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EAN : 9782258107977
300 pages
Presses de la Cité (08/01/2015)
3.57/5   27 notes
Résumé :
Noria est encore adolescente quand, à la mort de son père, elle est nommée maître du thé de son village. Dans un monde qui tente de se relever d'une guerre qui a épuisé les réserves d'eau potable, la jeune fille est à présent garante des traditions d'un temps révolu et protectrice d'une source secrète que sa famille protège depuis toujours. Mais bientôt, les militaires de la Nouvelle Qian – le gouvernement qui régit la société – décident d'enquêter sur l'apparente a... >Voir plus
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Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.

Livre découvert lors de la dernière Masse Critique et pour lequel je n'ai pas été sélectionné. Je l'ai néanmoins acheté d'occasion afin d'assouvir ma curiosité car je trouvais sa couverture épurée très belle et le résumé assez énigmatique. Malgré tout, cela a été une lecture très particulière. Que je vous explique maintenant pourquoi !!

En premier lieu, l'écriture. le style de l'auteur est très particulier car mélancolique et poétique dans certains passages. Les dialogues sont brefs et rares. Beaucoup de descriptions et de dissertations du personnage principal, Noria, sur le temps qui passe, l'eau, ses tâches hebdomadaires... Les seuls moments un brin captivant sont quand elle se penche sur le passé de son monde et les rares vestiges survivants des guerres, et quand elle est en compagnie de sa meilleure amie, Sanja. Un livre assez long à lire donc car il ne s'y passe finalement pas grand chose malgré un résumé semblant dire le contraire. J'ai donc trouvé dommage d'en oublier des détails à cause de cette lenteur car le fond de cette histoire est très intéressante et en lien direct avec notre monde actuel.

En deuxième lieu, l'univers. Certains l'ont classé en dystopie mais pour ma part, je verrais plus ce livre en science-fiction. Mais je ne saurais expliqué pourquoi. le monde dans lequel vit Noria est le même que le nôtre des siècles plus tard, aucune date précise nous est donnée pour le situer. En tout cas, le monde tel qu'on le connaît a disparu suite à diverses guerres dans le but de s'approprier certaines ressources de la Terre. Cela a eu pour conséquences de chambouler les climats et les saisons, l'hiver et la neige n'existent donc plus. L'armée contrôle plus fermement l'approvisionnement de certaines denrées rares, comme l'eau potable. Autre fait intéressant, l'auteur étant finlandaise de naissance, l'intrigue semble se dérouler du côté du Cercle Polaire. Les noms des lieux n'aident pas à situer, on dirait des termes asiatiques. Une petite recherche (pour la critique) m'a néanmoins aidé, un des noms me parlait (Rovaniemi) et je comprends mieux pourquoi. Il s'agit de la capitale de la Laponie finlandaise. Certains détails m'avaient néanmoins aiguillonnés vers cette zone du monde en commençant par les jours ou nuits interminables suivant les saisons. Il y a quand même des détails perturbants comme un maître du thé en Finlande ou leur nouveau gouvernement, la Nouvelle-Qian. de quoi se demander où se passe ce roman ? Surtout que certains objets nous font bien comprendre que nous sommes toujours sur notre bonne vieille Terre... La physionomie des continents semble néanmoins avoir changé à cause de son passé très chargé (guerres, pollutions et compagnie).

Et en troisième lieu, l'histoire. Nous suivons Noria lors de son apprentissage de maître du thé dans un monde chamboulé mais encore pétri de traditions dans certains domaines. Elle devient maître du thé alors qu'elle est une femme, elle en a suivi l'apprentissage car elle était fille unique. Ce devoir, et ce droit, se transmet d'ordinaire de père en fils. Les jours s'écoulent tranquillement en sa compagnie jusqu'à ce qu'elle découvre un vestige du passé qui va modifier sa vision des choses et du futur à venir. Les évènements vont donc modifier sa perception de la vie l'entourant et de ce qu'elle doit réaliser pour que le monde change. La fin est néanmoins curieuse, comme si il y avait une suite à prévoir... À voir donc.

Comme vous l'aurez compris, cette lecture m'a laissée un curieux goût dans la bouche, un sentiment d'inachevé et en même temps, de trop peu par rapport à l'univers créé et pas assez exploité en mon sens. Curieuse lecture donc. Un fond très intéressant et en lien direct avec ce qui pourrait un jour nous arriver. Une écriture très curieuse, mélancolique et en même temps, très recherché. Et une histoire dont, pour ma part, on attend beaucoup de choses (surtout qu'elle soit un peu plus vivace) et qui pourtant, nous surprend à chaque page car l'auteur ne suit pas un plan précis et dont on n'a pas réussi à deviner les liens diffus. Une histoire tout en contraste donc. Je pense que je pisterais néanmoins les prochaines publications de cet auteur finlandaise pour voir sa progression. Je vous conseille donc de découvrir cette lecture très particulière et son auteur plusieurs fois primé pour ce premier roman qui refroidit.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Imaginez un monde où le cycle des saisons a disparu, où le froid et la neige ne sont plus qu'un lointain souvenir, où l'eau est devenue une denrée rare tandis que la liberté est rabrouée de manière violente. Vous êtes alors dans l'univers de Fille de l'Eau.
Emmi Itaranta a pensé une dystopie originale et bouleversante, où les mots sont d'une force peu commune.
Comme le titre le laisse facilement présager, l'eau est au centre du roman. Ce n'est peut-être pas l'élément avec lequel j'ai le plus d'affinité, selon le jargon ésotérique, j'aurais plutôt tendance à m'ancrer à la Terre, mais cette histoire amène des réflexions profondes et poignantes sur l'importance de l'eau et son aspect vital.

Je remercie mille fois Babelio et les Presses de la cité pour leur confiance et cette merveilleuse découverte. Fille de l'Eau n'était pas mon premier choix et je n'aurais très certainement pas jeté mon dévolu dessus en librairie, malgré le résumé attractif et une couverture vraiment magnifique. Et pourtant, sans cette Masse critique dédiée à l'imaginaire, je serais vraiment passée à côté de quelque chose. Je ressors de cette lecture envoûtée et totalement charmée par la délicatesse de l'histoire et de la plume.

Ce roman mêle traditions ancestrales asiatiques, à un univers emprunté plutôt aux pays scandinaves. Cela donne un mélange très original où les personnages évoluent tant bien que mal dans une société en proie à la guerre, aux restrictions alimentaires et vivent dans la peur quasi constante de l'armée. Au milieu de tous ces tourments, une famille, celle de notre jeune héroïne, Noria, parvient à trouver un soupçon de quiétude grâce au maintien de l'ancestrale tradition de la cérémonie du thé. Noria apprend les gestes de son père, l'un des derniers maîtres du thé exerçant encore. Tout le côté apprentissage est très détaillé ici, et nous plonge dans un aspect contemplatif où le lecteur devient presque à son tour invité de la cérémonie.
J'ai beaucoup apprécié cette fusion plus qu'inattendue, entre culture asiatique et nordique. Certains lieux semblent inventés de toute pièce tandis que certains noms de ville existent pour de bon. J'ai également découvert toute l'élégance et le raffinement de la cérémonie du thé. N'y ayant jamais assisté, j'ignore si les rituels décrits ici sont typiques, mais je dois avouer que ce livre m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur la question. C'est un moment, qui, en outre la dégustation en soi, semble s'apparenter surtout à un moment de paix, à la limite de la méditation, et cela m'intrigue beaucoup. D'ailleurs, le roman garde du début à la fin cette perspective très conventionnelle, très ritualisée. Chaque geste renvoie à un protocole précis et étudié et il se dégage de l'histoire un relatif sentiment d'harmonie et ce malgré la dureté de certains passages.

Desservi par une plume magnifique, ce livre révèle l'admirable travail du traducteur. Traduit du finnois, le style est très poétique et il est rare de voir du subjonctif imparfait dans les romans actuels. Derrière cette maîtrise grammaticale, le vocabulaire imagé donne lui aussi beaucoup de profondeur au récit, et les mots ne sont plus seulement de l'encre sur du papier, mais donnent vie à des images intenses et saisissantes. Concrètement, il ne se passe pas grand chose de soudain ou de sensationnel, mais ce qui fait toute la beauté de cette histoire, est de suivre la jeune Noria, comme si nous étions à ses côtés, nous l'assistons dans chaque geste du quotidien et dans les scènes marquantes de son existence. Elle nous confie son ressenti et ses réflexions les plus personnelles sur la vie, la mort, la trace laissée par les civilisations, et nous renvoie toujours au cycle de l'eau et à son caractère changeant.

La relation particulière entre Noria et sa meilleure amie Sanja est sûrement l'un des points les plus surprenants du récit. Jusqu'au bout on se demande si les intentions de Sanja étaient sincères et je ne m'attendais pas du tout à cette fin ouverte. Finalement, même si le récit garde un rythme assez constant tout le long, et que les rebondissements sont rares, on retient notre souffle jusqu'au dénouement. J'ai bien aimé le talent développé par le personnage de Sanja, qui recycle les objets d'antan avec ferveur et précision. Cela m'a beaucoup fait penser au personnage d'une autre dystopie, Cinder de Marissa Meyer.

Avec des thèmes universels, qui font écho à notre quotidien et à la réalité actuelle, Emmi Itaranta nous transporte dans un monde sombre, mais non dénué d'espoir. Elle réussit de manière poétique et touchante à nous offrir une dystopie très différente et originale des romans jeunesse actuel. Ce n'est peut-être pas le page-turner de l'année, mais plutôt un roman avec beaucoup de maturité et empreint de réflexions, qui laisse derrière lui un sentiment mitigé entre la révolte et l'apaisement. Je suivrai de très près les prochaines publications d'Emmi Itaranta car son talent et sa générosité se ressentent dans ses lignes. C'est une histoire qui mérite largement d'être connue et que je classe sans hésiter parmi les perles littéraires.




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Je ne sais même pas par où commencer tant ce livre m'a bouleversée… Je l'ai terminé il y a plusieurs heures déjà et j'en suis encore toute retournée ! Je crois réellement que c'est ce genre de roman que l'on adore ou que l'on déteste. Je suis contente de ne pas être passée à côté d'un tel chef-d'oeuvre qui a su me toucher au plus profond de mon être, à un tel point que je sais que je n'oublierai jamais cette histoire...

Noria est une adolescente comme les autres, qui vit dans un village au coeur de la Laponie finlandaise. Sa famille n'est pas très aisée, mais elle n'est pas à plaindre en comparaison des autres villageois. Comme son père, elle va être nommée maître du thé. Pourtant, elle va découvrir que ce métier cache de lourds secrets et de grandes responsabilités vont s'abattre sur ses frêles épaules. Courageuse jusqu'au bout, elle va se battre à son niveau pour perpétuer les traditions et pour tenter de comprendre ce qui s'est passé dans le monde d'antan pour qu'on en arrive là. Car la Terre est appauvrie en eau et le peu qu'il en reste est sous le contrôle de l'armée. Les gens meurent de faim et de soif, allant jusqu'à risquer leurs vies pour quelques gouttes d'eau supplémentaires…

J'ai décidé de lire ce livre sans vraiment avoir fait de recherches à son propos avant ni avoir lu une seule chronique. Pour ceux qui me connaissent bien, vous savez que dès qu'un roman écrit par un auteur finlandais croise mon chemin, je saute sur l'occasion ! le résumé ne me disait pas grand-chose et j'ai moi-même hésité à en écrire un pour cette chronique, car je trouve que ce n'est absolument pas révélateur de ce que l'on découvre à travers cette histoire. Car ici l'action et l'histoire en elle-même ne sont pas ce qui importe le plus. Non, c'est ce lyrisme, cette façon d'écrire très poétique qui fait que l'on se sent impliqués, touchés au plus profond de nous-mêmes. C'est ce que j'aime chez les Finlandais je dois dire, car ils sont très forts pour faire ressentir des émotions avec les mots, que ce soit dans les livres ou en musique. Ce qui est paradoxal quand on sait que ce sont des gens très timides, qui abordent difficilement les autres et qui peuvent passer pour des personnes froides alors que ce n'est absolument le cas. Ils sont le feu sous la glace et ce roman illustre très bien cela.

Revenons-en à l'histoire en elle-même. J'ai été touchée par la manière de vivre de Noria. Elle est proche de la nature et la ressent réellement, elle est très attentive à ce qui l'entoure, à l'écoute de l'eau. Elle voue un profond respect à la vie et à la mort et décrit cette dernière avec beaucoup de poésie lorsqu'elle-même est personnellement affectée par la perte d'un être cher. Si extérieurement elle ne laisse rien paraître de ses émotions, le lecteur se sent comme privilégié de pouvoir avoir accès à ses pensées.

La situation en Finlande n'est pas facile. le pays a été envahi et est désormais sous le joug de la Nouvelle Qian. Ils connaissent des restrictions sans précédent et sont sans cesse observés par les soldats. On pousse le peuple a la délation, à trahir les voisins frauduleux qui auraient accès à de l'eau non déclarée, en échange de quelques rations supplémentaires.
Le fait que le pays soit sous le joug de l'Asie offre un contexte plutôt intéressant. Les personnages continuent à vivre selon les traditions finlandaises auxquelles on a intégré quelques traditions asiatiques. Et curieusement, cela se marie plutôt bien !

La curiosité de Noria va pourtant la pousser à défier l'ordre établi. Elle aussi fraude, comme une grande partie de la population, mais dans son cas il ne s'agit pas seulement de conduites d'eau clandestines ou d'achats au marché noir, non, sa famille est la gardienne d'une source souterraine secrète. Seulement, elle va finir par se retrouver seule à gérer ce lourd secret et il va lui peser de plus en plus à mesure que la situation dans son village va s'aggraver. Elle ne supporte plus de voir le malheur autour d'elle. Alors, lorsqu'elle entrevoit une lueur d'espoir après avoir fait une fabuleuse découverte avec son amie Sanja au coeur de la fausse à plastique, elle va décider de tenter le tout pour le tout, au péril de sa vie.
Ce n'est absolument pas le genre de fille à se préoccuper de son petit confort personnel au détriment des autres, non, elle a le coeur sur la main et la situation la consume petit à petit.

Je vous ai déjà parlé de Noria. Pour ce qui est des autres personnages, il y en a quelques-uns qui ont leur importance, mais que je ne citerai pas pour ne pas trop en révéler sur l'histoire. Je vais donc uniquement parler de Sanja. Elle est la meilleure amie de Noria, mais leur relation est assez spéciale. Il y a beaucoup de non-dits entre elles, même s'il y a parfois quelques doutes qui s'immiscent entre elles, les deux adolescentes savent qu'elles seront toujours là l'une pour l'autre et qu'elles peuvent se faire confiance. Je trouve qu'elles sont touchantes toutes les deux, même si leurs vies respectives ont parfois tendance à creuser un fossé entre elles. Parfois Sanja ne comprend pas réellement l'importance des cérémonies de Noria. Elle peut par moments être un peu déçue que Noria les fasse passer en priorité. Sanja, elle, est dévouée à sa famille. Son père est souvent absent pour le travail et sa mère est dévouée à sa petite soeur qui est malade à cause de la mauvaise qualité de l'eau. Elle se retrouve donc elle aussi avec beaucoup de responsabilités, car sa mère ne pouvant pas travailler, c'est à elle que reviennent les tâches de s'occuper de ramener un peu d'argent et surtout une quantité d'eau suffisante pour la petite.

En ce qui concerne l'écriture, j'ai déjà évoqué ce lyrisme et cette poésie qui ont su me transporter, m'éblouir, me toucher. Les mots coulent, aussi fluides que l'eau si chère à tous dans ce récit. C'est un roman plein de délicatesse et de sensibilité qui n'a pas besoin de beaucoup d'action. Il se suffit à lui-même et possède vraiment un sens profond. Il y a eu plusieurs passages très émouvants au cours du récit, mais si je dois en retenir un seul alors ce sera la fin. J'en ai versé des larmes et rien que d'y repenser je suis de nouveau toute chamboulée ! Bref, prévoyez les mouchoirs si vous comptez le lire !

Je pense que je vais m'arrêter là, même si je pourrais en parler encore longtemps !
Donc en résumé, c'est un roman qui a su m'émouvoir, me bouleverser même, par sa profondeur, son lyrisme, sa poésie et sa délicatesse. L'histoire de Noria m'a réellement touchée et j'en suis ressortie différente, transformée. C'est ce genre de livre qu'on n'oublie pas, tant il vous marque. Je le relirai très certainement, car il fait désormais partie de mes livres favoris et se place même dans les toutes premières places !

Lien : http://les-lectures-de-ice-q..
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Quand j'ai aperçu ce roman dans le catalogue des publications des Presses de la Cité, j'ai de suite été attirée par la couverture. Je la trouve jolie, vraiment. Mais ce qui m'a fait choisir ce titre, c'est avant tout le synopsis. En effet, j'étais curieuse de voir comment l'auteure allait traiter ce mélange de tradition et d'anticipation.

Je ne regrette absolument pas ma lecture, j'ai beaucoup aimé.

Nous faisons la connaissance de Noria, une jeune fille qui vit avec ses parents dans une maison, dans un petit village. Son père est maître du thé. Sa mère est une scientifique. Noria n'a jamais manqué de rien dans sa famille, elle est chanceuse et elle le sait.

Nous sommes dans un monde futuriste, nous ne savons pas vraiment à quelle époque, mais il y a eu la fonte des glaces éternelles, les pôles ne sont plus. le climat s'est réchauffé plus vite que prévu, faisant monter le niveau des océans. Les glaces disparues ont mis à nu des nappes de pétrole jusque là inaccessible entraînant des guerres et des catastrophes sans précédant. Depuis des territoires sont devenus inhabitables et interdits. C'était il y a déjà longtemps.

Aujourd'hui, l'eau est devenue une denrée très rare, et contrôlée. Elle appartient à l'armée. le monde ou vit Noria est en train de s'écrouler. Son amie de toujours, Sanja vit très pauvrement. Elle répare les gourdes servant aux transports de l'eau avec des chutes de plastiques trouvées ou ramassées dans une grande fosse à ciel ouvert.

Un jour, le père de Noria l'emmène à l'endroit qui n'existe pas. Il faut grimper la colline, et rentrer dans une grotte. Et là bien cachée se trouve une source d'eau pure. Son père en est le gardien. Noria est appelée à devenir la suivante puisqu'elle souhaite devenir Maître du thé à son tour. Mais l'étau se resserre sur sa famille quand un nouveau commandant de l'armée arrive au village. le crime d'eau est puni de la peine de mort.

Noria va devoir choisir, protéger sa famille, partager son secret ou protéger la source ? Une autre intrigue vient en plus se greffer à la principale. Dans la fosse « Plastique », Noria et Sanja découvre un ancien appareil, dont elles ne savent rien, (nous comprenons très vite qu'il s'agit d'un radio-cassette). Sanja, la bricoleuse, va vite le refaire fonctionner. En regardant l'appareil de plus près, elle va comprendre que les « rectangles » et « Disques » trouvés précédemment doivent avoir quelque chose à voir avec cet appareil. Après plusieurs essais, elles découvrent un enregistrement mystérieux qui parle d'une expédition illégale dans les territoires interdits. D'après cet enregistrement, il y aurait de l'eau potable là-bas.

Le rythme de ce roman d'anticipation est assez lent, mais pourtant je ne m'y suis pas ennuyée un seul instant. Je trouve qu'il se lit assez rapidement. le rythme va de pair avec la tradition des Maisons du thé. Ce rituel est très bien décrit dans le roman il donne un petit air asiatique à l'histoire.

Je trouve également que c'est un roman qui pousse à la réflexion. En effet l'eau est une denrée vitale, et qui manque déjà sur certains continents. de plus, l'écologie et les catastrophes pétrolières sont également un sujet d'actualité.

Voilà donc un roman que je vous recommande, pour son mélange éclectique, de tradition et d'anticipation, mais surtout pour la réflexion qu'il amène.

Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité.

Ce roman est disponible chez votre libraire depuis le 8 janvier 2015.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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J'ai découvert Emmi Itaranta grâce à son roman paru en 2017 et intitulé La Cité des Méduses. C'est un livre qui est resté assez « confidentiel », et qui n'a pas toujours eu de bonnes critiques. Pourtant, ça été un gros coup de coeur de mon côté ! Curieuse, j'ai décidé de regarder si l'auteure avait écrit d'autres romans, et ça été le cas avec Fille de l'eau, paru en 2015. Fille de l'eau a donc intégré ma PAL numérique vers février 2017... Et il y est resté un bon moment à ma grande honte ! Jusqu'à ce que le challenge des Douze Thèmes et le thème du mois d'avril ne me décide à me plonger (ENFIN) dans cette lecture !
Notre monde, dans le futur. La guerre a modifié tout ce que nous connaissons, laissant de vastes zones inhabitées, mais surtout a épuisé pratiquement toutes les ressources d'eau potable. Noria est une adolescente, qui suit les traces de son père et qui apprend auprès de lui tout ce qu'il faut pour devenir Maître du Thé. C'est une position importante, qui donne droit à certains passe-droits, spécialement sur l'eau. Presque prête à passer l'épreuve pour déterminer si oui ou non elle sera intronisée Maître, Noria apprend des choses troublantes. Déjà sur une source d'eau secrète protégée depuis des générations, mais aussi sur son onde, en découvrant de vieilles cassettes audio dans une décharge.
Devenue Maître du Thé à la suite de son père, Noria va voir un accroissement de la population de soldats dans le village. Intrigués et suspicieux quant à l'apparente abondance d'eau, les militaires et le gouvernement font pression pour découvrir les secrets de Noria et de sa famille...

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : https://chezlechatducheshire..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
De tous les éléments, l'eau est le plus changeant. Elle ne craint pas de brûler dans le feu ni de s'évaporer dans le ciel, elle n'hésite pas à se briser sur des roches tranchantes ou à s'évanouir dans le noir manteau de la terre. Elle est au-delà de tout commencement et de toute fin. (…)
La mort est une alliée de l'eau, et aucune des deux ne peut être dissociée de nous, car nous sommes fugaces comme l'eau, et dans le voisinage constant de la mort. L'eau ne nous appartient pas, c'est nous qui lui appartenons : une fois qu'elle s'est écoulée de nos pores, nos doigts, nos corps, plus rien ne nous distingue de la terre.
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Puis cela devenait le récit de vérités fabriquées, des mensonges assénés, d'une histoire à jamais déformée : des livres qui s'effritent dans la vase, deviennent une boue de papier et sont remplacés par des livres textés, aisément retouchables ; tout événement peut désormais être effacé de la mémoire du monde en quelques clics sur des boutons, jusqu'à ce que soit gommée toute responsabilité quant aux guerres, aux catastrophes ou à la disparition des hivers.
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La mort est une alliée de l'eau. On ne peut les dissocier l'une de l'autre, et aucune ne peut être dissociée de nous, car c'est d'elles deux que nous sommes faits : fugacité de l'eau, immanence de la mort. L'eau n'a ni commencement ni fin, tandis que la mort connaît l'un et l'autre. Ou plutôt, la mort est l'un et l'autre. Parfois, la mort escorte l'eau, et parfois l'eau fait fuir la mort, mais toujours elles cheminent ensemble, dans le monde et en nous.
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- Si vous ne croyez pas aux récompenses, si vous savez que votre pouvoir, lui aussi, disparaîtra, à quoi bon vous l'accaparer, à quoi bon en user pour des choses que vous savez injustes ?
Ma question ne le déstabilisa pas. Il garda le silence. (…)
- Parce que s'il n'y a rien d'autre que tout ceci, dit-il enfin, j'ai tout intérêt à en profiter pendant que c'est là.
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Malgré mes rêves sur l'hiver et ma nostalgie d'une neige que je n'avais jamais connue, je n'avais jamais mis en doute ce qu'on m'avait appris à l'école ni ce qui était écrit dans les livres. Ce qu'on tenait pour la vérité était évidemment la vérité et tout le reste n'avait aucune importance. Et si j'avais tort ? Si les récits qui nous étaient parvenus n'étaient que des fragments ternis d'un miroir déformant ? Ou pis : si quelqu'un avait brisé le miroir exprès, pour troubler le reflet ?
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