AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 879 notes
Grâce à un petit mot de Jérôme Garcin, en fin d'émission du Masque, j'ai eu envie de découvrir ce livre.

Vous avez peut- être déjà oublié Laëtitia Perrais, jeune fille placée en famille d'accueil, avec sa jumelle Jessica, après une enfance massacrée- mère dépressive et père affectueux avec ses filles mais brutal avec leur mère, foyer, et....famille d'accueil- ?

Sa route croise, un triste jour de janvier, celle d'un criminel récidiviste, brutal, violent, mais pas encore un assassin. L'alcool, la drogue, la frustration et la haine le font irrésistiblement partir en vrille : il va la tuer, la dépecer, éparpiller son corps martyrisé dans les étangs du pays de Retz

Le pays de Gilles de Retz , le terrible Barbe-Bleue. Tout un programme.

Encore un fait divers, me direz-vous, avec une mine un peu dégoûtée. Ce n'est pas de la littérature !

D'abord, écrit Ivan Jablonka , historien et sociologue plus que romancier et auteur de nombreux ouvrages savants , « un fait divers n'est jamais un simple « fait » et il n'a rien de « divers » ». Il « peut être analysé comme un objet d'histoire » car « il dissimule une profondeur humaine et un certain état de la société : des familles disloquées, des souffrances d'enfant muettes, des jeunes entrés tôt dans la vie active, mais aussi le pays au début du XXIème siècle, la France de la pauvreté, des zones périurbaines, des inégalités sociales. »

Ce n'est donc pas un récit linéaire , c'est encore moins un roman, et c'est beaucoup plus qu'une enquête: c'est une interrogation profonde, pertinente, et décapante sur l'espace de liberté que nos sociétés inégalitaires, machistes et sur-médiatisées laissent aux petites filles pauvres pour se soustraire à un destin tout tracé de victimes, et sur celui qu'elles laissent aux hommes de bonne volonté pour faire l'exacte lumière sur les actes et les êtres, et pour exercer la justice malgré des pressions populistes émanant du pouvoir lui-même.

Ivan Jablonka a voulu rendre justice aux unes et aux autres, redonner une place à ces humbles enfants battues, ballotées et martyrisées, et montrer l' obstination et la farouche indépendance de ces discrets travailleurs de l'ombre, gendarmes, juges d'instruction,avocats, travailleurs sociaux, à l'écoute des drames énormes de ces vies minuscules.

Que de prédateurs dans cet assassinat sordide : l'assassin lui-même, bien sûr, mais aussi le père biologique, histrion alcoolique et sentimental (mais auteur de brutalités conjugales) , le père d'accueil, vrai Tartuffe et s'avérant, après l'affaire et sa sanctification en père idéal par l'Elysée, un prédateur sexuel sans scrupule qui a honteusement abusé de ses nombreuses « filles » de passage, et, pour terminer, le président de la République, Nicolas Sarkozy lui-même, instrumentalisant l'affaire comme à son habitude pour faire monter la mayonnaise sécuritaire et durcir encore la législation pénale. « Un fait divers, une intervention publique. A chaque crime, sa loi. Un meurtre vient « prouver » les failles du système pénal existant ; la loi qui y fait suite doit « couvrir » tous les crimes à venir". Ce président n'hésite pas à accuser la magistrature de laxisme, à fausser les faits, à forcer les rôles, provoquant , en Bretagne et ailleurs, une fronde des juges sans précédent. Pauvre Laëtitia, « démembrée par un barbare, récupérée par un charognard » titrait Charlie Hebdo…

Pour résumer, dit Jablonka, la mort de Laëtitia est un véritable féminicide : une petite jeune fille de 18 ans en butte aux quatre figures du prédateur machiste : le Caïd toxico et dangereux, le Nerveux imbibé, le Père-la-Morale pervers et le Chef qui joue les « puissances invitantes », « quatre cultures, quatre corruptions viriles, quatre manières d'héroïser la violence »


L'auteur va même jusqu'à se mettre lui-même en accusation, conscient qu'il est lui aussi un homme, après tout, et même une sorte de disséqueur de cadavre et que son livre,qui jette en pâture au public la vie trop brève de Laëtitia, pratique lui aussi sur la jeune fille une forme de violence. Il entreprend avec une grande lucidité son autocritique ainsi que celle du fait divers en tant que tel, et dénonce avec vigueur les « couples » écrivain-criminel célèbres, de Genet-Pilorge à Carrère-Romand.

Il faut, dit-il, que toute la fascination provoquée par le fait divers aille cette fois à la victime.

Car cette analyse sociologique et politique n'est pas seulement intelligente et convaincante, elle est aussi tendre, empathique, bouleversante: l'auteur fait revivre la figure timide de la petite serveuse, sa vie ébauchée, son essor interrompu, avec un très grand respect, une infinie douceur, une grande justesse.

Laëtitia recouvre son intégrité, et le fait divers, dans un tel ouvrage, ses lettres de noblesse.

Un livre formidable de profondeur, d'humanité et d'intelligence. Je recommande plus que chaudement !!

Commenter  J’apprécie          13424
Et dire je j'ai faillit ne pas le prendre !
La bibliothécaire : t'nez celui-là vient de rentrer. Il est prix machin-chose 2016 !
Mwa : j'aime pas les prix machin-chose (un peu sur le ton de j'aime pas la tarte au concombre).
Mais lorsque j'ai voulu le reposer sur le présentoir, ma main ne l'a pas quitté. Comme ci l'âme de ce livre avait engagé un dialogue avec mon subconscient.
Un fait divers dans la région nantaise au début de l'année 2011. Laëtitia et sa soeur jumelle sont placées chez monsieur et madame Patron, famille d'accueil. Elles viennent d'un milieu défavorisé et violent. Ici elles tentent de se reconstruire espérant trouver un foyer aimant et reconnaissant. Elles viennent juste d'être majeures et suivent des cours, l'une pour être serveuse, l'autre cuisinière. Laëtitia sera enlevée, torturée, rouée de coup, poignardée, étranglée et pour finir démembrée et jetée à l'eau. Son bourreau, un ferrailleur du coin en mal d'amour, lui aussi venant d'un milieu violent.
L'affaire fait grand bruit, c'est le calme plat côté médiatique et le président de l'époque et ses acolytes ajoutent de l'huile sur le feu en pointant du doigt le dysfonctionnement de l'appareil judiciaire qui descendra dans la rue en colère pour réclamer plus de moyen. de la à dire qu'il y a un avant et un après l'affaire Laëtitia il n'y a qu'un pas.
Un livre que j'ai pris comme un coup de poing. On se croit à l'abri dans nos habitations confortables et proche de chez vous se passe des scènes dont nous ne sommes même pas conscient. La misère guette les plus faibles de nos congénères, dans ce livre ce sont les femmes qui sont les victimes. Victime de l'égo surdimensionné des hommes de tous poils et de leur taux de testostérone.
Ivan Jablonka a enquêté, interrogeant les uns et les autres : familles et amis de la victime, mais aussi de l'agresseur, avocats, magistrats, enquêteurs pour nous éclairer sur tous les dessous de cette affaire. Il nous livre un bouquin d'un travail remarquable, livre qui se veut factuel, sans parti pris. Pourtant difficile de na pas être emporter pas ses émotions devant un tel déchainement de haine et de violence.
Arrive ce chapitre 54 "fait divers, fait démocratique", une merveille sur l'analyse et le traitement de l'information.
Un livre qui me restera.
Commenter  J’apprécie          895
Laëtitia... Qui aurait pu se douter, qu'un jour, ce prénom porterait le nom d'une affaire ?

Laëtitia Perrais naît dans une famille chaotique : un père peu instruit, alcoolique, violent avec sa femme et ayant fait quelques séjours en prison, une maman dépressive, une situation précaire, une absence de repères. Avec sa soeur jumelle, Jessica, elle sera très vite retirée de ce foyer. D'abord recueillies par leur grand-mère, puis placées en foyer avant d'être admises en famille d'accueil, les soeurs peinent à trouver un équilibre. Chez les Patron, elles semblent pourtant avoir trouver un refuge. Un refuge illusoire ? Elles mènent leur scolarité cahin-caha, sont plutôt dociles, accèdent peu à la culture. Un soir de janvier 2011, Laëtitia sera enlevée. Suivront de courtes mais vaines recherches puisque le coupable, Tony Meilhon, sera arrêté deux jours plus tard. Un homme alcoolique, drogué, voleur ayant effectué plusieurs séjours en prison depuis son adolescence...

Comment expliquer un tel engouement ? Une portée médiatique si importante ? Des unes de journaux et des articles longtemps après ce drame, ce sordide et tragique fait divers ? Comment et pourquoi Laëtitia a-t-elle touchée si profondément le coeur des Français ? C'est ce que tente d'expliquer dans cette enquête l'historien et romancier, Ivan Jablonka. de son enfance à son adolescence malmenées, l'auteur retrace la vie de Laëtitia. Il relate également avec minutie le déroulement de l'enquête et ses retombées judiciaires, politiques et sociales, s'attarde sur le profil non seulement du tueur mais aussi de l'entourage de la jeune fille (père et mère biologiques, père adoptif, Tony Meilhon). Un travail de longue haleine pour lequel Ivan Jablonka a rencontré et s'est entretenu avec Jessica et son avocate, a arpenté le pays de Retz, les lieux du drame, dans le seul but de redonner vie à Laëtitia. Un récit poignant, glaçant parfois. Bien au-delà d'un simple fait divers, une peinture bien sombre de la société française.
Commenter  J’apprécie          867
Laëtitia n'a pas eu de chance dans la vie, après une enfance chaotique, elle a fini assassinée par un marginal. Un garçon comme elle, privé dès sa naissance de l'affection indispensable à l'équilibre de tout humain, ce qui n'excuse en rien son crime.

Le triste destin de Laëtitia — pour qui l'Etat a déployé de gigantesques moyens pour retrouver le corps supplicié — nous est raconté avec empathie et rigueur par l'historien-sociologue Ivan Jablonka qui dit avoir choisi comme héroïne « une inconnue légère et vacillante qui n'a hérité de rien, sinon d'une histoire qui la dépasse, celle des bébés qu'on rejette, des gamines de l'Assistance qu'on viole, des servantes qu'on rudoie, des passantes qu'on tue après les avoir consommées. »

Un père alcoolique et violent, une mère qui en perd presque la raison. La vie en foyer, puis dans une famille d'accueil faussement bienveillante ; Laëtitia, sa soeur jumelle et d'autres fillettes y subissent des viols. Enfin, un président de la République, chef de bande qui instrumentalise sa mort pour une politique sécuritaire démagogique. La mort de Laëtitia, un fait divers de plus si on ne sépare le sujet de la vérité de son existence, de ses carences affectives, de la violence masculine qu'elle a subie, du milieu et de la société qui furent les siens.

C'est le travail remarquable accompli dans ce livre par Ivan Jablonka qui, permettant de comprendre ce que Laëtitia a fait et ce que les hommes lui ont fait, donne une dimension universelle au fait divers. Laëtitia n'est restée au monde que dix-huit ans mais a semble-t-il vécu des siècles, son histoire, obsédante et bouleversante, rejoignant celle des femmes martyres victimes de tout temps de la violence des hommes.
Commenter  J’apprécie          7810
Je lis rarement des ouvrages tirés de "faits divers" mais j'ai lu de nombreuses critiques de celui-ci et me suis lancé.

J'en suis ressorti pétri de sentiments contradictoires.

De la "gêne" d'abord, ce côté voyeur qui m'empêche souvent d'aller vers ce genre de littérature car j'ai du mal avec la réalité. C'est réellement arrivé et ça me bouleverse. Peu-être est ce faire l'autruche, je ne sais pas ...

J'ai également été bien sûr bouleversé par le destin de Laetitia, comme prédestinée au malheur.

C'est remarquablement documenté et donne la part belle à une réflexion sur notre justice ou sur notre société car derrière l'horreur des faits, l'auteur nous brosse aussi le tableau juridique, social et moral de notre pays.

Ce livre m'a beaucoup beaucoup fait réfléchir mais reste une expérience douloureuse.

Commenter  J’apprécie          774
Le fait divers passionne l'opinion publique. La voilà indignée par un crime, émue par une victime, fascinée par un meurtrier. Elle suit chaque jour les avancées de l'enquête et veut tout connaître des détails de l'horreur. Une fois le sensationnalisme évacué, l'analyse du fait divers nous apprend beaucoup de choses sur notre corps social. Ainsi l'historien Ivan Jablonka choisit-il d'étudier l'affaire Laetitia Perrais en utilisant les outils des sciences sociales pour comprendre ce qui a rendu possible cette tragédie et pour obtenir un éclairage en retour sur l'état de notre société. Il dissèque et interprète quand les faits manquent. Sa démarche est originale puisque ce n'est ni un livre d'histoire, ni une enquête journalistique. Il n'hésite pas à associer à la rigueur de son étude des passages personnels à la limite du lyrisme. Il s'attache plus à Laetitia qu'à son assassin car il souhaite l'arracher à son statut de victime. Elle ne doit pas être réduite à sa mort mais rendue à son existence joyeuse et tourmentée. Il faut dire que Laetitia a vécu dix-huit années bien chaotiques… L'affaire a eu un écho médiatique important qui a vite été récupéré par un Président au programme sécuritaire. L'auteur s'attache donc à déconstruire son discours et à décortiquer le fonctionnement des services de justice. J'ai été parfois surpris par la manière dont le narrateur se mettait en scène et j'ai été gêné par certaines répétitions. Mais « Laetitia » n'en reste pas moins un livre à l'approche globale, érudite et documentée
Commenter  J’apprécie          390
Refermer le dernier roman d'Ivan Jablonka "Laëtitia" est une chose, se détacher de son contenu et l'oublier en est une autre. Laëtita, qui ne se souvient pas de cette histoire abominable, de ce crime odieux et de la vague médiatique qui s'en suivit ? Personnellement, je n'ai rien oublié de ce que l'on nomme un "fait divers". C'est peut-être parce que je connais les lieux, parce que je suis originaire de cette région, parce que je suis une maman, parce que je suis, ou plutôt, j'ai été une enseignante et qu'au fond je le suis restée, et que tout ce qui touche aux jeunes m'est important. Alors, non, je n'ai rien oublié de cette horreur.
Mais se plonger dans ce "Laëtitia" là, c'est tout revivre au centuple. Aux confins du roman policier, de l'étude sociologique, de l'oraison funèbre, du récit historique, du devoir de mémoire, sans être rien de tout ça, l'ouvrage est d'une qualité exceptionnelle d'humanité. L'écrivain écrit, certes, mais derrière les mots on entend l'homme, le père.
Ivan Jablonka est un historien et un sociologue et on le sent. Alternant les chapitres techniques, historiques et politiques à la fois et ceux qui racontent la vie de la victime, il nous entraîne dans un compte-rendu précis, détaillé, un point de vue humain. Il rend ainsi un hommage à la victime mais recherche également la justice et la vérité. Il va essayer, tout au long du livre, sans porter de jugement et tout en retenue, d'analyser, de comprendre, d'argumenter, de rechercher les tenants et les aboutissants d'une mort que l'on peut presque croire annoncée.
Ce récit est foisonnant qui est à la fois une étude sur l'inégalité des chances et une observation de l'instrumentalisation de ce type de drame par les politiques. C'est aussi l'occasion de pointer du doigt les manques de moyens de la justice, des instances de réinsertion, les dangers de la prison, les récidives.
En lisant ce document d'une richesse incomparable, j'ai, en effet, du mal à croire à l'égalité des chances. Laëtitia semblait s'être sortie de sa condition d'enfant en souffrance et pourtant. Réussit-on à se relever d'une enfance cabossée ? Et les questions lancinantes… pouvait-on faire quelque chose, était-elle au mauvais moment, au mauvais endroit ou inconsciemment est-elle allée vers ce qu'elle pensait être son destin ?
Ivan Jablonka a réalisé un travail de fourmi pour ressortir cette histoire des cartons et il livre un hommage magnifique à cette jeune Laëtitia à laquelle il redonne toute sa dignité.
Commenter  J’apprécie          361
en poche chez POINTS, "Laëtitia ou la Fin des hommes», enquête historique sur un fait-divers datant de 2011, a obtenu le prix Médicis 2016.

Avec une méticulosité extrême, Ivan Jablonka historien et écrivain, .retrace la vie de cette jeune femme, abîmée par la vie, qui va faire une rencontre malheureuse.

Ce fait divers horrible a ému toute la France, de part ses rebondissements multiples mais également à cause de la récupération politique de cet événement par le président de l'époque , Nicolas Sarkozy.

L'auteur réussit à faire revivre Laetitia à travers les pages, à lui rendre son humanité dans un livre exceptionnel à mi chemi entre la réflexion sociologique et le récit d'une vie brisée. l'auteur rend hommage à Lætitia, en la racontant elle et non pas uniquement le fait divers ou l'étude sociologique.
Un récit émouvant et juste qui redonne toute sa dignité à cette jeune fille.
Commenter  J’apprécie          340
Un documentaire sérieux et dépassionné, dont j'aimerais tant voir plus de journalistes et plus de politiques s'inspirer. Au delà de l'intention louable et réussie de redonner son identité à Laetitia, le traitement de ce "fait divers" est exemplaire de sobriété. Et c'est ce recul qui fait tout son intérêt, par un regard lucide sur les failles de notre société, et par l'analyse sans compromis mais sans haine de ce qui amène certains à déroger à ses règles, d'autres à en être les victimes. le travail est celui d'un universitaire qui sait poser les questions que suscite ce drame, et chercher des réponses. Les allers retour chronologiques dont je ne suis d'ordinaire pas fanatique sont ici bien gérés et participent avec simplicité aux interrogations de l'auteur. le style est clair. le sujet est dur, mais la lecture est enrichissante.
Commenter  J’apprécie          320
Dans les faits divers les plus monstrueux comme celui de Laëtitia Perrais ou celui de la famille Romand, la lumière est, malheureusement, souvent mise sur le tueur. Je me souviens avoir lu le livre d'Emmanuel CarrèreL'Adversaire- qui montrait de la part de l'auteur une véritable fascination pour ce faux médecin qui, pendant 20 ans, a menti à tout le monde avant d'assassiner sa famille. Et je reconnais avoir été fascinée par ce livre, par cette histoire. Mais, et les victimes ? Elles sont tout le temps éclipsées par leur assassin, elles « ne sont plus que pour avoir péri ». C'est injuste et révélateur de notre société voyeuriste. Si j'ai lu ce livre, c'est parce que j'ai vu qu'Ivan Jablonka voulait mettre la lumière sur cette jeune fille qui a eu le malheur de croiser la route de son meurtrier. L'auteur a voulu la faire sortir de la case « victime » pour la faire revivre sous nos yeux, lui redonner son identité, sa personnalité, son passé.

Autant dire que la vie de Laëtitia fut courte mais aussi placée sous le signe de la violence : une petite enfance chaotique entre un père immature et violent, une mère bien trop fragile. La voilà retirée, avec sa soeur jumelle, à ses parents pour ensuite être ballotées à droite, à gauche avant de se retrouver en famille d'accueil, sous la responsabilité d'un homme autoritaire, M. Patron, qui s'avèrera par la suite, être un individu peu recommandable. Est-ce à dire que ce début de vie catastrophique l'a conduite dans les bras de son assassin ? A lire cet ouvrage, on a l'impression qu'effectivement, tout a concouru dans sa vie, à cet instant T où elle a croisé Tony Meilhon. C'est douloureux à lire, j'ai eu la gorge serrée à la lecture de certaines pages. le moins que l'on puisse dire c'est que c'est un livre que je ne suis pas prête d'oublier.
Commenter  J’apprécie          310




Lecteurs (1762) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
848 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}