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EAN : 9782290343678
123 pages
Editions 84 (18/03/2005)
2.5/5   17 notes
Résumé :
- C'est pourtant simple. Il lui prit les mains. Tu as froid ? Il frotta ses doigts, le regard absent. Tu n'es pas belle, il faut donc que tu sois... gentille, je ne vois pas d'autre mot, mais alors très gentille avec les hommes.
Le père d'Alice, avait ouvert un trou noir dans le ventre de sa fille. Une caverne béante qu'il serait ardu de combler. Un antre d'angoisse, sombre, gluant, terrifiant. Elle qui vivait dans un monde de beauté et de perfection se retro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Alice a envie de croquer la vie à pleine dents,

C'est la vie qui va la manger, l'avaler avec un plat de lentilles !

Naïve Alice, limite "cucul la praline" !

Façon très réductrice qu'à eu l'autrice de nous faire voir la femme naïve et gentille, sans une once de malice, ni de méchanceté.

Sophie Jabès a tenté l'humour, dans cette farce cruelle qui montre la lente descente destructrice d'une jeune femme,

Alice va tenter par tous les moyens de combler ce Vide immense qui essaie de l'engloutir en s'auto-détruisant avec la "bouffe" .

Indigeste !
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On dit que les hommes classeraient les femmes en deux catégories : les belles et les gentilles. Quand le père d'Alice destine sa fille à être une gentille, la vie d'Alice - qui se croyait belle avec ses cuisses effilées, sa taille de guêpe, ses mamelons de marrons glacés -, bascule. Profondément blessée par la remarque de son père, Alice panse sa blessure au ventre en mangeant comme un goinfre et s'acharne à devenir gentille en perfectionnant son art des parties de cornets glacés. Bientôt Alice accueille tous les hommes qui souhaitent faire honneur à sa réputation. Mais sa popularité ne fait qu'un temps et parallèlement, Alice se transforme, on le devine, en saucisse afin de plaire à la demande de jumeaux, deux évadés d'asile psychiatrique.

Sophie Jabès signe une farce gargantuesque sur la façon réductrice de cataloguer les femmes et sur la naïveté de certaines d'entre elles qui s'y soumettent. Alice, la saucisse croque à belles dents dans les clichés et ne fait qu'une bouchée de la candeur soumise à la folie des hommes.

Un petit roman vite avalé.
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Alice voue un culte de tous les instants à ce corps qu'elle ne se lasse jamais d'admirer. Elle passe tout son temps à choyer son corps : épilations, crèmes, massages, rien n'est superflu quand il s'agit d'entretenir une silhouette qui fait rêver toute la gent masculine de Rome. Mais attention on ne touche pas, la jeune célibataire fait tout cela pour son futur prince charmant.

Elle semble heureuse malgré des relations compliquées avec sa famille. À l'exception de Tonino, son frère sourd-muet, elle entretient peu de contact avec ses parents : une mère actrice qui voyage aux quatre coins du monde et un père un peu marginal, retiré en Grèce avec une jeune croate. Un 15 août, son père s'annonce et lui assène un coup de massue en déclarant à sa fille « tu n'es pas Marylin Monroe, alors rappelle-toi, tu dois être gentille, très gentille avec les hommes ». Pour Alice, c'est la fin du monde. Sa belle assurance brisée, c'est l'angoisse qui prend sa place et ne se soulage que le temps d'un cornet glacé.

Une plaie s'est ouverte, un vide à remplir. Alice mange, mange, enfle, enfle. Au-delà de la boulimie, Alice avale avec voracité tout type de nourriture. Comment être gentille avec les hommes ? Elle va faire de son mieux et Alice va accueillir tous les hommes qui souhaitent faire honneur à sa réputation. Mais sa popularité ne fait qu'un temps et parallèlement, elle se transforme en saucisse à la demande de jumeaux, deux évadés d'asile psychiatrique

À travers ce court récit aux allures de fable, Sophie Jabès évoque tout en légèreté cette béance qu'est la quête de reconnaissance, ce vide impossible à combler qu'ouvre en nous l'indifférence, le mépris, le désintérêt de ceux à qui l'on a tout à prouver.

Sa narration prend le parti de l'amusement, mais c'est une véritable descente aux enfers qui nous est narrée. La destruction qu'Alice entreprend d'elle-même, tantôt lucide, tantôt compulsive, est à la mesure de la perfection qu'elle avait cru atteindre : une lente et consciencieuse mutilation, une perte des perceptions, l'abandon d'un corps qui ne fait plus partie d'elle.

« Alice, la saucisse » est le premier volet d'une trilogie complétée par « Caroline assassine » et « Clitomotrice » qui vise à dénoncer cette façon extrêmement réductrice de cataloguer les femmes et sur la naïveté de certaines d'entre elles qui s'y soumettent. Malgré un titre enfantin, le livre emprunte au genre érotique avec des pages qui oscillent entre sensualité et écoeurement tant l'accent est mis sur la surabondance de nourriture… jusque dans les jeux sexuels de l'héroïne.

En peu de pages (127p.), l'auteure aborde de nombreux sujets : famille éclatée, société de consommation, angoisse de ne pas séduire, solitude, cette propension à s'oublier en privilégiant l'autre et ne plus penser plus à ses désirs et sa dignité. Ce format court a l'avantage de ses défauts : le récit est rythmé mais survole bien des aspects du personnage principal.

Un premier roman réussi. Rapidement avalée, cette fable gargantuesque marque les esprits par son originalité. À travers un récit à la fois burlesque et mélancolique, l'auteure cherche à délivrer (trop ?) de nombreux messages. Attention à l'indigestion !
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Bof. le personnage principal semble superficiel au départ, et le vide de son existence qu'elle découvre au hasard d'une conversation la pousse à manger. Puis à s'offrir aux hommes. On la suit dans sa déchéance où elle gonfle, gonfle, jusqu'à devenir une saucisse.
Ce n'est ni drôle ni tragique. A peine un relent de fantasmagorie, un peu de pitié pour cette pauvre fille qui n'a pas de personnalité et se laisse manipuler par ses deux parents.
Je ne recommande pas.
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Ce livre a un petit accent d'érotisme. La boulimie d'Alice est écoeurante. Il ne faut pas s'arrêter à cela.
L'auteure, à travers cette courte histoire, passe quelques messages. Famille éclatée, société de consommation, angoisse de ne pas séduire, solitude, charmer l'autre en ne pensant plus à ses désirs et sa dignité.
"La femme" n'est pas dans son plus beau rôle.
Un bon moment de lecture, l'humour n'est pas absent ce qui en fait une lecture agréable.

Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[ Incipit ]

Au début, il y avait les jambes d'Alice. Fines. Fuselées. Cousues main. Aristocratiques. Sans une ombre de graisse. Des jambes élégantes, lisses, vraiment douces, des jambes qui miroitaient au soleil, satinées, des jambes de gazelle. Des mollets effilés en longueur et des cuisses qui s'élançaient sans complexe, sans retenue, sans pudeur. Elles fusaient vers un ventre plat, ferme, dur, un ventre qui n'en était pas un. Un creux plutôt entre les côtes et sous une poitrine abondante et bien charpentée. Des bras minces presque sans limites, et des poignets fragiles que l'on n'osait toucher de crainte de les briser. Alice avait un corps de rêve qui faisait bander les jeunes gens qui flânaient près de la gare de Termini et ceux qui sirotaient affolés leur cappuccino, piazza Navona.

Alice faisait bander les jeunes bruns, les vieux frisés, les pleins de pasta alla carbonara et de penne all'arrabiata. Les blonds aussi la regardaient, perchés sur leur moto, les yeux rivés sur ses seins et sur ses cuisses qu'ils auraient voulu emporter au loin.

Alice ne se laissait pas toucher. Regarder, oui. Mais toucher, non. Elle seule avait le droit de caresser sa peau douce et tendue qu'elle admirait pendant de longues heures devant la glace. Elle en scrutait chaque recoin, et elle devait bien l'admettre, elle se trouvait parfaite, absolument parfaite. Elle adorait le creux entre ses deux cuisses, le galbe de ses mollets et le marron glacé de ses mamelons. Elle avait beau chercher, tout était à sa place, comme béni par la main de Dieu...
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Tu n'es pas belle, il faut donc que tu sois ... gentille, je ne vois pas d'autre mot, mais alors très gentille avec les hommes.
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