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4,11

sur 879 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je lis rarement des ouvrages tirés de "faits divers" mais j'ai lu de nombreuses critiques de celui-ci et me suis lancé.

J'en suis ressorti pétri de sentiments contradictoires.

De la "gêne" d'abord, ce côté voyeur qui m'empêche souvent d'aller vers ce genre de littérature car j'ai du mal avec la réalité. C'est réellement arrivé et ça me bouleverse. Peu-être est ce faire l'autruche, je ne sais pas ...

J'ai également été bien sûr bouleversé par le destin de Laetitia, comme prédestinée au malheur.

C'est remarquablement documenté et donne la part belle à une réflexion sur notre justice ou sur notre société car derrière l'horreur des faits, l'auteur nous brosse aussi le tableau juridique, social et moral de notre pays.

Ce livre m'a beaucoup beaucoup fait réfléchir mais reste une expérience douloureuse.

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Le fait divers passionne l'opinion publique. La voilà indignée par un crime, émue par une victime, fascinée par un meurtrier. Elle suit chaque jour les avancées de l'enquête et veut tout connaître des détails de l'horreur. Une fois le sensationnalisme évacué, l'analyse du fait divers nous apprend beaucoup de choses sur notre corps social. Ainsi l'historien Ivan Jablonka choisit-il d'étudier l'affaire Laetitia Perrais en utilisant les outils des sciences sociales pour comprendre ce qui a rendu possible cette tragédie et pour obtenir un éclairage en retour sur l'état de notre société. Il dissèque et interprète quand les faits manquent. Sa démarche est originale puisque ce n'est ni un livre d'histoire, ni une enquête journalistique. Il n'hésite pas à associer à la rigueur de son étude des passages personnels à la limite du lyrisme. Il s'attache plus à Laetitia qu'à son assassin car il souhaite l'arracher à son statut de victime. Elle ne doit pas être réduite à sa mort mais rendue à son existence joyeuse et tourmentée. Il faut dire que Laetitia a vécu dix-huit années bien chaotiques… L'affaire a eu un écho médiatique important qui a vite été récupéré par un Président au programme sécuritaire. L'auteur s'attache donc à déconstruire son discours et à décortiquer le fonctionnement des services de justice. J'ai été parfois surpris par la manière dont le narrateur se mettait en scène et j'ai été gêné par certaines répétitions. Mais « Laetitia » n'en reste pas moins un livre à l'approche globale, érudite et documentée
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en poche chez POINTS, "Laëtitia ou la Fin des hommes», enquête historique sur un fait-divers datant de 2011, a obtenu le prix Médicis 2016.

Avec une méticulosité extrême, Ivan Jablonka historien et écrivain, .retrace la vie de cette jeune femme, abîmée par la vie, qui va faire une rencontre malheureuse.

Ce fait divers horrible a ému toute la France, de part ses rebondissements multiples mais également à cause de la récupération politique de cet événement par le président de l'époque , Nicolas Sarkozy.

L'auteur réussit à faire revivre Laetitia à travers les pages, à lui rendre son humanité dans un livre exceptionnel à mi chemi entre la réflexion sociologique et le récit d'une vie brisée. l'auteur rend hommage à Lætitia, en la racontant elle et non pas uniquement le fait divers ou l'étude sociologique.
Un récit émouvant et juste qui redonne toute sa dignité à cette jeune fille.
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Laëtitia Perrais, 19 ans, disparaît une nuit de janvier 2011, dans un petit village de Loire-Atlantique. Très vite, les soupçons s'orientent sur un enlèvement et une séquestration. Un trentenaire est soupçonné, Tony Meilhon, condamné à plusieurs reprises pour des braquages et divers délits. Si Meilhon reconnaît avoir heurté le scooter de la jeune fille avec qui il avait eu une relation sexuelle, il nie l'avoir tuée volontairement. La découverte du corps de Laëtitia, la sauvagerie extrême avec laquelle elle a été mise à mort avant que ses membres soient retrouvés éparpillés en plusieurs endroits prouvent que Meilhon, drogué et alcoolique, s'est déchaîné littéralement sur la jeune fille. Ce fait divers horrible fait la une des journaux ; les pouvoirs politiques accusent la Justice d'avoir mal fait son travail en laissant sans surveillance Meilhon alors qu'il était en train de devenir ultra violent. C'est alors que l'on découvre que Laëtitia et sa soeur jumelle Jessica, placées en famille d'accueil, auraient été victimes de violences sexuelles au sein de leur propre foyer d'accueil.

J'avais repéré ce récit il y a quelque temps déjà et j'ai eu l'occasion de l'acheter tout récemment.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui prend aux tripes, d'ailleurs j'ai lu rapidement ce livre, notamment la première partie sur l'enlèvement et la découverte du corps de Laëtitia. Une fois commencé, j'ai eu du mal à m'arrêter dans ma lecture. J'ai trouvé un peu moins intéressantes les parties consacrées au fonctionnement de la Justice ou à la médiatisation de l'affaire par Nicolas Sarkozy.
Le style d'I. Jablonka est clair, facile à lire et agréable, il écrit vraiment bien et est très accessible. Des détails ont bien sûr donnés sur le corps mutilé de la jeune fille mais sans exhibitionnisme ni voyeurisme, l'auteur réussit à être précis mais en gardant un immense respect pour la défunte.
Il y a un travail de recherche pointu fait sur les violences faites aux femmes, les enfants placés en familles d'accueil, la Justice.
Ce récit m'adonné envie de (re)voir les émissions consacrées à cette affaire criminelle, je pense que je vais y consacrer un peu de temps. j'ai déjà fait quelques recherche sur Google pour me rappeler du visage de Laëtitia et de son meurtrier.
Laëtitia, nous ne t'oublierons pas.
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Voilà un livre que je m'étais promis de ne pas lire : du voyeurisme, selon moi, dont le seul intérêt était commercial, pour l'auteur.

Or, ce livre s'est trouvé entre mes mains, et j'ai ouvert les premières pages. Je n'ai plus pu décrocher.

Ivan Jablonka, l'auteur, universitaire en sciences humaines, explique son projet : Laëtitia n'est connue que comme un nom de victime, qui apparaît sur la notice Wikipédia de son meurtrier. Ce livre est une enquête biographique sur sa vie et a pour but de lui redonner une identité, autre que celle de victime.
De plus, ce "fait-divers" a, à l'époque, eu des retentissements politiques (exploitation par Sarkozy), juridiques (les magistrats de Nantes se sont mis en grève), médiatiques et sociétales (le père de la famille d'accueil qui hébergeait Laetitia a par la suite été accusé d'agressions sexuelles).

Cette enquête, car c'en est une, nous tend un miroir forcément laid mais extrêmement précis de notre société contemporaine : comment certains enfants, dans des familles fragilisées, deviennent victimes désignées ou bourreaux. Comment fonctionne l'Aide sociale à l'enfance. Comment les économies dans les secteurs sociaux et juridiques ne permettent pas à des personnels compétents de faire correctement leur travail. Pourquoi les médias s'intéressent à certaines affaires et comment travaillent les journalistes. Comment fonctionne une enquête de police et quelles sont les relations de celle-ci avec la Justice.

Ivan Jablonka a interrogé les proches de Laëtitia, depuis sa petite enfance, famille, amis, collègues. Il dresse le portrait d'une jeune fille vivante. Il a enquêté auprès de tous les services qui ont été mêlés à sa destinée.

C'est réellement intéressant, car au-delà du destin individuel, forcément tragique, ce livre parle de notre pays et de notre société contemporaine. le lire, c'est mieux les comprendre aussi.

Laissez vos préjugés de côté : Laëtitia n'est pas un croisement de Paris-Match et de Faites entrer l'accusé. C'est un ouvrage très fouillé et de surcroît très bien écrit (l'auteur parvient à introduire une dimension poétique dans les passages les plus dramatiques), c'est un miroir qui nous est tendu sur notre société.

A conseiller, vraiment.
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J'ai repéré ce livre depuis sa sortie et j'avais vu une interview de l'auteur qui m'avait intéressé. J'ai donc enfin pris le temps de lire cet ouvrage et hasard complet du calendrier j'ai commencé ma lecture le soir même ou Faites entrer l'accusé traitait de cette affaire.

Je ne me rappelais pas beaucoup de cette affaire cependant quand j'ai vu le nom du meurtrier cela m'a rappelé un petit peu cette affaire, triste réalité ou on se rappelle plus du nom des coupables que de celui des victimes.

Ivan Jablonka a suivi le parcours de Laëtitia, au travers notamment les récits de sa soeur jumelle, de l'avocate chargée de l'affaire, des parents biologiques de Laëtitia, de sa famille adoptive. de la portée politique de l'affaire avec Nicolas Sarkozy, de la grève des magistrats qui va s'en suivre.

Le récit est juste sans être larmoyante mais vraiment éprouvant car la vie de la jeune Laëtitia a été chaotique du début à la fin.

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D'abord j'ai eu du mal. Et quand on lit la bibliographie, plutôt étoffée, il est difficile de ne pas se demander: "Tout ça pour ça ?" Jablonka rappelle le déroulé des faits -plus précis que dans mes souvenirs; bien sûr, c'est important la vérité, mais je suis pas jurée, cette vérité là m'indiffère. Il nous remet en tête l'affreuse compassion de Sarkozy, sa propension inouïe à dresser les Français les uns contre les autres -je m'en souvenais d'ailleurs très bien. Alors c'est quoi sa valeur ajoutée, au prof de sciences sociales ? Que va-t-il m'apprendre? Que c'est difficile de s'en sortir quand on a mal commencé dans l'existence? Ah ah ah. C'est bon, je suis au courant, j'ai lu Zola et je sais bien que Gervaise va dégringoler plus vite qu'elle n'a réussi à ouvrir sa blanchisserie.
Mais pourquoi, pourquoi, me suis-je dit, pourquoi ne pas avoir ecrit un roman qui donnerait de la chair aux personnages, et quitte à faire des hypothèses sur les raisons pour lesquelles Laetitia a suivi Tony Meilhon, autant assumer la fiction.
D'ailleurs, on sent bien que Jablonka hésite , consciemment ou pas. Tiens, l'organisation du livre: chapitres alternés, vie de Laetitia, mort de Laetitia, procès, passé proche, passé lointain: à quoi rime ce saucissonnage temporel, si ce n'est à nous renvoyer à la montée du suspens chère au genre du thriller ?
Il m'a donc fallu attendre les cent dernières pages pour être vraiment emportée par le texte. Une bonne moitié du récit me paraît clairement de trop, entre affèteries et évidences. Mais c'est comme si l'auteur en avait eu besoin de ces pages en trop, pour se lancer dans ce récit de mort et d'auto-culpabilisation, comme s'il lui avait fallu des détours avant de se colleter au grand mystère.
Mystère de la mort, de la souffrance, mystère aussi de la résilience et du deuil portés par tous les professionnels de la justice, par les travailleurs sociaux, qui côtoient sans cesse la barbarie et vivent quand même. Jablonka est un universitaire, et on sent bien qu'il se demande à quoi il sert, lui. Et puis il est un homme et devant le gâchis engendré par tous ces mecs qui frappent, cognent, violent, gueulent, insultent, il se sent mal.
Les dernières pages m'ont vraiment émue. Mais elles ne m'ont pas bouleversée comme j'ai pu l'être en lisant "D'autres vies que la mienne ". Et surtout je conteste cette vision de l'homme. Qui n'est brutal et violent que parce qu'il a généralement la force physique de l'être. Mais qu'on lui en donne le pouvoir et la femme aussi peut se faire monstre (d'avoir laissé mourir des mineurs n'a pas empêché Madame Thatcher de dormir,non?)
D'ailleurs, à ce propos, moi, dimanche, j'irai voter.
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Ayant lu il y a fort longtemps l'histoire du pull-over rouge, je me suis plongé dans l'histoire de Laetitia avec le e dans l'a... de serge.
Et bien ce récit m'a capté par sa richesse d'informations nombreuses et variées pour reconstituer l'histoire le parcours et la vie de Laetitia
Beau récit précis et complet de ce fait divers comme il en existe encore toujours.
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Un livre extrêmement documenté et riche, intelligent et dense, presque trop, il faut prendre son temps pour tout digérer. On sent que son auteur est universitaire et qu'il est très touché par le sujet, pas seulement la petite histoire mais aussi tout ce qu'elle révèle de notre société, de ses failles.
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Dans ce roman-essai très engagé et féministe, Ivan Jablonka décortique méticuleusement un sordide fait divers à l'aide d'outils venant des différentes sciences humaines et sociales. J'ai beaucoup aimé, c'est assez réussi et intéressant.

Le point de départ est l'affaire « Laëtitia Perrais » : en 2011, une gamine de 18 ans est enlevée, tuée et démembrée dans la région de Nantes par un homme bien connu de la justice. Cette affaire occupe la « une » des journaux sur une longue période, amplifiée par les déclarations agressives du président Sarkozy à l'égard des magistrats. Bref, un fait divers devenu une affaire d'Etat, avec plusieurs retournements de situation.

L'auteur se concentre sur Laëtitia et non pas sur son agresseur, c'est déjà un point de vue intéressant qui m'a bien plu. le livre alterne des passages sur sa courte vie, avec le déroulé de l'enquête et des chapitres d'analyse et de théorisation. Tout cela dans une narration bien construite, avec un bon rythme.

Bien que les parties sur l'enquête peuvent être prenantes, c'est surtout les parties réflexives qui m'ont intéressé. L'objectif est de partir du fait divers pour dégager des structures sociales et une meilleure compréhension de notre société. de nombreux champs y sont investigués, par exemple les rapports de genre, la communication sociale et politique, les rapports familiaux, les émotions collectives, la justice, le rôle de l'Etat ou les inégalités. J'ai également beaucoup aimé les passages donnant une perspective historique, notamment sur le statut des enfants et leur protection.
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
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