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Citations sur Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au crépuscule (52)

"Je vais vous confier un petit secret, dit brusquement M. Gardner. Un petit secret sur le spectacle. D'un pro à un autre. C'est très simple. Vous devez savoir quelque chose, peu importe quoi, sur votre public. Quelque chose qui pour vous, dans votre esprit, distingue ce public de celui pour lequel vous avez chanté la veille. Disons que vous êtes au Milwaukee. Vous pouvez vous demander, qu'est-ce qu'il y a de différent, de spécial chez un public du Milwaukee? Qu'est-ce qui le différencie d'un public chez Madison? Vous n'en avez aucune idée, vous continuez de chercher jusqu'au moment où vous avez trouvé. Milwaukee, Milwaukee. Ils ont de bonnes côtelettes de porc au Milwaukee. Ça va marcher, vous allez vous en servir quand vous entrez sur scène. Vous n'avez pas besoin d'y faire allusion suffit que vous y pensiez quand vous chantez. Ces gens dans la salle, ce sont eux qui mangent de bonnes côtelettes de porc. Ils sont très difficile en matière de côtelettes de porc. Vous comprenez de quoi je parle? De cette façon le public devient une vieille connaissance, quelqu'un devant qui vous pouvez vous produire. Voilà, c'est mon secret. D'un pro à l'autre."
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"Regardez-le, dit Giancarlo. Un étudiant russe en musique sans le sou. Alors qu'est-ce qu'il fait? Il décide de gaspiller son argent en buvant des cafés sur la place.
- Un idiot, ça, c'est sûr, répliqua Ernesto. Mais un idiot romantique. Heureux d'être affamé tant qu'il peut passer tout l'après-midi sur notre piazza."
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Beaucoup de couples commencent par être amoureux, et ensuite ils se lassent l'un de l'autre, ils finissent par se détester. Mais quelquefois c'est l'inverse qui se passe.
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si vous êtes guitariste, vous pourriez être Joe Pass, on ne vous donnerait pas d’emploi fixe sur cette place.
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Un pareil moment est donc un rappel fâcheux de la rapidité avec laquelle les choses changent. Comment les amis de cœur d'aujourd'hui deviennent des inconnus demain, dispersés aux quatre coins de l'Europe, jouant le thème du Parrain ou Autumn Leaves sur des places et dans des cafés que vous ne verrez jamais.
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Il joua de nouveau, elle se remit à parler. Ses paroles lui paraissaient toujours prétentieuses et beaucoup trop abstraites au début, mais quand il s’efforçait d’adapter leur idée maitresse à son jeu, il était surpris par l’effet obtenu. A son insu, une heure de plus s’était écoulée.
« J’ai brusquement découvert quelque chose, nous expliqua-t-il. Un jardin où je n’avais pas encore pénétré. Il était là-bas dans le lointain. Il y avait des obstacles sur le chemin. Mais pour la première fois il apparaissait. Un jardin que je n’avais jamais vu auparavant. »

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Quand je commençais à enseigner l’anglais après l’université, cela semblait une assez bonne vie – un prolongement de la vie d’étudiant en quelque sorte. Les écoles de langues proliféraient dans toute l’Europe, et si le travail était fastidieux et les horaires abusifs, à cet âge on n n’y attache guère d’importance. On passe beaucoup de temps dans les bars, il est facile de se faire des amis, et on a le sentiment de faire partie d’un large réseau qui s’étend sur la planète entière. Vous rencontrez des gens qui reviennent tout juste d’un séjour au Pérou ou en Thaïlande et cela vous donne à croire que si vous en aviez envie, vous pourriez errer de par le monde indéfiniment, utilisant vos contacts pour trouver un emploi dans n’importe quel coin perdu de votre choix. Et vous feriez toujours partie de cette famille douillette et élargie de professeurs itinérants, échangeant des anecdotes autour d’un verre à propos d’anciens collègues, de directeurs d’écoles psychotiques, de fonctionnaires du British Council excentriques.
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« Jouez pour moi. Jouez-moi un morceau de votre récital. »
Elle avait indiqué une chaise droite polie au centre de la pièce, aussi il s’y installa et déballa son violoncelle. De façon déconcertante, elle s’assit devant l’une des grandes fenêtres de telle sorte qu’il la voyait presque de profil, et elle continua de fixer l’espace pendant qu’il accordait son instrument. Sa position ne changea pas après qu’il eut commencé à jouer, et quand il arriva à la fin du premier morceau, elle ne dit pas un mot. Il passa aussitôt au suivant, puis enchaina. Une demi-heure s’écoula, puis une heure entière. Et une émotion liée à l’ombre où baignait la pièce, à son acoustique austère, à la lumière de l’après-midi diffusée par les rideaux de dentelle soulevée par la brise, au brouhaha s’élevant de la piazza, et surtout à sa présence, lui inspira des notes porteuses d’une intensité nouvelle, de suggestions inédites.
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Ce que les gens ne comprennent pas, c'est que la beauté est loin de suffire. Si vous vous en servez mal, on vous traite comme une pute.
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Le problème avec les gens comme toi, c'est qu'ils pensent qu'ils ont droit à tout, parce que Dieu leur a accordé ce don spécial. Vous croyez que vous valez mieux que nous autres, que vous méritez de passer chaque fois devant tout les monde. Vous ne voyez pas qu'il existe beaucoup d'autres gens moins chanceux que vous qui travailent vraiment dur pour avoir leur place dans le monde...
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