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La jeunesse d'Adrien Zograffi tome 1 sur 5
EAN : 9782377290604
152 pages
Libertalia (23/08/2018)
4.63/5   23 notes
Résumé :
« Sais-tu ce que c’est : faire mal à quelqu’un ? — C’est le faire souffrir, dis-je. — Non. Mon bonhomme ! Tu n’y es pas. Le mal, le seul mal, c’est l’injustice : tu attrapes un oiseau et tu le mets en cage ; ou bien, au lieu de donner de l’avoine à ton cheval, tu lui fous des coups de fouet. Voilà des injustices. Il y en a bien d’autres… »

Adrien Zograffi et sa mère, blanchisseuse, viennent d’emménager dans la Comorofca, un quartier pauvre de Braïla, ... >Voir plus
Que lire après La jeunesse d'Adrien Zograffi, tome 1 : Codine (Kir Nicolas)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Codine s'inscrit dans un cycle intitulé Adrien Zograffi,mais je ne le savais pas. Je commence donc par ce roman qui constitue l'enfance d'Adrien.
Adrien,le narrateur ,est un gamin qui vit seul avec sa mère à la campagne. Il est très proche de son oncle, Dimi. Un homme qui inspire la compassion par la vie rude qu'il mène, mais qui est aussi très violent sauf avec son neveu. C'est l'occasion pour l'auteur de décrire la misère d'une société rurale en Roumanie, qui ne semble pas encore sortie de la servitude! ( le roman est écrit en 1926)
Puis,parce que la pauvreté ne lui permet plus de payer son loyer ,la mère d'adrien déménage en peripherie de Braïla dans un quartier très pauvre: la Comorofca. C'est là qu'Adrien fait connaissance avec Codine. Un ancien bagnard dont la réputation fait frémir et dont le physique de molosse inspire la peur et parfois un respect feint. Adrien est immédiatement attiré par cet homme,lui l'enfant timide et poli,éduqué avec des valeurs presque bourgeoises par une mère qui lui sacrifie tout. Une amitié magnifique va naître entre eux.
Codine est ému par la confiance de cet enfant qui l'autorise à lui dévoiler ses propres faiblesses et ses blessures profondes liées aux maltraitances de sa mère et à une société injuste. Il lui avoue: " tu es faible là où je suis fort,et tu es fort là où je suis faible...c'est pas ça fratello ?"
A travers cette amitié très touchante,Panaït Istrati interroge la notion de bien et de mal. Questionne sur ce qui abîme l'homme et le transforme .
.Ils partent tous les deux quelques jours dans les marais pour braconner. Ce passage est pour moi le plus fort du roman. J'y ai vu une parenthèse qui extrait Codine et Adrien de la société corrompue,injuste qui ne produit que violence et trahison .Dans une nature sauvage ,splendide bien qu'intransigeante les coeurs se dévoilent,la frontière de l'âge perd son importance et ils deviennent "frères de croix".
Cette période de l'enfance d'adrien et de ce lien extraordinaire avec Codine,s'achève dans le drame.
La dernière partie du roman m'est d'abord apparue comme un rajout,ou une autre histoire. Pourtant elle constitue une suite.
Adrien part en ville et devient l'apprenti d'un boulanger. Là aussi il crée un lien fort avec lui, accédant à la bonté de cet homme lui aussi victime des hommes et tout particulièrement de leur xénophobie.
Je découvre cet auteur dont je connaissais l'existence sans l'avoir encore lu. C'est une très belle rencontre. Il a été surnommé " le Gorki des balkans" et je retrouve en effet,cette fibre humaniste et politique. La fragilité d'un homme déçu par les siens et un regard à la fois naïf par sa pureté, mais aussi très réaliste face au constat de ce qui se répète sans cesse dans une société basée sur l'exploitation .
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Je cherchais un petit livre court et j'avais ce titre dans ma liseuse, téléchargé sur la seule foi du nom de son auteur, dont j'avais beaucoup aimé [Les Chardons de Baragan]. Ce ne fut pas la lecture facile que j'espérais, car le propos est sombre, mais ce fut une lecture intéressante. En trois parties qui peuvent paraître sans lien entre elles, on suit l'enfance d'un garçonnet qui fait la connaissance de Codine, un homme peu recommandable mais dont il perçoit le côté très humain. Mais la rédemption n'est pas possible, surtout dans un milieu social où l'on est vite marqué par ses origines et son statut au bas de l'échelle. Malgré quelques éclats d'humanité, c'est une vision sombre de la société et de l'individu que Panaït Istrati propose, une vision qui est probablement la sienne car elle transparaît dans tout ce que j'ai pu lire de lui. Un écrit mineur de cet auteur, mais non dénué d'intérêt.
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L'un des romans les plus connus d'ISTRATI, peut-être aussi le plus réédité en France (récemment chez Libertalia), « Codine » raconte la vie d'un ancien détenu telle qu'il va la décrire à Adrien. Ce dernier est alors chez son oncle Dimi dans l'est de la Roumanie. Dimi est un ardent travailleur doublé d'un être violent, par ailleurs oncle de l'Anghel rencontré lors du premier cycle, et joueur de flûte. Dans l'une de ses errances, en partie due aux conditions difficiles de vie avec Dimi, Adrien fait la connaissance de Codine, ancien bagnard aujourd'hui libéré. Homme de deux mètres de hauteur, colossal, excessif, une silhouette impressionnante, violent avec sa propre mère, Codine vacille entre dégoût et tendresse.

Dans ce bref volume (le format est plus proche de celui de la novella que du roman), il est question de philosophie de la Liberté, de simplicité volontaire, de révolte, mais aussi de nature et de choléra qui frappe. Adrien et Codine vont sceller une sorte de pacte d'amitié et devenir inséparables. Mais certaines vengeances sont prêtes à être assouvies et le drame n'est pas loin.

Après ce texte suit une autre nouvelle, plus courte, « Kir Nicolas ». Écrite juste avant « Codine », elle en est en fait une première version. Kir Nicolas est boulanger, Adrien son apprenti et, somme toute, « Codine » n'en est pas tout à fait une redite. Dans « Kir Nicolas », ISTRATI rend également un vibrant hommage à DOSTOÏEVSKI, écrivain qu'il appréciait particulièrement.

Dans ces deux récits, on peut noter que l'ambiance change par rapport au cycle précédent : moins d'intervenants, moins de légèreté dans les dialogues, ISTRATI semble aller plus directement au but, gagner encore en profondeur, rendant peut-être le texte plus puissant car épuré.

https://deslivresrances.blogspot.com

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sache donc ceci: l'étranger est une ombre qui porte son pays sur le dos. Cela ne plaît pas aux patriotes et c'est pourquoi l'étranger est partout un homme de trop. Mais il y a pis. Il arrive que l'être dépaysé déplaise à ceux- là même qui l'ont aimé et voilà ce qui est triste.
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Voilà où est mon mal. Pour mes amis, je suis, le plus souvent, une bonne poire. Pour ceux de la caserne, une brebis à tondre. Pour le quartier, un “sale Albanais”. Pour ma pauvre Zincoutza, une “sale nation”. Et je voudrais être un frère pour le monde, mais personne ne le veut. Personne ne veut aider un homme né bon à rester bon, et moins encore, aider à le devenir, celui qui n’a pas eu de chance de naître bon.
(p. 86, Partie 3, “Kir Nicolas”).
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