Supreme Power, Tome 1 : Jeux de pouvoir

Ce tome fait suite à Contact (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant, il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2004. Les épisodes 1 à 18 ont été réédités dans Jeux de pouvoir.

Mark Milton (Hyperion) continue de faire le superhéros de base pour le compte du gouvernement. Dernier haut fait en date : l'évacuation des habitants d'un immeuble étant la proie des flammes, devant les caméras de télévision. Pendant cette intervention, un sous-marin nucléaire russe disparaît mystérieusement dans les eaux de l'Antarctique. Un certain Bryce est nommé responsable du projet Hyperion en lieu et place des gradés qui ont suivi ce projet pendant 20 ans. Sous les eaux de l'océan Pacifique, une plongeuse rencontre une femelle humanoïde à la peau bleue. Mark Milton finit par prendre la vraie mesure de sa puissance et il est à la recherche de réponse quant à sa vraie nature. Il commence par demander des explications à Joe Ledger qui refuse de dire quoi que ce soit. Il finit par croiser Zarda, une femme dotée de pouvoirs exceptionnels qui semble en savoir long sur sa vraie nature. Pendant ce temps là, Blur et Nighthawk enquêtent sur une série de meurtres en série dont le tueur a arraché le bras droit de chacune de ses victimes.

JM Straczynski écrit la suite logique des aventures de ce superhéros qui évoque beaucoup le point de départ de Superman. Toutefois, le récit s'est déjà fortement éloigné du modèle pour une histoire qui revisite les clichés des histoires de superhéros, avec une approche plus élaborée (à défaut d'être plus réaliste). L'un des attraits de cette version des superhéros réside dans la logique utilisée pour construire le récit. Aucun être humain, ou aucune organisation n'est capable de maîtriser ou de manipuler un tel individu. Fort logiquement, Mark Milton finit par découvrir la vérité et par chercher comment s'émanciper tout en restant fidèle à sa personnalité. Aucune organisation militaire ou gouvernementale ne limiterait ses agissements à une seule solution (ici manipuler Mark Milton). Aucune civilisation extraterrestre n'enverrait un bébé dans une navette au petit bonheur. Straczynski a également le don de donner corps à des personnages qui frappent l'imagination et dotés d'une solide personnalité. À la lecture, Mark Milton se révèle un individu complexe, tiraillé entre son éducation et les individus qui lui ont menti, et Zarda. Cette dernière dépasse largement le personnage d'origine (Wonder Woman) pour devenir une personne à part entière qui manie un niveau de puissance terrifiant tout en étant un individu avec des traits de personnalité réalistes (Elle est à la fois humaine, régale et d'ascendance divine comme Wonder Woman n'a jamais pu l'être, une très grande réussite). Straczynski alterne les scènes d'actions et les scènes d'exposition en respectant à la fois les codes des histoires de superhéros et la trame d'un thriller très efficace (difficile de lâcher ce tome en cours de route). Il introduit également les 2 derniers superhéros manquant à l'appel, encore une fois de façon organique et logique.

C'est également un grand plaisir que de retrouver les dessins particuliers de Gary Frank et l'encrage méticuleux de John Sibal. le lecteur retrouve donc les décors réalistes de cette équipe qui permettent de mieux croire à la possibilité de ces lieux et de mieux faire ressortir le contraste entre ces endroits plausibles et ces personnages incroyables (même si l'épisode 8 souffre d'un manque de décors, faute de temps peut-être). le langage corporel de chaque surhumain constitue un plaisir visuel à déchiffrer, à observer et à contempler. du fait de la publication dans la branche MAX (adulte) de Marvel, Frank peut même se permettre un peu de nudité (complète en particulier pour Zarda) et même frontale avec un pubis aperçu de loin (une prise de risque exceptionnelle pour un comics américain). Malheureusement, la morphologie de Zarda présente un tronc étonnamment svelte pour une poitrine très généreuse (des défauts de jeune dessinateur). Straczynski réserve également quelques pages muettes et c'est un spectacle magnifique que ces séquences (sous l'eau avec la contrepartie d'Aquaman, ou en ville avec Zarda déambulant nue dans la rue avec une attitude altière).

Straczynski et Frank ne se contentent pas de reproduire le bon niveau du premier tome, ils innovent également, comme par exemple dans le dernier épisode. Chaque page est découpée en 4 bandes horizontales superposées : la première consacrée à Zarda, la seconde à Nighthawk, la troisième à un scientifique rattaché au projet Hyperion et la dernière constitue une surprise. La série Supreme Power continue à être une lecture de choix, très roublarde. le lecteur l'apprécie d'autant mieux qu'il connaît Superman et les clichés qui lui sont associés. Tout n'est pas parfait pour autant : Straczynski ne peut pas s'empêcher d'introduire le concept de supercriminel dans cette terre (quel intérêt ?) et le tandem Frank/Sibal semblent avoir du mal à dessiner des jambes qui respectent les règles de base de l'anatomie humaine. Quelle direction Mark Milton va-t'il souhaiter donner à sa vie ? Réponse dans Haut Commandement (épisodes 13 à 18).

Excellent second tome de cette série qui nous réserve bien des surprises.
Les caractères s'affirment, les rapports entre les personnages se font plus étroits et les tensions s'avivent.
Straczynski se joue de ce que nous savons des personnages emblématiques de DC Comics et nous les magnifient pour en faire des individus très différents mais pourtant si proches, comme des versions moins 'gentilles' d'elles-mêmes.
Le dessin est toujours impeccable...à suivre!

Après la mise en place des personnages et de cet univers sans super-héros lors du tome précédent, J. Michael Straczynski ("Midnight Nation") enclenche la vitesse supérieure et réserve quelques surprises au lecteur.

La première partie du récit permet à Hyperion de découvrir l'ampleur du mensonge qui l'a entouré toute sa vie. Si cette partie permet de façonner le caractère du premier super-héros de cet univers, il n'apprend pas vraiment grand chose au lecteur. Viennent ensuite les rencontres entre les différents personnages dotés de pouvoirs et les premiers combats. Si cette partie est intéressante et permet d'en apprendre plus sur ces mystérieuses créatures qui font penser à Namor, Wonder Woman et autres personnages comics connus, le passage consacré à l'apparition et l'origine de la princesse Zara ne m'a pas trop emballé.

Mais pour le reste, malgré l'impression que l'auteur recycle un peu le concept de "Rising Stars", c'est assez prenant et parfaitement raconté.