Je ne sais pas trop quoi penser de cet avant dernier tome. J'ai beaucoup aimé ma lecture et encore une fois
Keiko Iwashita arrive très bien à faire ressentir cette union au sein de notre cher collocation, mais j'avoue que je trouve l'un de ses choix un peu cruel envers trois de ses personnages. Elle met toujours beaucoup de douceur et de réalité dans les différentes relations qu'elle met en scène mais jusqu'à présent, il y avait toujours plus ou moins eu aussi cette "légèreté" si je puis dire. Nos héros grandissent et mûrissent, et l'histoire avec. C'est un peu comme sortir du doux cocon de l'enfance.
Mais revenons un peu au début. On retrouve Jun et Miko qui entame une nouvelle étape de leur relation. le jeune designer a quitté la coloc et on sent qu'il veut vraiment lancer son affaire et aussi continuer à construire quelque chose avec Miko. C'est adorable de les voir tous les deux encore tâtonner et s'adapter au départ de Jun. La jeunesse de notre héroïne est palpable mais on arrive sans mal à voir cette relation grandir et comme c'est quelque chose qu'on attendait depuis longtemps, ces passages sont comme être sur le même petit nuage qu'eux.
Ils ne sont d'ailleurs pas le seul couple mis en avant dans ce dixième tome de Mon coloc d'enfer. Ken et Asako ont des choses à régler depuis leur dernière conversation. Une toute autre dynamique, une toute autre romance. Asako a souffert de sa séparation avec son ex-mari et Ken est clairement un coureur de jupons. Pas l'homme stable que recherche la jeune femme, et clairement pas quelqu'un en qui elle peut avoir confiance. Et pourtant, on sent qu'il y a quelque chose de fort entre eux. Mais on a tendance à se protéger face à la souffrance. Entre écouter son coeur et sa tête... Si le traitement est plus adulte, même si clairement nous sommes toujours dans une ambiance douce et positive, cela offre de très forts moments et l'occasion aussi à Miko de voir que la vie d'adulte n'est pas facile. Ses moments de complicité avec Asako sont d'ailleurs des petites rayons de soleil. Les relations entre les personnages sont clairement un point fort de la mangaka. Elle sait les exploiter autant visuellement que scénaristiquement.
Mais voilà, elle ne peut s'empêcher de continuer à développer son triangle amoureux. C'est un procédé que je n'aime pas, comme beaucoup de lecteurs. Pour ma part parce que je sais qu'une personne, voire plusieurs vont souffrir. Et quand on est attaché à des personnages ce n'est pas ce que l'on veut voir. Ici, je trouve qu'elle permet à l'un de ses héros d'aller au bout de son histoire. Les événements font qu'indéniablement il y a un rapprochement entre deux protagonistes. La vie se montre moins douce et on sent petit à petit que le train déraille. C'est normal, en un sens, car c'est aussi cela grandir, mais encore une fois, c'est assez difficile même si Miko fait preuve d'une positivité incroyable.
La fin du tome nous laisse devant une scène poignante et un tournant. Difficile de le refermer avec sérénité. J'ai personnellement confiance dans les choix de la mangaka car jusqu'à présent, elle s'est montrée juste avec ses personnages, mais il y a ce petit doute qui persiste. L'attente va être très très longue...