AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Merik


Merik
01 septembre 2018
Suivre un majordome anglais dans ses pensées aveuglées de dévouement envers Sa Seigneurie, prêt à disserter sur la dignité en coupant les poils qui dépassent en quatre (dans le sens de la longueur de préférence), j'aurais jamais cru que ce sujet aurait pu autant me passionner. Et pourtant, quel livre. Difficile de mettre en avant un point fort il me semble, à ce niveau cela ressemble à un petit miracle d'alchimie entre ton, style, narration et consorts. Il doit y avoir des mots pour ça, un peu galvaudé comme chef d'oeuvre, des expressions convenues comme quoi je n'en serai pas sorti indemne. Bon moi ça va, juste un début de p'tit rhume à la fin.
Mr Stevens, par contre, ne semble pas en être sorti indemne, de sa longue plongée rétrospective initiée par la traversée en Ford d'une Grande Bretagne dont on apprendra pourquoi elle est grande (si vous ne le savez pas déjà), pour retrouver des années après son ancienne intendante Miss Kenton, avec qui les interactions étaient si nombreuses, parfois vives et piquantes. Hystériques presque pourrait-on dire, surtout à l'aune de l'univers de réserve feutrée imposée par la servitude dévouée. Un Mr Stevens mis en avant par son rôle de narrateur aveugle, dont l'existence a été formatée à se mettre derrière. Derrière Sa Seigneurie, derrière sa propre vie. L'effet de mise au premier plan est ensorcelant (et oui un majordome ça pense énormément), il est difficile de quitter ce page turner introspectif à l'élégance so british, à l'émotion latente derrière la vitrine lustrée, émotion qui monte qui monte, lente et inévitable. Un superbe roman de 1989, qui ne manque pas en plus d'ancrer la petite histoire dans la grande.
Commenter  J’apprécie          1216



Ont apprécié cette critique (100)voir plus




{* *}