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3,57

sur 322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pourquoi je l'ai choisi:

Ce livre m'a été recommandé par un Babéliote passionné, Krout. Je le remercie de m'avoir mis sur la voie de ses géants: c'est exactement le genre de livre que j'adore! La passion de lecture se partage, et là, c'était un super conseil!!!!
Les personnages:

Axl et Beatrice sont un couple en fin de vie, qui se sont aimé toute leurs vies dans les joies autant que les tempêtes. Très touchant.

Sire Gauvain, il apporte une touche de chevalerie, une douce flamme presque éteinte, mais indéniablement là, vibrante.

Wistan et Edwin nous rappelle que tout un homme est un guerrier…

Ce que j'ai ressenti:…Une étincelle dans la brume…

En fait, ce livre il vous emporte:
•Dans la brume électrique…(Non je ne me suis pas trompé de livre, on n'est pas dans celui de James Lee Burke …). Il y a une sorte d'ambiance opaque qui vous happe dès les premiers mots…Cette brume vous enveloppe pour ne plus vous laisser tranquille…Se souvenir ou oublier ? Telle est la grande question dans ce claquement de doigts qu'est notre passage sur Terre…

« C'est bizarre la façon dont le monde oublie les gens et les évènements de la veille ou de l'avant veille. C'est comme une maladie qui nous atteint tous. »
•Dans la légende Arthurienne…Chevaliers, dragons, géants, elfes…Le fantastique se mêle avec douceur dans ses pages nous offrant un souffle de magie enchanteresse plus qu'appréciable. le roi Arthur n'a pas fini d'inspirer les auteurs, des centaines d'années après pour notre plus grand plaisir!

« Je suis un simple mortel, je ne le nie pas, mais je suis un chevalier bien entrainé et encouragé durant de longues années de ma jeunesse par le grand Arthur, qui m'a appris à affronter toutes sortes de défis avec enthousiasme, même lorsque la peur s'insinue jusque dans la moelle, car si nous sommes mortels, brillons du moins de tous nos feux aux yeux de Dieu pendant que nous marchons sur cette terre! «
•Dans une histoire d'amour…La tendresse de leur amour est touchante, malgré les points noirs qui jalonnent leurs histoires, ils restent ensemble, côte à côte, bravant ensemble les difficultés…Une histoire tout en pudeur, en simplicité et respect de l'autre…

« -Promets moi, princesse, que tu n'oublieras pas ce que tu ressens pour moi en ce moment dans ton coeur. A quoi servirait un souvenir surgi de la brume s'il se contente d'en chasser un autre? »

Il est des livres comme ça, qui vous tombe dessus et qui vous envoûte…Une histoire qui vous laisse une forte impression même en l'ayant refermé depuis des jours… Celui ci, il a une Atmosphère pesante, une Poésie enivrante, une Intention éclairante. Ce texte derrière son empreinte magique, vous torpille l'esprit sans que vous vous en rendiez compte. Il nous montre le Monde, en perpétuel renouvèlement de ses erreurs, de ses attentes, de ses victoires. le temps n'a pas de prise sur nos envies d'évasions, d'invasions et de découvertes. A y regarder de plus près, les mots sont plus incisifs qu'il n'y parait et prenne une résonnance dans nos quotidiens sombres. Je regrette, juste un peu, qu'on ne soit plus dans le souffle du dragon…

Les gens devaient accepter avec philosophie de pareilles violences.

Avec ses trois points, je me rend compte que la rencontre avec ce livre était une évidence…Ma mémoire me joue des tours, mais je suis presque certaine , de ne pas oublier cette lecture de sitôt…J'enfouis ce géant légendaire dans mon esprit, en espérant que la haine n'emporte pas tous les coeurs…Très joli conteur que ce Kazuo Ishiguro, il prend son temps, mais il nous offre un fabuleux moment de lecture…


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Autant l'avouer, malgré ma grande envie de découvrir ce livre, les premières pages m'ont déroutée. Et puis... et puis à petits pas, j'ai pénétré dans cet univers brumeux du Haut Moyen-Age dans une Angleterre que se partageaient alors Saxons et Bretons, jusqu'à cette fin magnifique.

Les deux peuples ont depuis longtemps oublié leurs différends et surtout les massacres qui ont eu lieu entre les deux peuples car la dragonne Querig souffle depuis des années la brume de l'oubli sur les terres.
Axl et sa femme Béatrice se souviennent à peine de leur fils mais décident de le retrouver. Quittant leur village souterrain, ils marchent à travers le pays et rencontre le guerrier Wistan, Saxon élevé parmi les Bretons, ainsi qu'Edwin, l'enfant maudit et menacé de mort, et enfin maître Gauvain - personnage fabuleux soit dit en passant!-, neveu du grand Arthur. Tous les trois sont chargés de tuer Querig afin de libérer le pays de son emprise.

Tout au long du périple, les souvenirs vont revenir par intermittences, et le vieux couple redécouvrira son passé, affrontant sortilèges et mises à l'épreuve.

C'est un roman particulièrement envoûtant, un conte pour adulte, une des légendes secrètes de l'époque d'Arthur. L'amnésie est une belle métaphore et une grande question philosophique que le roman nous propose: pour la paix de ces deux peuples qui se sont massacrés, n'est-elle pas nécessaire? Ou faut-il se souvenir, coûte que coûte, et par là-même redouter des représailles sanglantes?

J'ai envie de dire que ce roman fait partie des plus singuliers que j'ai pu lire dernièrement, non sur la forme mais sur le fond.
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Avant le géant enfoui, le dernier roman de Kazuo Ishiguro remontait à dix ans. Depuis, seul un recueil de nouvelles a permis de patienter. Surprise à la découverte du sujet et surtout de l'époque où se déroule l'action de ce nouveau livre : l'Angleterre post-Arthurienne du 6ème siècle, ce haut moyen-âge pendant lequel bretons et saxons vivaient encore dans une paix précaire. Période obscure et transitoire dans un pays que le livre d'Ishiguro décrit et imagine avec une brume persistante qui provoque une sorte d'amnésie collective. Et c'est là où l'on retrouve les thèmes de prédilection de l'auteur : la mémoire et l'oubli, le désir de résilience. Au début du livre, un très vieux couple se décide à quitter leur communauté pour retrouver leur fils depuis longtemps enfui. Leur périple va être émaillé de différentes rencontres. Humaines (un chevalier saxon et son jeune apprenti, un ancien compagnon d'Arthur, des moines trompeurs) et surnaturelles : elfes, monstres, dragonne et autres créatures ... Comment ? Ishiguro aurait écrit un roman de fantaisie médiévale ? Pas si vite, l'écrivain britannique n'est pas Tolkien et si combats il y a dans le géant enfoui, ils n'ont rien d'héroïques ou épiques. Cependant, une quête est bien au centre du récit et elle est inquiète et périlleuse car elle pourrait bien, si le brume se lève, révéler des lambeaux du passé et assombrir l'avenir. Fourbu mais résolu, le vieux couple poursuit sa route, ne cessant de se rappeler leur passion l'un pour l'autre, la peur chevillée au coeur de libérer leur mémoire et d'entacher leur inaltérable amour. Au-delà de son décor médiéval et fantastique, le livre est une allégorie évidente du monde d'aujourd'hui, avec ses guerres et ses haines, et une splendide ode à la vie à deux que le temps et l'habitude ne sauraient préserver des dangers qui pourraient les séparer. Jusqu'à la dernière ligne, la menace stagne comme l'eau croupie d'un étang.
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Bien loin, très loin de notre temps, dans l'Angleterre médiévale qui suit la légende arthurienne, une communauté de Bretons vivait là, dans cette contrée plutôt lugubre d'après l'auteur. Parfois, du vaste marécage environnant, sortaient des ogres émergeant de la brume. Des logis, creusés dans la colline, formaient un labyrinthe avec une salle commune où un grand feu flambait pour réchauffer les différentes chambres. Celle d'Axl et de Béatrice, un vieux couple uni, se trouvait au fond du souterrain. Ici, ils sont considérés comme un couple stupide, interdit de s'éclairer d'une bougie, la vieillesse pouvant conduire à un éventuel départ de feu.
Dans cette communauté, pas d'évocation du passé, mais Axl se tourmente sur des personnes désormais absentes mais qu'il est bien persuadé d'avoir connues. Sont-ce des inventions découlant d'un esprit vieilli et embrumé ? Des restes de rêves ? Une mémoire qui devient confuse ?
Pourtant, tout le monde semble oublier les évènements et jusqu'aux êtres qui ont marqué les jours précédents et les années passées. Alors Axl décide qu'avec sa princesse, ils doivent sans délai accomplir le voyage longtemps repoussé qui doit les mener au village de leur fils. Pourquoi ne pas y avoir songé avant ? Même si aucune image du fils ne traverse leur mémoire, malgré les efforts à tous deux pour faire ressurgir leurs souvenirs, ils préfèrent aller le rejoindre. Tous les épisodes de leur vie commune sont comme mangés par la brume. Quelle peut être l'origine de cette brume qui prend en otage le passé ?

Kasuo Ishiguro nous pousse alors vers une bien étrange et envoûtante quête. Son féérique talent de conteur tente de nous perdre dans ce voyage aux accents de légende, d'histoire, de superstitions. Mais l'on se doute bien que tous les éléments, toutes les rencontres, tout ce cheminement vont nous ouvrir les portes de réflexions plus profondes.

La première étape du périple de nos deux Bretons, pour s'abriter d'un orage, me laisse immédiatement perplexe. Mais où de telles singularités de la part de l'auteur peuvent-elles nous mener ? Je baigne dans une ambiance de conte qui flirte avec le sordide, dans une villa en ruines qui abrite, d'un côté, une vieille femme agrippant un lapin sur la gorge duquel elle maintient fermement un couteau, et dans un autre recoin un homme de haute taille, batelier de son état, qui nous fait part de sa détresse. L'étrangeté manifeste de cette halte trouvera pourtant tout son sens à la fin du voyage.
Même si l'auteur semble s'attarder quelque peu sur le trajet, je n'ai pu résister à l'envie de déceler toutes les allégories qu'il nous fait rencontrer en chemin, tout en partageant la tendresse qui unit ce vieux couple.
Après le passage de la Grande Plaine, ils arrivent chez les Saxons et repartent accompagnés d'un guerrier et d'un jeune garçon. Plus loin, ce sera la rencontre avec un ancien chevalier du roi Arthur dont la côte de maille toute rouillée grince à chaque pas. Et ces pas grinçant vont nous mener vers une dragonne, tout en gardant à l'esprit qu'il est impératif pour Béatrice de recouvrer tous ses souvenirs. Mais est-ce réellement une bonne chose que la brume se dissipe ? Cette dissipation ne va-t-elle pas mettre en lumière des actes répréhensibles, des discordes qu'il serait plus sage d'oublier ?

Oui, le voyage est osé, complètement atypique, nous plongeant même dans une rivière maléfique où grouillent des elfes sauvages, mais quel voyage merveilleux dans la prise de conscience sur la mémoire et le passé qui s'y rapporte, sur les aléas de la vie de couple et l'amour inaltérable, sur la fragilité de la paix lorsque l'esprit de conquête ne meurt jamais, sur l'envie de vengeance ou de pardon et sur la fin qui nous attend tous.

Dans une enveloppe marquée d'imaginaire Kazuo Ishiguro évoque incomparablement des chapitres de nos propres vies.
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Après avoir lu, et apprécié, les vestiges du jour, j'ai pu découvrir une autre face de Kazuo Ishiguro en abordant le géant enfoui.
Dans un monde encore trouble, dans l'Angleterre du Haut Moyen-Âge, Axl et son épouse Béatrice vivent dans un village très pauvre.
Le brouillard qui flotte sur le pays les a privés de leur mémoire, ce qui les décide à entreprendre ensemble un voyage pour retrouver leur fils qui, croient-ils, est parti vivre sa vie dans un autre village.
De ce point de départ qui semble simple, l'auteur emporte son lecteur dans un monde presque insondable où se mêlent un quotidien particulièrement âpre et des légendes immémoriales qui sont arrivées jusqu'à nous.
A travers ce voyage et les rencontres que fait ce couple, on découvre un univers rattaché à la légende du roi Arthur, mais aussi aux mythologies qui avaient cours alors.
Plein de suspense malgré un rythme mesuré, on avance au même pas que les deux protagonistes et, chemin faisant, le brouillard finit par s'entr'ouvrir vers un dénouement inattendu.
Servi par un style pur et limpide, ce roman très prenant est une parenthèse qui permet de découvrir un style peu usité en même temps qu'un auteur remarquable.
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Sans la caution du nom de l'auteur sur la couverture, je n'aurais sans doute jamais emprunté ce roman. Mais Kazuo Ishiguro n'est pas un inconnu même si c'est un auteur plutôt rare. Son dernier roman date de 2005, c'est le très beau Auprès de moi toujours, qui brasse beaucoup de thèmes sur fond de roman d'anticipation. C'est la richesse psychologique qui m'a le plus frappée dans ce roman. J'ai lu aussi Quand nous étions orphelins, et même si cette lecture date, je me souviens encore de l'évocation très visuelle de Shanghai au début du vingtième siècle.
Dans le géant enfoui, l'auteur remonte cette fois aux tout débuts du Moyen-Âge. Un couple de villageois âgés, Axl et Beatrice, décident de partir enfin revoir leur fils qui les a quittés depuis longtemps pour un autre village. Ils ont toutefois du mal à mettre ce projet en oeuvre, tant leurs souvenirs semblent s'effacer. C'est le cas de tous les habitants de cette région habitée par des communautés de Bretons et de Saxons. Leur voyage va leur permettre aussi de comprendre pourquoi leur mémoire, et surtout la mémoire collective s'efface ainsi. Leur périple est semé de péripéties et de rencontres, amicales ou hostiles.
Le lecteur peut être un peu surpris de ce Haut-Moyen-Âge à la fois réaliste et fantaisiste : les personnages merveilleux, géants, dragons, fées, trolls, auxquels croient les paysans, apparaissent vraiment au cours du récit. Mais le plus intéressant porte sur le thème de la mémoire, et aussi la crainte de l'étranger, la récurrence des conflits religieux. Les dialogues sont nombreux, Axl et Beatrice passent au cours de leur voyage beaucoup de temps à discuter ensemble ou à interroger leurs compagnons de voyage, et cela aussi peut déstabiliser un peu. La quantité de dialogues peut apparaître importante, mais dans la mesure où le roman y gagne en profondeur, devenant un miroir de notre époque et de ses conflits, ces dialogues sont bien loin d'être inutiles.
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur a imaginé la langue de l'époque et aussi la traduction qui donne un ton particulier au langage, simple, mais absolument pas folklorique, ou de pacotille !
Au final, je me suis attachée aux personnages, qui ont une vraie présence, une profondeur psychologique certaine, et j'ai suivi leur quête avec inquiétude, m'habituant au contexte historico-poétique original. C'est un moment à part, une échappée dans un passé méconnu et réinventé, un conte qui envoûte et fait réfléchir à notre propre monde…
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En se plongeant dans le roman le Géant enfoui, peu à peu on se sent triste, perdu et ce sentiment règne jusqu'à la fin.

Ishiguro a crée un univers particulier dans le décor de l'Angleterre à l'époque du Moyen Âge. Les personnages souffrent en raison de la perte de mémoire - le trouble causé par le souffle d'une dragonne immense qui habite dans les montagnes. Un couple de vieux époux traverse un pays - vide, dangereux, bizarre. On y rencontre des guerriers et des moines, on y risque sa vie, on s'y cause, on s'y aime, on y a peur de souvenirs qui peuvent traumatiser. D'un côté, on veut se souvenir, d'un autre on veut pas que la mémoire retrouvée gâche l'amour qui réunit ces deux êtres. On ne sait que faire. La seule chose dont on est certain c'est qu'il faut avancer, marcher jusqu'au bout, jusqu'au bout du monde, ensemble, bras dessus, bras dessous. On n'est pas heureux comme ça, quelque chose continue à déranger, mais que faire que faire quand on vit parmi les dragons et les ogres? Les personnes que l'on rencontre ont l'air de vous reconnaître, on sait rien, on n'a pas d'envie de se souvenir.

A la fin il s'avère qu'on reste seuls sur la cote maritime, est-ce qu'on va partir ensemble à l'île de Grâce, est-ce que le lien entre les deux personnages est rompu, est-ce qu'on est encore amoureux comme avant, est-ce qu'on n'a pas gâché ce sentiment rare et précieux par le malentendu profond, par les petites vengeances, par tout ce qu'on peut se rappeler, par la vie vécue dans le vide?

Ishiguro ne donne pas de réponse. Il est toujours triste. On s'éloigne d'un lecteur lentement, il y a du désespoir. Plus de réponse, plus rien. La lumière s'éteint, on voit pas très bien dans l'obscurité complète. Fin de tout. On est seul sur la plage.
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C'est un doux moment de lecture que nous propose Kazuo Ishiguro avec son Géant enfoui. Enfin, doux, par son côté poétique et le conte qui prend forme dans ce roman, même si certaines scènes n'ont rien de poétique.

Ici, nous allons suivre Axl et Béatrice, un couple âgé qui décide de partir retrouver leur fils qu'ils n'ont pas vu depuis longtemps. Seulement voilà, le pays tout entier semble souffrir d'amnésie et seules quelques bribes de souvenirs refont surface de temps à autre, laissant les personnages confus. Lors de ce périple, Axl et Béatrice vont faire des rencontre, vont subir des épreuves pour enfin atteindre leur but, qui n'a cessé d'évoluer au fil de leurs péripéties. Cette histoire se déroule il y a fort longtemps, au moment où le roi Arthur est décédé depuis peu, laissant la Grande-Bretagne en plein conflit entre les saxons et les bretons qui se disputent les terres. C'est aussi l'époque des chevaliers et des dragons, bref une époque déjà bien mystérieuse à la base!

Kazuo Ishiguro a bien évidemment toujours cette splendide plume qui vous transporte et vous fait rêver en un instant. Bien que j'ai été confuse au début de ma lecture, mais c'est le but de l'auteur, j'ai gardé confiance en lui et grand bien m'a fait. Passé les premières chapitres un peu étrange car on ne voit pas trop où l'auteur veut nous amener, j'ai ensuite dévoré le livre dès que Béatrice et Axl partent en compagnie de Maître Wistan.
J'ai adoré le personnage de Gauvain, bien que perturbant et très perturbé, il m'a touchée par sa loyauté envers son oncle, ses devoirs et ses "amis". J'ai été également très touchée par l'histoire d'Axl et Béatrice. Leur complicité est rare et belle et, malgré leurs craintes de recouvrer tous leurs souvenirs, ils restent unis et aimant jusqu'à la toute fin...Cette fin d'ailleurs...même si elle est prévisible, elle n'en reste pas moins poignante.

Encore une fois, Kazuo Ishiguro nous parle de mémoire, de souvenirs et finalement, j'ai l'impression que même si c'est essentiel d'avoir des souvenirs pour savoir qui nous sommes, ici, la mémoire n'est finalement pas ce qui permet d'avancer, au contraire. Bien des gens restent ancrés dans leur passé et se raccrochent aux souvenirs, heureux ou douloureux et certains n'arrivent pas à aller de l'avant, vers un futur qui leur permettra de créer de nouveaux souvenirs joyeux...Je m'éloigne un peu mais ce roman m'a fait me questionner sur ce thème des souvenirs et de l'avenir, moi qui suis si nostalgique...

Bref, encore une fois Kazuo Ishiguro ne m'a pas déçue ! Attendre 10 ans pour ce petit bijou valait bien le coup! Je suis sortie de mon rêve et de ma bulle malheureusement trop vite et j'espère ne pas avoir à attendre encore une décennie pour me replonger dans son univers si poétique et parfait!

Challenge ABC 2015/2016 2/26
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Dans un village médiéval de grottes et de tunnels, vivent deux vieillards bretons. Malgré leur misère et le mépris des autres villageois, Axl et Béatrice sont heureux ou presque : depuis des décennies, ils s'adorent d'un amour profond et ne pourraient imaginer une existence séparés. Pourtant, si on leur demandait les origines de leur amour, leur première rencontre, leur premier baiser, ils seraient incapable de répondre. Les prémices et le déroulement de leur histoire se perdent dans la brume de l'oubli, comme c'est le cas pour chacun des habitants du village. Un jour, Axl se réveille avec une certitude : ils ont eu un fils. Mais où est cet enfant ? Il est parti surement, mais quand est-il parti et pourquoi ? Lourds de ces questions, Axl et Béatrice quittent le village et prennent la route pour retrouver leur fils et finir tranquillement leurs vies à ses côtés. Dans leur périple, ils croiseront quelques voyageurs : le guerrier saxon Wistan, Edwin un enfant marqué par les fées, le chevalier Gauvain qui fut jadis le neveu du grand roi Arthur… Tous semblent désireux de dénicher le repère de la dragonne Querig. Mais est-ce pour la tuer ou lui porter secours ?

Au premier abord, c'est la séduction de la légende arthurienne qui m'a attirée vers “Le géant enfoui” de Kazuo Ishiguro. La présence de cette légende reste pourtant discrète, sans être anecdotique pour autant. Elle sert de cadre à un récit très contemplatif, vaste métaphore filée sur les thèmes de la vieillesse, de l'amour, de la haine et de la mémoire. Les amateurs de fantasy pure et dure pourront donc être déçus et déroutés, mais les autres se laisseront peut-être fasciner par le rythme lent, presque hypnotique, de ce curieux conte de fée, moitié conte philosophique, moitié récit fantastique. L'idée de l'amnésie collective, s'étendant à l'échelle de tout un pays, est fascinante et son explication - qui surviendra, rassurez-vous, avant la fin du récit - est extrêmement bien trouvée. J'aime aussi les personnages, leur caractérisation nuancée et toute en ombres et lumières, et la poésie mélancolique de l'écriture d'Ishiguro. La toute fin, d'une tristesse infinie, laisse une marque durable à l'esprit. C'est le second roman d'Ishiguro que je lis cette année et je constate que cet auteur respire décidément la joie de vivre...
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Angleterre, Haut Moyen-Age, quelques temps après la mort d'Arthur le grand roi breton : une brume mystérieuse a recouvert le pays et opacifie les souvenirs, anciens et récents, de tous. Un vieux couple d'amoureux décide de rejoindre le village où vit le fils dont ils n'ont qu'une sensation furtive. Leur chemin les amènera jusqu'à la cause de la brume, avec le chevalier Gauvain, dernier de la Table Ronde, et un guerrier saxon missionné par le roi voisin. Pas de grandes batailles, ni d'aventures qui se bousculent, dans ce roman, mais une atmosphère de conte qui nous place nous-mêmes au cœur de la brume qui rend l'histoire des personnages mouvante. C'est parfois difficile à suivre, il est nécessaire de se laisser porter... Mais au final, un conte qui explore les questions de l'oubli et du pardon, dans l'Histoire d'un pays comme dans l'histoire individuelle.
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