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Critique de chartel


Plus j'avance dans ma découverte de l'oeuvre de J.M.G. le Clézio, plus je trouve que sa littérature nous dresse le portrait d'une humanité très pascalienne. Les hommes prennent, en effet, l'apparence de vastes colonies de fourmis, et les différents narrateurs ou personnages de ses récits (je signale que je n'ai encore lu que ses premiers livres) ont un regard très distancié, à la manière d'une haute divinité, ou tout bonnement d'un homme lui-même qui regarderait évoluer sous ses pieds d'infimes fourmis, après avoir créé la panique en écrasant volontairement la motte de terre qui constituait l'entrée de la fourmilière.
Mais ce qu'il y a de particulier chez le Nobel 2008, est que les divers récitants s'incluent eux-mêmes dans ces masses grouillantes. La seule chose qui les différencie des autres, c'est qu'eux sont des fourmis conscientes de la vanité de leurs actions, tout comme Le Clézio est conscient de la vanité de son activité d'écrivain.
Dans "La Guerre", cette agitation absurde et continuelle des hommes est justement dénommé « guerre ». Comme l'avait affirmé Nietzsche, le moteur de notre monde étant la volonté de puissance, les hommes aiment à inscrire leurs marques par des actes de destruction, des actes de violence. A tel point que le tableau des temps modernes dressé par Le Clézio est digne des films de Jacques Tati, une société artificialisée, coupée de tout élément naturel, mis à part le ciel et la mer, présents encore pour servir de fond au paysage. Un monde ultra-mécanisé, ultra-motorisé, lancé, brides abattues, dans une course à la production, un monde ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, ne sachant pas prendre le temps de l'observation et de la réflexion.
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