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Simon Corthay (Traducteur)
EAN : 978B085WCLKD2
147 pages
Gallimard (13/05/2021)
3.44/5   8 notes
Résumé :
Quinze années de guerre civile, c'est ce qu'a connu le Liban de 1975 à 1990. C'est aussi le contexte dans lequel Maroun a grandi. Devenu jeune adulte, il raconte les années passées à Achrafi eh, le quartier chrétien de l'est de Beyrouth, entouré de sa mère, de son père, engagé dans les milices phalangistes, de son grand frère Iliya, et de ses trois soeurs. Il décrit le quotidien de ceux qui ont appris à vivre sous les bombes et les tirs de snipers, les plaisirs simp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Confessions a initialement été publié en langue arabe en 2008, avant Amerika et Les druzes de Belgrade qui sont les livres majeurs de Rabee Jaber. Confessions, malgré son thème central et intime, est une déception en comparaison avec ses romans suivants qui en ont fait l'un des plus importants écrivains libanais contemporains. Qu'est-ce qui chiffonne ici ? le style, un peu, moins fluide qu'à l'accoutumée, mais surtout la construction un peu erratique, imposée par l'idée que le narrateur, qui semble s'adresser à un interlocuteur invisible, remonte dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence qui se situent pendant la période noire du Liban où les guerres se succédaient presque sans discontinuer. Maroun, puisque tel est son prénom, est désorienté depuis qu'il a appris que sa famille n'était pas la vraie, que celle-ci avait été décimée et qu'il était l'unique rescapé de cette tragédie. Maroun ne l'a su que tardivement mais il en fait état dès le début de son récit qui va progresser par soubresauts, dans le droit fil d'une mémoire à laquelle il ne fait guère confiance. Ces souvenirs sont épars, beaucoup fondés sur des sensations olfactives ou sonores, et forment un ensemble décousu où la chronologie est fortement chahutée. Restent quelques scènes marquantes, cependant, atroces comme la guerre, parfois, et surtout des personnages forts comme le père et le frère, tous les deux combattants à un moment ou à un autre. Pas Maroun, qui a l'impression d'avoir vécu la vie d'un autre et qui trainera sa vie durant un manque de repères identitaires. Tous les ingrédients d'un bon livre sont contenus dans Confessions mais son architecture, décidément bien trop chaotique, n'est pas de celle qui suscite l'enthousiasme. Dommage.
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Maroun. Enfant de la guerre, celle du Liban qui a duré quinze ans. Mais qui est Maroun, le narrateur, cet enfant au milieu de ces adultes qui n'arrivent pas, qui n'arrivent plus à s'entendre ? Maroun, lui-même ne sait pas qui il est. Il l'apprendra plus tard. le lecteur est au courant au début du livre, Maroun n'est pas son véritable prénom et n'est pas le fils de ses parents. Maroun, c'est ce garçon sur une photo, cadre posé sur un meuble du salon. Un garçon mort avant de grandir, enlevé, assassiné. Maroun II a été sauvé par le père de Maroun Ier :

« Voici mon souvenir : je suis malade, mon pyjama de coton détrempé me colle au corps, j'avance comme dans un rêve jusqu'au salon et me retrouve face au portrait de mon frère disparu. Je lève les yeux et je le fixe du regard. Je détaille ce visage qui me ressemble et je me concentre de toute la force dont je dispose dans ma petite tête pour tenter de me souvenir de lui ici, dans ce salon où je me trouve maintenant avant qu'il soit enlevé et assassiné ».

C'est le premier choc de ce livre poignant. Pour des raisons strictement personnelles j'ai été émue jusqu'aux larmes en lisant les passages sur cette photo reposant dans la foyer familial et cette façon de se demander qui est ce jeune enfant et sur une possible ressemblance. Mais au-delà, c'est l'histoire d'un enfant qui va grandir dans le désordre du monde des adultes avec une ligne de démarcation séparant Beyrouth en deux, avec un coeur qui va battre en fonction des bombes et du fracas des armes. Avec un père qui préfère parler aux oiseaux plutôt qu'aux humains, avec une mère qui partira trop tôt et une fratrie à la fois unie et volatile. Un enfant qui cherchera sa voie dans l'inconnu, qui tentera de comprendre l'incompréhensible, qui puisera dans sa mémoire sans savoir si les faits ont réellement existés. Un enfant en quête d'une identité impossible, seul survivant d'une famille anéantie.

Une narration qui peut un peu déconcerter par un style répétitif et parfois presque puérile. Mais Rabee Jaber s'est mis dans la peau d'un adulte qui repart dans ses souvenirs d'enfant et, logiquement, replonge dans cette âme des premières incertitudes dans un Liban déchiré. Vaste réflexion quand un être grandit dans la géhenne d'une guerre, où les rêves s'envolent ou se confondent avec la réalité pour mieux la supporter. Un récit qui ne peut que soulever la sensibilité du lecteur et faire prendre conscience du vécu des Libanais qui, hélas, vivent dans une paix toute relative sous le poids d'une misère économique.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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C'est le troisième ouvrage de l'auteur que je lis ; Amerika et Les druzes de Belgrade, traduits de l'arabe ont été publiés respectivement en 2009 et 2010. Confessions, le dernier traduit en français, est en réalité antérieur aux deux premiers, et surtout radicalement différent de ceux qui ont suivis. Ce qui surprend, et laissera davantage en marge le lecteur, c'est son style beaucoup plus touffu. Il règne un certain désordre dans ce roman qui fait davantage penser à un récit qui ne dit pas son nom.
Le Liban occupe une place centrale dans l'oeuvre abondante de l'auteur, mais finalement très peu traduite en français.
Mamoun est un jeune adulte adopté par un couple pour remplacer un enfant mort. C'est avec ce bagage que va se construire ce jeune homme dans un pays constamment en guerre.
Mamoun, le narrateur s'adresse à son lecteur dans une forme de monologue sans ordre précis, sans vraiment de repère temporel, et dans un style décousu qui durant une bonne partie du livre m'a laissée un tantinet de côté, avec malgré tout un vif intérêt pour sa vision et son récit des choses et des évènements, et surtout sa quête identitaire qui constitue la trame principale de cet opus.
Le drame libanais ne laisse pas indifférent ; il m'a juste manqué un peu de fluidité pour m'y plonger pleinement.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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critiques presse (2)
LeMonde
31 mai 2021
L’écrivain libanais livre une lancinante parabole, sans pathos ni sentimentalisme, de l’amnésie de la guerre civile (1975-1990).
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
22 avril 2021
L’auteur livre les confessions de Maroun, élévé dans la famille de son ravisseur, sur son identité.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

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