— Tu emmènes Troy avec vous ?
À cette seule pensée, un frisson d’horreur le traversa.
— Bon Dieu, non.
Ils entendirent la porte s’ouvrir avant que l’air soit saturé par la puanteur du granit.
— Pourquoi aurait-il besoin d’un sidhe quand il a déjà un alcoolique ? demanda une voix au fort accent français alors que Levet entrait dans le bureau avec Sally.
— Un acolyte, le corrigea Sally, surveillant d’un oeil méfiant Roke qui réagit immédiatement à l’insinuation de la gargouille qu’elle serait de la partie.
— Non, gronda-t-il.
Elle pinça les lèvres à son refus catégorique de ne serait-ce qu’envisager être coincé avec le casse-pieds.
— Nous avons besoin de lui.
— Pourquoi pourrions-nous bien avoir besoin de ce… (il pointa un doigt sur Levet qui souriait d’un air suffisant) morceau de granit ?
– Tu as un plan ?
Un plan ? Styx grimaça. Depuis un an, ce qui s’était le plus rapproché d’un plan avait été d’enchaîner les catastrophes.
Pourquoi serait-ce différent cette fois-ci ?
– Ca fait près de trois semaines que Sally s’est lancée à la recherche d’indices qui pourraient lui révéler l’identité de son père, dit-il.
– Et Roke ?
– Il tente de la rattraper.
Salvatore arqua un sourcil.
– Tu l’as laissé partir seul ?
– Bien sûr que non. (Avec lenteur, Styx esquissa un sourire.) J’ai autorisé Levet à l’accompagner.
Salvatore s’étrangla avec son cognac à la mention de la minuscule gargouille qui s’était prise d’affection tant pour Darcy que pour Harley. Un vrai pot de colle. […]
– Tu es un vampire vraiment très, très méchant, murmura Salvatore.
– J’essaie.