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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Montale, Marseille, Mafia: trois mots pour le dernier opus d'une trilogie.
Montale, homme roc mâtiné d'ours, au coeur tendre et meurtri par les deuils.
Marseille, ville lumière, écrin blanc de cette perle noire de polar qu'est Solea.
Mafia, omniprésente dans les trois volets de la trilogie marseillaise de Jean-Claude Izzo: elle est au centre de Solea comme une gangrène.
Nous retrouvons Fabio Montale définitivement seul: Lole l'a quitté pour un musicos ne lui laissant aucun espoir.
Il vit seul, avec ses regrets quand un rayon de soleil semble venir frapper à sa porte. Il prend les traits de Sonia, belle brune aux yeux gris-bleu pour lesquels Fabio serait prêt à retenter l'aventure!
L'amour entrevu est hélas aussi fugace qu'éphémère! La belle Sonia est retrouvée la gorge tranchée à son domicile: pas de doute sur le modus operandi: c'est la mafia.
Solea est un morceau de jazz teinté de flamenco et joué par le divin Miles Davis. Il en a les accents à la fois tragiques et lancinants. Personnellement, je préfère Tutu, beaucoup plus énergique... Mais ce n'est peut-être pas le sujet.
La musique est omniprésente dans le récit de Jean-Claude Izzo: du flamenco à la salsa de Barretto au jazz de Coltrane, elle est plus qu'un élément du décor, elle jalonne les moments importants de la vie du héros qu'elle semble transcender, parfois.
Je ne puis terminer sans rendre remercier l'amie qui m'a confié ces trois ouvrages en pensant à juste titre que je serai susceptible de les apprécier.
Marianne, merci donc, tu portes un bien joli prénom célébré par Michel Delpech, et je te dédie donc ce morceau qui est en même temps un petit clin d'oeil à Jean-Claude Izzo, journaliste un temps au quotidien la Marseillaise. de là-haut, j'espère qu'il appréciera!
Je ne puis que vous recommander la lecture de cette trilogie, chef d'oeuvre intemporel aux accents de Marseille: il ne manque plus que les cigales... Et ça ira, ça ira!
http://youtu.be/BP-pTgqOTv8
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Avertissement : gâchis à venir. Fin dévoilée ci-dessous.

Troisième acte Fabio. le dernier. Tu as poussé tous les curseurs, brûlé tous tes vaisseaux. Tu es allé te jeter droit dans la gueule du loup. En restant conscient tout du long. La tragédie. L'antique grecque. Celle qui détruit tout.

Comme un plat qui bout à petit feu, gentiment, doucement. Une soupe au Pistou fatale. Je t'ai suivi dans ta funeste course. Ramassant ce que tu jetais négligemment par dessus ton épaule : la bonne bouffe, les bons alcools, la bonne musique, les bons auteurs et les belles femmes. Tout ce qui n'a pas suffi à te garder vif.

Car à force de la sentir partout cette odeur de mort, elle t'a rattrapé. Tu n'as pas couru assez vite ; en fait tu t'es plutôt arrêté, volontairement. Pour qu'elle te rattrape et que le spectacle se termine ainsi. Comédien fatigué. Amant transi, à la bouche close.

Fabio Montale en a marre. Tous ces morts pour une vérité triste et glaçante que personne n'a envie de lire, de voir, de connaître. Ça et des souvenirs qui tordent le bide. Les remords et pire les regrets. Cette farandole qui rend tout aigre et le quotidien tranchant.

Solea. Ce palo flamenco qui veut dire "solitude". Car oui, ce qui est triste est souvent beau et se goûte dans les larmes salées de l'isolement. Et ça Fabio, t'isoler tu sais faire. Jusqu'à crever sur cette île double du Frioul. Ce rocher pelé. Sur cet air gitan et Lole comme bande originale.

Tout autour de la ville, les flammes d'un gigantesque incendie. Comme le cercle de feu dans lequel tu te jettes, vieux lion édenté. Ton dernier tour de piste.

Tu me laisses songeur. Un peu déprimé et enclin au Lagavulin. Tu me laisses une liste de chansons à écouter et à partager et des auteurs à lire. Tu es devenu un ami Fabio. Toi l'ex-flic amateur de poésie, le plus cabotin des caboteurs. Marin perdu, tu as finalement pris le large.

Avec qui irai-je boire au bar des Maraîchers ?

Peut-être avec le fantôme génois d'Eugénio Montale...

Trijolie trilogie.

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Une lutte à mort contre la mafia internationale( avec ses ramifications italiennes, varoises et marseillaises. )
Comment sauver de cette nasse démoniaque ceux que Fabio Montale aime. Sous le soleil méditerranéen, cette trilogie s'achève comme une tragédie grecque.
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ça y'est, j'ai terminé "Solea" et je dois dire au-revoir à Fabio Montale...

C'est un au-revoir qui me laisse un gout bien amer et la mélancolie chevillée à l'âme. Je me sens infiniment triste et très seule surtout. J'ai un peu froid soudain, malgré Marseille. J'ai eu peur aussi et très mal.

Cet opus est encore plus sombre, encore plus pessimiste et désespéré, encore plus violent que les deux précédents et il a anéanti mon moral déjà bien écorché par cette année qui n'en finit et qui semble t-il n'en finira jamais.

"Solea" est un chant aussi tragique que sublime et presque un chant funèbre dans lequel le soleil et la mer n'ont plus rien de lumineux.
"Solea", c'est la fin de tout et la fin du monde. Ce sont des cris et des coups de feu, la souffrance inextinguible de Montale et une époque qui s'en va pour toujours

On y retrouve Babette, l'amie journaliste qui s'en revient de Rome avec le dossier le plus ambitieux jamais monté contre la Mafia et qui se retrouve avec la mort à ses trousses. Eperdue, elle fait parvenir à Fabio une dernière déclaration d'amour et de précieuses disquettes sans savoir à quel point elle le met en danger.
Autour du Corto Maltese marseillais, le sang des siens soudain versé et les dernières amours comme un morceau de musique qui s'échappent.
Pour survivre et sauver ce qui reste des siens, il n'a pas d'autres choix que celui d'entrer en guerre, à en perdre haleine et à en perdre son humanité.


D'une plume toujours aussi belle mais bien plus sombre aussi Izzo nous live un récit poignant, haletant qui prend au tripes et dans lequel la mafia n'a rien de son romantisme de cinéma...au contraire.
ça fait un mal de chien mais c'est intense et presque beau, comme la réalité à chaque fois que les rêveurs viennent s'y cogner quand ils n'ont plus qu'elle.

Cette fin! Cette fin...

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J'avais aimé les deux premiers tomes de cette trilogie, lus il y a quelques années, avec cette plongée immersive dans un Marseille aux odeurs envoûtantes et aux moeurs relâchés. J'ai retrouvé ici cette ambiance brumeuse, ces incursions culinaires, le jazz de Coltrane qui accompagne si bien les états d'âme de ces gens un peu désabusés, à la nostalgie à fleur de peau. La trame policière est bien présente avec ces meurtres méthodiques perpétrés par une Mafia en mission, mais c'est la dimension humaine, cet espèce de blues de vivre des protagonistes, qui fait de ce livre ce qu'il est.

L'écriture de Izzo m'a semblé tellement parlante, évocatrice, autant dans les registres colériques que tendres, romantiques que vengeurs. le contraste entre l'anonymat, la froideur de la Mafia tentaculaire, et la passion des tripes et du coeur de ses victimes est frappant. Malgré les probabilités, malgré le peu d'espoir des acteurs eux-mêmes, on se prend à espérer un dénouement pas trop brutal, pas trop désespérant. Preuve que l'auteur nous a bien embarqué dans son histoire . . .
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Fabio Montale est une nouvelle fois contraint de reprendre du service pour venir en aide à une amie journaliste qui, après avoir enquêté pendant des mois sur le pouvoir de la Mafia dans le sud de la France, est poursuivie par des tueurs. Chargé de la retrouver le plus vite possible, il prend conscience de l'étendue et de la force des réseaux du crime organisé, de ses liens avec le milieu des affaires et de la politique. Déjà, on égorge autour de lui..
Solea est le troisième et dernier volet d'une trilogie déjà fameuse dans l'univers du roman policier. Izzo, de livre en livre, étend une ombre de plus en plus dense sur la cité phocéenne. Et son flic déclassé, fils d'immigrés aimant les poètes, le jazz, la pêche et les femmes, se fait le témoin de cette déchéance.
Solea boucle le cycle marseillais Fabio Montale et Solea, c'est le titre d'un morceau de Miles Davis qui s'inspire du chant flamenco. Aussi à l'instar du morceau Davis il se dégage de Solèa une certaine mélancolie, un certain romantisme aussi. Izzo fait battre ici les pulsations de la ville qu'il a tant aimé.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Pour un roman noir, c'est un vrai roman noir.
Noir-noir.
Je n'avais jamais lu de romans de Jean-Claude Izzo, mais j'ai été impressionné par la noirceur de l'ambiance, des personnages et de l'action.
C'est écrit dans un style vif, enlevé, dynamique, que j'ai apprécié, car il colle bien avec l'atmosphère. Juste un défaut qui m'a agacé, c'est ce parti pris dans les dialogues de mettre à la fin de la phrase prononcée : il dit, Mavros répéta, la commissaire demanda, etc, et non pas : dit-il, répéta Mavros, demanda la commissaire, etc. C'est voulu, évidemment, mais cela ne m'a pas paru nécessaire, et même franchement inutile. Mais à part ce tic (énervant à la lecture), le style est très percutant et bien adapté au roman noir (qui finit mal comme on peut s'y attendre).
Le personnage principal (Fabio Montale) possède une véritable épaisseur psychologique, une très forte sensibilité et une grande humanité, que l'on comprend et suit parfaitement. Il déprime, hélas. Véronique Samson dirait qu'il « mène sa vie comme un radeau perdu », et ce serait tout à fait exact. Il divague, accumule les erreurs et tout part de travers. Et pourtant, on s'attache à lui (on aimerait même l'aider…).
Ce qui m'a étonné, c'est à quel point ce roman qui ne date que de la fin des années 90 (1998) parait appartenir à un vieux monde qui a en partie disparu. Dans ce roman, pas de portable, pas d'internet, pas de réseaux sociaux (Facebook, tweeter, instagram, etc), pas d'euros (des francs), pas de recherche d'ADN, pas de caméra de surveillance dans les rues, pas de badges, etc, etc, etc. le monde s'est transformé à une vitesse folle. Un peu plus de 20 ans et tant de chose ont changé dans nos habitudes et nos comportements.
C'est tout à fait comparable à ce qui s'est passé au début du XXème siècle avec l'apparition dans les maisons de l'eau courante et de l'électricité, des voitures, des avions, des téléphones et de la radio, etc. Un changement ahurissant. Eh bien, la révolution numérique que nous vivons, c'est pareil.
Quoi qu'il en soit, je vous conseille ce roman. Vous ne serez pas déçus.
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C'est le meilleur guide touristique que j'ai trouvé pour me promener dans le Panier, où Fabio Montale, le narrateur a passé son enfance aux Goudes où il se réfugie dans le cabanon légué par ses parents, et dans les cités des Quartiers Nord où il exerce comme policier. J'ai donc mis mes pas dans ceux du héros et cela décuple le plaisir de la touriste!




Fabio Montale a donné sa démission après le massacre qui clôt Total Khéops. Il vit dans son cabanon des Goudes, va à la pêche



"Les Goudes. L'avant-dernier petit port avant les calanques. On longe la Corniche, jusqu'à la plage du Roucas-Blanc, puis on continue en suivant la mer. La Vieille-Chapelle. La Pointe-Rouge. La Campagne-Pastrée. La Grotte-Roland. Autant de quartiers comme des villages encore. Puis la Madrague de Montredon. Marseille s'arrête là.[...]Ma maison, c'est un cabanon. Comme presque toutes les maisons ici. Des briques, des planches et quelques tuiles. le mien était construit sur les rochers, au-dessus de la mer."



SOLEA 

Dernier livre de la trilogie.

Soléa est la  musique jouée par Miles Davis qui accompagnera le   roman. Solea est associé à Lole, partie à Séville.

 "La Solea, m'avait-elle expliqué un soir est la colonne vertébrale du chant flamenco"

Voila pour la tonalité.

Fabio Montale est devenu la cible de la Mafia. Son amie, la journaliste, Babette est partie en Italie pour un reportage sur la Mafia. Explosif! Se sachant menacée elle a choisi de disparaître. Des proches de Fabio Montale sont exécutés dont une jeune femme avec qui il avait ébauché une relation, un ancien copain boxeur...Fabio craint surtout pour Honorine et Fonfon, ses voisins des Goudes qui lui tiennent lieu de famille. 

Paysages urbains, musique et beaucoup cuisine. J'ai souligné avec soin les recettes:

Je m'étais mis à la cuisine tôt le matin, en écoutant de vieux blues de Lightnin' Hopkins. Après avoir nettoyé le
loup, je l'avais rempli de fenouil, puis l'avais arrosé d'huile d'olive. Je préparai ensuite la sauce des lasagnes. le reste du fenouil avait cuit à feu doux dans de l'eau salée, avec une pointe de beurre. Dans une poêle bien huilée, j'avais fait revenir de l'oignon émincé, de l'ail et du piment finement haché. Une cuillerée à soupe de vinaigre, puis j'avais ajouté des tomates que j'avais plongées dans l'eau bouillante et coupées en petits cubes. Lorsque l'eau s'était évaporée, j'avais ajouté le fenouil.


Honorine avait une manière incomparable de faire des poivrons farcis. À la roumaine, disait-elle. Elle
remplissait les poivrons d'une farce de riz, de chair à saucisse et d'un peu de viande de boeuf, bien salée et
poivrée, puis elle les déposait dans une cocotte en terre cuite et elle recouvrait d'eau. Elle rajoutait coulis de
tomate, thym, laurier et sarriette. Elle laissait cuire à tout petit feu, sans couvrir. le goût était merveilleux,
surtout si, au dernier moment, on versait dessus une cuillerée de crème fraîche.

Thriller, guide touristique De Marseille, analyse socio-politique....cuisine méditerranéenne.. quelques aspects de cette trilogie. J'ai oublié la musique, les livres..et la célébration de l'amitié, de la chaleur humaine. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Solea est le dernier opus de la trilogie marseillaise, le plus sombre, son avant-dernier livre (1998) ,juste avant "Le Soleil des Mourants" (1999) et son décès en janvier 2000 d'un cancer du poumon. Pressentiment de sa propre mort qui l'a amené à écrire des livres sombres?
Nous y retrouvons l'ex-policier Fabio Montale, amoureux de sa ville, Marseille, toujours incapable de vivre sereinement une relation avec une femme. Dès le début, il sent la mort:"La vie puait la mort", dit-il page 23. Pas de très bon augure.Et pourtant, comme dans ses précédents opus, il a une écriture poétique, malgré la noirceur du récit. Il est toujours amateur de musique, en particulier de jazz. D'ailleurs le titre du roman est celui d'un morceau de Miles Davis.
Le thème, c'est la puissance de la Mafia dans le sud de la France en particulier et - et c'est en cela que c'est sombre - sa collusion avec la sphère politique, économique et la police. Ce n'est ni rassurant ni optimiste, mais je crains bien qu'il ne s'agisse pas que de fiction.
Fabio est appelé à la rescousse par une amie journaliste qui a préparé un dossier explosif sur la Mafia; les menaces et les assassinats s'enchaînent. L'effet domino,, vous connaissez?
Malgré la noirceur du sujet, j'ai dévoré ce livre. je regrette beaucoup que Jean-Claude Izzo soit mort prématurément et n'ait pas eu le temps d'en écrire davantage.
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Dernier volet et point culminant de la trilogie Fabio Montale, Solea est une fois encore un magnifique roman. Sur le plan de l'intrigue, la mafia, encore et toujours. Rien de neuf sous le soleil. Dans cet opus, Montale, toujours aussi incapable d'exprimer ses sentiments, se fait philosophe. La mort est omniprésente et la beauté de Marseille ne suffit plus à l'éclipser. Les amours mortes se ramassent à la pelle. Les cadavres aussi. Une splendide atmosphère crépusculaire en point d'orgue de la trilogie.
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