Après la mission accomplie dans l'épisode précédent -l'exécution d'un agent de la CIA- Frank, alias « le Tueur », joue profil bas. Il n'est effectivement pas exclu que les Américains tentent de se venger, en s'en prenant directement à lui ou alors en s'attaquant à l'un de ses associés : Haywood et Mariano. de ces deux-là, c'est bien Mariano qui semble le plus fragile. Trop sûr de lui, trop confiant dans la protection de sa famille mafieuse et trop accroc à la drogue, Mariano, que Frank considère comme un ami, pourrait bien commettre un faux pas. Lorsqu'il disparaît mystérieusement, Frank et Haywood sont convoqués chez son « Parrain »...
Plus philosophe que jamais, notre Tueur disserte cette fois sur les les mérites de la corrida, sur les trop nombreux censeurs et apôtres du politiquement correct de notre époque, sur le pillage de la planète et la destruction de la faune mais également sur les choses vraiment importantes, celles à préserver parce que la vie est courte : sa famille principalement. Et pour la mettre à l'abri et en même temps remplir ses obligations le plus « proprement », c'est-à-dire en étant le plus en accord possible avec sa conception toute personnelle de l'existence, le Tueur devra peut-être bien recourir à des méthodes que certains qualifieraient d'extrêmes. Lui pas : c'est la loi de la jungle tout simplement. Et il aime ça. Superbement mis en image par
Jacamon, le scénario de Matz navigue encore une fois en eaux trop rarement fendues en bande dessinée. Entre roman noir et politique-fiction, l'histoire s'avère parfaitement lisible et efficace, évitant toute facilité, ça vous remonte le courant plus souvent qu'à son tour. Déjà le 12e épisode et le niveau ne faiblit pas : remarquable!