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sur 542 notes
La baraka ne doit pas être dans le dictionnaire de Fabio Montale: ce serait plutôt la "chourmo": en provençal, ça veut dire la chiourme, les rameurs de la galère!
Et pour galérer, ce n'est pas une galéjade, notre Fabio il s'y entend...
Sa Lole est partie pour une durée indéterminée, côté coeur, ce n'est pas la panacée.
Il a envoyé sa lettre de démission à la police: sur le plan professionnel ce serait plutôt Waterloo, morne plaine!
Heureusement, il a ses amis, la vieille Honorine, sa voisine qui veille sur lui comme si c'était la prunelle de ses yeux et qui lui mitonne des bons petits plats!
Et puis il y a l'inattendue, la cousine qui débarque après dix ans d'indifférence. Elle est gironde Gélou: le sosie de Claudia Cardinale. C'est pour elle que Fabio a ressenti les premiers émois adolescents.
Alors quand elle vient lui demander de retrouver son fils Guitou qui a fugué à Marseille, il ne sait rien lui refuser.
Guitou a semble-t-il fui pour retrouver Naïma, sa petite amie. le côté coeur d'artichaut semble sérieusement inscrit dans les gènes de la famille.
L'enquête menée par Fabio Montale le mène dans les milieux islamistes du mouvement tabligh à l'origine des attentats de Marrakech en 1994 et de Paris en 1995.
En fin limier, Montale va défaire l'écheveau bien entendu mais en y laissant une fois de plus quelques plumes.
Un bien drôle d'oiseau ce Montale, l'archétype du flic désabusé, solitaire porté sur la bouteille et les femmes!
Mais tout le talent d'Izzo est justement dans tous ces petits détails que nous apprenons au fil du récit sur le héros et qui en font un être attachant et charmant.
Bon je ne vais pas en remettre une couche après ma critique de Total Chéops, sinon certaines mauvaises langues diront que Lorraine 47 est en train d'onduler de la toiture!
Un excellent moment de lecture et dire que Solea m'attend sur ma table de chevet!
J'en connais une qui va prendre sur son temps de sommeil...
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On t'avait quitté Fabio, dans ton frêle esquif, à l'entrée du port de Marseille. Lové sous des couvertures, ton Lagavulin tourbé sous la main. Aux premières loges de l'aube sanguine se déversant sur le théâtre désabusé de la ville. Lole à tes côtés. Enfin. Quelque chose qui pourrait s'approcher du bonheur.

Et nous te retrouvons ici, dans les premières pages, démissionnaire de la police après avoir collé une droite sucrée à un commissaire. Conséquence logique. Tu pensais sûrement semer le drame qui te colle au cul depuis le précédent tome en prenant ainsi ce brusque virage professionnel. Mais la camarde te suit de trop près.

Terminus. Tout le monde descend. Ou se fait descendre.

Encore une fois, tu te retrouves face à un cadavre ami. Et tu dois t'agenouiller pour bien t'assurer que oui, cet homme allongé sur le bitume, tu le remets trop bien. Comme si le destin et la mort désiraient dans cette macabre génuflexion t'adouber "Chevalier de la déveine". "Capitaine guigne".

"Je m'accroupis devant lui. Un mouvement qui m'était devenu familier. Trop. Autant que la mort. Les années passaient, je ne faisais que ça, poser un genou à terre pour me pencher sur un corps. Merde ! Cela ne pouvait recommencer encore, et toujours. Pourquoi ma route était-elle jonchée de cadavres ? Et pourquoi était-ce de plus en plus souvent ceux de gens que je connaissais ou que j'aimais ? [...] La mort ne me lâchait plus, comme une espèce de poisse dans laquelle, un jour, j'avais dû foutre les pieds. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Bordel de merde !"

Cette odeur lancinante et nauséeuse ne va dès lors plus te quitter.

Car désormais, outre le cercle amical c'est dans ta famille même que la faucheuse vient frapper. Ton petit cousin, le fils de la belle Gélou, étendu raide. Alors tu ressors les hameçons et les esques. le milieu marseillais ne te suffit plus. Tu ferres la Camorra napolitaine, les barbus du FIS qui ont lu le Coran en courant, le FN qui entretient le brasier raciste, le blanchiment et les marchés immobiliers truqués.

Tu mijotes une bouillabaisse indigeste et fatale que tu agrémentes d'un peu de rouille de flics pourris, pour corser le tout.

Pourtant tu le sens. La machine est lancée."J'avais fumé plusieurs cigarettes, en regardant la mer, avant de me décider à bouger. Je savais ce que j'allais faire, et dans quel ordre, mais je me sentais lourd. Comme en plomb. Un petit soldat de plomb. Qui attendait qu'une main le manipule pour entrer en action. Et cette main, c'était le destin. La vie, la mort. On n'échappe pas à ce doigt qui se pose sur vous. Qui que l'on soit. Pour le meilleur et pour le pire".

Tu tentes d'échapper à l'inéluctable. Tu essaies tous les antidotes qui peuvent convoquer la vie en toi : la bouffe, la musique, la poésie. Tu sors de plus en plus en mer avec ton bateau, comme pour t'offrir des entractes. Des pauses que tu sais inutiles mais que tu ne peux t'empêcher de prendre. Une goulée d'air dans l'asphixie qui te guette. "Cela m'était essentiel de prendre, chaque jour, de la distance avec les humains. de me ressourcer en silence. Pêcher était accessoire. Juste un hommage, qu'il fallait rendre à cette immensité. Loin, au large, on réapprenait l'humilité. Et je revenais sur terre, toujours plein de bonté pour les hommes."

Tu fuis mais elle est là, douce salope, qui guette le faux pas qui t'enverra dans le décor du sentier de ta vie. Prête à tout. Patiente et sage comme l'éternité.

Alors tu plonges plus profond encore, dans les bas-fonds de la galère et tu y vas gaiement : dealers, toxicos, balances. C'est la "chourmo". Nom donné aux prisonniers de droit commun et aux esclaves qui au 17ème siècle servaient de moteur aux galères royales, enfermés dans l'arsenal de Marseille. Aujourd'hui, la chourmo c'est le quotidien de misère, les combines pour un billet, le chômage, la dèche qui referme ses serres sur les cous graciles. Mais c'est aussi une certaine solidarité. Ceux qui, enchaînés au banc de l'infortune ou au ban de la société, rament d'une même cadence.

Pour qui sait lire les signes que les dieux envoient pour alerter les hommes des embûches à venir, l'avertissement est clair : le malheur et sa mauvaise étoile sont bien là, tapis derrière les nuages. Pavie que tu croises dans ton périple et son prénom de désastre ne sont pas là pour rien. Pourtant Fabio, tu ne vois rien ou tu éludes.

Tu poses des colis piégés et tentes ensuite de les désamorcer avec la nonchalance suicidaire d'un démineur daltonien. Tu vis un présent dangereux noyé dans un passé éthéré qui ne passe pas. Tes fantômes continuent à te hanter, t'obséder. Lole s'est à nouveau déguisée en courant d'air, mais tu la vois partout. Tu discutes avec son absence. Tu étreins son parfum menthe basilic. Gitane à la fumée évanescente.

Marseille elle aussi voit ses souvenirs et ses antiques vestiges mis à nu par les tractopelles des promoteurs. Un hier qui gratte sous la surface des trottoirs mais qu'aujourd'hui ne veut plus entendre. Comme un vieux cadavre encombrant et demi-mort, mal enterré. Qui pue. Qui hurle la gloire ancienne dans le désert de la rue contemporaine et pressée.

Tu endosses les habits trop serrés du héros mythologique. Ulysse inversé. Tu invoques les morts au bord du Lacydon (la nekuia) et tu restes chez toi en rêvant d'un ailleurs, par delà les champs noirs des flots. Ta ruse te sort mille fois d'affaire mais à la fin, tout cela t'use.

Marin perdu. Tu prends l'amer sans larguer les amarres.

Les "où" qui nomment les chapitres font écho à ta divagation, à ton voyage immobile. Choeur triste et sombre qui rythme tes pas dans un chant lugubre.

"Un café brûlant à la main, je me plantais devant la mer, laissant mon regard errer au plus loin. Là où même les souvenirs n'ont plus cours. Là où tout bascule, au phare de Planier, à vingt milles de la côte.
Pourquoi n'étais-je jamais parti , pour ne jamais revenir ? Pourquoi me laissai-je vieillir dans ce cabanon de trois sous, à regarder s'en aller les cargos ? Marseille, c'était sûr, y était pour beaucoup. Qu'on y soit né ou qu'on y débarque un jour, dans cette ville, on a vite aux pieds des semelles de plomb. Les voyages on les préfère dans le regard de l'autre. de celui qui revient après avoir affronté "le pire". Tel Ulysse. On l'aimait bien, Ulysse ici. Et les marseillais, au fil des siècles, tissaient et détissaient leur histoire comme la pauvre Pénélope. le drame aujourd'hui, c'est que Marseille ne regardait même plus l'Orient mais le reflet de ce qu'elle devenait.
Et moi j'étais comme elle. Et ce que je devenais, c'était rien, ou presque. Les illusions en moins, et le sourire en plus, peut-être. Je n'avais rien compris de ma vie, j'en étais sûr. Planier d'ailleurs, n'indiquait plus leur route aux bateaux. Il était désaffecté. Mais c'était ma seule croyance, cet au-delà des mers.

Je reviendrai m'échouer dans le coeur des navires.

Ce vers de Louis Brauquier, un poète marseillais, mon préféré, me revint en mémoire. Oui, me dis- je, quand je serai mort, j'embarquerai dans ce cargo qui part, à destination de mes rêves d'enfant. En paix enfin."

La mer, l'amour et la mort. Ces trois-là sont connues depuis Troie sur les rives de "notre mer".

Les ombres grandissent sous le soleil du maudit. Cours Fabio, vis. Ne te retourne pas et souviens toi d'Orphée et de la malheureuse Eurydice.

L'escalier comporte trois marches. Plus bas, on y gémit et on y meurt. La cale sèche.

Ne suis pas le chemin qui descend. La pente. le trajet dit.

Zigzague. Surprends et déjoue la trilogie.
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Deuxième volet de la trilogie mettant en scène Fabio Montale à Marseille, Chourmo fait suite à Total Kheops.

On retrouve le style si particulier de Jean-Claude Izzo, qui nous promène dans Marseille, qui nous invite à goûter par l'imagination des plats, des vins, des alcools aussi… beaucoup de vin et d'alcool.
Dans Chourmo, Fabio Montale part à la recherche de deux adolescents disparus et nous tombons avec lui dans le sordide, entre extrémismes, drogue et mafia.
Petite mention aux titres de chapitres, par exemples « Où quand on parle, on en dit toujours trop », « Où il n'y a pas de mensonge innocent ».
Des descriptions de Marseille agrémentent l'histoire ; pas de grandes descriptions, mais des coups de projecteurs sur des endroits bien particuliers de Marseille, une rue, un restaurant, une vue… le tout bercé par le langage marseillais dans les dialogues.

Un livre qui se laisse lire bien vite.
Alors au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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C'est la suite de Total Khéops avec toujours Marseille en toile de fond et Fabio Montale un peu flic de seconde zone, un peu alcolo un peu sensible amateur de bonne chaire et de whisky Lagavulin (pour les connaisseurs).
La magie est toujours là
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Je viens de terminer "Chourmo" et comme à la fin de "Total Khéops", je suis complètement sonnée, hébétée.
Et puis, j'ai un cafard monstre aussi, c'est samedi soir de spleen et de révolte face à laideur du monde et à son cynisme, que raconte si bien Jean-Claude Izzo, qui croyait sans doute bien plus en la beauté de la mer et du soleil qu'en celle du genre humain.

J'ai été heureuse de retrouver Fabio Montale une seconde fois, son faux air de Corto Maltese, sa rudesse, les blessures qu'il noie dans l'alcool et son désespoir: celui d'un homme qui ne croit plus en rien.
Et puis, il y a Marseille aussi qui m'attendait et je me suis jetée dans ses bras, alors même qu'elle est si noire, si violente, si bétonnée.
On est loin de la carte postale, du chant des cigales et du parc Borély avec Izzo, mais il l'aimait sa ville et savait y voir ce que personne ne remarque, cette intensité, cette richesse, cette ambigüité qui la rend attirante et qui m'a piégée pour la seconde fois.

Montale a démissionné de la police, Lole est partie et au début du roman, il vit comme un ermite, dans son cabanon. Comme un ermite, mais avec la mer à ses pieds.
Un jour, comme ressurgie du passé, Gélou débarque chez lui. Gélou, c'est sa cousine préférée, la belle cousine dont il était un peu amoureux adolescent et qui ressemble toujours autant à Claudia Cardinale. Ils ne se sont pas parlés depuis dix ans mais elle est là et elle a besoin de lui.
Son dernier fils, Guitou, a fugué à Marseille et comme il ne donne aucune nouvelle, sa mère s'inquiète. Montale accepte donc de se lancer à la recherche de l'adolescent qui aurait mis le cap sur la cité phocéenne pour retrouver Naïma dont il est fou amoureux.

Montale n'imagine pas à quel point cette enquête va le jeter en eaux troubles ni qu'elle va le conduire à assister au meurtre d'un presque ami au coeur de la cité dans laquelle il cherche Naïma ou à s'interroger sur l'assassinat d'un historien algérien menacé de mort en Algérie.
"Chourmo" le mène du deal aux ententes louches de la police et des politiques avec les réseaux mafieux, des terrains vagues aux milieux islamistes qui gangrènent les quartiers nord, abandonnés des pouvoirs publics et de la mairie.

C'est encore plus dur, encore plus violent, encore plus désespéré que "Total Khéops", ou peut-être est ce que c'est parce que ça m'a touchée davantage…
La misère et la détresse affleurent à chaque page dans ce roman beaucoup trop noir et poisseux ou faire la guerre et semer la haine semble plus facile que faire l'amour.
Au delà de l'enquête menée tambours battants et qui ne m'a pas laissée souffler une seconde, pour laquelle mon coeur a cru manquer un battement, j'ai été particulièrement touchée par les personnages de cet opus qui chacun à leurs manière m'ont poignardée: Guitou, Naïma, Mourad et leur famille, Serge ou encore Arno... Enfants, adolescents, amoureux broyés par un système plus puissant qu'eux, alimenté autant par la soif de l'argent que par des idées à vomir et qui n'hésite pas à les sacrifier: ça m'a fait mal, parce que c'est un reflet assez authentique de ce qui se passe encore. Et pas qu'à Marseille.

Ce soir, moi, je voudrais oublier "Chourmo" et les cités dont tout le monde se fiche alors qu'elles sont pleines de gamins merveilleux (je le sais moi, je travaille avec) qui méritent qu'on se batte pour eux, les politiciens et le monde.
Et danser. Danser, encore et encore.
Mais je ne peux pas, parce qu'Izzo est foutrement talentueux, que Montale est un héros qui a su se faire aimer et qu'il en faut des romans de cette force, de cette trempe et de cette beauté (oui, de cette beauté aussi) là.





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Deuxième roman de la trilogie Fabio Montale avec Marseille au premier plan, son melting -pot, ses odeurs, sa lumière, la mer qui est aussi un personnage important . Un héros fidèle en amitié, attachant, vibrant. On aimerait partager les savoureuses préparations culinaires d'Honorine.
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"Qu'elle est loin Marseille qu'elle est loin
Cette fois au fond de moi se ranime
L'eau tranquille de la calanque
Et le souvenir des cites devastees
Ô Notre Dame, ô Saint Charles, ô mon Pais
Je reprends le service, ma famille
Gare la canaille, mes coups de poings..."

Meme veine, même deveines. Merci Izzo pour cette nouvele nuit blanche. Je te recommande.

Déjà en 1996. Quelle prévoyance, l'Islamisme vs le Rassemblement National, se nourrissant aux mamelles de l'autre.

Même année 1996, voyage professionnel je me souviens a Londres, Southall-Ealing, un petit resto Paki pour son Haleem que l'on nous avait vanté, à la table d'à coté, deux jeunes magrebins sans doute algériens qui chuchotaient mulsulmans en Francais se croyant incognitos, organisation de manif devant une ambassade, Inde ou Népal. Froid dans le dos par leur détermination et leur froide gravité.
Depuis 1996, il y a tant eu de fait et méfaits...

Reviens pas Izzo, faudra que tu changes ton scenario.

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Une relecture , avec beaucoup de bonheur à l'occasion de notre semaine de vacances à Marseille. Pas pris une ride et (malheureusement) toujours actuel...

C'est le meilleur guide touristique que j'ai trouvé pour me promener dans le Panier, où Fabio Montale, le narrateur a passé son enfance aux Goudes où il se réfugie dans le cabanon légué par ses parents, et dans les cités des Quartiers Nord où il exerce comme policier. J'ai donc mis mes pas dans ceux du héros et cela décuple le plaisir de la touriste! 



"Le chourmo, en provençal, la chiourme, les rameurs de la galère. À Marseille, les galères, on connaissait bien.
Nul besoin d'avoir tué père et mère pour s'y retrouver, comme il y a deux siècles. Non, aujourd'hui, il suffisait
seulement d'être jeune, immigré ou pas. le fan-club de Massilia Sound System, le groupe de raggamuffin le
plus déjanté qui soit, avait repris l'expression. Depuis, le chourmo était devenu un groupe de rencontres autant
que de supporters".

Fabio Montale a donné sa démission après le massacre qui clôt Total Khéops. Il vit dans son cabanon des Goudes, va à la pêche



"Les Goudes. L'avant-dernier petit port avant les calanques. On longe la Corniche, jusqu'à la plage du Roucas-Blanc, puis on continue en suivant la mer. La Vieille-Chapelle. La Pointe-Rouge. La Campagne-Pastrée. La Grotte-Roland. Autant de quartiers comme des villages encore. Puis la Madrague de Montredon. Marseille s'arrête là.[...]Ma maison, c'est un cabanon. Comme presque toutes les maisons ici. Des briques, des planches et quelques tuiles. le mien était construit sur les rochers, au-dessus de la mer."

Et nous sommes allées aux Goudes en suivant l'itinéraire indiqué par Izzo et comme nous nous sommes plu nous y sommes retournées...

Sa belle cousine, Gélou débarque un jour, son fils Guitou a disparu. Fabio Montale part à sa recherche. Il a gardé des contacts chez ses anciens collègues. Une autre énigme se greffe, devant ses yeux dans une cité, Serge, un ancien animateur de quartier se fait tuer sous ses yeux. Avec l'aide des gamins du quartiers qui l'ont apprécié quand il exerçait son métier de policier de proximité, il mène une nouvelle enquête. Il ne fait plus partie de la police et ses successeurs jouent les cowboys dans les cités. Racisme et violence. méthodes expéditives.
Par ailleurs, il identifie des tueurs de la Mafia. ...
j'arrête là pour ne pas spoiler ce thriller excellent





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Appelé à la rescousse par sa cousine Gélou qui s'inquiète de ne pas voir revenir son fils d'un rendez-vous galant à Marseille, Montale, qui n'est désormais plus flic, se trouve impliqué dans une sombre histoire ou la mafia et les islamistes jouent les premiers rôles. Tout comme dans "Total Khéops", l'enquête policière est complexe et est, d'une certaine manière, secondaire. Ce qui importe avant tout, c'est l'humanité de Montale, prolongement de Jean-Claude Izzo, son amour immodéré pour Marseille, les femmes qu'il aime mais ne parvient pas à combler, le whisky, le pastis, la cuisine provençale, le jazz et le tango. Merci Jean-Claude pour cette splendide déclaration à la ville de ton coeur.
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Deuxième roman de la trilogie marseillaise, Chourmo commence par l'enlèvement et l'assassinat du fils de la cousine de Fabio Montale et de celui d'un historien algérien anti-FLN, le tout dans une villa marseillaise appartenant à un architecte qui blanchit l'argent de la mafia.
Pris à partie personnellement dans cette affaire, Fabio Montale mène son enquête entre deux verres de whisky et quelques poissons dégustés sur son balcon méditerranéen. Montale y démêle une affaire complexe qui mêle le Milieu, l'islamisme radical, les souvenirs douloureux du FLN et le trafic de drogue.
Comme dans Total Khéops, Chourmo est une plongée véritable dans Marseille, ville méditerranéenne par excellence, melting-pot de cultures où se donnent rendez-vous les Italiens, les Grecs, les Algériens, les Arméniens. On y voit une ville en crise, car le port déménage à Fos, on y voit une ville éclatée en anciens villages et en quartiers aux identités bien affirmées : les quartiers Nord, la Belle de Mai et Euroméditerranée qui sort de terre. Mais Marseille change, et le cosmopolitisme et les trafics en tout genre sont moins bien acceptés par une partie de plus en plus large de la population qui se tourne vers le FN.
Dans cet univers, Montale est un humaniste pessimiste : conscient des passions humaines, il ne parvient pas à s'habituer aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Lui, comme les autres Marseillais, en est réduit à la chourme, c'est-à-dire la galère, ce qui signifie la débrouille, érigée au rang de mode de vie. Définitivement, Marseille y apparait comme une ville pleinement vivante.
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