Junji Ito, le maître de l'horreur japonais, réinterprète l'un des classiques de la littérature :
Frankenstein de
Mary Shelley ! Il prend d'ailleurs le parti de coller énormément au roman original. Il ne se permet qu'une seule incartade en laissant
Frankenstein terminer sa créature féminine. Ce parti a également été pris dans le film de Brannagh, et les deux oeuvres se ressemblent assez.
Le style du maître est reconnaissable. Il confère une atmosphère glauque et inquiétante. le monstre paraît démesurément grand et effrayant. Il a un côté momie gigantesque avec des yeux vitreux. Mais qui est le plus terrifiant de la créature ou du créateur qui a profané des tombes, dépecer des cadavres pour son idée ?
À sa suite, on retrouve également dix nouvelles graphiques, dont six récits d'Oshikiri, un jeune lycéen taciturne habitant une immense demeure devenue le théâtre de phénomènes paranormaux de plus en plus cauchemardesques. À chaque nouvelle histoire, le lecteur rencontre un Oshikiri différent, comme autant de dimensions parallèles, même si l'essence du personnage (et notamment ses complexes) reste la même. Ces historiettes ont un petit goût de
Lovecraft, mêlant réel et malaisance.
Cette édition bénéficie d'une préface de
Joann Sfar (Donjon, le Chat du Rabbin, Petit Vampire…) et d'une analyse en fin d'ouvrage par Morolian, spécialiste francophone de l'auteur. Cette oeuvre, contenant de nombreux bonus, s'intègre dans une collection grand format, à la fabrication soignée, spécifiquement dédiée au maître de l'horreur.
Lien :
https://asia4ever2.wordpress..