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EAN : 9782290315705
93 pages
J'ai lu (01/07/2001)
3.61/5   23 notes
Résumé :
" Dans l'instant la terre nue. Noces : la lumière épaissit la lumière - le soleil détourne de son cours un torrent - Dressé, immobile, ébloui. Aveugle : je n'entends pas ce que trame eau et ciel, et ma vie s'interroge. " Avec des poèmes d'une aride et lumineuse beauté, Jean-Claude Izzo nous appelle " loin de tous risques ", pour nous dire son Midi, celui de la garrigue, de la lumière, de l'herbe sèche, des pierres, de la terre, du soleil et de la mer au loin. Jacque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean Claude Izzo peint avec ses mots forts sa terre natale.
On y trouve des échos camusiens : Noces de la terre et de la mer , mais celles de Camus sont plus légères, le soleil tout aussi aveuglant (L'Étranger), la terre aride est belle, le vent, les pierres, le silence sont omniprésents (Le vent à Djémila).
Il m'a fallu relire le recueil pour en saisir toute sa subtilité. En reliant cette lecture à celle de la trilogie d'Izzo, on redécouvre que Fabio Montale était aussi lyrique dans sa façon de penser, de se comporter et d'aimer la nature.
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Je n'ai pas aimé cette expression poétique. J'ai été très déçue par ce recueil.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le silence même est habitable.

Là, sur une place d'herbes folles, où des ruines s'inventent désespérément un futur, absent de tout, je n'attends rien que la brève embuscade qu'ombre et lumière tendent depuis l'aube à mon corps au verbe d'air.

Ainsi ai-je écrit : en marge de tout ce qui est figé mais...
mais la révolte, mais la glaise rouge des ravines, mais l'eau qui fait défaut, mais la solitude, mais l'amour, mais le ciel s'usant à longueur d'heures, mais le soleil ramenant ses voiles au port le plus proche, mais la mort, mais la fatigue prise au piège du labeur, mais...
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Pierres.
Caresses de ma main.
Corps.
Un dialogue se noue :
...les ronces parcourent d'invisibles chemins parmi les corps offerts à l'attente de midi.
Ailleurs l'amour...
Ailleurs des carrés de terre labourée, ensemencée, tendent leur bonheur comme du linge lavé de frais.
Ailleurs du linge sèche sur un fil d'horizon vert et bleu, et la vie, lentement, s'égoutte au soleil.
Ailleurs...
Pierre dénudée de sa boue.
Et le sang affolé s'épaissit à ce contact.
.
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Fidélité IV


Peut-être suis-je las. De n'attendre rien. À peine
immobile, tel un cyprès. Sur l'oubli, je veille. Et la
mort s'interroge.
Je me refais une mémoire avec ces riens que sont
chardons et pierres. La lumière aussi profonde que
l'eau me rend l'avenir impossible. Je sais tout de ce
qui brûle ou désaltère. Mais seuls, sans doute, les
contraires cimentent l'aujourd'hui, ces insaisissables
heures vers lesquelles mes doigts se tendent.
Midi : il m'a semblé prêt pour rebâtir
la lumière. D'espoirs et d'angoisses. Et le voulant ma
langue s'agite en son lieu de silence : lèvres humides
entre lesquelles les mots se façonnent, passent et
désespèrent.
Cri : et les pierres d'un poids insoupçonnable.

p.35
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IV


Midi, enfin.
Un poing s'élève.
Tous les feux du soleil se rassemblent en lui.
Brutal instant qui déchire les ronces.
Geste qui retrouve la mémoire.
Le soleil blanchit aux confins du regard. Dressé
au-dessus des oliviers, il absorbe le ciel. L'olivier
retient son délire. Le ciel n'ose plus frémir. Le pin
éclate de sève et, au risque de périr, enlace l'heure.
L'air alors devient plus lourd de mystère. La
poussière vaincue retombe au sol qui la fait
naître…
Là.
Fixement, je parcours le paysage au plein de son
jour.
Des relents de mémoire aux essences violentes —
thym, résine et sarriette mêlés — attisent la sève qui
monte en moi.
Le soleil m'accueille dans un ressac de silence.

p.16
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Mes mains sont vides
mais chaudes, et gorgées de sang, larges
et ouvertes aux questions sans réponse, avides.

Saisir le temps dans sa course, dans son envol de
midi.

Alors fouiller
jusqu’au désespoir la trame de jours,
la défaire.

Ciel contre terre,
eau contre soleil,
heure après heure.

Là, entre les cyprès vigilants,
ma bouche demande dans un rêve tenace
si mon peuple aura un ici, maintenant.

p.52
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Videos de Jean-Claude Izzo (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Izzo
"Total Khéops" de Jean-Claude IZZO a été adapté au cinéma en 2002 par Alain Bévérini, avec Richard Bohringer et Marie Trintignant : extrait du film.
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