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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai mis deux semaines à venir à bout des 900 pages du roman de Kazuo Ishiguro. Pourquoi un tel masochisme ?
Parce que j'avais aimé la quasi-totalité des livres de cet écrivain à l'élégante écriture, auteur notamment de "Auprès de moi toujours" et "Les vestiges du jour", souvent adapté au cinéma (Carrey Mullingan jouait dans le premier, Anthony Hopkins dans le second) et que j'étais curieux de découvrir celui-ci que je n'avais pas lu.
Parce que la majorité des lecteurs qui se sont attaqués à "l'inconsolé" l'ont abandonné en cours de route et ont humblement confessé n'avoir rien compris à l'errance kafkaienne de ce pianiste dans une ville d'Europe centrale pendant les deux jours qui précédent le concert qu'il est censé y donner.
Parce que je suis allé orgueilleusement jusqu'au bout de ce livre obèse, tout à la fois impressionné par la maîtrise avec laquelle Ishuguro parvient à narrer un rêve, ses incohérences, ses lenteurs bourbeuses, ses ellipses absurdes et schizophréniquement embêté d'y avoir consacré un temps si long que j'aurais pu utilisé autrement.
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Comme il était intéressant pour Ishiguro de composer ce roman ! On a des fantasmes absurdes, où il est si facile de ressentir la logique du rêve. Et pourtant ce roman n'est pas tout à fait un rêve, il est plus cohérent (à sa manière bien sûr). A l'instar d'oeuvres de Kafka, en se plongeant dans сe roman nous nous noyons dans une nuée de détails étranges et insignifiants, mais, contrairement à Kafka, il n'y a pas assez de profondeur métaphysique dans cette histoire.

Un pianiste au nom symbolique Ryder arrive dans l'une des villes d'Europe centrale pour y donner l'un des concerts. Il est logé dans un hôtel, il rencontre aussitôt de nombreux personnages - un portier, gérant de l'hôtel et sa famille, une femme et un garçon qui soit son fils ou non, le brillant chef d'orchestre Brodsky, qui se trouve en phase de dipsomanie à cause de problèmes dans sa vie personnelle...

Ryder semble être au centre de la ville, mais s'il tourne au coin de la rue il se retrouve face aux champs ou aux forêts ; tandis que le héros monte dans l'ascenseur, il parvient à écouter le monologue du portier durant quinze minutes, tandis que dans la finale du livre, sur le point de donner le concert, Ryder découvre qu'il est déjà le matin et que le soleil dore la cime des arbres ...

Dans tout ce qui contient le trouble, l'ambiguïté, l'abandon peu importe s'il avait lieu ou non, Ishiguro est très fort. Quand il insère une certaine tension, un mystère, des non-dits dans le tissu du récit, cela sort de lui de manière experte.

Ici le récit trompeur est entièrement « à double fond ».
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Ce livre m'a réellement laissée perplexe... L'auteur joue avec nos nerfs, semble sur le point de répondre à toutes nos questions pour nous mener totalement ailleurs, finit par presque nous perdre dans les lieux étranges de cette ville européenne dont le nom est tu. Créant un univers onirique intéressant de prime abord, le roman nous égare un peu en chemin, bientôt déboussolés par l'atmosphère bizarre et les personnages tout aussi loufoques (pour en savoir plus : https://pamolico.wordpress.com/2018/10/07/un-univers-onirique-qui-nous-perd-linconsole-kazuo-ishiguro/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'ai précédemment apprécié “Les Vestiges du Jour” du même auteur, Kazuo Ishiguro, et j'ai donc abordé “l'inconsolé” avec une certaine attente. Ce roman, d'une longueur considérable (près de 900 pages dans mon édition), s'est révélé être un défi.

L'écriture d'Ishiguro, fidèle à son style, reste impeccable, épurée de toute fioriture ou cliché superflu. le roman nous plonge dans la vie d'un pianiste virtuose, le narrateur, qui arrive dans une petite ville pour y donner un concert. Dès son interaction initiale avec le porteur de bagages de l'hôtel, une atmosphère intrigante et presque surréaliste s'installe.

La rencontre avec le directeur de l'hôtel est tout aussi énigmatique. le narrateur aborde divers sujets, notamment sa femme, son fils, et un grand chef d'orchestre qu'il semble vouloir aider. Bien que son objectif initial semble être de donner un concert, il devient évident qu'il est aussi en ville pour résoudre des problèmes mystérieux.

La demande du porteur pour aider à rétablir la communication avec sa fille révèle progressivement que le narrateur est étroitement lié à plusieurs personnes de la ville, étant le compagnon de la fille du porteur et le père de son fils. Cette découverte renforce l'impression que le narrateur est bien connu de la communauté locale, non seulement attendu pour son concert mais aussi pour sa capacité à résoudre diverses difficultés.

Le récit, marqué par des déplacements incessants et des rencontres qui éloignent constamment le narrateur de ses objectifs, crée une confusion spatiale. Certains trajets semblent interminables, tandis que d'autres endroits s'avèrent étrangement proches.

L'histoire donne l'impression de se dérouler dans un rêve, avec des situations interminables et indéfinies. On pourrait interpréter cela comme le rêve du narrateur lui-même, qui rumine ses problèmes personnels tout en étant convaincu d'avoir une mission imprécise à accomplir.

Cette lecture laisse une impression d'inachevé, peut-être due à un manque de clés de compréhension dans un contexte métaphysique ou psychologique plus large. “l'inconsolé” reste une oeuvre complexe et énigmatique, qui défie une interprétation unique ou facile.
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Frustration. C'est le mot qui me vient pour qualifier cette lecture. Ma lecture. Tous ces événements incongrus, ces lieux étranges, ces mises en scènes incohérentes ! Je pensais que la fin allait nous révéler la vérité sur cet homme. J'ai donc attendu avec avidité cette révélation et par le fait, je suis passée à côté de l'histoire. J'ai compris, une fois le livre refermé, que la question n'était pas de savoir pourquoi il connaissait ces personnes et cette ville. Il s'agit d'une mise en scène du rêve dans une vie bien réelle. Ce livre aborde une fois de plus le rapport aux souvenirs et à la mémoire, style propre à Kazuo Ishiguro.
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