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Critique de MissG


MissG
31 décembre 2011
"Le secret des Enfants-Rouges" est la quatrième enquête de Victor Legris, libraire dans le Paris du dix neuvième siècle, écrite par deux soeurs : Liliane Korb et Laurence Lefèvre sous le pseudonyme de Claude Izner.

Tout commence à Paris en mars 1892 avec un attentat de Ravachol, puis se poursuit en avril en Ecosse, avec un mystérieux visiteur et l'assassinat de Lady Pebble, à Londres et enfin de nouveau à Paris.
Autant dire que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, car les vingt premières pages alternent entre différentes dates, différents endroits et différents personnages. Cette multitude de situations rend difficile l'entrée en matière et j'ai même craint que tout le livre ne soit bâti ainsi.
J'ai dû attendre entre quarante et cinquante pages pour vraiment entrer dans l'histoire et commencer à m'imprégner des personnages.
Après la lecture fut plus facile et, l'intrigue se mettant en place, plus captivante.
Il n'y a pas de réelle surprise dans ce livre, puisque dès le début les auteurs font intervenir un inconnu par le biais de passages écrits en italique.
Cet inconnu semble croire qu'une mission divine lui a été confiée et est lui aussi à la recherche d'une mystérieuse coupe qui sèmera beaucoup de morts sur son passage durant toute l'histoire.
Certes, son identité n'est révélée qu'à la fin du livre, mais j'ai eu le sentiment que le réel intérêt du livre ne résidait pas dans cette enquête.

Ce qui pour moi est le point fort du livre, c'est le lieu et l'époque où se situe l'intrigue.
J'ai ressenti un grand travail de recherches de la part des auteurs, car le Paris de 1892 est particulièrement bien décrit, notamment les quartiers des chiffonniers et plus particulièrement celui des Enfants-Rouges qui donne son titre au livre.
Il y a également un travail sur le vocabulaire et le parlé de l'époque, ce qui d'ailleurs déroute les premières fois mais finalement je m'y suis habituée et j'y ai pris goût.
A titre d'exemple, voici un passage qui illustre ce propos, la scène se passant au marché des chiffonniers : "Quand ces momies auront fini de se crêper le chignon, j'pourrai enfin étrenner. Des fesse-mathieux comme elles, ça court pas la ville, elles feraient suer les picaillons des murs, tandis qu'moi, je suis carré, jamais dréclamations, et si vous trouvez pas votre bonheur ici, j'ai une foultitude d'occases en stock".
Il y a également des personnages qui finissent par être attachants, notamment Victor Legris ou Joseph son commis.
Ils sont également soudés les uns aux autres, ils forment une grande famille et enquêtent ensemble.
L'autre atout du livre, qui va de pair avec les personnages, c'est l'humour présent dans de nombreux dialogues, que ce soit entre Kenji Mori et Joseph, ou Joseph et sa mère ou Kenji Mori et Victor Legris :
"- J'ai hâte qu'on m'ôte ces maudits points de suture.
- Patience. "En avril, ne te découvre pas d'un fil"".
Il y a également certaines scènes très drôles, notamment avec Monsieur de Vigneules, ce qui rend la lecture sympathique et permet d'ébaucher quelques sourires.
Par le biais du personnage de Victor Legris et de sa compagne Tasha, le lecteur est également plongé dans le milieu artistique de l'époque, particulièrement la peinture et la photographie.

En conclusion, ce que j'ai apprécié dans ce livre, ce n'est pas l'intrigue et son dénouement mais le Paris de 1892, les personnages et les scènes authentiques avec le parlé de l'époque.
Le véritable personnage de ce livre, c'est Paris et le peuple qui l'habite, et c'est sur ce point que la lecture d'une enquête de Victor Legris peut se révéler riche et intéressante.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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