Il ne s'agit pas de suggérer que voyager ne set à rien; j'ai souvent connu une immobilité fructueuse dans un coin ensoleillé d'Ethiopie ou de la Havane. Je rappelle juste que ce n'est pas tant le mouvement physique qui nous élève que l'esprit dans lequel nous bougeons. Comme Henry David Thoreau, l'un des plus grands explorateurs de son temps se le remettait en mémoire dans son journal " ce qui importe n'est pas où, ni jusqu'où vous voyagez - le plus loin généralement le pire -, mais à quel point vous êtes vivant".
Et avec nos millards de voisins planétaires dans le besoin, avec tant à accomplir dans chaque vie, il peut paraître égoïste de faire une pause. Mais dès que vous vous immobilisez, vous découvrez que cela vous rapproche en fait des autre, en compréhension, aussi bien qu’en sympathie.
Une part tellement importante de nos vie se déroule dans nos têtes - en souvenirs ou en imagination, en spéculations ou en interprétations - que j'ai parfois l'impression que c'est en changeant mon regard sur ma vie que ke peux le mieux la transformer.
Un homme immobile est seul, souvent, avec le souvenir de ce qu'il n'a pas. Et ce qu'il a peut fort bien ne ressembler à rien.
Chaque fois que je voyage, l'experience ne prend son sens et sa profondeur qu'après mon retour, quand, immobile, je commence à convertir ce que j'ai vu en compréhension durable.