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EAN : 9782264071019
544 pages
10-18 (07/06/2018)
4.05/5   81 notes
Résumé :
Hiver 1885. Les terres de l'Alaska demeurent inexplorées. Le colonel Allen Forrester, héros de guerre décoré, remonte la Wolverine River pour en cartographier les abords. Il consigne son expédition dans un journal à l'intention de sa femme Sophie, dans l'espoir qu'elle puisse le lire s'il ne revenait pas. Sophie est restée à Vancouver après avoir découvert qu'elle était enceinte. Elle vivra seule sa grossesse, au sein d'une société peu apte à lui reconnaître la libe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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« Au bord de la terre glacée » est une immersion dans l'Alaska des années 1885. Région très peu peuplée, habitée par quelques tribus indiennes ici et là seulement, personne ne connaissait beaucoup le territoire à cette époque. le Lieutenant-Colonel Allen Forrester quittera donc la chaleur et le confort de son foyer en plein mois de mars avec une équipe et du matériel en abondance pour plusieurs mois puis partira à la découverte de cette terre mystérieuse. Quels trésors, quels mystères, quels dangers recèle-t-elle ? Leur but est de remonter tout le long de la Wolverine (fleuve fictif), pour ressortir par le Yukon et de revenir par vapeur à la maison. Un très long voyage s'annonce…

« Cette mission a pour objectif de cartographier l'intérieur du Territoire et de recueillir des renseignements concernant les tribus indigènes de manière à nous préparer à d'éventuels futurs conflits majeurs (...) et d'examiner s'il est possible, en cas de nécessité, d'y stationner un corps d'armée, d'où l'importances des informations sur le climat, les rigueurs hivernales, les moyens de communication et le genre d'armes en possession des indigènes. Ces faits doivent être recueillis et recensés de façon détaillée tout au long de la reconnaissance, au cas où les circonstances forceraient l'abandon de la mission. »

En plein hiver, là où la pénombre tombe vite, où les rivières et les courants sont puissants, où le climat et la nature sont imprévisibles, impitoyables, nos hommes se rendront compte que la vie ne tient qu'à un fil dans ce genre d'endroit. La vie est faite d'imprévus, les problèmes abondent, les difficultés s'accumulent. Il faut avancer à pied, en canoë, dans la glace, dans la roche, avec de lourdes charges, les vêtements constamment trempés, les pieds écorchés, sans savoir à l'avance quelle distance pourra être parcourue chaque jour, s'il y a aura assez de nourriture jusqu'à la prochaine halte, la prochaine pêche ou la prochaine chasse. Parfois, il n'y a pas de proies. Oh, comme il n'est pas facile d'être explorateur en milieu hostile ! Sans compter l'accueil plutôt froid et la barrière de la langue lorsqu'on rencontre des Indiens, souvent peu favorables aux échanges.

« le canyon étrangle si bien les eaux de la Wolverine que pendant l'hiver, lorsque la glace bouge, comme compressée dans un étau, elle est soumise à des rotations et à de violentes torsions. D'énormes masses de trois pieds de largeur et de vingt de haut sont rejetées sur le côté, déformées, tourmentées. On se dit qu'on ne passera jamais à travers cet amalgame de fossés, de crêtes, de blocs se pressant contre les parois verticales de roche couleur de plomb. Au cas où la glace deviendrait friable, il serait inenvisageable de les escalader ni de s'y accrocher d'aucune manière pour continuer notre route. »

De son côté, Sophie Forrester (l'épouse d'Allen), devait aussi prendre part à l'expédition mais apprend peu de temps avant le départ qu'elle est enceinte et décide finalement de rester à Vancouver (État de Washington). C'est pendant ces longs mois, esseulée, qu'elle développera son intérêt et son talent pour la photographie. Sophie est une personne calme, agréable, reposante. Passionnée par les oiseaux et la nature, c'est un personnage que j'ai apprécié connaître au fil des pages.

Le roman est écrit sous forme de carnets, avec des dates. le colonel Allen y résume ses journées pendant son voyage. C'est à travers ces lignes que l'on rencontre ses accompagnateurs; le lieutenant Pruitt, le sergent Tillman, le trappeur et interprète Samuelson, de même que plusieurs guides indiens. J'ai beaucoup aimé cette partie sur leur progression en Alaska.

« Nous sommes sur un territoire exigeant. Tout homme qui s'aventure dans cette contrée doit être robuste au physique comme au moral, savoir endurer et pouvoir survivre sans rien manger pour ainsi dire. Il doit être tout à la fois un guerrier, un chasseur, un porteur et un diplomate. D'après ce que j'ai vu, les seuls à correspondre à ces conditions sont les prospecteurs et les trappeurs. »

Parallèlement, j'ai un peu moins aimé la partie des carnets de Sophie parce qu'il y avait moins d'action, très peu de rebondissements. Cependant, le roman alterne entre « sauvagerie et douceur », « calme et tempête », ce qui était sans doute volontaire de la part de l'auteure. Les deux époux s'écrivent aussi quelques lettres pendant leur éloignement.

De façon générale, j'ai trouvé cette histoire fort intéressante car on ressent qu'il y a eu de la recherche sur cette époque véritable : les explorations en terres glaciales à la fin des années 1800. Ça nous ramène loin dans le temps ! J'ai aussi apprécié le contact entre blancs et tribus indigènes, leurs croyances, leurs traditions, etc. Ce roman contient également une certaine part de magie ! Toute la description dans son ensemble est belle. C'est comme si ce livre avait une âme.

L'Alaska est un voyage fascinant ! Bien qu'il y ait eu quelques longueurs parfois, jamais je ne me suis ennuyée. C'est un rythme lent mais adapté au récit. Je pense que pour embarquer complètement dans cette histoire, il faut être préparé et se mettre dans l'état d'esprit d'un pionnier. le voyage en vaut certainement la peine ! Mon seul petit bémol est que la chute du roman est trop rapide (par rapport au reste).

Merci beaucoup à Isacom pour cette sympathique recommandation ! Eowyn Ivey est une auteure que je ne connaissais pas du tout et qu'il me fera plaisir de relire.

CHALLENGE – PLUMES FÉMININES
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Pendant que son mari, le colonel Allen Forrester, va explorer des territoires inexplorés de l'Alaska, une jeune mariée va découvrir la photographie, près de Vancouver.
L'intrigue se déroule en 1885, à une époque où il restait encore des endroits non cartographiés et où les femmes étaient censées rester à la maison pour faire le ménage, recevoir des amies pour le thé et s'occuper des enfants.
Sophie Forrester, elle, n'a aucune velléité pour les taches ménagères et comme elle n'a pas d'enfant, elle va consacrer son temps et son énergie à apprendre l'art de la photographie.
Chacun de leur côté, l'explorateur et sa femme vont rédiger un journal de leurs découvertes respectives, dans le but de partager leurs expériences une fois qu'ils seront réunis. Mais le seront-ils ?
J'ai adoré ce roman qui mêle un récit d'exploration avec l'émancipation d'une femme, à une époque où cela était encore très mal vu.
Le roman est riche en suspense, en découvertes, en descriptions de paysages, et l'alternance des voix, celle d'Allen et celle de sa jeune épouse Sophie m'a beaucoup plu.
Un roman qui est une ode à la beauté sauvage, à la nature et à toutes ses merveilles, que ce soit un paysage grandiose et sublime ou la découverte du nid caché d'un petit colibri.
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Je ne m'attendais pas à autant de plaisir dans un roman d'aventures, hors de ma zone de confort …

En 1885, le Territoire de l'Alaska est rattaché aux États Unis depuis 20 ans mais est encore à découvrir et à cartographier.
L'expédition du Lt Cl Allen Forrester part pour de longs mois vers le nord, remontant un fleuve encore inexploré en terres indiennes, dans des conditions extrêmes face au climat et aux dangers d'une nature vierge et chaotique.

Le militaire laisse derrière lui Sophie, une jeune épouse enceinte, qui va devoir vivre avec l'inquiétude et la solitude due à l'absence. Et contre toute attente, son quotidien va apparaître au lecteur tout aussi passionnant que les exploits de son mari, par son désir de modernité et par son travail de photographe ornithologue.

Pour nourrir ce récit inspiré d'une véritable expédition géographique, Eowyn Ivey en fait un montage narratif passionnant, associant des chapitres courts à des cartes, photos, et documents de recherche. Les deux journaux parallèles des époux Forrester illustrent une époque et une société corsetée pour les femmes quand les hommes font face à des dangers qui les dépassent. le tout reste pour autant un roman, avec des personnages forts, avant-gardistes et solidement construits, un réalisme à couper le souffle et une certaine forme de magie du monde.

Une bien belle histoire d'hommes dans les terres inhospitalières de l'Alaska du 19e siècle.
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J'avais beaucoup aimé la fille de l'hiver, et je renouvelle mon plaisir avec ce deuxième roman. L'ambiance est tout aussi glaciale, et les paysages aussi grandiose.
C'est un livre intéressant de par sa construction, la diversité du genre : épistolaire notamment donne un rythme et des échanges entre les personnages, le côté journal intime aussi amène une originalité dans le récit enrichi par des photographies ou croquis. C'est varié et on ne s'ennuie pas une minute à suivre cette troupe en exploration en Alaska. Puis la vie de l'épouse restée à demeure qui elle explore la nature et s'intéresse ornithologie et à la photographie.
On parcourt divers lieux et peuple indien , bien sûr le chamanisme règne en maître.
Un bon gros pavé qui nous tient à l'affût de toutes les descriptions, et informations de l'époque qui se situe à la fin du XIX siècle.
De plus, nous avons l'échange de 2 personnages, sur l'étude de l'ensemble des documents retrouvés et mis au jour qui fait donc l'objet de ce roman.
Original, intéressant et bien écrit, un très bon moment de lecture.
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Alaska – 1885

Ce roman alterne entre le journal du Colonel Forrester en expédition pour cartographier l'Alaska en particulier la Rivière Wolverine et celui de son épouse, Sophie, qui elle, est restée (enceinte) à Vancouver. Sophie est passionnée d'ornithologie ; elle aime également dessiner les oiseaux et devient peu à peu férue de photographie.

Ce parallèle, sur une année de séparation, entre les deux trajectoires des époux est pour moi la force de ce livre, qui sait renouveler ainsi l'intérêt : sans les sentiments de Sophie, les aventures d'Allen en territoire inconnu seraient bien fades et inversement sans Allen, les tentatives de Sophie de capter la lumière et les oiseaux lors de séances photos auraient moins d'intérêt.

Pour relier le tout, ce roman fait également état de la correspondance de deux hommes : le premier est l'arrière-petit-neveu d'Allen et Sophie. le deuxième est le conservateur du musée à qui le premier a envoyé les journaux intimes de ces deux aïeux. Plus d'un siècle plus tard, Sophie et Allen semblent revivre dans cet échange épistolaire…

Il y a d'un côté les rapports officiels du Colonel Forrester pour sa hiérarchie et de l'autre des carnets plus personnels empreints de réalisme magique et de légendes indiennes Midnouskis dans cette contrée âpre et sauvage….J'ai particulièrement aimé l'histoire de la naissance de Moses Picéa…

De nombreux croquis d'animaux et de cartes complète cette odyssée où j'ai appris (entre autre) que l''Alaska a été « racheté » par les USA à la Russie en 1867.
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critiques presse (1)
Actualitte
19 juillet 2019
Profitez de cette période estivale pour vous plonger dans Au Bord de la Terre Glacée , je vous promets un voyage aux confins des hommes, aux confins de la nature, en bordure des cultures ancestrales et des rapports quasi chamaniques avec le monde qui nous entoure. Bref, des heures de pur plaisir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je pense beaucoup à la lumière, à la manière dont elle se concentrait dans les gouttes de pluie ce matin où j’étais folle de bonheur, et cette façon inattendue qu’elle a de changer et se déplacer, de sorte que la maison est parfois sombre et fraîche, et la seconde d’après emplie de rayons dorés.
Père évoquait une lumière d’avant les étoiles, une lumière divine toujours évanescente mais presque toujours présente aux yeux de ceux qui savent la voir. Elle entre et elle sort des âmes des vivants et des morts, se replie dans les coins silencieux de la forêt et, à l’occasion, se révèle dans les rares véritables œuvres d’art.
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Je vais vous dire une chose à propos de l'histoire: nous laissons dans notre sillage un affreux carnage. Nous ne savons pas comment nous y prendre autrement, me semble-t-il, quel que soit le nombre de fois où nous l'avons vu se produire.
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Il y a toujours quelque chose de mythique dans l'enfance, quelque chose qui s'incruste à jamais en nous. Jeunes, nous croquons la vie à pleines dents, et la vie nous consume, tout est mystérieux, animé et suscite en nous désir et émerveillement, peur et culpabilité. Avec le temps, cependant, les souvenirs, s'émoussent et deviennent malléables, alors même que nous nous en servons pour définir qui nous sommes. Courageux ou lâches. Affectueux ou cruels.
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Elle est stupéfiante cette capacité que nous avons à aller de l'avant. En dépit de ce que nous découvrons, de tout ce dont nous sommes les témoins, de tout ce que nous avons à endurer, notre cœur continue de battre, notre foi en la vie tient bon.
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Bientôt les Indiens porteront des costumes en coton, ils iront à l'église et habiteront de petites maisons qui ne gardent pas la chaleur. Nous reprendrons I'habitude de croire que nous savons tout.
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