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Critique de Nono92120


L'enquête réalisée par les auteurs sur les dessous de la crise sanitaire est passionnante et fouillée. Elle regorge d'informations chiffrées et de multiples références.

Le lecteur apprendra que la pandémie est « l'arbre qui cache la forêt ». Elle n'est pas l'origine de la crise financière et économique que nous vivons. Depuis 50 ans, les politiques de notre pays se caractérisent par une gestion désastreuse et continue des deniers publics. Depuis 1973, l'État est toujours plus dépendant des banques privées pour financer son endettement. Il laisse faire le pillage des fonds publics par les actionnaires et dirigeants des sociétés transnationales. Les suppressions d'emplois se succèdent tant avant la pandémie, qu'après. Il couvre l'opacité des transactions des grandes entreprises via le « secret des affaires ».

On y apprend avec stupéfaction que les grandes entreprises organisent, avec la complicité de l'État, la liquidation judiciaire de certaines entreprises n'ayant pas réellement de difficultés financières de prime abord, en les dépouillant d'une partie de leurs savoir-faire (via la vente des brevets) puis en financiarisant leurs activités au travers de montages juridico financiers complexes hors de France. On peut lire aussi que les deniers publics sont distribués dans des secteurs qui ne répondent pas à l'intérêt général. Les recettes fiscales (dont la taxe sur les carburants) servent ainsi à financer l'économie de guerre de la France, dont notamment des guerres décidées sans l'accord du Parlement. La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit ainsi une augmentation des dépenses militaires de + de 40%, au détriment de toutes les autres catégories de dépenses civiles, parmi lesquelles la santé.

Les responsables de la faillite du système ne sont pas le peuple, mais bien les gouvernements successifs qui recherchent l'adhésion de ce même peuple via un discours culpabilisant et toujours plus brutal, pour mieux faire accepter la réduction des recettes publiques, l'austérité et la rigueur. Au bénéfice de qui ? Des privilégiés bénéficiant des réductions d'impôts, d'aides, de subventions publiques : plus de 200 milliards d'aides de l'État français et des collectivités locales ont été données aux entreprises transnationales qui ne créent pas d'emplois en France…

En refermant le livre, on se demande jusqu'où ira ce désastre ?
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