AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


Troisième roman que je lis de cet auteur et à chaque fois la belle surprise d'un contexte et un genre très différent!
Cette langue, très soutenue, élégante et toute en retenue a été un vrai plaisir de lecture. le narrateur, majordome un temps au service d'un Lord et aujourd'hui d'un riche américain, est sans doute l'un des derniers dinosaures à exercer ce métier dans les années 50 (mais après tout je dois me tromper, il doit y en avoir encore un certain nombre ne serait-ce qu'en Angleterre).
Pour Stevens, c'est plus qu'un métier, c'est une vocation et il y consacre sa vie entière. Au point de passer à côté, finalement. C'est lors de son premier vrai séjour hors du château, officiellement pour des raisons professionnelles, que Stevens se permet un retour sur toutes ces années passées auprès des Grands qui ont participé à la grande Histoire de l'Europe, la sale Histoire dirons-nous, sur ce que le mot de Dignité signifie pour lui, sur son professionnalisme à toute épreuve et sa loyauté absolument indéfectible pour le Lord Darlington à qui il a été fidèle jusqu'à la mort de ce dernier malgré les calomnies qui l'ont entouré. Miss Kenton, un temps gouvernante auprès de lui vingt ans plus tôt, revient très régulièrement dans ses pensées, c'est d'ailleurs elle qu'il part solliciter pour revenir travailler.
Le sublime de cette écriture est qu'elle nous fait entendre implicitement des sentiments refoulés que Stevens refuse, consciemment ou non, de reconnaître. J'ai commencé à regarder le film adapté avec notamment le très grand Anthony Hopkins et j'ai été admirative de sa manière absolument subtile de jouer ce double langage par le corps, les mimiques, la gestuelle. Hâte de finir de le regarder!
Le récit entre très doucement dans la plus grande Histoire, beaucoup plus subtilement que le film d'ailleurs. J'ai tout aimé dans ce roman et comprends pourquoi il a tout d'un classique. Je l'ai fini il y a deux jours et il m'en reste une émotion particulière, délicate, un peu mélancolique. Quel gâchis monsieur Stevens...
Commenter  J’apprécie          526



Ont apprécié cette critique (50)voir plus




{* *}