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Citations sur Laëtitia (166)

Elle riait, pieds nus dans l'herbe, il faisait beau, elle était heureuse.
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Il y a une récidive, endémique elle aussi, mais souvent impunie : celle des délinquants en col blanc, par exemple les hommes politiques qui sautent du trafic d’influence à la corruption active et de l’abus de confiance au financement illégal de campagne.
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Mais Laëtitia ne compte pas seulement pour sa mort. Sa vie nous importe, parce qu’elle est un fait social. Elle incarne deux phénomènes plus grands qu’elle : la vulnérabilité des enfants et les violences subies par les femmes. Quand Laëtitia avait trois ans, son père a violé sa mère : ensuite, son père d’accueil a agressé sa sœur ; elle-même n’a vécu que dix-huit ans. Ces drames nous rappellent que nous vivons dans un monde où les femmes ne sont pas complètement des êtres de droit. Un monde où les victimes répondent à la hargne et aux coups par un silence résigné. Un huis clos à l’issue duquel ce sont toujours les mêmes qui meurent
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Je ne connais pas de récit de crime qui ne valorise le meurtrier aux dépens de la victime. Le meurtrier est là pour raconter, exprimer des regrets ou se vanter. De son procès, il est le point focal, sinon le héros. Je voudrais, au contraire, délivrer les femmes et les hommes de leur mort, les arracher au crime qui leur a fait perdre la vie et jusqu’à leur humanité. Non pas les honorer en tant que « victimes », car c’est encore les renvoyer à leur fin ; simplement les rétablir dans leur existence.
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En tant qu'homme au sens masculin, c'est encore pire. Si je ressens parfois de la gêne auprès de Jessica, c'est parce que je suis un homme et que les hommes, tout au long de sa vie, lui ont fait du mal. Les hommes, ce sont ceux qui règlent les disputes à coups de cutter, qui vous démontent à coups de poing, qui éjaculent dans le sopalin que vous devez tenir, qui vous poignardent, vous brisent le cou comme à un poulet. Pour eux, vous êtes soit un objet de plaisir soit un souffre-douleur. Ou bien, ce sont les ministres, les dirigeants, ceux qui parlent à la télé, qui savent, qui commandent, qui ont raison, qui parlent de vous, sur vous, en vous, à travers vous. A la fin, ce sont toujours les hommes qui gagnent, parce qu'ils font de vous ce qu'ils veulent. (p. 333)
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A la fin des années1960, le pédopsychiatre Maurice Berger écrit qu'un enfant a besoin de nouer un lien avec une figure d'adulte "stable, fiable, prévisible, accessible, capable de comprendre les besoins et d'apaiser ses tensions". Sans ce "donneur d'attention", pas de sécurité affective, pas de confiance, pas de point d'ancrage et donc pas de disponibilité pour partir à la découverte du monde.
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La vérité de la mort de Laëtitia serait de peu d'importance si on la séparait de la vérité de son existence, de la solitude qu'elle a endurée, des voies qu'elle s'est choisies, du milieu et de la société qui furent les siens. Le travail de tous ces enquêteurs, qui permet de comprendre ce que Laëtitia a fait et ce que les hommes lui ont fait, n'est pas sans rapport avec la démocratie. On arrête les malfaiteurs parce que la sécurité est un droit. On les juge au nom du peuple français. Et je me suis dit que raconter la vie d'une fille du peuple massacrée à l'âge de dix-huit ans était un projet d'intérêt général, comme une mission de service public.
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Chez certains, le silence est vacuité, tandis qu’il est pudeur chez d’autres.
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– Aucune société, fût-elle totalitaire, ne peut éradiquer le crime. Le mal, le désir de transgression, l’envie, la folie étant constitutifs de l’espèce humaine, le risque zéro n’existe pas.
– La récidive a aussi des causes sociales : misère, échec scolaire, absence de perspectives, surpopulation carcérale. Puisque la prison a un rôle important dans la fabrique de la délinquance (et du terrorisme), il faudrait, en même temps que le « problème de la récidive », se saisir du problème de la prison, cet incubateur de rage.
– Dans son acception politique et médiatique, la « récidive » désigne les crimes et délits commis par des hommes jeunes en situation d’exclusion (pas nécessairement d’origine urbaine ou étrangère, comme le montre l’exemple de Meilhon). Il y a une autre récidive, endémique elle aussi, mais souvent impunie : celle des délinquants en col blanc, par exemple les hommes politiques qui sautent du trafic d’influence à la corruption active et de l’abus de confiance au financement illégal de campagne.
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Meilhon n'est pas sorti de son silence : au meurtre, il a ajouté la profanation, la dérision, l'obscénité, la déshumanisation de Laëtitia, le mépris pour ses proches.
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