de nouvelles discriminations. Et bien sûr avec des questions sans réponses.

Lien : https://dequoilire.com/klara..
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La narratrice est Klara une AA (Amie Artificielle), androïde à énergie solaire. Elle aime être exposée sur le devant de la vitrine là où il y a le plus de soleil. Mais la nouvelle collection plus performante va certainement prendre sa place pour la remiser au fond du magasin. Sa particularité première est d'avoir un grand sens de l'observation qui l'aidera à comprendre les humains et peut-être à sauver Josie qui lui a confié, lors de son adoption, être malade ? Klara va découvrir ce qu'est une maison, une famille, l'amitié.
Que va devenir cette génération confrontée à la solitude lié à cette pandémie ? Peut-être aura-t-elle aussi besoin un jour d'une amie comme Klara ? Quatrième roman que je lis de cet écrivain (prix Nobel de littérature en 2017) qui a le don d'emmener le lecteur là où bon lui semble, vers des contrées inexplorées. Pour celui-ci Kazuo Ishiguro a dit : "J'ai voulu montrer que des choses positives pouvaient arriver malgré tout".
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Kazuo Ishiguro connaît un engouement que je ne comprends pas spécialement. Il a obtenu le prix Nobel de Littérature en 2017.

Le premier livre que j'ai lu de lui fut l'inconsolé, un pavé de 800 pages que j'ai traîné pendant très très longtemps et que je n'ai pas compris. On m'a présenté Klara et le soleil comme étant du même genre que Auprès de toi toujours dont on m'a dit le plus grand bien.

Dans ce roman, nous sommes dans un monde futuriste où des intelligences artificielles prenant la forme de robots d'apparence humaine sont en vente libre et accompagnent le quotidien de familles aisées. Klara est l'un de ses robots, mais elle semble avoir quelque chose de plus que les autres. Une curiosité sans borne de l'autre, une grande perspicacité face à certaines situations émotionnelles.
Un jour, Klara a l'opportunité d'être placée dans la vitrine du grand magasin, une jeune fille accroche son regard et se dirige vers elle, en un regard, leurs destins sont liés. La jeune fille lui fait comprendre qu'elle viendra la chercher un jour pour qu'elle intègre sa maison mais elle l'a met aussi en garde en lui disant qu'elle n'est pas facile à vivre parfois. Plusieurs mois après, ce jour arrive et Klara débarque chez cette jeune fille et sa mère. Elle découvre alors leur quotidien et ce qui perturbe la vie de cette fille.

Je ne peux pas dire que je me suis mortellement ennuyée durant cette lecture, j'avais envie de savoir la fin de l'histoire et j'ai donc avancé assez vite dans ma lecture. Néanmoins plusieurs points m'ont dérangés. Tout d'abord, j'ai retrouvé la même écriture, le même style que dans Les inconsolés, une écriture qui ne m'emballe pas, qui ne me transporte pas. Ensuite, l'histoire de Klara aborde de nombreux sujets dont la capacité ou non des robots à ressentir des émotions ou du moins à avoir la capacité de se mettre à la place d'être humains. J'ai trouvé que le traitement de ce thème n'était pas très innovant et que cela n'apporte pas grande chose au genre du récit d'anticipation. Enfin, dans de nombreux passages du livre, on nous évoque des éléments qui font de ce monde, un monde futuriste mais pour autant nous n'obtenons jamais de précisions, de développements sur certains points. À quoi bon placer ce genre d'intrigue dans un monde futuriste bien particulier si ce n'est que pour rester en surface. A la fin du roman, j'avais plein de questions qui restent sans réponse et c'est vraiment frustrant.

Malgré tous ces points négatifs, j'ai quand même été émue par le destin de Klara et la fin du livre. Mais vous l'aurez compris, je ne suis encore prête à relire du Kazuo Ishiguro (même si j'ai encore deux livres de lui qui m'attendent dans ma bibliothèque 😜)
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